Une bète se meurt

J'entends son sourd murmure
étouffer dans un méandre sombre et lointain...
Au son de sa nonchalente cadence,
Ce bestiau me sembe mal en point...

Je voudrais l'extirper en douceur
de son lit de sang où il gît, blessé,
et le déposer délicatement à mes côtés
pour qu'il n'ait plus à avoir peur.

Je le réconforterai tendrement
en lui disant que tout est fini,
qu'il n'ait plus à s'inquiéter maintenant,
que je veillerai sur lui toutes les nuits...

Et je le surveillerai, couchée près d'un feu,
chaque matin, chaque soir, chaque jour,
pour qu'il récupère peu à peu
des guerres meurtrières faites d'amour.

Mais j'attends, j'attends et le temps passe,
et je vocifère et blasphème du piètre résultat
de sa rémission qui résonne dans cette impasse.
Alors j'attends, j'attends que sonne le gla...

Mon pauvre coeur, je crois que tu es trop usé,
d'avoir combattu les montagnes, les mers et les sentiers.
Mon pauvre coeur, je crois que je t'ai trop abimé
d'avoir voulu y croire, d'avoir tout essayé.

Alors j'attends, j'attends, en silence mon nouveau coeur,
comme si j'avais l'espoir d'un avenir meilleurs
j'attends et finalement je meurs du même malheur,
avec mon nouveau coeur....

Quelques fautes de ci de là...

Un propos émotionnellement chargé, peut-être un peu trop parce que très personnel. Si le lecteur arrive (ce qui n'est pas sûr) à s'identifier à l'angoisse et la fébrilité d'une telle attente, il reste cependant exclu du texte, parce que ce dernier est figé dans une structure qui empêche toute intrusion ou toute participation à son histoire.
Il ne suffit pas de raconter quelque chose de triste pour que ça prenne aux tripes, il y a le fond mais aussi la forme et je reste très partagée sur cette dernière, désolée.

L'énigme de l'identité du "bestiau" est assez intéressante, pas mal amenée (le mot n'est peut-être pas si bien choisi, en revanche), mais le propos ne me touche pas, notamment à cause de cette forme de prose déguisée en poésie, sans rythme bien défini, aux rimes pauvres ou (dans le premier quatrain) manquantes ("murmure" avec "cadence").

Sinon je pense que vous tenez quelque chose avec cette idée, mais il faudrait peut-être chercher des formules plus brèves, prcutantes, reflétant mieux l'inquiétude...

pourquoi "bête" dans le titre et puis "bestiau" dans le texte ? Tenter d'égarer le lecteur pour préparer une chute ne me semble pas approprié au sujet traité qui mérite un peu plus de gravité
même si on trouve bien cette gravité dans les 6 strophes d'après

Hum. "percutantes", pardon.

Joli mais le " bestiau " fait tache dans ce poème.