Promenade nocturne ( hommage à Jöe Bousquet )

"La poésie est le salut de ce qu'il y a de plus perdu dans le monde" Joë Bousquet (Papillon de Neige)


En la croyance d’un corps qui n’existera à plus jamais
Toute parole est vaine
Même si l’immobilité respire un peu

Il racontait qu’il avait vu le mirage blanc
S’étendre sur son lit
Dans le luxe du presque rien
S’échappait de son cœur
Un appel aux coquelicots de la lune

Couché dans un fleuve
Où gît la bête d’un passé lourd
Le poète immobile
Tourne la tête au présent arbitraire
Et aux larmes froides de l’avenir
Le plus grand de ses péchés
Sa course rêvée à la chair de l’amour
Parade à toutes les morsures

Il vécut vivant comme un condamné
Acrobate impuissant
Il me reste des mots des pages et des lettres
Il me reste son silence pour arracher la lumière
Il me reste à devenir aveugle pour entendre sa voix
Sa pipe d’opium m’écorche la gorge
La forêt marche fière
Son lit au milieu des arbres je ne l’ai pas entendu se lever
Alors forcément j’imagine
Que la promenade nocturne
Il est allé la faire
Les yeux fermés...

Un poète comme ça ne ferme jamais les yeux, Lol !
Très heureuse de te retrouver ici.

Bel hommage.

j'adore lire un poème en oubliant que c'est un poème
après
j'aime aussi qu'il me transporte en poésie.

Ah, le "nuage blanc", le fameux nuage blanc!

"Elle est lourde à porter, l'absence de l'ami"

salut !
Dommage que je ne connaisse pas Joe Bousquet, mais tant pis, ça rajoute au mystère.
J'ai aimé le mélange de désillusions, de sentiments à fleur de peau, et le côté cérébral, cette quête existentialiste impossible, ça rend le personnage très touchant.
Maintenant une fois écrit ce comm. je vais aller voir de qui il s'agit, pour voir si j'ai tout faux ou tout bon. (et toi aussi, du coup)
un beau texte

Merci pour cet hommage, pas loin d'ici, il a rêvé sa vie, voyageur immobile, victime de la "der des der", une de ces jeunesses plus que tuées.

Quel plaisir de lire, à nouveau, un texte signé Lol !

Je vais pas citer des bouts de poème par-ci, par-là, car l'ensemble tel quel me va.

Que du beau !

Oh, tu es revenu! je me demandais...
Chouette texte, touchant

Je ne connais pas Joë Bousquet, et je ne peux donc rattacher ces mots à son oeuvre.

La dernière strophe, dont les images m'emmènent un peu plus loin dans l'imaginaire m'invite à le découvrir, ce que je vais faire, les yeux ouverts.