Exo duo Alice-PCP : Une journée comme les autres
2 participants
Page 1 sur 1
Exo duo Alice-PCP : Une journée comme les autres
Livraison tardive de l'exo duo, cause vacances.
Alice en bleu,
PCP en noir.
..............Une journée comme les autres
Le réveil sonne. Foutu réveil. Je me lève.
6h17
Regard réprobateur à ce maudit appareil, qui semble prendre un malin plaisir à mettre tout le monde en retard.
C’est parti pour préparation expresse du matin.
Euh… Quelle brosse à dents déjà ? Ah oui, la verte…
Merde ! Chaussettes dépareillées !
J’ai pas des bas qui traînent dans le coin ?
Tant pis, pas le temps de changer, de toute façon, aujourd´hui je mets un pantalon, on n’y verra rien. Argh ! barbe de deux jours ! On s’occupe de ça plus tard. Un coup de rouge à lèvres (le coup de rouge c’est pour ce soir) et go ! Juste le temps de prendre un petit café et…
« 6h35 » affiche moqueusement l’horloge de la cuisine.
Une tartine de beurre ?
« 6h36 » répond-elle.
OK. Un biscuit et je file prendre mon train.
Ce maigre repas dans l’estomac, je prends ma mallette (plutôt que mon sac à main) et commence ma course contre la montre (ah là là, ces montres !), pour ne pas rater ce maudit train qui part toujours trop tôt !
M´tro, b’lot, d’do ! Quelle routine. Je vais faire quelques mots croisés, j’en ai pour une petite demi-heure de transport…
Ron zzzz, ron zzz, ron zzz…
« Gare du Nord. Gare du Nord ! » Eh ben voilà que la voix enregistrée me tient au courant, c’est assez pratique une voix qui vous dit où vous êtes, précisément lorsque vous êtes arrivés, il devait y avoir des oublis de passagers, du temps où elle n’existait pas. C’est « La voix du Nord », qui doit certainement travailler pour la voie ferrée.
Allez hop dans le métro ! J’ai déjà fourni le dodo, me reste plus que le boulot…
« Salut toi ça va ?
— Et toi ça va ?
— Pas mal et toi ?
— Ben moi ça va et toi ?
— Ben moi ça va et toi ?
— Tu te laisses pousser la barbe ?
— Ben non, pas eu le temps de me raser. Et toi ça va ?
— Ben et toi ?
— Ben oui, tu nous fais le sketch de Coluche ? »…
C’est comme ça tous les jours. J’y suis ! Je m’installe à mon bureau, je dois être au téléphone dans moins d’une minute ; mon boulot, c’est de parler aux gens… De ceci, de cela, de ce qu’ils veulent. Ils ont toujours une demande et je dois y répondre.
Je travaille dans un service après vente de psychanalyse. Dans une boîte de psychanalyse en ligne. Des gens sont abonnés – on les appellera les clients –, ils sont analysés par des psychanalystes au téléphone. Moi, je ne suis pas psychanalyste, c’est trop balèze comme niveau, je n’ai même pas de diplôme, mais j’assure le suivi des clients. Par exemple, un client est en ligne un jour avec un psychanalyste… Bon… Le lendemain, ce client peut très bien nous recontacter pour une question bien précise. Je vous en donne un exemple :
Drinng !
« Psycho Ciel Bleu j’écoute !
— Bonjour, je suis Monsieur Youcailledi, voulez-vous mon numéro de client ?
— Bien sûr Monsieur Youcailleda, je vous écoute.
— Alors c’est le 03462864719000056718567383248751999400032454677 et 46.
— Merci, je me présente à mon tour : Orion de la Motte du Fifre, permettez que j’accède à votre dossier. Bien, que puis-je pour vous ?
— Figurez-vous qu’hier j’étais en séance, et je n’ai fait que parler tout seul ! Le thérapeute n’a pas daigné m’adresser la parole, à part me dire bonjour et au revoir. Est-ce normal ?
— Vous êtes nouveau client chez nous n’est-ce pas Monsieur Youcailledi ?
— Certes.
— Oui, je vous confirme que c’est tout à fait normal, avez-vous d’autres questions ?
— Ah ben oui hein ! Et même plus que ça ! Je vous paie pour quoi ? Ceci est une réclamation ! »
Réclamation, réclamation, le mot était lâché ! Il n’en faut pas plus pour me mettre de mauvaise humeur de bon matin. Sans compter que cela me déclenche des céphalées dans le cerveau intermédiaire. Heureusement que mon cerveau principal bénéficie de suffisamment d’heures de sommeil en général et qu’il me permet d’appréhender sereinement certaines demandes complexes à étudier sur écran, quand bien même j’aurais oublié de mettre un jour ma troisième lentille de contact, celle qui permet de comprendre le langage crypté sans trop péter les plombs. J’en ai les mandibules qui vibrent, et les ventouses qui collent. Je vais me prendre une pilule effervescente de Fluranium B pour me calmer avant le deuxième appel…
Aïe, je vois un collègue qui s’approche de moi… Argh ! je sens que l’individu va m’apostropher ; il est gentil comme mec, il va sûrement me dire bonjour, mais, comment dirais-je ? C’est un anachronique, genre de mytho de la calebombe, ambiance décalage… L’homme qui croit être son ombre ; le tout-le-monde bien dans la loi avec un cerveau de mauvais aloi de chez « la maison de Toutou », un tantinet grave déchiré ! Celui de la sorte qui oserait encore penser à l’écologie à l’heure apocalyptique de la couche d’ozone et du trou normand, dans le style : « retournons notre feuille, et commettons nos graffitis au verso pour préserver l’environnement », le mec qui se torche avec les deux côtés du papier en quelque sorte ! Avec respect donc.
« Dites-moi, Jean !
S’adresse-t-il à moi, ainsi que je l’avais craint, m’extirpant de mes pensées de Pascal,
— Non, moi c’est pas Jean, c’est Paul ! Réponds-je, tel Bob l’éponge, (c’est mon voisin du bureau d’à côté. Il a des lunettes comme celle du Père Castor. La dernière fois, je lui ai dit que je m’appelais Jean…)
— Ma femme a des problèmes et je me disais… (…Et que j’étais conseiller conjugal.)
— … Que tu pourrais peut-être me demander conseil, mais non, je ne sais rien, je suis juste spécialisé dans la relation spatiotemporelle des cycles du Kreun Kormann, Maître des êtres, des choses et du Temps. Tu devrais aller voir Jeanne.
— Qui c’est ?
— C’est le médecin qui vit près de chez le boucher, 56 bis rue du Coiffeur.
— Ah ! Merci beaucoup, Paul ! »
Mais qu’il est bête. Comme si y avait des médecins près des boucheries. Quoique, Jeanne est très compétente. Elle arrive à coiffer les caniches en forme de buissons (elle a plus de mal avec sa concierge, Madame Da Silva, qu’elle doit régulièrement élaguer avec une tronçonneuse). Mais elle ne vit pas rue du Coiffeur. Bof, mon pauvre voisin ne le saura pas, je lui dirai qu’il a mal entendu. Lent comme il est, on y sera encore dans deux mois, le problème sera réglé. À propos de Madame Da Silva, l’autre jour, elle s’est perdue en forêt, ben, on l’a jamais retrouvée.
Whhaouaaaou ! Je vais faire une petite sieste. Depuis que j’ai appris à dormir les yeux ouverts, il me suffit de débrancher le téléphone, tout est plus simple pour ne pas me faire prendre.
Ola, déjà 17 heures ! Je n’ai pas vu le temps passer, la prochaine fois je prendrai mon réveil ; c’est la fin de ma journée. Allez zou, je rentre à la maison, j’ai garé mon vaisseau spatial dans la rue d’à côté, j’espère qu’on ne m’aura pas collé un PV vu que ça débordait un peu sur le passage piéton. J’ai deux trois années-lumière à parcourir pour arriver chez oim, je m’arrêterai grignoter un truc chez Bébert Le Bulot sur Europe, le satellite de Jupiter. On mange bien chez Bébert, il te prépare de ces salades diététiques à base de chenilles vertes ionisées, de batavia poilue et de gencives de cancrelats lyophilisées, trop cool…
Ouille le soleil ! Dis donc, c’est lumineux !
« Dites, Monsieur… »
Un homme qui approche (genre furoncle humain). Que me veut-il ? Il a une allure étrange et il parle bizarrement…
« Savez-vous où se trouve cette rue ? » Me dit-il en mettant son doigt pourri sur un torchon que je nommerai, par pudeur, feuille de papier – l’objet exposé étant aussi hygiénique que le sujet exposant.
Non ! Il en veut sûrement à mon collier de perles ! Où est mon flingue !? Je fouille dans ma poche. J’ai dû l’oublier à la maison. L’individu suspect se rapproche. Il porte une chemise multicolore. C’est une technique pour éblouir l’adversaire, on ne me la fait pas, à moi.
« Monsieur ? Dit-il niaisement,
— Ahhhh ! Je lui fous un bon coup de sac dans la tronche ; il tombe au sol… Et un coup de latte dans le buffet, ça fait toujours du bien, hop, un dernier bourre-pif histoire d’alimenter ma nostalgie. Recule ! Vil mécréant ! »
Je siffle mon cheval :
« fuuitt fuuitt, Jolly Jumper ! Viens mon Jolly ! »
Comme il ne se présente pas – il doit encore être parti séduire une de ces juments qui vivent dans les champs près d’ici –, je vais prendre une carriole en route. Vite, avant que ce bandit ne se relève. Et hop ! J’attrape un véhicule. Que c’est beau, cette liberté !
« Que faites-vous !??
Le chauffeur de taxi donne un coup de volant et me fait presque tomber. Il se gare, une roue sur le trottoir et ouvre la fenêtre.
— Je m’excuse, Monsieur, mais mon mari a des ennuis de santé, et je dois aller lui porter secours chez moi !
— Votre mari ? Euh… d’accord, entrez…
— Merci !
— Vous allez où ?
— N’importe où.
— Mais n’importe où où ?
— Continuez, je vous dirai. »
« Ouaf ! Dure journée » Dis-je en descendant. Tiens ? J’ai dit ouaf ? Bien sûr, normal, je suis un labrador, parfois j’ai tendance à l’oublier…
Un humain derrière moi m’interpelle. Je ne comprends pas trop ce qu’il dit. Il semble vouloir m’offrir de la nourriture mais je n’aperçois rien dans sa main poilue et gluante. Il se met alors à déblatérer avec colère des mots que je ne saurais déchiffrer. Ouaf Ouaf ! Lui lancé-je alors en montrant mes dents. Il se casse, tant mieux... Ressemblait à rien comme personnage (ben, y fallait bien que la Smarties invente un truc dans le tacotac du texte). Bon, c'est pas tout, ça ; je dois rentrer chez mon maître.
Drinng !
«Que, qui, où, quoi ? Psycho Ciel Bleu j’écoute ! »
Oualala, hé ho, ce n’est que mon réveil. Je me réveille, ouf ! Suis dans mon pieu. Ah là là, j'ai rêvé. Quel rêve encore ! Ça n’arrête pas ces derniers temps (l'autre jour c'était avec un fou, un mec avec un nom d'arbre fruitier, Fredolaprune, je crois). Bon allez, trop content d’être revenu dans la réalité.
Et c’est parti pour préparation expresse du matin.
Euh… Quelle brosse à dents déjà ? Ah oui, la verte…
Merde ! Chaussettes dépareillées !
J’ai pas des bas qui traînent dans le coin ?...
On dirait que ça tourne en boucle. Quelquefois je n’arrive plus bien à me situer. Suis-je un homme, une femme, un extraterrestre, Lucky Luke, un labrador ?
Bah, on verra bien… En attendant, je vais me décrasser les branchies et passer la chemise à huit manches que mon tailleur m’a faite sur mesure... À cause de mes huit tentacules…
Alice en bleu,
PCP en noir.
..............Une journée comme les autres
Le réveil sonne. Foutu réveil. Je me lève.
6h17
Regard réprobateur à ce maudit appareil, qui semble prendre un malin plaisir à mettre tout le monde en retard.
C’est parti pour préparation expresse du matin.
Euh… Quelle brosse à dents déjà ? Ah oui, la verte…
Merde ! Chaussettes dépareillées !
J’ai pas des bas qui traînent dans le coin ?
Tant pis, pas le temps de changer, de toute façon, aujourd´hui je mets un pantalon, on n’y verra rien. Argh ! barbe de deux jours ! On s’occupe de ça plus tard. Un coup de rouge à lèvres (le coup de rouge c’est pour ce soir) et go ! Juste le temps de prendre un petit café et…
« 6h35 » affiche moqueusement l’horloge de la cuisine.
Une tartine de beurre ?
« 6h36 » répond-elle.
OK. Un biscuit et je file prendre mon train.
Ce maigre repas dans l’estomac, je prends ma mallette (plutôt que mon sac à main) et commence ma course contre la montre (ah là là, ces montres !), pour ne pas rater ce maudit train qui part toujours trop tôt !
M´tro, b’lot, d’do ! Quelle routine. Je vais faire quelques mots croisés, j’en ai pour une petite demi-heure de transport…
Ron zzzz, ron zzz, ron zzz…
« Gare du Nord. Gare du Nord ! » Eh ben voilà que la voix enregistrée me tient au courant, c’est assez pratique une voix qui vous dit où vous êtes, précisément lorsque vous êtes arrivés, il devait y avoir des oublis de passagers, du temps où elle n’existait pas. C’est « La voix du Nord », qui doit certainement travailler pour la voie ferrée.
Allez hop dans le métro ! J’ai déjà fourni le dodo, me reste plus que le boulot…
« Salut toi ça va ?
— Et toi ça va ?
— Pas mal et toi ?
— Ben moi ça va et toi ?
— Ben moi ça va et toi ?
— Tu te laisses pousser la barbe ?
— Ben non, pas eu le temps de me raser. Et toi ça va ?
— Ben et toi ?
— Ben oui, tu nous fais le sketch de Coluche ? »…
C’est comme ça tous les jours. J’y suis ! Je m’installe à mon bureau, je dois être au téléphone dans moins d’une minute ; mon boulot, c’est de parler aux gens… De ceci, de cela, de ce qu’ils veulent. Ils ont toujours une demande et je dois y répondre.
Je travaille dans un service après vente de psychanalyse. Dans une boîte de psychanalyse en ligne. Des gens sont abonnés – on les appellera les clients –, ils sont analysés par des psychanalystes au téléphone. Moi, je ne suis pas psychanalyste, c’est trop balèze comme niveau, je n’ai même pas de diplôme, mais j’assure le suivi des clients. Par exemple, un client est en ligne un jour avec un psychanalyste… Bon… Le lendemain, ce client peut très bien nous recontacter pour une question bien précise. Je vous en donne un exemple :
Drinng !
« Psycho Ciel Bleu j’écoute !
— Bonjour, je suis Monsieur Youcailledi, voulez-vous mon numéro de client ?
— Bien sûr Monsieur Youcailleda, je vous écoute.
— Alors c’est le 03462864719000056718567383248751999400032454677 et 46.
— Merci, je me présente à mon tour : Orion de la Motte du Fifre, permettez que j’accède à votre dossier. Bien, que puis-je pour vous ?
— Figurez-vous qu’hier j’étais en séance, et je n’ai fait que parler tout seul ! Le thérapeute n’a pas daigné m’adresser la parole, à part me dire bonjour et au revoir. Est-ce normal ?
— Vous êtes nouveau client chez nous n’est-ce pas Monsieur Youcailledi ?
— Certes.
— Oui, je vous confirme que c’est tout à fait normal, avez-vous d’autres questions ?
— Ah ben oui hein ! Et même plus que ça ! Je vous paie pour quoi ? Ceci est une réclamation ! »
Réclamation, réclamation, le mot était lâché ! Il n’en faut pas plus pour me mettre de mauvaise humeur de bon matin. Sans compter que cela me déclenche des céphalées dans le cerveau intermédiaire. Heureusement que mon cerveau principal bénéficie de suffisamment d’heures de sommeil en général et qu’il me permet d’appréhender sereinement certaines demandes complexes à étudier sur écran, quand bien même j’aurais oublié de mettre un jour ma troisième lentille de contact, celle qui permet de comprendre le langage crypté sans trop péter les plombs. J’en ai les mandibules qui vibrent, et les ventouses qui collent. Je vais me prendre une pilule effervescente de Fluranium B pour me calmer avant le deuxième appel…
Aïe, je vois un collègue qui s’approche de moi… Argh ! je sens que l’individu va m’apostropher ; il est gentil comme mec, il va sûrement me dire bonjour, mais, comment dirais-je ? C’est un anachronique, genre de mytho de la calebombe, ambiance décalage… L’homme qui croit être son ombre ; le tout-le-monde bien dans la loi avec un cerveau de mauvais aloi de chez « la maison de Toutou », un tantinet grave déchiré ! Celui de la sorte qui oserait encore penser à l’écologie à l’heure apocalyptique de la couche d’ozone et du trou normand, dans le style : « retournons notre feuille, et commettons nos graffitis au verso pour préserver l’environnement », le mec qui se torche avec les deux côtés du papier en quelque sorte ! Avec respect donc.
« Dites-moi, Jean !
S’adresse-t-il à moi, ainsi que je l’avais craint, m’extirpant de mes pensées de Pascal,
— Non, moi c’est pas Jean, c’est Paul ! Réponds-je, tel Bob l’éponge, (c’est mon voisin du bureau d’à côté. Il a des lunettes comme celle du Père Castor. La dernière fois, je lui ai dit que je m’appelais Jean…)
— Ma femme a des problèmes et je me disais… (…Et que j’étais conseiller conjugal.)
— … Que tu pourrais peut-être me demander conseil, mais non, je ne sais rien, je suis juste spécialisé dans la relation spatiotemporelle des cycles du Kreun Kormann, Maître des êtres, des choses et du Temps. Tu devrais aller voir Jeanne.
— Qui c’est ?
— C’est le médecin qui vit près de chez le boucher, 56 bis rue du Coiffeur.
— Ah ! Merci beaucoup, Paul ! »
Mais qu’il est bête. Comme si y avait des médecins près des boucheries. Quoique, Jeanne est très compétente. Elle arrive à coiffer les caniches en forme de buissons (elle a plus de mal avec sa concierge, Madame Da Silva, qu’elle doit régulièrement élaguer avec une tronçonneuse). Mais elle ne vit pas rue du Coiffeur. Bof, mon pauvre voisin ne le saura pas, je lui dirai qu’il a mal entendu. Lent comme il est, on y sera encore dans deux mois, le problème sera réglé. À propos de Madame Da Silva, l’autre jour, elle s’est perdue en forêt, ben, on l’a jamais retrouvée.
Whhaouaaaou ! Je vais faire une petite sieste. Depuis que j’ai appris à dormir les yeux ouverts, il me suffit de débrancher le téléphone, tout est plus simple pour ne pas me faire prendre.
Ola, déjà 17 heures ! Je n’ai pas vu le temps passer, la prochaine fois je prendrai mon réveil ; c’est la fin de ma journée. Allez zou, je rentre à la maison, j’ai garé mon vaisseau spatial dans la rue d’à côté, j’espère qu’on ne m’aura pas collé un PV vu que ça débordait un peu sur le passage piéton. J’ai deux trois années-lumière à parcourir pour arriver chez oim, je m’arrêterai grignoter un truc chez Bébert Le Bulot sur Europe, le satellite de Jupiter. On mange bien chez Bébert, il te prépare de ces salades diététiques à base de chenilles vertes ionisées, de batavia poilue et de gencives de cancrelats lyophilisées, trop cool…
Ouille le soleil ! Dis donc, c’est lumineux !
« Dites, Monsieur… »
Un homme qui approche (genre furoncle humain). Que me veut-il ? Il a une allure étrange et il parle bizarrement…
« Savez-vous où se trouve cette rue ? » Me dit-il en mettant son doigt pourri sur un torchon que je nommerai, par pudeur, feuille de papier – l’objet exposé étant aussi hygiénique que le sujet exposant.
Non ! Il en veut sûrement à mon collier de perles ! Où est mon flingue !? Je fouille dans ma poche. J’ai dû l’oublier à la maison. L’individu suspect se rapproche. Il porte une chemise multicolore. C’est une technique pour éblouir l’adversaire, on ne me la fait pas, à moi.
« Monsieur ? Dit-il niaisement,
— Ahhhh ! Je lui fous un bon coup de sac dans la tronche ; il tombe au sol… Et un coup de latte dans le buffet, ça fait toujours du bien, hop, un dernier bourre-pif histoire d’alimenter ma nostalgie. Recule ! Vil mécréant ! »
Je siffle mon cheval :
« fuuitt fuuitt, Jolly Jumper ! Viens mon Jolly ! »
Comme il ne se présente pas – il doit encore être parti séduire une de ces juments qui vivent dans les champs près d’ici –, je vais prendre une carriole en route. Vite, avant que ce bandit ne se relève. Et hop ! J’attrape un véhicule. Que c’est beau, cette liberté !
« Que faites-vous !??
Le chauffeur de taxi donne un coup de volant et me fait presque tomber. Il se gare, une roue sur le trottoir et ouvre la fenêtre.
— Je m’excuse, Monsieur, mais mon mari a des ennuis de santé, et je dois aller lui porter secours chez moi !
— Votre mari ? Euh… d’accord, entrez…
— Merci !
— Vous allez où ?
— N’importe où.
— Mais n’importe où où ?
— Continuez, je vous dirai. »
« Ouaf ! Dure journée » Dis-je en descendant. Tiens ? J’ai dit ouaf ? Bien sûr, normal, je suis un labrador, parfois j’ai tendance à l’oublier…
Un humain derrière moi m’interpelle. Je ne comprends pas trop ce qu’il dit. Il semble vouloir m’offrir de la nourriture mais je n’aperçois rien dans sa main poilue et gluante. Il se met alors à déblatérer avec colère des mots que je ne saurais déchiffrer. Ouaf Ouaf ! Lui lancé-je alors en montrant mes dents. Il se casse, tant mieux... Ressemblait à rien comme personnage (ben, y fallait bien que la Smarties invente un truc dans le tacotac du texte). Bon, c'est pas tout, ça ; je dois rentrer chez mon maître.
Drinng !
«Que, qui, où, quoi ? Psycho Ciel Bleu j’écoute ! »
Oualala, hé ho, ce n’est que mon réveil. Je me réveille, ouf ! Suis dans mon pieu. Ah là là, j'ai rêvé. Quel rêve encore ! Ça n’arrête pas ces derniers temps (l'autre jour c'était avec un fou, un mec avec un nom d'arbre fruitier, Fredolaprune, je crois). Bon allez, trop content d’être revenu dans la réalité.
Et c’est parti pour préparation expresse du matin.
Euh… Quelle brosse à dents déjà ? Ah oui, la verte…
Merde ! Chaussettes dépareillées !
J’ai pas des bas qui traînent dans le coin ?...
On dirait que ça tourne en boucle. Quelquefois je n’arrive plus bien à me situer. Suis-je un homme, une femme, un extraterrestre, Lucky Luke, un labrador ?
Bah, on verra bien… En attendant, je vais me décrasser les branchies et passer la chemise à huit manches que mon tailleur m’a faite sur mesure... À cause de mes huit tentacules…
Pascal-Claude Perrault- Nombre de messages : 5422
Age : 64
Localisation : Paris, ah Paris, ses ponts, ses monuments et ses merdes de chiens !
Date d'inscription : 20/02/2012
Re: Exo duo Alice-PCP : Une journée comme les autres
C'est n'importe Quoi !
Je passe du temps à mettre un texte en forme en prévisualisant. La prévisualisation me donne le résultat que je veux à chaque instant, et au moment de poster regardez-moi ça ! Je suis furieux !
C'est réparé
Je passe du temps à mettre un texte en forme en prévisualisant. La prévisualisation me donne le résultat que je veux à chaque instant, et au moment de poster regardez-moi ça ! Je suis furieux !
C'est réparé
Pascal-Claude Perrault- Nombre de messages : 5422
Age : 64
Localisation : Paris, ah Paris, ses ponts, ses monuments et ses merdes de chiens !
Date d'inscription : 20/02/2012
Re: Exo duo Alice-PCP : Une journée comme les autres
A part pour la chute, que je trouve d'une navrante banalité (mais c'est bien difficile de trouver une chute originale) j'ai bien ri tout au long de ce texte largement déjanté.
Invité- Invité
Re: Exo duo Alice-PCP : Une journée comme les autres
Tout va comme vous voulez, Monsieur PCP ?
Il est très bien, votre exo à retardement.
Félicitations aussi à Alice.
Il est très bien, votre exo à retardement.
Félicitations aussi à Alice.
Invité- Invité
Re: Exo duo Alice-PCP : Une journée comme les autres
Je trouve ça dommage d’avoir séparé vos écritures d’une couleur, j’aurai préféré ne pas savoir qui a écrit quoi.
Ceci mis à part, un texte délirant, à lire avec le sourire, plus encore que mytho, c’est un bel exercice d’imagination. Pour qu’il fonctionne encore mieux, peut-être vaudrait-il mieux se passer du truc du rêve, un peu éculé, et qui gâche un poil le plaisir de tout ce qui a précédé.
Mais une lecture sympa, vraiment.
Ceci mis à part, un texte délirant, à lire avec le sourire, plus encore que mytho, c’est un bel exercice d’imagination. Pour qu’il fonctionne encore mieux, peut-être vaudrait-il mieux se passer du truc du rêve, un peu éculé, et qui gâche un poil le plaisir de tout ce qui a précédé.
Mais une lecture sympa, vraiment.
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Sujets similaires
» Une journée particulière et autres textes
» Discussions autour de nos textes
» Un jour comme les autres
» Bistrot: Un soir comme les autres
» Discussions autour de nos textes
» Discussions autour de nos textes
» Un jour comme les autres
» Bistrot: Un soir comme les autres
» Discussions autour de nos textes
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum