Il y a dans tes yeux des kilomètres

Il y a dans tes yeux des kilomètres.


(De non-dits de falaises de route accidentée)


Un creux : un rien à l’orée de tes yeux
Un cil dans le fossé
Un peu de bois pour le feu



.........- Est-ce que es là... ?

- Je suis à tes yeux il y a

dans ton regard quelque chose
.........................................-de loin
.........................................-de déjà parti


Un ou deux pigments aussi :
.........................................-des zones d'ici




Dans tes yeux je


........................- suis là. Tout juste... tout là. Je me
......................... marche je me : à pas de tout. Je..

.......................... et toi... tu... ?




........................- moi je suis à :
..........................Des kilomètres
..............................................dans tes yeux il y a


..........................des kilomètres de
..........................pieds blessés



Des accrocs des cailloux de peau
Un pas qui s'effrite dans la terre
un presque
un debout éraflé


Un toi flottant
suspendu par le sol la boue qui socle
...................................................ton allure tremblante


Mais : vivante une avancée une force irradiante
un puisement épuisement


Un encore dans le dos : un vent gris un rien
un rien de survie un presque-rien un rien qui
.............................................................me pousse à

(encore à)

.....................................................................................m'errer contre toi.

c'est simplement superbe, foudroyant, la forme choisie ... je suis scotchée ! quelle force ... superbe, superbe ...

Par manque de temps, par flemme aussi, je passe de moins en moins souvent, alors je serai bref.

+++

J'avais rarement lu quelque chose d'aussi beau sur le site depuis quelques mois.
Mille fois BRAVO. J'aurais aimé l'avoir écrit. J'espère que d'autres l'apprécieront à sa juste mesure.

Le seul reproche c'est " - Est-ce que es là... ? ". Pas beau du tout.

envie de pas toucher.
c'est beau,
très beau.

Il y a dans ces silences imposés entre les mots posés des kilomètres de vides à remplir, entre le rien et le tout, entre toi qui écris et nous qui te lisons.

C'est difficile de dire ce que je ressens, Lyra, peut-être vaut-il mieux alors s'errer dans tes mots en faisant silence, comme une suspension de l'espace émotion.

J'aime ton vacillement, cette sorte de séisme intérieur plein d'hésitation qui te caractérise.
C'est superbe.

une aspirine et au lit

cette poésie comme des confettis
des morceaux déchirés
des bribes de sens
des photos tronquées
des vides

....

j'ai l'envie amicale de te dire
attention
cette poésie peut être une roue libre qui s'arrête

....la création poétique (d'après moije et pourje) de la phrase, il lui faut un moteur pour entraîner le planeur, et y l'appelerions musique

quelle humanité

moi aussi +++

ça me parle beaucoup même
et surtout dans les blancs
le souffle en appesanteur
l'espace
... tous ces mots délicatement égrenés

Je retiens : m'errer contre toi.
Très original.

Oui Lyra Will tu as écrit ici un texte très émouvant. Très beau.

vraiment vraiment

un de tes plus beaux je trouve

ta fan

(Je profite que c'est en haut : merci beaucoup!)

à toi, merci!

je n'ai pas du tout su commenter ce poème en équilibre délicat, qui remue par l'émotion qu'il dégage et provoque.
je préfère en savourer silencieusement la finesse.

Plusieurs fois promenée entre ces mots-balises
vogué
un peu
mais loin

C'était bien

Pour moi, ouip, tu fais partie des voix maintenant, des voix de la poésie contemporaine ; tu n'es plus une débutante, une voix qui se cherche (bien sur on se cherche toujours ... etc, certes, mais tu vois ce que je veux dire ?)