La balade dominicale

Avertissement : contenu adulte

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François Mandebout, notaire de profession, a pour habitude de se promener après le déjeuner familial qu'il trouve toujours trop copieux, mais rien n'y fait, sa femme est une acharnée du fourneau. La marche facilitant la digestion c'est bien connu, FM aime à se promener, ainsi ses pets se mêlent aux vents de la ville et lui offre le double avantage de respecter ses hôtes et d'éviter le ridicule ; qui n'a jamais connu de retour de flamme. Et comme le lui recommande sa devise : après la messe, rien de meilleur qu'une petite communion naturelle !

C'est au gré de l'une de ses balades dominicales, et tout à fait par hasard, que François Mandebout s'aventura dans la ruelle du Lacet Exclu Alité, une petite voie étroite sombre et pavée dont il n'avait jusqu'alors connaissance. Arrivé devant une impasse, il choisit la gauche – la seule issue, à moins de faire demi-tour – continua sa route et passa devant un petit magasin.

C'est une boutique connue de tous les initiés, Le nain solite, dont le nom, la décoration et la couleur carmin de sa devanture ne laisse aucun doute sur ses activités. Une curiosité soudaine germe dans son esprit : et si je poussais la porte, qu'est-ce que je risque ? Personne ne me connaît... quand soudain, un homme au visage blême, pâle et couvert de pustules sortit à vive allure les yeux roulants dans toutes les directions.

Mais que vend-on ici ? Je n'entends rien au nom de cette boutique et encore moins à l'attitude de cet homme qui vient de détaler comme s'il avait rencontré le diable en personne. Le nain solite. S'agit-il d'une officine spécialisée dans les articles pour personnes de petite taille ? Palsembleu ! je ne continuerai pas mon chemin sans avoir éclairci ce mystère.

Il pousse la porte et entre quand une petite musique se fait entendre. Posée sur une étagère, une femme légèrement vêtue se baisse puis se relève tout en montrant son derrière, une miniature fort bien usinée.
Quel bel objet, pensa t-il. Il remonta la manivelle, par réflexe, et la poupée mécanique exécuta sa révérence d'avant en arrière.

- Cela vous plaît-il ?
- Euh c'est à dire, c'est peu commun, jamais je n'en avais vu auparavant.
- Manu pour vous servir, Vendeur de rêves, enfin c'est le nom que me donnent les habitués. Je satisfais tous vos désirs, tous vos fantasmes, même les plus... inavouables.
- Je vois en effet que vos rayonnages sont fort bien garnis.
- J'ai un bon paquet comme on dit. Etes-vous voyeur, sado, maso, pédo ?
- Enfin !
- Occasionnel alors, branleur solitaire devant une bonne vidéo, j'ai ce qu'il vous faut... une pépite qui vient de m'arriver de Belgique : « Martine à la plage » , ça se voit sans fin, c'est gouleyant comme un vieux Bordeaux.
- Je vous demande de vous arrêter  !

Manu remarque la grosseur enfler l'entrejambe de son visiteur. Son bagout fait son effet.

- Partouzeur alors ? J'étais comme vous avant, je pensais que la seule façon de prendre du plaisir était d'honorer sa femme comme on dit dans les bonnes familles, et puis j'ai rencontré un homme. C'est lui qui a fait mon éducation. Toi tu n'es encore qu'un bouton m'a t-il dit, je vais te transformer en fleur. Il vit à la campagne, je ne me souviens plus du nom du bled mais c'est dans l'Indre et Vilaine, vous pouvez pas le manquer, c'est sur la route de mal aux verges, y'a deux petites collines vertes à l'horizon et au milieu coule une rivière.

- Vous vous fichez de moi : « la route de mal aux verges » et puis quoi encore ?
- Bien sûr que non, je ne me permettrai pas, j'ai ma fierté. Chuis p'têt' un peu roublard mais pas menteur.
- Bon et alors.
- Il vit dans une grande baraque en pierre, j'y ai vu des bestioles bizarres, des lézards, des grenouilles, des grosses mouches avec des ailes çacomme...
- Des libellules.
- C'est ça, des libellules, et puis y'a des champs partout, fallait chercher la flotte à la source, vous vous rendez compte, à l'heure d'internet ?! Et la rosée le matin sur les brins d'herbe, je ne connaissais pas tout ça moi, j'en ai chialé de bonheur. Et c'est là que j'ai eu la flamme, la révélation. Parce que ce mec qui vit en pleine cambrousse avec ses poules et ses lapins, il est artisan forgeron, mouais !
- Et alors, qu'il y a t-il de si étrange à cela ? Il existe encore beaucoup d'artisan forgeron, ne serait-ce que pour ferrer les chevaux par exemple, ou pour passer des commandes de particuliers comme des portails, des...
- Non, non, vous n'y êtes pas du tout, c'est un spécialiste dans son genre, il est connu du tout Paris, euh... du Paris de la nuit.
- Je ne comprends pas.
- Il fait du sur-mesure si je peux dire. On l'appelle le chaudronnier de Satan. Croix de St André, menottes, cages, ceintures de chasteté, siège de dentiste, tabouret troué... il fait tout, c'est une star dans sa partie.
- Croix de St André, ceintures de chasteté, tabouret troué, mais qu'est-ce que vous me contez là ? Qu'est-ce donc ces machines infernales et à quoi servent-elles ?
- Ben, à s'donner du plaisir.
- Mais c'est horrible ce que vous me dites.
- Attendez, attendez... on ne dit pas fontaine je ne boirai pas de ton eau.
- Jamais, vous m'entendez, jamais je ne tomberai dans vos vices, dans vos perversités. Vous êtes tous des malades, des malades.

L'homme devenu pourpre fit demi tour et allait pour partir quand un objet aimanta son regard. Un godemichet du plus bel ouvrage tout en acier poli incrusté de diamants à son extrémité. Un sentiment nouveau monta en lui jusqu'à lui assécher la bouche. Des gouttes de sueurs perlaient sur son front pour ruisseler le long des tempes. L'homme se tenait face à l'objet, figé, incapable du moindre geste. C'est un duel qui se jouait.

Si je craque, j'aurai bu l'eau de la fontaine et le vendeur aura eu raison de moi. Si j'emporte mon mensonge avec moi, j'aurai gagné.

- Beau gode n'est-ce pas mais pas donné, c'est du travail de précision ça, d'orfèvre je dirai. Et puis les diamants, c'est pas du toc.

L'homme sortit sans un mot accompagné par les notes de musique de la poupée mécanique.

Il n'y a pas de rubrique "pour les plus de 18 ans" sur ce forum ?
Moi, ça va... mes 18 ans sont très loin...
J'ai bien aimé ce texte enlevé, amusant, rythmé.
Juste une petite remarque, une toute petite. Pourquoi mettre l'initial du personnage au début ? En lisant FM, je me suis arrêtée dans ma lecture, en me demandant ce que c'était ce FM. J'ai compris rapidement mais ça a arrêté ma lecture.

Tu l'as retravaillé, non ?
(la flemme d'aller voir l'autre)

j'y reviendrai aussi, mais là, j'aime mieux !

Bonsoir les filles, Pussicat, Annie et ... Janis (J'aimerais bien que tu reviennes effectivement, Janis ...)

Je suis là, à nouveau, après quelques minutes dédiées à Janis ...

Un texte de femme, commenté par des femmes jusqu'à maintenant ... J'avais envie d'écrire cela tout en me demandant si cela avait grand sens.
Pour moi, trop de pourquois ... non pas en ce qui concerne les éléments matériels et physiques décrits, mais dans le scénario qui se joue entre les trois personnages ...

Amicalement,
midnightrambler

l'indre et vilaine, très connu comme département racoleur pour humains en mal d'objets appropriés, le sexe fait parfois faire des cons-tours inattendus sur le mont de Venus