Au jardin

Le soleil donne enfin, la terre est ressuyée,
Il faut taper dedans pour en goûter les fruits.
Le séneçon se presse au pissenlit fleuri,
La fétuque et le trèfle recouvrent les fraisiers.

Chaque touffe arrachée dérange des bestioles,
La chenille s’enroule alors que le cloporte
Crapahute fébrile escaladant la motte.
Les collemboles au sol dansent leur farandole.

La grive fracasse un petit gris sur sa forge.
Sur la bêche plantée se pose un rouge-gorge,
Il guette les lombrics revenus du Tartare.

Bon prince un crapaud jaune agrippe une romaine.
Au sifflet d’un merle déguerpit le lézard.
Coucou coucou ! Ma poche est pleine : à moi la veine.

Un poème nourri de belles observations.

J'ai remarqué aussi, que les rouges-gorges (pluriel des noms composés ? Easter, au secours !) n'étaient pas farouches du tout et accompagnaient de très prés ceux qui creusent la terre.
Quant au séneçon, méfiance ! Il ne faut pas le laisser proliférer ! Il est très envahissant.

Charmant croquis, j'ai bien aimé.

Charmant et évocateur.
Je suppose qu'on ne tape, ni ne frappe, ni ne bat la terre, on la remue certes, mais sans hostilité!

Quelques indécisions sur la mesure à 12 temps.

Saisi sur le vif et grouillant de vie un tableau potager dans lequel je te retrouve avec plaisir, Jean.
C'est vrai qu'il faut taper dur pour dégager les fraisiers de leur gangue hivernale mais il faut aussi s'armer de patience pour en goûter les fruits ! J'aime bien les lombrics remontés du Tartare pour tomber sous ta bêche ou le bec du rouge-gorge : la vie, la vraie ... à laquelle participent quelques écarts dans la versification :-)

je ne sais pas si c'est le printemps- et avec lui sa danse d'herbes folles ou d'animaux choisis - qui bourgeonne enfin mais je remarque que cela inspire... inspirez, expirez, inspirez, expirez...

Hello, Jean ! Quand tu poseras ta bêche viens boire un coup avec moi, j'ai aussi des rouge-gorges, des lombrics, des grives, des grenouilles et toute une ménagerie, un slip et un T-shirt...
( private joke )

j'allais justement dire : allez, avoue Jean, que tu as écrit ce joli poème jardinier en pensant à Coline !

Salut Jean ! Tu reviens avec le printemps ça me plait, ta besace pleine de fines et jolies observations sur la vie fabuleuse du jardin.

La comptine du promeneur :-) joli de redécouvrir une saison renaissante dans tes mots!

Annie, « il faut taper dedans » renvoie aussi à une expression des agriculteurs: il va falloir taper dedans ! En gros ça veut dire il va falloir travailler dur (pour rattraper le temps perdu à cause de la mauvaise météo).
Oui c’est un comble, il y a des vers boiteux dans mon jardin, un jour je vais les rectifier…

Coline, c’est pas de refus, je projette un tour de la Bretagne les deux dernières semaines de juin, sûr je passerai te dire bonjour. Un pote me prête son camping-car, je vais bicher comme un enseignant en retraite.

Easter, on aime se promener dans le beau jardin de Coline, je rêve même de l’osmonde royale qui orne son bassin.

Legone, merci pour l’idée de l’exo lipogramme, ça m’a fait passer le mauvais temps qui a interrompu mon chantier de transplantation de fraisiers.

Coucou et merci : Iris, Arielle, Croisic, Chako, Pussycat.