Un matin de printemps

Une écriture lumineuse au service d'une histoire simple et émouvante
j'ai adoré

Tendresse et suspense.
Je reste sur ma faim ; mais que s'est-il donc passé? Les à-coups de la vie, les chocs inexplicables et leurs meurtrissures: il faut faire avec.
Style dépouillé, phrases courtes. Pour chipoter, un peu, un passage qui m'accroche :"comme on dit des gens qui ne se posent que les questions qui ont des réponses claires."
Un bon moment d'émotion.

Eh bien pour le coup, en voilà une question sans réponse !
Beau texte aseptans - évidemment, dirais-je presque -, avec l'incompréhension du début qui évolue vers le mystère puis vers une sorte d'onirisme.
Tu as su (tu sais) en quelques coups de clavier mettre en place toute une situation, évoquer avec aisance et légèreté le temps qui passe ; le lecteur suit bien volontiers, sans s'égarer et sans perdre de vue LA question qui taraude le personnage et prend de l'ampleur au fur et à mesure qu'on avance dans l'histoire.
Au-delà de ce que le texte raconte, c'est aussi la technique qui fait mon appréciation.

On s'arrête, on lit et voilà, le reste tambourine en chacun de nos mémoires...vives...

oops...

"la plupart souriait encore." ("souriaient " => Lorsque la plupart est employé seul, sans complément, le verbe s’accorde au pluriel. On fait alors référence de manière implicite à une pluralité d’êtres. Le singulier est dans ce cas très rare et s’explique probablement par la persistance d’un usage ancien, qui considérait la plupart comme un singulier.)

"au moment de l’embrasser, elle l’a serré dans ses bras" (au vu des verbes qui précèdent et suivent, je dirais naturellement " elle l'avait serré dans ses bras")

Merci pour vos lectures.
c'est vrai que le : "comme on dit des gens qui ne se posent que les questions qui ont des réponses claires." n'est pas piqué des hannetons ; pourquoi faire simple alors qu'on peut faire compliqué (et lourd) :-))) : "Tout lui allait bien ; elle ne se posait que les questions qui avaient des réponses simples." parait plus digeste.

"Plupart" : je plaide l'ancien temps et l'archaïsme ;-).

"l'avait serré" : oui c'est plus logique.

Le texte reste volontairement ouvert, sans réponse précise (même si j'ai ma petite idée, mais je ne l'ai pas mise dans le texte), comme quand on prend juste une petite tranche de vie qui semble devoir s'expliquer dans la chronologie, mais s'arrête, car il manque la dernière page.

Oui, il manque la dernière page, et c'est dommage. Très beau texte. Une suite ?...

C'est marrant, j'ai retrouvé hier dans mes papiers un vieux texte portant le même titre :
Un matin de printemps, mais le sujet est très différent.
Tu ne m'en voudras pas, aseptans, si je le poste un jour ?

embellie a écrit:
C'est marrant, j'ai retrouvé hier dans mes papiers un vieux texte portant le même titre :
Un matin de printemps, mais le sujet est très différent.
Tu ne m'en voudras pas, aseptans, si je le poste un jour ?

Non il n'y a pas de suite ; toutes les vies sont faites de pages manquantes, comme l'indique le geste de la main du gendarme, qui montre les photos sur le mur.

Par contre je précise que : "un matin de printemps" est déposé (par définition), ainsi que les lettres "e" (et ses dérivés accentués), "a", "o", "i".
Je laisse le "u" (mon avocat a été saisi ce matin).
Dorénavant, plus aucun texte public ou privé ne pourra se parer de ces voyelles.

L'effet devrait se faire sentir à partir de mercredi sur les ondes et dans la presse, et bien sûr sur VE où Tizef se croyait enfin libéré des lipogrammes.

Hello Embellie, quoi de plus beau et de plus banal qu'un "matin de printemps" (je ne parle pas de mon texte en particulier). Comment, et de quel droit pourrais-je t'en vouloir ?

Hop ! dans mon Panthéon à moi !

Je suis resté un peu sur ma fin, un peu comme un matin de printemps sans le gazouillis des oiseaux. À moins que ce ne soit qu’un rêve de vie.

On se laisse rapidement prendre. Par l'atmosphère un peu pesante, alliance du poids des souvenirs et du celui de l'espoir, alors on se prête au jeu, on se laisse embarquer avec plaisir dans quelque chose de mystérieux. Et ce mystère joue, on se demande si à un moment donné la maman ne va pas réapparaître, bouleversant l'équilibre fragilement mais tranquillement mis en place. Ou bien si lui ne va pas se réveiller dans un autre plan, une autre vie, un autre rêve.
Puis le texte s'arrête là. Et je trouve ça très très bien, vraiment, qu'il n'en soit pas dit davantage, car je n'aimerais pas que le voile soit levé, je préfère imaginer. Un fin différente à chaque soir qu'on dépose dans son lit, comme le narrateur a dû le faire enfant et plus tard aussi.

aseptans a écrit:« maman ne reviendra pas ; mes dents vont tomber ».

J'oublie de préciser à quel point j'apprécie cette phrase.

J'ai lu le texte d'Embellie et j'ai eu envie de lire l'autre texte ayant le même titre.
Finalement, un matin de printemps n'est pas toujours prometteur de bonnes nouvelles...

J'ai beaucoup aimé ton texte. C'est bien que l'on ne sache pas ce qui est arrivé. On a l'impression d'être dans un rêve alors que le récit est très précis, très réel.
C'est terrible cette histoire.
Et ton écriture la met formidablement bien en scène.

Une incroyable banalité mais un émouvant texte sauf la dernière page pour le coup manque vraiment

Une très grande maîtrise des ressorts qui font grincer le quotidien, juste pour nous mettre le coeur à l'envers ! Bravo !