Petite ville
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Rebecca
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Legone
10 participants
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Petite ville
Dans la ville sans joie où les maisons se tassent
Comme dans la pâture un troupeau de moutons,
Les lourds volets, pareils à des paupières lasses,
A jamais sont fermés sur le sombre horizon.
Ainsi qu’un vagabond aux bornes s’asseyant,
Le ciel, si fatigué de ses mornes voyages,
Déchire au clocheton ses haillons de nuages.
Le soir alors, comme un voleur furtif, descend…
On y voit, l’œil mauvais, les poings au creux des hanches,
Les vieilles découvrir leurs bouches d’où s’épanche
Le fiel du temps qui passe et du manque d’amour.
Et toujours l’on entend dans les rues qui se tordent
Cette complainte grave, amère et monocorde
Que mouline sans fin l’orgue triste des jours.
Comme dans la pâture un troupeau de moutons,
Les lourds volets, pareils à des paupières lasses,
A jamais sont fermés sur le sombre horizon.
Ainsi qu’un vagabond aux bornes s’asseyant,
Le ciel, si fatigué de ses mornes voyages,
Déchire au clocheton ses haillons de nuages.
Le soir alors, comme un voleur furtif, descend…
On y voit, l’œil mauvais, les poings au creux des hanches,
Les vieilles découvrir leurs bouches d’où s’épanche
Le fiel du temps qui passe et du manque d’amour.
Et toujours l’on entend dans les rues qui se tordent
Cette complainte grave, amère et monocorde
Que mouline sans fin l’orgue triste des jours.
Legone- Nombre de messages : 1121
Age : 51
Date d'inscription : 02/07/2012
Re: Petite ville
Trop contentes de te retrouver, Legone, les petites vieilles échangent le fiel contre le miel du temps qui passe dans ton aigre petite ville aux rues tortueuses plus vraie que nature.
Re: Petite ville
tout glisse lisse dans ce village ridé par chemins et comment s'entend bien au-delà du temps la musique des ans et son crin-crin familier... encore mais à quoi bon, première lecture du jour, premières émotions... les images, les sons, comme une boule de flipper rebondissent, s'intercalent, dans, partout.
ô manque d'amour...
je retiens ce quatrain superbe :
Ainsi qu’un vagabond aux bornes s’asseyant,
Le ciel, si fatigué de ses mornes voyages,
Déchire au clocheton ses haillons de nuages.
Le soir alors, comme un voleur furtif, descend…
merci Legone
ô manque d'amour...
je retiens ce quatrain superbe :
Ainsi qu’un vagabond aux bornes s’asseyant,
Le ciel, si fatigué de ses mornes voyages,
Déchire au clocheton ses haillons de nuages.
Le soir alors, comme un voleur furtif, descend…
merci Legone
Pussicat- Nombre de messages : 4846
Age : 57
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Petite ville
Quelle justesse dans la description de ces petites villes qui sentent le renfermé, on entend presque les commérages malveillants chuchotés.
Sur le plan de la forme je regrette que les rimes croisées du 1° quatrain s'opposent aux rimes embrassées du 2°. Les deux distributions se valent, mais j'aurais préféré l'égalité du rapport.
Sur le plan de la forme je regrette que les rimes croisées du 1° quatrain s'opposent aux rimes embrassées du 2°. Les deux distributions se valent, mais j'aurais préféré l'égalité du rapport.
Annie- Nombre de messages : 1452
Age : 74
Date d'inscription : 07/07/2010
Re: Petite ville
Je plussoieFrédéric Prunier a écrit:ya pas à dire
la poésie c'est de la musique
et toi
t'es musicien
et je précise, on dirait du violoncelle
en mineur
du grand Legone
Invité- Invité
Re: Petite ville
Que dire de plus ?
C'est juste superbe.
Musical certes mais on entend trés bien les grincements en lieu et place des silences...
et ça fait mal là où ça grince...
C'est juste superbe.
Musical certes mais on entend trés bien les grincements en lieu et place des silences...
et ça fait mal là où ça grince...
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Petite ville
Je joins ma voix à celle de Rebecca.
Rien à dire de plus : la perfection du genre.
Rien à dire de plus : la perfection du genre.
Invité- Invité
Re: Petite ville
J'aimerais bien te montrer des petites villes riantes pour que tu leur fasse un aussi beau portrait, mais en couleurs !
Invité- Invité
Re: Petite ville
Oh, du spleen 24 carats!
Plus l'âme est lourde, plus les mots sont légers...
Plus l'âme est lourde, plus les mots sont légers...
Polixène- Nombre de messages : 3298
Age : 62
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Petite ville
Comment ? Je n'ai pas laissé une trace de mon passage ?
Ce n'est pourtant pas faute d'avoir lu et relu ce poème !
Ce n'est pourtant pas faute d'avoir lu et relu ce poème !
Invité- Invité
Re: Petite ville
Iris j'adore ton commentaire. Je vais réfléchir et poster un long truc sur à propos des textes ou je défendrai mon super chef-d!oeuvre:-) et pis de tête façon y'a que k'intention qui compte, non? :-)))
Legone- Nombre de messages : 1121
Age : 51
Date d'inscription : 02/07/2012
Re: Petite ville
il est joli comme tout ton poème
pousse de bambou- Nombre de messages : 41
Age : 31
Date d'inscription : 24/04/2013
Re: Petite ville
Merci pousse de bambou. Ce poème est sans doute celui que je déteste le moins:o)
Merci à tous, ravi de vous avoir connus.
Merci à tous, ravi de vous avoir connus.
Legone- Nombre de messages : 1121
Age : 51
Date d'inscription : 02/07/2012
Re: Petite ville
"À jamais"
D'un poids incommensurable ("se tassent", "lourds", "sombre") et totalement dépourvue de perspectives ("À jamais", "toujours", "sans fin"), cette évocation ne manque cependant pas de charme. De la variété dans les comparaisons ("Comme", "pareils", "Ainsi que")... mais il est dommage que "tel" n'apparaisse pas lui aussi pour éviter une répétition.
"Le soir furtif, alors, tel un voleur descend..."
Les deux rejets de groupes nominaux ("Les vieilles" au vers 10, "l'orgue triste des jours" au dernier vers) sont très parlants. De même, le rythme ternaire avec la coupe à l'hémistiche au vers 13 ("grave, amère et monocorde"). Dans les deux tercets, les enjambements contribuent à renforcer l'effet d'endormissement porté par le poème.
Merci pour ce partage !
D'un poids incommensurable ("se tassent", "lourds", "sombre") et totalement dépourvue de perspectives ("À jamais", "toujours", "sans fin"), cette évocation ne manque cependant pas de charme. De la variété dans les comparaisons ("Comme", "pareils", "Ainsi que")... mais il est dommage que "tel" n'apparaisse pas lui aussi pour éviter une répétition.
"Le soir furtif, alors, tel un voleur descend..."
Les deux rejets de groupes nominaux ("Les vieilles" au vers 10, "l'orgue triste des jours" au dernier vers) sont très parlants. De même, le rythme ternaire avec la coupe à l'hémistiche au vers 13 ("grave, amère et monocorde"). Dans les deux tercets, les enjambements contribuent à renforcer l'effet d'endormissement porté par le poème.
Merci pour ce partage !
jfmoods- Nombre de messages : 692
Age : 59
Localisation : jfmoods@yahoo.fr
Date d'inscription : 16/07/2013
Re: Petite ville
belle lecture que cette poésie de la vie
So-Back- Nombre de messages : 3658
Age : 101
Date d'inscription : 04/04/2014
Re: Petite ville
Pour éviter une répétition et, ainsi, faire le tour des principaux outils de comparaison, j'aurais revu le vers 8...
"Alors, tel un voleur furtif, le soir descend."
D'autre part, le complément de lieu du vers 12 m'apparaît plutôt comme une incise. J'aurais mis une virgule à l'hémistiche et une autre en fin de vers.
Après un "Vieux bourg" en octosyllabes, le poète se penche, en alexandrins, sur la "Petite ville". A-t-il encore en réserve une "Grande ville" et une "Mégalopole" ? Si oui, une mise en perspective des quatre vaudrait probablement le détour...
D'un poids incommensurable (verbe : "se tassent", adjectifs qualificatifs : "lourds", "lasses", "fatigué") et totalement dépourvue de perspectives (adjectifs qualificatifs : "éteinte", "fermés", "sombre", marqueurs temporels : "À jamais", "toujours", "sans fin"), cette évocation ne manque cependant pas de charme. Les deux rejets de groupes nominaux ("Les vieilles" au vers 10, "l'orgue triste des jours" au dernier vers) sont particulièrement expressifs. De même, les trois adjectifs à cadence ascendante ("grave, amère et monocorde"), après la coupe à l'hémistiche du vers 13, sont efficaces. Dans les deux tercets, les enjambements contribuent à renforcer la sensation d'incommensurable ennui véhiculé par le sonnet. Comme dans "Vieux bourg", le champ des perceptions se focalise sur l'ouïe et la vue.
Merci pour ce partage !
"Alors, tel un voleur furtif, le soir descend."
D'autre part, le complément de lieu du vers 12 m'apparaît plutôt comme une incise. J'aurais mis une virgule à l'hémistiche et une autre en fin de vers.
Après un "Vieux bourg" en octosyllabes, le poète se penche, en alexandrins, sur la "Petite ville". A-t-il encore en réserve une "Grande ville" et une "Mégalopole" ? Si oui, une mise en perspective des quatre vaudrait probablement le détour...
D'un poids incommensurable (verbe : "se tassent", adjectifs qualificatifs : "lourds", "lasses", "fatigué") et totalement dépourvue de perspectives (adjectifs qualificatifs : "éteinte", "fermés", "sombre", marqueurs temporels : "À jamais", "toujours", "sans fin"), cette évocation ne manque cependant pas de charme. Les deux rejets de groupes nominaux ("Les vieilles" au vers 10, "l'orgue triste des jours" au dernier vers) sont particulièrement expressifs. De même, les trois adjectifs à cadence ascendante ("grave, amère et monocorde"), après la coupe à l'hémistiche du vers 13, sont efficaces. Dans les deux tercets, les enjambements contribuent à renforcer la sensation d'incommensurable ennui véhiculé par le sonnet. Comme dans "Vieux bourg", le champ des perceptions se focalise sur l'ouïe et la vue.
Merci pour ce partage !
jfmoods- Nombre de messages : 692
Age : 59
Localisation : jfmoods@yahoo.fr
Date d'inscription : 16/07/2013
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