Exo « J'invente des mots » : Comme un compte d'orfaix

Cliquebillant sur ses grazouilles
le cœur en fête
Elle arpouillait avec candeur
les allées d’un barzingue fourgueur
un peu surfait

Il jouait du clinche à pédale
fort joliment
devant l’hypotanique étal
d’un vermoulant

Au premier vrilleux de leur crâle
Ils s’enflammèrent
elle avait senti dès l’orpal
virner son cœur
Il s’était mis à sourlayer
dès qu’elle épleura sa pédale

Ils se maillèrent
sans tarpigner
n’eurent jamais aucun cerflanc
et souvirèrent
à pleines dents
jusqu’à l’orgnon de leurs cent ans

Il jouait du clinche à pédale
fort joliment
devant l’hypotanique étal
d’un vermoulant
est à mon goût (classico-classique) le meilleur passage de cette idylle videgrenière

C'est très joli ! Il y a beaucoup de poésie, et dans l'histoire, et dans le choix des mots inventés, qui sont chantants à souhait.

ça roule et cliquetaille jusqu’à l’orgnon de leurs cent ans
réussi, pour ma part j'adopte !
et je surrenchairhisse en partageant l'avis de Tizef...

Ah mais que c'est chouette quand tu brodes tes mots sans modèle, on dirait du Lewis Carroll ( et tu sais si je l'aime celui-là !)
Si l'Académie Française t'avait, je suis sûre que les mômes rechigneraient moins aux cours de français .

Ah qu'il est doux aux anses le son du clinche à pédale !

Arielle, j'aime bien quand tu me parles en braille.

Oh. Des lits-cieux ! Romorantique et friponnifiant.

Belle chinaille trocantée !

C'est tout simplement superbe ! J'aime beaucoup l'alliance entre l'élégance du verbe et le rythme plutôt musical de l'ensemble, classique et de belle facture à l'oreille. Cela raconte de surcroît une belle histoire de destinées qui se croisent.

(Et ça correspond davantage que d'autres textes à l'idée que je me faisais au départ de l'exercice, des inventions mêlées à des tournures plus règlementaires; cela les fait encore mieux ressortir. Petit détail en passant)

C'est gouleyant à souhait et moi j'ai vu se dérouler un petit film couleur sépia avec des personnages à la Pagnol et je sais pas pourquoi j'ai entendu un orgue de barbarie