En fin de compte
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En fin de compte
Avoir des opinions, je ne fais que dire que cela ne m'arrive pas, si ce n'en était pas encore une, de la pire sorte, celle des principes. C'est une métaphore du peu de goût que j'ai à m'attacher des propriétés que je n'aurais pas choisies. Par choisies, je veux dire par renversement, fabriquées : on ne choisit pas de penser de telle façon, sauf si l'on accepte de penser d'une autre, et rien ne se dit de manière définitive.
En fin de compte, les idées qu'il m'est arrivé d'avoir, je les aies perdues. Ce sont des vêtements que je mets par habitude, dont la fatigue du tissu trahit celle du corps; on les récupère pour le parfum qu'ils gardent des lieux où on les a promenés, mais si tout est dîme à la mémoire, ce qui n'est plus que le signe de sa condition de signe plutôt que de l'objet auquel originellement il réfèrait se déleste de tout langage, et ne connait plus que par ouie-dire. Je dors peu, j'allume une cigarette après une autre; je suis dans moi, cela au moins n'a pas changé; mais je dois reconnaître l'instant d'après le contraire, et seuls mes yeux sont un point de départ. Le langage précipite, dans les choses, leur course. Il les y annonce pour qu'elles puissent les accueillir et eux s'y reposent d'une manière qu'on trouverait dans le souvenir, à déployer autour de soi sa propre idée et simultanément celle de son gîte. Les yeux dans les objets interrogent avant que de reconnaître; ils se baissent pour apercevoir la forme à laquelle ils attribueront un nom : c'est ici qu'ils pourront croitre - et mon attention n'a jamais fait que se promener d'un objet l'autre, tout la retenait - une épaule au milieu de la rue, d'autres yeux, une lèvre, je pourrais faire un alphabet et puis des phrases avec les corps, mais aussi cela qui s'accomplit autour d'eux - la lumière, qui porte les choses en sa main, en même temps qu'elle les relâche, voit leur chute comme suspendue; et c'était donc, de leur part, une sorte de tromperie faite aux choses. Une ruse pour reconnaître le monde dans leurs phrases.
Pardon, les phrases ne s'appartiennent pas, ni à personne. Je parle comme fonctionne les corps, qui s'organisent dans l'air comme une syntaxe. Je ne pense plus à grand-chose. J'ai aimé puis tout est parti, tout est revenu, il y a des sortes de marées dans la mémoire : je cherchais une question, mais laquelle ? Je ne sais que devenir.
En fin de compte, les idées qu'il m'est arrivé d'avoir, je les aies perdues. Ce sont des vêtements que je mets par habitude, dont la fatigue du tissu trahit celle du corps; on les récupère pour le parfum qu'ils gardent des lieux où on les a promenés, mais si tout est dîme à la mémoire, ce qui n'est plus que le signe de sa condition de signe plutôt que de l'objet auquel originellement il réfèrait se déleste de tout langage, et ne connait plus que par ouie-dire. Je dors peu, j'allume une cigarette après une autre; je suis dans moi, cela au moins n'a pas changé; mais je dois reconnaître l'instant d'après le contraire, et seuls mes yeux sont un point de départ. Le langage précipite, dans les choses, leur course. Il les y annonce pour qu'elles puissent les accueillir et eux s'y reposent d'une manière qu'on trouverait dans le souvenir, à déployer autour de soi sa propre idée et simultanément celle de son gîte. Les yeux dans les objets interrogent avant que de reconnaître; ils se baissent pour apercevoir la forme à laquelle ils attribueront un nom : c'est ici qu'ils pourront croitre - et mon attention n'a jamais fait que se promener d'un objet l'autre, tout la retenait - une épaule au milieu de la rue, d'autres yeux, une lèvre, je pourrais faire un alphabet et puis des phrases avec les corps, mais aussi cela qui s'accomplit autour d'eux - la lumière, qui porte les choses en sa main, en même temps qu'elle les relâche, voit leur chute comme suspendue; et c'était donc, de leur part, une sorte de tromperie faite aux choses. Une ruse pour reconnaître le monde dans leurs phrases.
Pardon, les phrases ne s'appartiennent pas, ni à personne. Je parle comme fonctionne les corps, qui s'organisent dans l'air comme une syntaxe. Je ne pense plus à grand-chose. J'ai aimé puis tout est parti, tout est revenu, il y a des sortes de marées dans la mémoire : je cherchais une question, mais laquelle ? Je ne sais que devenir.
Cerval- Nombre de messages : 286
Age : 33
Date d'inscription : 09/09/2012
Re: En fin de compte
Le premier paragraphe, ainsi que le titre, me semblent fabriqués pour faire fuir le lecteur!
Mais fort heureusement, celui-ci est d'une engeance têtue -voire récalcitrante- et persiste à tailler sa route dans la jungle des poncifs et des subtilités époustouflantes, des coquetteries romantiques et des visions pénétrantes.
Maintenant que j'ai fait le tri...
Mais fort heureusement, celui-ci est d'une engeance têtue -voire récalcitrante- et persiste à tailler sa route dans la jungle des poncifs et des subtilités époustouflantes, des coquetteries romantiques et des visions pénétrantes.
Maintenant que j'ai fait le tri...
Polixène- Nombre de messages : 3298
Age : 62
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: En fin de compte
moi j'aime bien le premier paragraphe: je le trouve désagréable mais concis
Cerval- Nombre de messages : 286
Age : 33
Date d'inscription : 09/09/2012
Re: En fin de compte
OR LA CONCISIONEST UNE VERTU
Cerval- Nombre de messages : 286
Age : 33
Date d'inscription : 09/09/2012
Re: En fin de compte
Cher vertueux (par moments), même si l'instant suivant semble te contredire, je te confirme que tu es dans toi. Et bien ancré.
'toM- Nombre de messages : 289
Age : 68
Date d'inscription : 10/07/2014
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