Comptes de faits

Chers amis

Totalement convaincue de la félicité suprême qu'allait me procurer l'Attente puis la Rencontre du Prince Charmant , objet inéluctable de tous mes désirs d'enfant puis de jeune fille , instrument incontournable du plaisir qui me serait révélé lorsque Femme je serai devenue , confiante donc en la vie que je voyais comme un conte de fée depuis petite (malgré certaines déconvenues récentes et moins récentes ) une vie que j'espérais désormais droite scintillante sans pièges ni malignité où les forces bienveillantes de la nature gagneraient toujours sur ses aspects maléfiques , je n'avais de toute mon enfance prêté aucune attention au cul des fées pas plus qu'à celui des princesses ou des sorcières d'ailleurs qu'elles soient acariâtres ou bien aimables...

J'ignorais même hier encore , qu'on puisse seulement imaginer qu'elles en avaient un et j'eusse été choquée que pire !!! ....on put y penser de manière à la fois précise et ..disons ...rêveuse.

Il y avait suffisamment matière à rêver me semblait il autour de la sécurisante épaule , de la puissante musculature , de l'altière allure , de la fougueuse étreinte, du passionné baiser , bref de la foudroyante séduction du "Charmant".

J'ignorai tant de choses hier encore assise sur mon strapontin , dans cette rame de métro , repensant à mes amours passés présents et futurs pas si simples souvent imparfaits à mes amours subjectives et conditionnelles...
jusqu'à ce qu' ELLE ne monte à la faveur d'un arrêt dans une station et alors qu'au vu de son allure magique , je supputai qu'elle eut pu , si elle l'avait voulu , nous apparaitre soudainement sans portes ouvertes ni trappes dérobées
Elle eut été précédée d'une nuée de poussières d'étoiles que nul ne s'en serait étonné !

Après un rapide coup d'oeil circulaire elle choisit de se poster debout juste devant moi , afin sans doute d'éviter les regards qu'elle soupçonnait lubriques derrière les lunettes noires des deux types assis en face et bien qu'il y eut des gens debout derrière qui elle eut pu se réfugier. en cas de nécessité. Elle espérait sans doute qu'un regard indifférent de fille allait lui permettre un aller Concorde aussi confortable que possible ( dans la mesure où elle était obligée de rester debout)

Elle me LE mit donc carrément devant le nez et au début je crus le regarder d'un air moqueur (on voyait la marque de la culotte sous la robe moulante)

Mais les tressautements métropolitains cadencés et comiques qui agitaient rythmiquement les postérieurs constituant mon panorama se transformaient sur elle en une sorte de très doux balancement régulier et extrêmement langoureux et peu à peu ...cette partie de son anatomie m'hypnotisa littéralement.
A mon corps défendant il me fut bientôt impossible d'en détacher mon regard (et moi je n'avais pas de lunettes noires )
J'avais juste eu le temps d'apercevoir un peu plus haut ,un peu plus tôt , la rousseur extraordinaire , la luxuriance de la chevelure , la perfection du visage , le décolleté profond dans le dos, la stridence du coloris de la robe contrastée par la douceur du mohair...Une fée !
J'avais cru remarquer aussi qu'elle n'était pas tout à fait à la hauteur des regards qu'elle suscitait semblant vouloir passer inaperçue sur la défensive légèrement rougissante regrettant peut être déjà d'avoir osé mettre cette robe après avoir osé être si belle..
J'avais remarqué tout cela furtivement et rien ne me déplaisait. Elle était adorable mais ce qui retenait définitivement mon attention , ce qui était incontestablement sublime , ce dont mes yeux ne pouvaient plus se détourner, était ce cul de fée un cul magnétique enveloppé de moelleux , flamboyant et terrorisé à la fois , chaloupant irrésistiblement en une sorte de salsa à peine perceptible involontaire et fascinante.
Insensée et inexplicable attirance.
L'irréparable advint.
Je ne pus empêcher ma main dans un geste totalement imprévisible et donc incontrôlable de s y poser ...pire ...de s'y agripper
et alors incapable d'affronter les conséquences de mon geste je préférai m'évanouir
....et peut être que seul le baiser d'une fée rousse pourrait désormais me ramener à la vie...
Exit les princes charmants ?
En tout cas les belles au bois dormant ne sont décidément plus ce qu'elles étaient...

P.S
Ne croyez pas tout ce que j’écris
Certes cette fée rousse est apparue par enchantement et a hypnotisé tout le wagon
mais lâche comme je suis , à préférer rêver ma vie ou l'écrire , je me souviens trés bien que l'irréparable n'est jamais advenu...
Jamais je ne me suis évanouie
je n'ai fermé les yeux que pour imaginer ce qui aurait pu advenir
si je n'étais pas une fille si raisonnable
qui ne savait pas comment se terminent les contes de fée
.
.."mâle " en général

d’ailleurs peu de temps après j'eus beaucoup d'enfants ...bien plus tard encore je me mariai


sans doute un jour des princes viendront ... des princesses charmantes m’enchanteront

j’ ai toujours tout fait à l'envers et en dépit du bon sens



[b]

Je vous dirai franchement que le genre "épopée du quotidien" a tendance à vite m'agacer... Je ne suis donc pas bon public a priori, pourtant j'ai bien aimé votre texte, je ne l'ai pas trouvé trop lourd sous ce rapport, et marrant. Votre manière d'éviter les virgules, de mettre à la suite les membres de phrases et demerden sie me plaît aussi, cela donne une accélération agréable au récit. Cela dit, le P.S. me paraît franchement inutile. On s'attend à lire de la fiction, et, pour tout vous avouer, je me fiche éperdument de connaître la part de vécu dans ce que je lis !

J'aurai quelques remarques de langue, plus bas. En tout cas, bienvenue sur Vos Ecrits, à vous lire bientôt !

Donc, les erreurs de langue que j'ai relevées.
« instrument incontournable du plaisir qui me serait révélé lorsque Femme je serais (je pense que le conditionnel s’impose ici, puisque vous parlze des perspectives d’avenir que vous aviez dans le passé) devenue »
« j'eusse été choquée que pire !!! ....on pût y penser »
« Il y avait suffisamment matière à rêver me semblait-il
« J'ignorais (à mon avis, l’imparfait s’impose ici et non le passé simple, puisque vous parlez d’un état où vous étiez à ce moment, celui d’ignorance) tant de choses »
« repensant à mes amours passées présentes et futures pas si simples souvent imparfaites à mes amours subjectives et conditionnelles »
« je supputai qu'elle eût pu (conditionnel passé deuxième forme) , si elle l'avait voulu , nous apparaître soudainement »
« Elle eût été (conditionnel passé deuxième forme) précédée »
« Après un rapide coup d'œil »
« bien qu'il y eût des gens debout derrière qui elle eût pu (d’ailleurs, la répétition des deux « eût » me paraît assez peu heureuse, je pense que vous pouvez sans dommage remplacer le subjonctif imparfait et le conditionnel passé deuxième forme par, respectivement, un subjonctif présent ou un conditionnel passé première forme) se réfugier »

Je vous remercie infiniment pour l'attention "accordée" à ce texte.
J 'ai beaucoup de travail semble-t-il à réaliser pour parfaire mes écrits.Je vais me replonger sans tarder dans mes manuels de conjugaison et de grammaire ...soupirs...

PS vous n'aimez pas les post sriptum mais je tiens à préciser que tout ceci est globalement trés fictionnel ...sourires...

J’ai trouvé la première phrase un peu pompeuse (notamment « qui me serait révélé lorsque Femme je serai devenue »), jusqu’à ce que j’arrive sur « je n'avais de toute mon enfance prêté aucune attention au cul des fées », le contraste est saisissant et très drôle.
J’ai été un peu déçu que vous mainteniez ce ton par la suite, car, passé l’effet de surprise, ça m’a semblé un peu trop. « je supputai qu'elle eut pu », par exemple, me semble caricatural.

Le ton saccadé et les phrases longues correspondent bien au style (supposé) du personnage, ça plante un décor. Cependant, je trouve là aussi que c’est un peu trop : je me suis perdu dans certaines phrases, et, en achoppant dans la lecture, je suis sorti de l’ambiance. Par exemple, dans : « afin sans doute d'éviter les regards qu'elle soupçonnait lubriques derrière les lunettes noires des deux types assis en face et bien qu'il y eut des gens debout derrière qui elle eut pu se réfugier. en cas de nécessité. », je me suis perdu dans la structure de la phrase, trop complexe par rapport au manque de ponctuation. Le point devant « en cas de nécessité », doit être une faute de frappe.

Le milieu du texte m’a semblé plus plat que le reste (entre « Mais les tressautements métropolitains cadencés » et « Insensée et inexplicable attirance. ») : on revient dans un monde plus ordinaire et je suis un peu resté sur ma faim après les promesses du début.

Finalement, il me semble que la forme épistolaire n’est pas justifiée dans le texte, ce qui donne l’impression qu’on n’est pas ici dans une fiction, mais dans une vraie lettre.

Détail typographique : je crois qu’on ne met habituellement pas d’espace avant une virgule.

Malgré les critiques, ce texte m’a surpris et amusé. Merci donc Rebecca, et bienvenue sur VE !

J'ai a-do-ré !
(Forcément : on peut me faire les mêmes reproches !)
J'ai un goût très prononcé pour les longues phrases, les concordances des temps casse-gueule, l'humour décalé, les fées ( il va falloir que je me penche sur leur cul, jusqu'à présent j'avais omis, merci d'avoir suscité mon intérêt défaillant !)
Rebecca, fée ou pas tu me plais ! Bienvenue, j'espère que tu en as plein d'autres dans la même veine !

Je réserve mon jugement. La première impression est positive, j'aime plutôt bien (et admire) cette facilité d'écriture faussement négligée et totalement efficace. Pourtant, je ne serais pas surprise qu'à force, je m'en lasse. A voir.
Et bienvenue ici !

Tout ceci m'a paru certes soigné mais par moments trop tarabiscoté à mon goût, avec des phrases longues (trop), une avalanche de vocabulaire et de détails pas toujours utiles, au point de courir le risque que le lecteur se perde dans toutes ces circonvolutions.
Ce qui ne retire pas toutes ses qualités au texte, loin de là; il y a du bon mais qui se retrouve de ci de là noyé dans une masse qui pourrait sans doute être allégée.
Un potentiel à explorer en tout cas, Rebecca !

J'ai adoré le fond, la tournure et la dérision, l'ironie. Rien que le titre en dit long!
Je me suis cependant un peu perdue dans le dédale de certaines très longues phrases, où la description des faits pourrait se raccourcir sans rien ôter à l'attrait et l'intérêt de la Fée !
Je reviendrais lire d'autres textes chez vous

Le premier texte que j'ai écrit ici, je l'avais quasiment oublié, ça me fait rire de le relire. J'en vois toutes les maladresses, mais cette ingénuité me fiche la nostalgie. A l'époque je ne doutais de rien. Pourtant pas si longtemps que ça.
(suis dans une phase de doute par rapport à l'écriture, z'inquiétez pas, ça reviendra)

Rebecca a écrit:Le premier texte que j'ai écrit ici, je l'avais quasiment oublié, ça me fait rire de le relire. J'en vois toutes les maladresses, mais cette ingénuité me fiche la nostalgie. A l'époque je ne doutais de rien. Pourtant pas si longtemps que ça.
(suis dans une phase de doute par rapport à l'écriture, z'inquiétez pas, ça reviendra)

il va va de l'écriture comme du reste : plus on découvre et plus on doute. C'est très sain bien qu'inconfortable.

Merci à Mirelie de l'avoir ressorti des limbes, j'ai relu ça avec le même plaisir jubilatoire que la première fois !

C'est sûr, il y a eu du changement dans le style, Rebecca !

Bon sang que ces premiers paragrpahes sont indigestes, gloups ! Et si on compare cette description de la scène de métro avec un certain texte à épisodes que tu as publié il y a un mois ou deux, tu sais celui où une écrivain croquait les passants et imaginait leurs peines... Et bien il y a un abime, vraiment !

Oui cette histoire sur le "cul des fées" contemporaines a manqué certain de ses effets, mais je l'avais néanmoins beaucoup aimé...
Il n'aurait fallu aucune lourdeur dans un texte si léger, primesautier, qui avait déjà su éviter toute vulgarité avec grâce.
Très agréable lecture d'une tentation saphique incongrue, sur désert de prince charmant et rythmé par les balancements chaloupés de deux calebasses entre lesquels on sait cachée une (fée) clochette.
Ben voila...désolé...vulgairement moi.

Mince alors ! Ainsi les " princes " sont " fées " et les " faits "... têtus ?
Jusqu'ici je croyais les héros blonds, épilés, avec cheval blanc et baguette magique.
Rebecca dessille mes rêves.
Mon enfance dénudées tombe aux pieds du trouble.
Qui sait ce qu'il en fera...

DénudéE, non mais...

J'ai bien aimé le texte, même si j'ai trouvé qu'il manquait un quelque chose qui le rendrait excellent, un coup de génie dans le scénario.
Par contre, le personnage est vraiment drôle avec ses délires intérieurs.
Une chose que je pourrais reprocher aussi, ce sont les phrases très longues parfois qui font perdre un peu le sens de la phrase car on ne se souvient pas du début.
Bon texte sinon, cette variante du conte de fées est intéressante.