Histoires de l'air
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Histoires de l'air
Regarde j'écris aussi c'est l'odeur d'un mégot mal éteint que je vois s'envoler depuis la table basse qui se tord, infiltre mes narines. Le coton écrasé se ternit en silence à la base du nuage. C'est ainsi que je me tais, qu'il pleut. "Putain" reproche Mathilde. "Ydriss, quoi…" en l'observant, avec nous: Ydriss toise sa bière renversée entre ses pieds et ceux de la table, il se lève, et répond que c'est un peu autiste de l'avoir posé comme ça aussi, et à cause de la défonce. Les murs sont pleins de bordel. J'aime l'amandier tranché par la fenêtre du salon, il déborde du cadre en haut et en bas on se dit c'est dommage parce qu'il est trop proche, les carreaux (un peu sales) trop petits mais je l'aime, il fait deviner le ciel. On voit sa grisaille perçant des branches que la vitre cache, on voit tes cheveux. Dans l'encadrement décapé d'un bois vieux, sans chien. Le cendrier quand je baisse la tête. Tes cheveux sont posés sous la lumière. Je cherche plutôt quelque chose sur la table comme ta main tenant une cigarette que tu essuies sur le rebord, en la retirant, et je me demande. Alors je cherche dans mon sac. Nous avons tous dans notre sac comme un petit dictionnaire du diable où sont les mots poreux, aspirés, qui ont fait leur bruit poreux d'insignifiance quand ils sont devenus nous, dont le dehors pourtant résonne (mais comme leur trace polie): il faut retrouver précipitamment la lueur partageable, inhabituelle de leur acception commune et comparer, et voir qu'il n'y a rien ; une seule chose ; et couler — me prend toujours cette envie alors comme deux fluides immiscibles tombés entre mes lèvres.
Loïc Relly- Nombre de messages : 120
Age : 31
Date d'inscription : 29/04/2013
Re: Histoires de l'air
Si l'art est l'opportunité donnée de se glisser dans l'univers d'un autre, alors nous avons là un tableau ( le mot "œuvre", sorti du sac à mots est trop grand) que je contemple bien volontiers sous plusieurs angles/ lectures. Je retiens en particulier la vision de l'amandier qui, dans sa subtilité, m'évoque une peinture japonaise.
Également, le jeu de la lumière, la focale sur la main, dont l'aspect visuel renforce ma perception tout artistique.
Petit bémol sur la vulgarisation à outrance et dans l'air du temps du terme "autiste".
Également, le jeu de la lumière, la focale sur la main, dont l'aspect visuel renforce ma perception tout artistique.
Petit bémol sur la vulgarisation à outrance et dans l'air du temps du terme "autiste".
Invité- Invité
Re: Histoires de l'air
Je m'arrêterais surtout sur la forme, audacieuse, à la ponctuation aléatoire ("Regarde j'écris aussi c'est l'odeur d'un mégot..."), qui n'est pas toujours facile à lire. Vous avez un style particulier, intéressant, mais qui s'égare sur la fin je trouve. Il y a en effet un décalage entre la première partie constituée principalement d'une ambiance et les réflexions hermétiques qui cloturent le texte.
Jano- Nombre de messages : 1000
Age : 55
Date d'inscription : 06/01/2009
Histoires de l'air
J'aime beaucoup votre style particulier. L'ambiance que vous dégager avec des mots simples. On voit bien les images et j'adore.
RICHARD2- Nombre de messages : 160
Age : 64
Date d'inscription : 27/08/2010
Re: Histoires de l'air
Ce texte est proche parent de la bande dessinée( celle avec des majuscules), qui nous happe visuellement, nous kidnappe par le scénario.
Ici, c'est un moment resserré et suspendu qui nous est donné à vivre, les couleurs, l'ambiance, les détails sont là, pas envahissants, bien posés. Tout est possible avec les personnages.
J'aimerais tourner la page et découvrir leur histoire!
Ici, c'est un moment resserré et suspendu qui nous est donné à vivre, les couleurs, l'ambiance, les détails sont là, pas envahissants, bien posés. Tout est possible avec les personnages.
J'aimerais tourner la page et découvrir leur histoire!
Polixène- Nombre de messages : 3298
Age : 62
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Histoires de l'air
Ah ça c'est plaisir, sans commentaire particulier. le choix des mots, l’ordonnance, l'oscillation entre le familier et la poétique me botte. Dommage que tu n'as pas justifié la mise en page.
Invité- Invité
Mmmhhhmm !!!
Bonjour Loïc,
Evidemment j'adore. Ce style très particulier que je nomme Lucknérien, du nom du Baron du même nom qui sévit sur un autre site...
Je retiens, entre autres, cette phrase :" Nous avons tous dans notre sac comme un petit dictionnaire du diable où sont les mots poreux....", j'ai ce dictionnaire dans mon cartable, mais aussi dans ma tête, celui qui me permet un choix infini d'aventures plumythiques...
Plein d'image en 3D aussi, à toucher, caresser du bout des doigts...Mais court, trop court...Aurait-il cette magie autrement ?
Bref, du bonheur à déguster le matin avant mon capuccino...
Marchevêque
Evidemment j'adore. Ce style très particulier que je nomme Lucknérien, du nom du Baron du même nom qui sévit sur un autre site...
Je retiens, entre autres, cette phrase :" Nous avons tous dans notre sac comme un petit dictionnaire du diable où sont les mots poreux....", j'ai ce dictionnaire dans mon cartable, mais aussi dans ma tête, celui qui me permet un choix infini d'aventures plumythiques...
Plein d'image en 3D aussi, à toucher, caresser du bout des doigts...Mais court, trop court...Aurait-il cette magie autrement ?
Bref, du bonheur à déguster le matin avant mon capuccino...
Marchevêque
Marchevêque- Nombre de messages : 199
Age : 64
Date d'inscription : 08/09/2011
Re: Histoires de l'air
Intéressant.
La forme courte facilite la relecture. Le jeu avec la ponctuation est assumé et bien amené. Évidemment ça demande un effort supplémentaire de la part du lecteur, et c'est tant mieux. Une hésitation entre le songe et le rythme des pensées, du coq à l'âne, sans la logique apparente que notre petit monde se force à adopter en de trop nombreuses circonstances.
La forme courte facilite la relecture. Le jeu avec la ponctuation est assumé et bien amené. Évidemment ça demande un effort supplémentaire de la part du lecteur, et c'est tant mieux. Une hésitation entre le songe et le rythme des pensées, du coq à l'âne, sans la logique apparente que notre petit monde se force à adopter en de trop nombreuses circonstances.
Lucy- Nombre de messages : 3411
Age : 47
Date d'inscription : 31/03/2008
Re: Histoires de l'air
- Spoiler:
Regarde j'écris aussi c'est l'odeur d'un mégot mal éteint que je vois s'envoler depuis la table basse qui se tord, infiltre mes narines. Le coton écrasé se ternit en silence à la base du nuage. C'est ainsi que je me tais, qu'il pleut. "Putain" reproche Mathilde. "Ydriss, quoi…" en l'observant, avec nous: Ydriss toise sa bière renversée entre ses pieds et ceux de la table, il se lève, et répond que c'est un peu autiste de l'avoir posé comme ça aussi, et à cause de la défonce. Les murs sont pleins de bordel. J'aime l'amandier tranché par la fenêtre du salon, il déborde du cadre en haut et en bas on se dit c'est dommage parce qu'il est trop proche, les carreaux (un peu sales) trop petits mais je l'aime, il fait deviner le ciel. On voit sa grisaille perçant des branches que la vitre cache, on voit tes cheveux. Dans l'encadrement décapé d'un bois vieux, sans chien. Le cendrier quand je baisse la tête. Tes cheveux sont posés sous la lumière. Je cherche plutôt quelque chose sur la table comme ta main tenant une cigarette que tu essuies sur le rebord, en la retirant, et je me demande. Alors je cherche dans mon sac. Nous avons tous dans notre sac comme un petit dictionnaire du diable où sont les mots poreux, aspirés, qui ont fait leur bruit poreux d'insignifiance quand ils sont devenus nous, dont le dehors pourtant résonne (mais comme leur trace polie): il faut retrouver précipitamment la lueur partageable, inhabituelle de leur acception commune et comparer, et voir qu'il n'y a rien ; une seule chose ; et couler — me prend toujours cette envie alors comme deux fluides immiscibles tombés entre mes lèvres.
Je ris aussi, pour me taire. Ydriss s'est levé: tout le monde se lève un peu et récupère sa bouteille ou son verre en riant. Jade va chercher l'éponge. Plus tard un couple de part et d'autre te fait sentir qu'il faudrait me remarquer soudain, voir l'agitation entre nous l'angoisse de la salissure, les sous-bocks vierges, la forme de l'évidence de mes genoux pliés derrière cette table qu'ils emmènent (avec la fumée qui me dérange) pour dégager le tapis bleu Klein — dont je suis dingue — après les frottements de Jade. C'est que tu me regardes, et il n'y a jamais rien eu à raconter. Je n'ai pas envie de mourir. Un parfum de citronnelle javellisée emplit le silence qui se recompose. Tu te souviens. Ma soeur s'est accroupi avec son toutes surfaces et la grosse éponge de la cuisine pour rétablir le propre sur son territoire (si le fluffy existe, il est IKB et en vogue depuis quelques temps ; tressé à première vue en poils de komondors, grunges. C'est drôle). Ça boit bien la bière. C'est souvent, quand j'ai pour idée d'acheter quelque chose: j'attend qu'elle disparaisse, sinon la donne à Jade. Elle est en train de masser les circonvolutions duveteuses de l'objet de mon désir initialement et Ydriss et Flora viennent sur ma gauche, lui me passe devant, je suis en train de penser à ça ; tu me regardes, et je vois dans cette petite résistance quotidienne la pire des lâchetés: j'économise mes besoins comme si je pensais devoir les perdre. Tu sais que parfois je sors me payer une robe parce qu'on a qu'une seule vie, un restaurant, n'importe quoi d'assez superflu pour devenir la preuve instantanée d'une légèreté possible. Je sais, que c'est pour ça que tu me regardes encore. On reconnaît le savoir (et le distingue de la simple croyance) à la liberté qu'il vous a dévoré: alors mes genoux se sont cristallisés pour lui donner raison. J'ai peur pour te donner envie.
Loïc Relly- Nombre de messages : 120
Age : 31
Date d'inscription : 29/04/2013
Re: Histoires de l'air
je me disais exactement ça en lisant le deuxième passage, cette minutie du détail en décalé, ça ne peut être que ça ; le fait d'avoir retrouvé cette phrase dans l'extrait précédent me conforte dans mon interprétation ou plutôt ma compréhension.et à cause de la défonce.
bien entendu, ce nouveau texte ne se limite pas à ça, il y a vraiment une expression qui t'est particulière, j'aime cette façon de voir et de traduire : "Un parfum de citronnelle javellisée emplit le silence qui se recompose." ; "Ma soeur s'est accroupi avec son toutes surfaces et la grosse éponge de la cuisine pour rétablir le propre sur son territoire" ; "Ça boit bien la bière." (très très adroite, cette phrase, pour le double sens syntaxique possible) ; excellent aussi le subtil innuendo de "Elle est en train de masser les circonvolutions duveteuses de l'objet de mon désir.
Je lis et trouve que ces quelques mots livrent énormément du narrateur, qui se met en quelque sorte à nu, sans impudeur mais avec une parfaite honnêteté - authenticité, suis-je tentée de dire.
Invité- Invité
Re: Histoires de l'air
Regarde j'écris aussi l'odeur d'un mégot... J'aime beaucoup cette phrase.
J'ai un peu pensé à Pérec (les choses) un peu à Francis Ponge. Une manière de fractionner-fragmenter la perception, j'appellerai ça ... Du cubisme littéraire ?
Par contre, si je trouve cela vraiment très fort niveau écriture, poétique, avec une vraie ambiance... J'ai aussi l'impression d'avoir à faire à un style qui ne peut pas non servir sur un long récit. J'ai préféré la première partie, plus floue, à la seconde, que j'ai trouvé plus longuette.
A vous lire...
J'ai un peu pensé à Pérec (les choses) un peu à Francis Ponge. Une manière de fractionner-fragmenter la perception, j'appellerai ça ... Du cubisme littéraire ?
Par contre, si je trouve cela vraiment très fort niveau écriture, poétique, avec une vraie ambiance... J'ai aussi l'impression d'avoir à faire à un style qui ne peut pas non servir sur un long récit. J'ai préféré la première partie, plus floue, à la seconde, que j'ai trouvé plus longuette.
A vous lire...
Invité- Invité
re : Histoire de l'air
Il y a du spontanéisme. Ca j'aime. Coller au plus près de soi pour écrire. Tenter d'écrire sous aucune autre influence que soi-même. Bien sûr le style académique en prend un coup. Par contre ce qui me manquerait c'est un projet, un déroulement narratif. Il faudrait lier spontanéité et construction. Là est toute la question. A suivre. Bravo !
Raoulraoul- Nombre de messages : 607
Age : 63
Date d'inscription : 24/06/2011
Re: Histoires de l'air
Ce qui m'intéresse dans ce texte (que j'aime vraiment énormément) c'est l'aspect fragmentaire, cet sorte d'isolement de chaque fragment, qui traduit parfaitement l'étonnement devant chaque sensation quand on est un peu barré. J'ai toujours trouvé ça particulièrement difficile à rendre, toutes ces séquences ultra brèves qui se succèdent à toute allure, et je trouve que tu rends ça avec justesse et cette sorte de poésie à la fois légère et triviale si caractéristique.
Suis bluffée !
Suis bluffée !
Invité- Invité
Re: Histoires de l'air
J'aime beaucoup la légèreté, le souffle, les respirations
C'est un beau titre
La poésie des petites anxiétés mêlée à une certaine forme d'indifférence, le côté très pictural, aussi, me plaisent beaucoup
Vivement, si jamais ça se poursuit
C'est un beau titre
La poésie des petites anxiétés mêlée à une certaine forme d'indifférence, le côté très pictural, aussi, me plaisent beaucoup
Je suis touchée par ces mots-làalors mes genoux se sont cristallisés pour lui donner raison. J'ai peur pour te donner envie.
Vivement, si jamais ça se poursuit
Re: Histoires de l'air
- Spoiler:
- Regarde j'écris aussi c'est l'odeur d'un mégot mal éteint que je vois s'envoler depuis la table basse qui se tord, infiltre mes narines. Le coton écrasé se ternit en silence à la base du nuage. C'est ainsi que je me tais, qu'il pleut. « Putain » reproche Mathilde. « Ydriss, quoi… » en l'observant, avec nous: Ydriss toise sa bière renversée entre ses pieds et ceux de la table, il se lève, et répond que c'est un peu autiste de l'avoir posé comme ça aussi, et à cause de la défonce. Les murs sont pleins de bordel. J'aime l'amandier tranché par la fenêtre du salon, il déborde du cadre en haut et en bas on se dit c'est dommage parce qu'il est trop proche, les carreaux (un peu sales) trop petits mais je l'aime, il fait deviner le ciel. On voit sa grisaille perçant des branches que la vitre cache, on voit tes cheveux. Dans l'encadrement décapé d'un bois vieux, sans chien. Le cendrier quand je baisse la tête. Tes cheveux sont posés sous la lumière. Je cherche plutôt quelque chose sur la table comme ta main tenant une cigarette que tu essuies sur le rebord, en la retirant, et je me demande. Alors je cherche dans mon sac. Nous avons tous dans notre sac comme un petit dictionnaire du diable où sont les mots poreux, aspirés, qui ont fait leur bruit poreux d'insignifiance quand ils sont devenus nous, dont le dehors pourtant résonne (mais comme leur trace polie): il faut retrouver précipitamment la lueur partageable, inhabituelle de leur acception commune et comparer, et voir qu'il n'y a rien ; une seule chose ; et couler — me prend toujours cette envie alors comme deux fluides immiscibles tombés entre mes lèvres.
Je ris aussi, pour me taire. Ydriss s'est levé: tout le monde se lève un peu et récupère sa bouteille ou son verre en riant. Jade va chercher l'éponge. Plus tard un couple de part et d'autre te fait sentir qu'il faudrait me remarquer, voir l'agitation entre nous l'angoisse de la salissure, les sous-bocks vierges, la forme de l'évidence de mes genoux pliés derrière cette table qu'ils emmènent (avec la fumée qui me dérange) pour dégager le tapis bleu Klein — dont je suis dingue — après les frottements de Jade. C'est que tu me regardes, et il n'y a jamais rien eu à raconter. Je n'ai pas envie de mourir. Un parfum de citronnelle javellisée emplit le silence qui se recompose. Tu te souviens. Ma soeur s'est accroupie avec son toutes surfaces et la grosse éponge de la cuisine pour rétablir le propre sur son territoire (si le fluffy existe, il est IKB et en vogue depuis quelques temps ; tressé à première vue en poil de komondor, grunge. C'est drôle). Ça boit bien la bière. C'est souvent, quand j'ai pour idée d'acheter quelque chose: j'attend qu'elle disparaisse, sinon la donne à Jade. Elle est en train de masser les circonvolutions duveteuses de l'objet de mon désir initialement et Ydriss et Flora viennent sur ma gauche, lui me passe devant, je suis en train de penser à ça ; tu me regardes, et je vois dans cette petite résistance quotidienne la pire des lâchetés: j'économise mes besoins comme si je pensais devoir les perdre. Tu sais que parfois je sors me payer une robe parce qu'on a qu'une seule vie, un restaurant, n'importe quoi d'assez superflu pour devenir la preuve instantanée d'une légèreté possible. Je sais, que c'est pour ça que tu me regardes encore. On reconnaît le savoir (et le distingue de la simple croyance) à la liberté qu'il vous a dévoré: alors mes genoux se cristallisent pour lui donner raison. J'ai peur pour te donner envie.
Je m'en veux toujours. Clément m'a regardé avec ce drôle d'air à un moment. Moi ça allait encore. Vers 21h. Je te croise dans le couloir — tes épaules. Tu enlèves le regard de l'écran du Galaxy, tu es venu le mettre à charger dans l'entrée. Tu dis « y'a plus de prises libres dans le salon » comme si ça changeait quelque chose. Je me souviens de tes épaules parce que je vivrais dedans, je trouve qu'elles sont comme passées et repassées mais elles n'ont jamais voulu prendre la forme que, elles continuent de tomber dans les plis de ton jersey avec la nervosité qui sculpte aussi ta main, qui pousse tout ça dans ton sillage. Un angle derrière toi (porte-manteau, cléfier kitsch) encadre ton nez dans le halo bleuté du téléphone ; tes pouces froissés de d'habitude sur les touches lumineuses, entre le maniérisme et la peur du noir. Mon amour. Quelques paroles s'enlisent, je retourne m'asseoir. Je revenais des toilettes ; je chasse la pensée de toi pour reprendre les oreilles de mon corps sur la chaise, et je te promets qu'ils discutent de toilettes. Faya continuait avec son voyage. Clément a répété "mais ils ont du désinfectant hypoallergénique pour chiottes partout?" sur une demie-voix à la mise étonnée qui en général amuse et s'excuse aussi — il sait qu'il veut revenir là-dessus pour amuser, malgré lui. Malgré l'oubli, tout cet impératif de la fête ; pour dire "chiotte" et un qualificatif de plus de cinq syllabes sans avoir l'air de croire que les anges existent ; juste rappeler comme ça en passant sur le canapé rouge qu'il ne faut pas faire confiance à ce genre de vocabulaire qui a toujours sonné creux, rationaliste, flacon de shampooing ; ni à la vulgarité — ce mythe ! et qu'on peut d'ailleurs chasser cela ensemble, en mimant que ça nous arrache la bouche de prendre l'air sérieux. Ça — et cette façon qu'il a d'être grossier pour indifférencier son dégoût naturel —, c'est à ça que je pensais (avec quelque tendresse) quand la chaleur est arrivée.
Loïc Relly- Nombre de messages : 120
Age : 31
Date d'inscription : 29/04/2013
Re: Histoires de l'air
J'ai eu un peu plus de mal avec cette partie. Il y a plus de points peu compréhensibles ( ou alors je suis fatiguée ?)
Il soulève au rythme de Flora et il a encore dans la gorge les pas de l'être accouru pour répondre à sa place
je trouve qu'elles sont comme passées et repassées mais elles n'ont jamais voulu prendre la forme que, la phrase me semble complètement bancale...
et ça musique moins.
Il soulève au rythme de Flora et il a encore dans la gorge les pas de l'être accouru pour répondre à sa place
je trouve qu'elles sont comme passées et repassées mais elles n'ont jamais voulu prendre la forme que, la phrase me semble complètement bancale...
et ça musique moins.
Invité- Invité
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