Re: Quatrains, fragments, petites choses

So-Back Mer 3 Sep 2014 - 9:50

"être au diapason
nonobstant le son
avec l'intention
d'être a l'unisson"

Polixène Jeu 4 Sep 2014 - 21:57

Septembre marche l'amble
Sur son chemin de pommes
Deux pieds dedans deux pieds dehors
Où tremble l'ambre, il se fait fort
De nous remettre en rang par deux;
Foin du décor!

joe-joe Ven 5 Sep 2014 - 19:23

Ration d’épure

Me voici exhibée, sur la place
publique, comme une marchandise.
Les insultes, les coups à la face…
Je m’emmure et je deviens banquise.

Leurs mains qui me palpent, qui me touchent,
qui me pincent les fesses, les seins,
les reins. Me déshabillent, leurs mains.
Je mords. Nos sangs mêlés dans ma bouche.

J’ai froid. Ma tête, rasée, percute
le sol, j’entends au loin leurs mots : pute !
Si froid. Mais c’est fini, je ne lutte
plus. Je fonds sous cette foule en rut.

joe-joe Ven 5 Sep 2014 - 20:01

(boiteux)

Le prénom, de l’autre, ils ne savent rien d’autre
que ce qu’il donne. C’est beaucoup et c’est peu,
pour eux, suffisant. Ils se mangent des yeux
et s’étreignent les mains, tisseuses de « nôtre ».

Pussicat Ven 5 Sep 2014 - 23:32

Et le mien l'entends-tu résonner dans la plaine
en échos redondants au repoussoir des dieux
il affleure épleurant le macramé des cieux
où rougeoie affamé le ventre de ma peine.

So-Back Sam 6 Sep 2014 - 9:10

" la rentrée", quel vilain mot
surtout en été, boulot.
mais moi retraité , heureux
oui mais vieux et moins nerveux"

Pussicat Sam 6 Sep 2014 - 14:07

An kay fè on ti poz, c'est ça ?
Le hareng très bel dans l'eau...
Le rend très vil qu'un mot
sur tout tenté - boulot !
mémoire traitée, yeux creux,
boulot, vidés,
oui mais fok ou mimyin pou apprend nagé.

Pussicat Dim 7 Sep 2014 - 15:09

Fier escargot frère rampant
fragile animal à la démarche glissante
ta lenteur ancestrale est un affront permanent
à la course frénétique du temps.

Pussicat Mar 9 Sep 2014 - 17:15

Minuit sonne et mon corps las veille
cherchant d'un clin d'yeux le sommeil
je déambule l'ombre garde

Dehors les fauv' sont de sortie
la lune ronde et pâle luit
et leurs yeux jaunes me regardent.

Pussicat Mer 10 Sep 2014 - 21:45

Là où je t'attendrai.
Là où le sang et le miel se rejoignent.
Là où ton corps sombre frêle dans la faille.
Là où les plis de la Tour haute s'étouffent.
Là où s'essouffle en un cran l'âge neuf.
Là où l'ardoise sous l'arborescence.
Là où glissent éclatées les mils morts.
Là où le vide est désir absolu.
Là où je t'attendrai.

So-Back Jeu 11 Sep 2014 - 11:37

" merde, il pleut des vérités
politiciens malhonnêtes.
réveillez vous innocent
sinon gare a votre tête"

Pussicat Jeu 11 Sep 2014 - 17:07

Je suis à toi et tu le sais bien
Sans toi ma vie ne vaut vraiment rien

Quelle espérance et quelle autre voie...

Au chatoiement furtif et brûlant
de la chimère l'amant lui ment

Quelle espérance et quelle autre voie...

Je n'suis plus cell' que tu as connu
Fraîche et rose à l'ambre si menue

Quelle espérance et quelle autre voie...

Oser braver la voie sans issue
Écrire un mot : Aimer à l'insu

Quelle espérance et quelle autre voie...

Je suis à toi et tu le sais bien
Sans toi ma vie ne vaut vraiment rien

Quelle espérance et quelle autre voie...

Pussicat Jeu 11 Sep 2014 - 17:58

J'aime les framboises, les fraises et les cerises
J'aime les framboises, les fraises et les cerises
Je n'aime pas les mûres !
J'aime les framboises, les fraises et les cerises
J'aime les framboises, les fraises et les cerises
Qui donc aime les mûres qu'ici je n'aime pas ?

Pussicat Jeu 11 Sep 2014 - 18:02

C'est quoi le nom déjà ?
C'est quoi le nom déjà ?
Tu sais le nom du plat...

C'est quoi le nom déjà ?
C'est quoi le nom déjà ?
T'aimes l'invité du plat ?

C'est quoi son nom déjà ?

joe-joe Sam 13 Sep 2014 - 5:21

nos ancêtres chasseurs célébraient par des rites,
des danses et des chants, le bref compagnonnage
du prédateur et de sa proie. Mais c’était l’âge
sombre, dit-on. Qui vit un abattoir hésite.

Nulle « sensiblerie », des sentiments m’agitent,
moi, le mangeur de viande amateur de chair rouge,
face aux bêtes pendues, « endormies », mais qui bougent
encore et s’agitant, péniblement, s’éteignent.

Un pareil égoïsme, le même aveuglement
préside à tous nos choix. On exploite, on aliène,
on soudoie, prostitue, plie sous le poids des chaînes,
on bombarde et on vend à tous nos armements.

Mais surtout on se tait, on berce nos misères,
on achète un diesel, on vote pour des pitres,
on se ment, on adhère, on parie nucléaire,
on reste nez collé à l’écran, à la vitre.

On mendie dans nos rues, on expulse, on bavure,
tout va très bien, madame la marquise exulte,
on nous nie, nous ignore, on nous mange en friture,
le champagne est exquis, le dividende éructe.

Veaux enconnés de propagandes imbéciles,
allant vers l’abattoir inconscients et grégaires,
les cerveaux évidés, gorgés de miel et bile,
laissant un dépotoir qui s’appela la Terre.

So-Back Sam 13 Sep 2014 - 16:59

attrape la attrape la
l'oie
oui, mais la loi
ne me gave pas
l'oie marche au pas
et j'emmerde la loi

joe-joe Mar 16 Sep 2014 - 19:05

Que cherche-t-on au juste, en ces lieux de l’échange ?
Je l’ignore et ne puis que parler en mon nom.
Vibrer au détour d’une phrase. L’émotion
saugrenue, frétillant comme une plume d’ange.

Un écho édifiant, favorable ou critique,
à mes propres travaux. Propos d’arrière-salle,
recettes partagées, les outils sur l’étal,
les styles confrontés jusqu’à la polémique.

M’émerveiller, je n’ai pas su le faire,
trop rarement touché, ne voyant que scories,
choix étrangers, facilités, parfois mépris
du lecteur. Ce sentiment, je n’ai pas su le taire.

On me dit obtus, je me crois exigeant.
J’ai tort assurément. Unanime est l’avis.

Il est accusation que je récuse ici :
je n’ai pas su voir, soit, mais pas voulu, ça nan !

(Bête, je le veux bien- pas de mauvaise foi !)

(N’étant pas chien méchant, je vais sans muselière.)

Pussicat Mar 16 Sep 2014 - 22:57

Je cherche le regard fuyant, celui de l'ange
que j'étais à l'endroit où se tient ma maison,
encore. Dans la faille échancrée des saisons,
là où le soleil et le vent séchaient mes langes.

Un écho – les chants redoublés de mes trois sœurs,
vibre. Illusion, souvenir. La grande salle
à manger se vide peu à peu. Sur la table,
sur la nappe blanche, les restes d'un dessert.

M'émerveiller encore et toujours, c'est le fer
au feu. Le grand labeur sans jamais de répit.
La brûlure. L'éclair déniché dans l'épi
qui mûrit dans mes mots et dans ceux de mon frère,

le lecteur, l'écrivant pseudonyme exigeant.
Les torts assurément sont partagés. L'avis

que j'en ai ne peut rien changer ici :
tu vois ce que tu vois, je respecte mais démens

de t'avoir qu'une fois nommé bête et méchant.
Aller « sans muselière » est rude et belle voie.

Spoiler:

Rebecca Mar 16 Sep 2014 - 23:34

joe-joe a écrit:
nos ancêtres chasseurs célébraient par des rites,
des danses et des chants, le bref compagnonnage
du prédateur et de sa proie. Mais c’était l’âge
sombre, dit-on. Qui vit un abattoir hésite.

Nulle « sensiblerie », des sentiments m’agitent,
moi, le mangeur de viande amateur de chair rouge,
face aux bêtes pendues, « endormies », mais qui bougent
encore et s’agitant, péniblement, s’éteignent.

Un pareil égoïsme, le même aveuglement
préside à tous nos choix. On exploite, on aliène,
on soudoie, prostitue, plie sous le poids des chaînes,
on bombarde et on vend à tous nos armements.

Mais surtout on se tait, on berce nos misères,
on achète un diesel, on vote pour des pitres,
on se ment, on adhère, on parie nucléaire,
on reste nez collé à l’écran, à la vitre.

On mendie dans nos rues, on expulse, on bavure,
tout va très bien, madame la marquise exulte,
on nous nie, nous ignore, on nous mange en friture,
le champagne est exquis, le dividende éructe.

Veaux enconnés de propagandes imbéciles,
allant vers l’abattoir inconscients et grégaires,
les cerveaux évidés, gorgés de miel et bile,
laissant un dépotoir qui s’appela la Terre.

J'aime bien ce paradoxe : une forme poétique pour dénoncer la trivialité d'une réalité fort peu poétique

So-Back Ven 19 Sep 2014 - 9:26

"choisir de
ne pas choisir
est-ce le bon choix
quand on sait
que tout choix
fait de nous
un être confus "

Pussicat Ven 19 Sep 2014 - 15:57

La main clouée sur la table des signes
cherche l'envol
de l'oiseau.

hi wen Ven 19 Sep 2014 - 21:16

joe-joe a écrit:
les cerveaux évidés, gorgés de miel et bile,

les cerf-vidés. hihihi cervidé hahAhA

Pussicat Sam 20 Sep 2014 - 0:04

La poésie sentimentale
a de l'avenir quand s'étale
sur tous les tons et dans l'image
un idéal aventurier
au long passé de serrurier
il aurait bouclé puis jeté
les clefs de ces cœurs regrettés
lui qui ne connaît pas la rage.

Pussicat Sam 20 Sep 2014 - 2:25

Au début tout début
au grand commencement
cela prenait des airs
de rien des airs de rien
au début tout début
cela était un jeu
mais la force des mots
l'a portée loin du monde
le flux devenait plus
plus puissant chaque jour
et jusqu'à l'emporter
et maintenant que tout
a commencé que tout
a commencé pourquoi
s'arrêter maintenant
que tout a commencé
pourquoi s'arrêter là
bien avant tout ceci
avant cela prenait
des airs de rien désert
c'était un simple jeu
puis tout s'est imbriqué
imbriqué doucement
si comme à son insu
elle s'était retrouvée
emportée par le flow
où se croisent l'image
court-métrage et reflet
les visages les flashes
puis des mots en cascades
des expressions alors
jusqu'ici inconnues
bientôt des inventions
qu'elle baptisait merveilles
de ces châteaux de sable
que l'on pense bâtis
pour les siècles entiers
bien sûr quelle importance
sinon pour se reluire
se disait-elle ainsi
qu'on se rassure blasé
mais chaque jour il lui
semblait grandir un peu
plus et chaque jour elle
plongeait dans la rivière
dans ce bain quotidien
sans même s'apercevoir
qu'il lui devint vital
il entra dans sa vie
dans sa tête son ventre
il battit la chamade
comme batucada
dans les rues de son corps
pour ne plus la quitter
quand une nuit trop courte
un pléonasme qui
lui collait à la peau
depuis ce long divorce
traquée par l'insomnie
elle se mit en tête
de comprendre ce qui
lui arrivait soudain
pourquoi ce temps passé
dans les trains dans les bus
et ces journées entières
calée devant l'écran
elle ne voyageait plus
sans son petit carnet
qu'elle ouvrait avec fièvre
pour noter ses pensées
ses idées d'ouverture
ce que pouvaient penser
ses coreligionnaires
de ses tics d'écriture
elle en était absente
elle savourait d'un rire
quand il lui arrivait
au hasard des rencontres
de prendre dans sa toile
des odeurs des couleurs
un dialogue de sourds
on lui a reproché
sa misère sociale
son peu d'amis fidèles
de n'avoir pas de cour
nourrir des amitiés
et nourrir leurs bassesses
à quoi cela sert t-il ?
aiguiser les épées
pour ces toréadors
je ne serai jamais
le taureau dans l'arène
mon temps est bien trop rare
pour ces futilités

au réveil de sa sieste
l'esprit encore hagard
elle se dirigea
vers la salle de bain
se rafraîchir un peu
et devant le miroir
sur sa peau incrusté
on pouvait deviner
le clavier azerty.

hi wen Sam 20 Sep 2014 - 9:12

Azerty! Azerty, lama sabachtani ?

sinon, les pléonasmes qui collent à la peau : c'est phasme
example : elle avait de curieux phasmes qui lui collaient à la peau.

par des nuits douces de septembre, son imaginaire débridé luttait contre une horde de phasmes pendus à ses gambettes qu'elle avait for jolies.

So-Back Sam 20 Sep 2014 - 10:01

" la turlute de Ruth
c'est cadeau coco
pour la pêche au bar
ne soi pas vantard
tu n'es qu'un bizuth
sort ton asticot"

Pussicat Sam 20 Sep 2014 - 21:11

Je lance la machine
c'est tout sauf tricoter.
Je sais bien Ba que c'est
comme je peux avec
mes maigres moyens fuir
marcher, courir, plonger,
...............................Plouf !

So-Back Dim 21 Sep 2014 - 18:07

" on mangeait le crépuscule
les Dieux avaient l'air d'aimer
on riait de leurs caprices
quels étaient les plus crédules"

hi wen Lun 22 Sep 2014 - 22:05

Dieu fit l'homme à son image
et quand il vit sa créature
il eût un haut-le-coeur
et défunta.

collection histoires nobles et terribles.
défunta, du verbe défunter.

So-Back Mar 23 Sep 2014 - 17:59

défunter ou mourir , mais mourir cela n'est rien, mais vieillir oh vieillir ( Brel)

mourir à petit feu
feu monsieur cendre
poussière parmi les poussières
au royaume d'Hadés

Pussicat Dim 28 Sep 2014 - 21:46

toc toc !
toc toc !

ouvrir toc toc
ouvrir la porte

ouvrir toc toc
ouvrir la porte

toc toc ouvrir
la porte ouvrir

toc
........ouvrir la
porte ouvrir la
porte ouvrir la
porte ouvrir la
porte ouvrir la
porte ouvrir la
porte ouvrir la
porte
........toc
..............toc !
....................ouvrir toc toc
.......................................ouvrir la porte

...........................................................ouvrir toc toc
...........................................................ouvrir la porte

toc toc ouvrir
la porte ouvrir

...................toc ! toc ! toc !

.................................................................................................la
.................................................................................................porte ouvrir la
.................................................................................................porte ouvrir la
.................................................................................................porte ouvrir la
.................................................................................................porte ouvrir la
.................................................................................................porte ouvrir la
.................................................................................................porte ouvrir la
.................................................................................................porte ouvrir la
.................................................................................................porte ouvrir la
.................................................................................................porte ouvrir la
.................................................................................................porte ouvrir la
.................................................................................................porte ouvrir la
.................................................................................................porte ouvrir la
.................................................................................................porte ouvrir la
.................................................................................................porte ouvrir la
.................................................................................................porte ouvrir la
.................................................................................................porte ouvrir la
.................................................................................................p...o...r..t...e

PieAir Lun 29 Sep 2014 - 2:24

Vendant mes pas à un chemin de terre plat
Pour une modique somme que dis-je, une semelle
Et l'entretenant par l'occasion, je suis las
Blessé, mal dans mes bottes, pas dans ma gamelle
Alone in the savane : histoire de gazelle
Qui a mal tournée, où j'ai cramé mes cartouches
Sans la tirer, en paniquant, s'est fait la belle,
La belle bête que j'ai rendu bien farouche !

So-Back Lun 29 Sep 2014 - 8:54

"La soif, vue de la rue, un bel estaminet
a l'intérieur, décor propice aux libations
le temps paresse au comptoir, et les verres se vident
il n'est jamais trop tard pour repeindre sa vie
la soif, vue de la rue , échéance a payé ."

So-Back Jeu 2 Oct 2014 - 8:14

"plus loin , plus loin encore
comme pour dire
l'ailleurs est refuge
totale liberté

Plus loin, sans fioriture.
nu, en symbiose
vers l'absolu
imaginaire"

So-Back Sam 4 Oct 2014 - 11:49

" l'un vitupère , l'autre vocifère
faut s'y faire"

So-Back Lun 27 Oct 2014 - 12:45

"qui dit parfois,

que la caresse du temps

agit avec douceur

si c'est l'instant "

So-Back Jeu 30 Oct 2014 - 10:15

"le hasard inspire
l'humain qui respire
l'odeur à saisir
quand il faut guérir"

David Jeu 30 Oct 2014 - 16:42

L'eau du désert, le sable des océans, le feu des glaciers, les pierres du ciel, l'Arkansas, la main du manchot, la bouche du muet, l’œil de l'aveugle, l'oreille du sourd, le potage de mon requin, le steak de ma poule, les tongs de l'eskimo, les skis du berbère, l'hymen d'une pute, la lâcheté du pompier, la longueur des ascenseurs, la hauteur des trains, les fusées spéléologiques, les foreuses de l'espace, les chaussures des poissons, les ombrelles des oiseaux, d'Albuquerque à Dunkerque à pied.

So-Back Sam 1 Nov 2014 - 9:31

course au large
filent sur l'eau
voiliers ohé
rhum a gogo

Polixène Dim 2 Nov 2014 - 17:18

David a écrit:L'eau du désert, le sable des océans, le feu des glaciers, les pierres du ciel, l'Arkansas, la main du manchot, la bouche du muet, l’œil de l'aveugle, l'oreille du sourd, le potage de mon requin, le steak de ma poule, les tongs de l'eskimo, les skis du berbère, l'hymen d'une pute, la lâcheté du pompier, la longueur des ascenseurs, la hauteur des trains, les fusées spéléologiques, les foreuses de l'espace, les chaussures des poissons, les ombrelles des oiseaux, d'Albuquerque à Dunkerque à pied.

Quels sont ces occis maures qui voyagent dans la tête de tes pieds?

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