Mon papa je te hais
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Mon papa je te hais
Mon papa je te hais quand je t'entends la nuit
Je hais chacun de tes pas de gorille
Je déteste chacune des gorgée que tu bois
Des portes que tu claques
Je hais ta voix qui s'égare quand tu parles
Je hais ta voix qui parle et tes sourcils qui froncent
Je hais tes blocages
Quand tu ne parles pas
Je hais tes yeux quand ta voix dit « c'est scandaleux »
Mon papa je te hais quand je t'entends la nuit
Mon papa je te hais quand je t'entends le jour
Et quand tu me regardes
Et je hais quand tu dis que tu sais qui je suis
Papa je hais tes pas
Je hais tes coups de fils
Je hais quand tu comprends je hais quand tu ne comprends pas
Et tu ne comprends pas
Mon papa je te hais je te hais plus que moi
Quand la nuit se referme alors je hais tes grognements
Alors je hais les murs de ma chambre-prison
Où je me tasse
Où je me tasse car au couloir je hais croiser ton regard rouge et noir
Mon papa je te hais car un jour je te crois quand tu dis que tu boiras pas
Je hais le son de ton cœur qui glisse contre les murs
De ta voix de vautour qui marmonne inlassablement
Des paroles qui veulent dire tout et surtout rien
Et qui surtout veulent dire ton cœur
Ton cœur contre le mur
Papa...
Modération- Nombre de messages : 1362
Age : 18
Date d'inscription : 08/11/2008
Re: Mon papa je te hais
Texte anonyme, à commenter selon les modalités habituelles.
Merci.
Merci.
Modération- Nombre de messages : 1362
Age : 18
Date d'inscription : 08/11/2008
Re: Mon papa je te hais
Si la lecture de ce poème m'a émue, elle a failli toutefois être parasitée dès le titre, car j'ai eu en mémoire la parole historique d'un enfant de "grand" (petit au demeurant) : Bonne chance, mon papa !
Invité- Invité
Re: Mon papa je te hais
Une haine très atténuée par le leit-motif enfantin, et l'adresse tendre"mon papa".
Du coup, je ne sais plus si je lis de la vraie haine qui n'ose pas exploser ou de la vraie tendresse qui se cache sous une fascination mise en scène.
Je pense aux saynettes que s'improvisent les enfants en jouant avec leurs poupées, et n'imagine pas que ces mots édulcorés puissent s'adresser réellement à une personne "haïe".
Poncer un peu plus pour mettre à nu la vraie colère? Si le propos est porté par un vécu, ce ne devrait pas être très difficile.
Pour aller vraiment au bout de mon ressenti, cette haine vitrifiée a du mal à arriver jusqu'à moi.
Par contre j'ai beaucoup apprécié ce passage/
Quand la nuit se referme alors je hais tes grognements
Alors je hais les murs de ma chambre-prison
Où je me tasse
Où je me tasse car au couloir je hais croiser ton regard rouge et noir
En fin de compte, si le but premier est de clamer cette haine, ne vaudrait-il pas mieux renoncer à la forme "poème" et à l'intention d'apprêt qui caractérise celle-ci?
Du coup, je ne sais plus si je lis de la vraie haine qui n'ose pas exploser ou de la vraie tendresse qui se cache sous une fascination mise en scène.
Je pense aux saynettes que s'improvisent les enfants en jouant avec leurs poupées, et n'imagine pas que ces mots édulcorés puissent s'adresser réellement à une personne "haïe".
Poncer un peu plus pour mettre à nu la vraie colère? Si le propos est porté par un vécu, ce ne devrait pas être très difficile.
Pour aller vraiment au bout de mon ressenti, cette haine vitrifiée a du mal à arriver jusqu'à moi.
Par contre j'ai beaucoup apprécié ce passage/
Quand la nuit se referme alors je hais tes grognements
Alors je hais les murs de ma chambre-prison
Où je me tasse
Où je me tasse car au couloir je hais croiser ton regard rouge et noir
En fin de compte, si le but premier est de clamer cette haine, ne vaudrait-il pas mieux renoncer à la forme "poème" et à l'intention d'apprêt qui caractérise celle-ci?
Polixène- Nombre de messages : 3298
Age : 62
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Mon papa je te hais
On n'y crois pas. Pas un instant.
J'ai plus l'impression d'entendre un père parler à la place du fils que la voix d' un enfant. Je n'entends ici ni haine ni tendresse mais une sorte d'énorme supplique pour atténuer une culpabilité. C'est fichtrement bien fait si c'est ça.
J'ai plus l'impression d'entendre un père parler à la place du fils que la voix d' un enfant. Je n'entends ici ni haine ni tendresse mais une sorte d'énorme supplique pour atténuer une culpabilité. C'est fichtrement bien fait si c'est ça.
Invité- Invité
Re: Mon papa je te hais
Je parie sur la sincérité de ce texte
La haine n'est ici que de l'amour blessé
Je l'imagine écrit par quelqu'un de très jeune
J'ai un nom en tête,
Une plume plutôt coutumière des poèmes amoureux
Fort bien écrits d'ailleurs
La haine n'est ici que de l'amour blessé
Je l'imagine écrit par quelqu'un de très jeune
J'ai un nom en tête,
Une plume plutôt coutumière des poèmes amoureux
Fort bien écrits d'ailleurs
Invité- Invité
Re: Mon papa je te hais
En fait c'est assez étrange parce que c'est à la fois "enfantin" et à la fois en recul vis à vis de la situation comme si c'était "mon papa je te haïssais quand je t'entendais…"
comme un présent de souvenir
j'aime beaucoup "pas de gorille"
je ne sais pas je n'arrive pas à me faire une idée, d'un côté il y a comme une sincérité qui touche et de l'autre quelque chose qui semble beaucoup plus "artificiel", parfois trop de "je te hais" et ils perdent en poids quand ils devraient en gagner
comme un présent de souvenir
j'aime beaucoup "pas de gorille"
je ne sais pas je n'arrive pas à me faire une idée, d'un côté il y a comme une sincérité qui touche et de l'autre quelque chose qui semble beaucoup plus "artificiel", parfois trop de "je te hais" et ils perdent en poids quand ils devraient en gagner
Re: Mon papa je te hais
J'ai du mal à commenter parce que peur de mettre le doigt sur une blessure qui se retrouverait blessée ou amoindrie par une remarque technique ou un détail soulevé.
Il y a un équilibre hésitant entre la voix enfantine qui exprime sa peur et celle du recul qui parle de colère, voire de vengeance enfouie; j'aime assez cela car cela trahit bien les peurs qui peuvent continuer à nous habiter, nous torturer. Nous construire aussi parce que l'on grandit et vit avec ça.
Il y a un équilibre hésitant entre la voix enfantine qui exprime sa peur et celle du recul qui parle de colère, voire de vengeance enfouie; j'aime assez cela car cela trahit bien les peurs qui peuvent continuer à nous habiter, nous torturer. Nous construire aussi parce que l'on grandit et vit avec ça.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Mon papa je te hais
je suis passée et repassée sans oser poser mes petites pattes au bas de ce texte qui mériterait de figurer sur le fil Prose, car de poésie je n'en lis pas, et tout comme coline, je sens un masque, une imposture dans la posture et considérant le thème, cela me dérange pour des raisons personnelles.
une fois dit, je trouve la formule "Mon papa je te hais" (une anaphore oxymore ? une collusion ?) forte, c'est elle qui tient le texte : "Mon papa" évoque le lien filial, mais au-delà, l'impuissance de haïr vraiment... l'auteur aurait pu remplacer "Mon papa" par "Père" qui impose la distance et renforce le propos, ou "Papa" plus neutre ; non, l'auteur y colle "Mon" pour bien dire au lecteur que c'est le sien, c'est "Mon papa" à moi, un papa décrit par une voix d'enfant, et malgré toute cette haine non pas crachée mais posée comme une voix douce sur la page blanche, "Mon papa je te hais" devient "Mon papa je t'aime".
Comme un renversement : je ne peux pas dire que je t'aime parce que cela m'est impossible alors je vais écrire : "je te hais" et le redire encore et encore.
Le texte se termine sur : "Papa..." !
j'aime :
une fois dit, je trouve la formule "Mon papa je te hais" (une anaphore oxymore ? une collusion ?) forte, c'est elle qui tient le texte : "Mon papa" évoque le lien filial, mais au-delà, l'impuissance de haïr vraiment... l'auteur aurait pu remplacer "Mon papa" par "Père" qui impose la distance et renforce le propos, ou "Papa" plus neutre ; non, l'auteur y colle "Mon" pour bien dire au lecteur que c'est le sien, c'est "Mon papa" à moi, un papa décrit par une voix d'enfant, et malgré toute cette haine non pas crachée mais posée comme une voix douce sur la page blanche, "Mon papa je te hais" devient "Mon papa je t'aime".
Comme un renversement : je ne peux pas dire que je t'aime parce que cela m'est impossible alors je vais écrire : "je te hais" et le redire encore et encore.
Le texte se termine sur : "Papa..." !
j'aime :
Modération a écrit:Je hais chacun de tes pas de gorille
Pussicat- Nombre de messages : 4846
Age : 57
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Mon papa je te hais
je n'ai pas perçu d'imposture dans la façon de traiter le sujet, parce que l'ambiguïté apparaît volontairement dés le titre, et la dualité maintenue tout au long du texte révèle le contraire de ce qu'on lit.
il me semble que c'est cette volonté peut-être trop marquée d'affirmer le contraire qui trouble le lecteur, sans doute aussi que le fait d'être immiscé dans cette bulle très intime augmente ce trouble.
j'imagine qu'un être haï, on ne peut l'appeler papa. mon papa, encore moins.
par exemple: "Mon papa je te hais je te hais plus que moi", je ne peux m'empêcher de lire:
mon papa je t'aime, je t'aime plus que moi.
dans ce cas, ce serait le contraire d'une imposture.
enfin je ne sais pas.
ce dernier paragraphe,
"Mon papa je te hais car un jour je te crois quand tu dis que tu boiras pas
Je hais le son de ton cœur qui glisse contre les murs
De ta voix de vautour qui marmonne inlassablement
Des paroles qui veulent dire tout et surtout rien
Et qui surtout veulent dire ton cœur
Ton cœur contre le mur
Papa..."
dont la première ligne est comme sortie de la bouche d'un petit enfant,
parle plus d'amour que de haine, je trouve.
sinon pourquoi se soucier de ce coeur qui glisse contre les murs?
(l'image est puissante, d'ailleurs)
bref, une même chose à deux têtes, on sent bien que ça vibre.
moi aussi j'ai aimé les "pas de gorille".
je serais globalement tentée de dire que j'aime plutôt,
mais je ne sais trop quoi penser de ce parti pris enfantin...et de ce quelque chose qui reste suspendu, en bascule, pas tranché. Flou.
peut être révélateur d'une réalité.
il me semble que c'est cette volonté peut-être trop marquée d'affirmer le contraire qui trouble le lecteur, sans doute aussi que le fait d'être immiscé dans cette bulle très intime augmente ce trouble.
j'imagine qu'un être haï, on ne peut l'appeler papa. mon papa, encore moins.
par exemple: "Mon papa je te hais je te hais plus que moi", je ne peux m'empêcher de lire:
mon papa je t'aime, je t'aime plus que moi.
dans ce cas, ce serait le contraire d'une imposture.
enfin je ne sais pas.
ce dernier paragraphe,
"Mon papa je te hais car un jour je te crois quand tu dis que tu boiras pas
Je hais le son de ton cœur qui glisse contre les murs
De ta voix de vautour qui marmonne inlassablement
Des paroles qui veulent dire tout et surtout rien
Et qui surtout veulent dire ton cœur
Ton cœur contre le mur
Papa..."
dont la première ligne est comme sortie de la bouche d'un petit enfant,
parle plus d'amour que de haine, je trouve.
sinon pourquoi se soucier de ce coeur qui glisse contre les murs?
(l'image est puissante, d'ailleurs)
bref, une même chose à deux têtes, on sent bien que ça vibre.
moi aussi j'ai aimé les "pas de gorille".
je serais globalement tentée de dire que j'aime plutôt,
mais je ne sais trop quoi penser de ce parti pris enfantin...et de ce quelque chose qui reste suspendu, en bascule, pas tranché. Flou.
peut être révélateur d'une réalité.
Invité- Invité
Re: Mon papa je te hais
igloo lis-moi sur "Discussions..."
Pussicat- Nombre de messages : 4846
Age : 57
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
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