Exo « Comme une photo mentale » : L'échographie
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Exo « Comme une photo mentale » : L'échographie
Lumières tamisées, présence féminine : apaisement. La température était idéale. Il ne faisait ni trop chaud, ni trop froid. Et c’était heureux, car il allait encore falloir tomber le haut.
On l’invita à s’allonger sur la table recouverte de papier. Appréhension. Elle avait toujours peur de déchirer leur foutue feuille à cigarette. Elle était petite, c’était un fait. Il lui faudrait donc se hisser sur cette espèce de table de massage en serrant les fesses pour ne rien déchirer (autant dire que l’exercice s’avérait périlleux). Avant cela, elle se donna un dernier délai, verbalisant son enlevage de bottes en rigueur, ce à quoi la présence féminine qui n’avait pas plus de dynamisme qu’une plante verte lui rétorqua que ce n’était pas grave, qu’elle pouvait les garder, que de toute façon elle allait changer tout ça.
Tout ça, réalisa-t-elle, c’était une sorte de drap. Au moins ne risquait-elle plus de déchirer le revêtement de la table ; tout au plus froisserait-elle le mauvais coton.
Gardant jupe et chaussettes – elle se maudit en silence de ne pas porter de bas devant l’élégance… Au fond, qui se souciait d’élégance : elle ? La dame qui évitait ostensiblement de croiser son regard ? Les quatre murs, peut-être ?
La Plante Verte lui fit comprendre qu’elle n’était pas couchée convenablement et la laissa se démener jusqu’à ce qu’elle se fut calée ni sur le dos, ni sur le côté, dans une posture des plus ridicules et des plus inconfortables.
Pendant que la Fougère fourrageait dans son matériel, elle, façon poupée désarticulée, regarda alentour, essayant de respirer tranquillement tout en attendant que ça passe.
Les affiches, sur les murs, montraient toutes la même chose : de jeunes mères souriantes, des femmes qui allaitaient, des fœtus griffonnés dans des couleurs peu réalistes mais mignonnes. Il fallait bien l’admettre. Il était impossible de déchiffrer quoi que ce soit de ces affiches, mais l’idée était là : on venait ici pour faire « contrôler » son bébé. Pas de papa, par exemple ! Sur aucun poster. Ça tombait bien, elle n’avait personne avec qui partager son secret. Au fond, ça valait mieux. Le docteur invisible qui avait donné les consignes l’envoyait là parce qu’il n’était sûr de rien, après tout.
L’Azalée balança le produit sur sa peau et elle fut surprise, quoique pas déçue, par ce qui se passa :
1) Le liquide visqueux était tiède, lorsqu’elle s’attendait à un truc glacé.
Première impression : délicate attention.
2) Le liquide jaillit de la bouteille sans faire ce bruit de Ketchup Heinz sortant d’un flacon presque vide.
Deuxième impression : les plantes absorbent les sons.
La Joubarbe des toits posa son bras sur les côtes de la femme et joua de son instrument.
Troisième impression : trouver le nom du dit instrument en sortant de là.
L’Aloe Vera barbouilla de son suc le corps de la femme. Celle-ci reporta son attention sur les murs, les rideaux qui isolaient de la porte d’entrée, l’emplacement où elle avait laissé les bottes qu’
elle ne parvenait pas à apercevoir juchée sur cette table.
Elle pensa qu’elle passerait bien au Canadian Tire pour acheter du lait Whiskas pour son chat. Ou peut-être s’arrêterait-elle au Walmart pour se ramasser un Cheese Burger dans leur petit McDonald. Elle réfléchit deux minutes au fait que c’était mauvais pour la santé et, qu’en plus, c’était mauvais tout court. En regardant mieux une de ces futures mamans souriantes qui tapissaient les murs de la salle, coincées qu’elles étaient entre deux fœtus monstrueux aux airs d’Alien, elle se dit qu’elle se fichait bien de manger santé. Aujourd’hui, elle se moquait à peu près de tout.
Un enfant d’environ six mois la regardait depuis son mur de gauche. Elle se démanchait le cou pour voir le petit bout à l’air sérieux. Cet enfant doué de la vie qu’on prête, parfois, aux choses inanimées voulait lui dire quelque chose.
Le Lierre lui balança un carré de serviette éponge en lui soufflant de s’essuyer pendant qu’elle portait les clichés au radiologue. Tout en se débarrassant de la matière visqueuse qui recouvrait son sein, la femme reporta son attention sur l’enfançon. Profitant de ce que la Plante d’appartement avait disparu, elle murmura :
- C’est dommage, quand même, que ma première échographie ce soit pour ça. Un petit Alien, après tout, ça n’aurait pas été si mal.
Le bébé, sur son mur, parut sourire à sa non-mère.
C’était décidé : elle aurait un Double Cheese Burger pour dîner.
On l’invita à s’allonger sur la table recouverte de papier. Appréhension. Elle avait toujours peur de déchirer leur foutue feuille à cigarette. Elle était petite, c’était un fait. Il lui faudrait donc se hisser sur cette espèce de table de massage en serrant les fesses pour ne rien déchirer (autant dire que l’exercice s’avérait périlleux). Avant cela, elle se donna un dernier délai, verbalisant son enlevage de bottes en rigueur, ce à quoi la présence féminine qui n’avait pas plus de dynamisme qu’une plante verte lui rétorqua que ce n’était pas grave, qu’elle pouvait les garder, que de toute façon elle allait changer tout ça.
Tout ça, réalisa-t-elle, c’était une sorte de drap. Au moins ne risquait-elle plus de déchirer le revêtement de la table ; tout au plus froisserait-elle le mauvais coton.
Gardant jupe et chaussettes – elle se maudit en silence de ne pas porter de bas devant l’élégance… Au fond, qui se souciait d’élégance : elle ? La dame qui évitait ostensiblement de croiser son regard ? Les quatre murs, peut-être ?
La Plante Verte lui fit comprendre qu’elle n’était pas couchée convenablement et la laissa se démener jusqu’à ce qu’elle se fut calée ni sur le dos, ni sur le côté, dans une posture des plus ridicules et des plus inconfortables.
Pendant que la Fougère fourrageait dans son matériel, elle, façon poupée désarticulée, regarda alentour, essayant de respirer tranquillement tout en attendant que ça passe.
Les affiches, sur les murs, montraient toutes la même chose : de jeunes mères souriantes, des femmes qui allaitaient, des fœtus griffonnés dans des couleurs peu réalistes mais mignonnes. Il fallait bien l’admettre. Il était impossible de déchiffrer quoi que ce soit de ces affiches, mais l’idée était là : on venait ici pour faire « contrôler » son bébé. Pas de papa, par exemple ! Sur aucun poster. Ça tombait bien, elle n’avait personne avec qui partager son secret. Au fond, ça valait mieux. Le docteur invisible qui avait donné les consignes l’envoyait là parce qu’il n’était sûr de rien, après tout.
L’Azalée balança le produit sur sa peau et elle fut surprise, quoique pas déçue, par ce qui se passa :
1) Le liquide visqueux était tiède, lorsqu’elle s’attendait à un truc glacé.
Première impression : délicate attention.
2) Le liquide jaillit de la bouteille sans faire ce bruit de Ketchup Heinz sortant d’un flacon presque vide.
Deuxième impression : les plantes absorbent les sons.
La Joubarbe des toits posa son bras sur les côtes de la femme et joua de son instrument.
Troisième impression : trouver le nom du dit instrument en sortant de là.
L’Aloe Vera barbouilla de son suc le corps de la femme. Celle-ci reporta son attention sur les murs, les rideaux qui isolaient de la porte d’entrée, l’emplacement où elle avait laissé les bottes qu’
elle ne parvenait pas à apercevoir juchée sur cette table.
Elle pensa qu’elle passerait bien au Canadian Tire pour acheter du lait Whiskas pour son chat. Ou peut-être s’arrêterait-elle au Walmart pour se ramasser un Cheese Burger dans leur petit McDonald. Elle réfléchit deux minutes au fait que c’était mauvais pour la santé et, qu’en plus, c’était mauvais tout court. En regardant mieux une de ces futures mamans souriantes qui tapissaient les murs de la salle, coincées qu’elles étaient entre deux fœtus monstrueux aux airs d’Alien, elle se dit qu’elle se fichait bien de manger santé. Aujourd’hui, elle se moquait à peu près de tout.
Un enfant d’environ six mois la regardait depuis son mur de gauche. Elle se démanchait le cou pour voir le petit bout à l’air sérieux. Cet enfant doué de la vie qu’on prête, parfois, aux choses inanimées voulait lui dire quelque chose.
Le Lierre lui balança un carré de serviette éponge en lui soufflant de s’essuyer pendant qu’elle portait les clichés au radiologue. Tout en se débarrassant de la matière visqueuse qui recouvrait son sein, la femme reporta son attention sur l’enfançon. Profitant de ce que la Plante d’appartement avait disparu, elle murmura :
- C’est dommage, quand même, que ma première échographie ce soit pour ça. Un petit Alien, après tout, ça n’aurait pas été si mal.
Le bébé, sur son mur, parut sourire à sa non-mère.
C’était décidé : elle aurait un Double Cheese Burger pour dîner.
Lucy- Nombre de messages : 3411
Age : 47
Date d'inscription : 31/03/2008
Re: Exo « Comme une photo mentale » : L'échographie
Trop drôle! J'ai pouffé de rire à la joubarbe des toits!
Et cette sensation de déjà-vécu...
(Linda Lemay ne te désavouerait pas,et pas parcequ'elle est ta compatriote!)
Et cette sensation de déjà-vécu...
(Linda Lemay ne te désavouerait pas,et pas parcequ'elle est ta compatriote!)
Polixène- Nombre de messages : 3298
Age : 62
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Exo « Comme une photo mentale » : L'échographie
Ha han j'adore, notamment la conclusion... vive le cheeseburger quand on na pas le moral !!
Et puis quelle manière de décrire cette atmosphère, le malaise que l'on ressent avec les jambes écartées, le liquide froid (si si) et l'engin qui t'écarte alors que tu te sens déjà si ridicule... Ha tu traduis bien tout cela, c'est extra. J'ai aussi aimé ta manière de rendre l'ambiance si glaciale, c'est parfait !
Et puis quelle manière de décrire cette atmosphère, le malaise que l'on ressent avec les jambes écartées, le liquide froid (si si) et l'engin qui t'écarte alors que tu te sens déjà si ridicule... Ha tu traduis bien tout cela, c'est extra. J'ai aussi aimé ta manière de rendre l'ambiance si glaciale, c'est parfait !
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exo « Comme une photo mentale » : L'échographie
Bien sur échographie on pense grossesse
alors que ça peut signifier grosseur
instantané donc du moment où va être photographié "le corps étranger"
qui n'est que virtuel
le ton est neutre comme le veut l'une des contraintes pas d'angoisse notable dans le ton
sauf la peur de déchirer la feuille de protection
la peur de déchirer le voile de l'ignorance n'est pas évoqué
on reste à la surface de l'évènement
un corps du point de vue de sa réalité externe et le décor
rien sur les affres intérieurs
on préfère rester rieur
en bref on n'a pas encore la photo mentale de l'évènement
mais on attend la photo instrumentale
celle qui fera passer les échos du coeur au révélateur
on est dans cet entre deux
dans l'extériorité qui précède l'exploration de l'envers du corps
et pour contrer cette violence on cherche ce qu'on va ingérer du réel pour colmater la brèche ouverte
double cheese burger
un texte intéressant avec cette surprise à la fin que tu dévoiles d'un mot : sein
c'est sur le sein et non sur son ventre qu'on passe l'instrument donc ce n'est pas pour une grossesse
on s'est fait bien eu
avec encore ce paradoxe que le mot sein signifie aussi "à l'intérieur"et non "en surface"
au sein de ce texte il y a cette dialectique
alors que ça peut signifier grosseur
instantané donc du moment où va être photographié "le corps étranger"
qui n'est que virtuel
le ton est neutre comme le veut l'une des contraintes pas d'angoisse notable dans le ton
sauf la peur de déchirer la feuille de protection
la peur de déchirer le voile de l'ignorance n'est pas évoqué
on reste à la surface de l'évènement
un corps du point de vue de sa réalité externe et le décor
rien sur les affres intérieurs
on préfère rester rieur
en bref on n'a pas encore la photo mentale de l'évènement
mais on attend la photo instrumentale
celle qui fera passer les échos du coeur au révélateur
on est dans cet entre deux
dans l'extériorité qui précède l'exploration de l'envers du corps
et pour contrer cette violence on cherche ce qu'on va ingérer du réel pour colmater la brèche ouverte
double cheese burger
un texte intéressant avec cette surprise à la fin que tu dévoiles d'un mot : sein
c'est sur le sein et non sur son ventre qu'on passe l'instrument donc ce n'est pas pour une grossesse
on s'est fait bien eu
avec encore ce paradoxe que le mot sein signifie aussi "à l'intérieur"et non "en surface"
au sein de ce texte il y a cette dialectique
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Exo « Comme une photo mentale » : L'échographie
J'ai beaucoup aimé !
Par exemple la déclinaison de la plante verte, la poésie absurde que ça amène
et ces affiches flippantes-souriantes
Tout est subtilement dosé, ça m'a bien plu !
Par exemple la déclinaison de la plante verte, la poésie absurde que ça amène
et ces affiches flippantes-souriantes
Tout est subtilement dosé, ça m'a bien plu !
Re: Exo « Comme une photo mentale » : L'échographie
Bravo Lucy,
Tout cela est écrit de façon subtile et très intelligente. On ne sait pas exactement ce qui est en jeu: seins, ventre, bébé à venir, à faire disparaître, autre chose je crois, de plus profond: l'intériorité d'un moi féminin devant une forêt de plantes vertes et ce ressenti d'une conscience en alerte, à l'affût du monde extérieur. On ne domine pas sa propre fragilité face à lui mais la verbaliser ou l'imager nous aide ,sinon à nous tenir toujours debout, au moins à nous relever de la table d'examen.
Tout cela est écrit de façon subtile et très intelligente. On ne sait pas exactement ce qui est en jeu: seins, ventre, bébé à venir, à faire disparaître, autre chose je crois, de plus profond: l'intériorité d'un moi féminin devant une forêt de plantes vertes et ce ressenti d'une conscience en alerte, à l'affût du monde extérieur. On ne domine pas sa propre fragilité face à lui mais la verbaliser ou l'imager nous aide ,sinon à nous tenir toujours debout, au moins à nous relever de la table d'examen.
obi- Nombre de messages : 575
Date d'inscription : 24/02/2013
Re: Exo « Comme une photo mentale » : L'échographie
Quand j'ai lu ça :
“verbalisant son enlevage de bottes en rigueur“
je me suis demandé ce qui se passait.
Et puis j'ai compris plus bas, au déluge des marques, exotiques,pour certaines, qu'on était au Quebec.
Et puis j'ai pensé qu'il y avait peut-être abus de métaphores végétales.
Et puis, l'excès même et le comique de répétition m'ont amusés (sauf le lierre, je ne sais pas pourquoi, trop banal peut-être).
Quelques phrases (j'ai des rudiments de québécois ayant vécu un peu là bas) me sont restées mystérieuses comme : “elle se maudit en silence de ne pas porter de bas devant l’élégance…“
Je sais que j'ai mauvais esprit et que ce texte est censé être l'apanage des vaginoctrates, mais je n'ai pu m'empêcher de comprendre ceci avec un double sens :
“Pendant que la Fougère fourrageait dans son matériel“
Le matériel de la fourrageuse ou/et le matériel de la fourrure (on le croit encore) de la future parturiente. Je trouve ça drôle, justement parce que ce n'est pas sexy du tout. Et c'est destiné à nous faire croire qu'il s'agit d'un matériel en bas relief plutôt qu'en ronde bosse.
La position, “ni ci, ni ça“, m'a nettement évoqué un touché rectal plutôt qu'une pose de spéculum. Le “attendre que ça se passe “ aussi. Je croyais pourtant avoir saisit aux multiples allusions aux posters de bébés qu'on allait procéder à une vérification de bébé (son cœur bat, regardez là, (on monte le son) “écoutez son petit cœur“ et puis les mains comme des petites nageoires de têtards, etc.).
Et puis le titre est “échographie“, alors ! Mais un petit toucher rectal avant, pourquoi pas ?
Mais j'ai assisté à des échographies de nombreuses fois et, si il s'agit du ventre, on fait rectifier la position en cours d'examen et on montre l'image en direct sur un écran tout en donnant des explications. Je me suis donc demandé si la pratique du diagnostique est si différente que ça dans les dispensaires canadiens. Bref, j'étais un peu perdu.
Et puis j'ai réalisé que l'examen n'était pas commencé contrairement à ce que mon mauvais esprit m'avait laissé penser puisque le liquide venait seulement d'être appliqué ! Il y en a aussi pour le toucher rectal pour ceux qui n'ont jamais subit cette humiliation pendant laquelle mon gastro-entero me dit d'un ton excédé “détendez-vous“ et que je réponds en crispant tous mes abdominaux “je ne peux pas“. Il y en a qui aiment ça, mais moi je suis extrêmement rétif.
Après, il y a pour moi une invraisemblance, probablement culturelle : en France, les échographies pour les grossesses sont pratiquées par les gynécos dans leur cabinet ou en clinique dans des endroits spéciaux, nettement distincts des salles où se diagnostiquent les tumeurs.
Enfin tu vas te taper un cheese-burger alors que tu trouves ça dégueulasse et tu ne nous donne pas le résultat de l'examen.
J'espère que tout va bien !
“verbalisant son enlevage de bottes en rigueur“
je me suis demandé ce qui se passait.
Et puis j'ai compris plus bas, au déluge des marques, exotiques,pour certaines, qu'on était au Quebec.
Et puis j'ai pensé qu'il y avait peut-être abus de métaphores végétales.
Et puis, l'excès même et le comique de répétition m'ont amusés (sauf le lierre, je ne sais pas pourquoi, trop banal peut-être).
Quelques phrases (j'ai des rudiments de québécois ayant vécu un peu là bas) me sont restées mystérieuses comme : “elle se maudit en silence de ne pas porter de bas devant l’élégance…“
Je sais que j'ai mauvais esprit et que ce texte est censé être l'apanage des vaginoctrates, mais je n'ai pu m'empêcher de comprendre ceci avec un double sens :
“Pendant que la Fougère fourrageait dans son matériel“
Le matériel de la fourrageuse ou/et le matériel de la fourrure (on le croit encore) de la future parturiente. Je trouve ça drôle, justement parce que ce n'est pas sexy du tout. Et c'est destiné à nous faire croire qu'il s'agit d'un matériel en bas relief plutôt qu'en ronde bosse.
La position, “ni ci, ni ça“, m'a nettement évoqué un touché rectal plutôt qu'une pose de spéculum. Le “attendre que ça se passe “ aussi. Je croyais pourtant avoir saisit aux multiples allusions aux posters de bébés qu'on allait procéder à une vérification de bébé (son cœur bat, regardez là, (on monte le son) “écoutez son petit cœur“ et puis les mains comme des petites nageoires de têtards, etc.).
Et puis le titre est “échographie“, alors ! Mais un petit toucher rectal avant, pourquoi pas ?
Mais j'ai assisté à des échographies de nombreuses fois et, si il s'agit du ventre, on fait rectifier la position en cours d'examen et on montre l'image en direct sur un écran tout en donnant des explications. Je me suis donc demandé si la pratique du diagnostique est si différente que ça dans les dispensaires canadiens. Bref, j'étais un peu perdu.
Et puis j'ai réalisé que l'examen n'était pas commencé contrairement à ce que mon mauvais esprit m'avait laissé penser puisque le liquide venait seulement d'être appliqué ! Il y en a aussi pour le toucher rectal pour ceux qui n'ont jamais subit cette humiliation pendant laquelle mon gastro-entero me dit d'un ton excédé “détendez-vous“ et que je réponds en crispant tous mes abdominaux “je ne peux pas“. Il y en a qui aiment ça, mais moi je suis extrêmement rétif.
Après, il y a pour moi une invraisemblance, probablement culturelle : en France, les échographies pour les grossesses sont pratiquées par les gynécos dans leur cabinet ou en clinique dans des endroits spéciaux, nettement distincts des salles où se diagnostiquent les tumeurs.
Enfin tu vas te taper un cheese-burger alors que tu trouves ça dégueulasse et tu ne nous donne pas le résultat de l'examen.
J'espère que tout va bien !
gaspard- Nombre de messages : 132
Age : 107
Date d'inscription : 06/04/2014
Re: Exo « Comme une photo mentale » : L'échographie
un double cheese burger! ça fait deux seins pour la faim, donc c'est bien.
hi wen- Nombre de messages : 899
Age : 27
Date d'inscription : 07/01/2011
Re: Exo « Comme une photo mentale » : L'échographie
Bien vu pour la métaphore végétale suivie qui m'a bien fait rire! J'aime beaucoup ta manière d'écrire.
Le texte ne donne pas franchement envie d'aller faire une échographie... et bien vu pour le rebondissement à la fin avec le "sein" (j'avoue, je n'avais pas vu le détail à la lecture et je pensais qu'il s'agissait d'une échographie pour un bébé! Du coup, deuxième lecture qui m'a fait encore plus apprécié le texte.)
Le texte ne donne pas franchement envie d'aller faire une échographie... et bien vu pour le rebondissement à la fin avec le "sein" (j'avoue, je n'avais pas vu le détail à la lecture et je pensais qu'il s'agissait d'une échographie pour un bébé! Du coup, deuxième lecture qui m'a fait encore plus apprécié le texte.)
isa- Nombre de messages : 559
Age : 33
Localisation : Elbonerg
Date d'inscription : 08/04/2009
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