Fière cavale, sauvageonne animale
+5
Pussicat
Polixène
shebaleking
jfmoods
Frédéric Prunier
9 participants
Page 1 sur 1
Fière cavale, sauvageonne animale
ce soir je suis un peu disjoncté, ça me donne envie de venir traîner par ici... salut vous, ça va ?... et salutoi, content ? les fâcheux sont partis ?
....
ma fière cavale
ma sauvageonne animale
je croyais te prendre au piège
c’est moi qui me ronge
jusqu’au mal
tu glisses tu m’échappes
et détruis tes entraves
mes tendres promesses
je te rêve dans mon âme
ce libre infini
où le ciel profond comme un œil
explose d’une ruade
et j’entends nos cris qui nous déchirent
je ne comprends rien
ce pourquoi qui te blesse
ma fière cavale
ma sauvageonne animale
je vous aime
....
(anacréontique)
ma fière cavale
ma sauvageonne animale
je croyais te prendre au piège
c’est moi qui me ronge
jusqu’au mal
tu glisses tu m’échappes
et détruis tes entraves
mes tendres promesses
je te rêve dans mon âme
ce libre infini
où le ciel profond comme un œil
explose d’une ruade
et j’entends nos cris qui nous déchirent
je ne comprends rien
ce pourquoi qui te blesse
ma fière cavale
ma sauvageonne animale
je vous aime
Re: Fière cavale, sauvageonne animale
Ravi de ton passage, Frédéric !
La douleur de l'état amoureux ("ronge", "mal", "blesse") est bien servie par la métaphore filée sauvage et équestre ("cavale", "sauvageonne animale", "ruade"). Les thématiques croisées de la chasse ("prendre au piège", "tes entraves") et de la fuite ("glisses", "m'échappes") présentent le point d'achoppement du couple. L'image antithétique ("détruis tes entraves" / "tendres promesses") conforte l'idée de cette ligne de fracture éprouvée comme insoluble par le locuteur ("je ne comprends rien / ce pourquoi"). Toute entente semble donc rompue. Cependant, le désir de réconciliation amoureuse du poète est puissant. Il souhaite vivement dépasser ce stade d'incommunicabilité, faire en sorte que la liberté de l'un devienne, par une sorte d'effet d'agrandissement, celle de l'autre ("ce libre infini"). Dans le "rêve" qu'il met en scène, le locuteur fait clairement entendre, au travers d'une comparaison ("profond comme un oeil") et d'une hyperbole ("explose"), son voeu ardent d'une réconciliation ("nos", "nous") où la fusion des esprits ferait pendant à celle des corps ("cris", "déchirent"). Le vouvoiement final ("je vous aime") laisse entrevoir, par la distanciation mais aussi, peut-être, par le vague effet de déférence qu'il semble instituer soudain, la tentation de retrouver le moment premier de cristallisation amoureuse, de solliciter doucement l'aimée à reprendre l'histoire à son stade initial, celui où il est encore possible de déterminer favorablement les enjeux de la relation.
Merci pour le voyage !
La douleur de l'état amoureux ("ronge", "mal", "blesse") est bien servie par la métaphore filée sauvage et équestre ("cavale", "sauvageonne animale", "ruade"). Les thématiques croisées de la chasse ("prendre au piège", "tes entraves") et de la fuite ("glisses", "m'échappes") présentent le point d'achoppement du couple. L'image antithétique ("détruis tes entraves" / "tendres promesses") conforte l'idée de cette ligne de fracture éprouvée comme insoluble par le locuteur ("je ne comprends rien / ce pourquoi"). Toute entente semble donc rompue. Cependant, le désir de réconciliation amoureuse du poète est puissant. Il souhaite vivement dépasser ce stade d'incommunicabilité, faire en sorte que la liberté de l'un devienne, par une sorte d'effet d'agrandissement, celle de l'autre ("ce libre infini"). Dans le "rêve" qu'il met en scène, le locuteur fait clairement entendre, au travers d'une comparaison ("profond comme un oeil") et d'une hyperbole ("explose"), son voeu ardent d'une réconciliation ("nos", "nous") où la fusion des esprits ferait pendant à celle des corps ("cris", "déchirent"). Le vouvoiement final ("je vous aime") laisse entrevoir, par la distanciation mais aussi, peut-être, par le vague effet de déférence qu'il semble instituer soudain, la tentation de retrouver le moment premier de cristallisation amoureuse, de solliciter doucement l'aimée à reprendre l'histoire à son stade initial, celui où il est encore possible de déterminer favorablement les enjeux de la relation.
Merci pour le voyage !
jfmoods- Nombre de messages : 692
Age : 59
Localisation : jfmoods@yahoo.fr
Date d'inscription : 16/07/2013
Re: Fière cavale, sauvageonne animale
Super j'ai bien aimé le dynamisme, on sent l'action, l'effort de la course et l'évidence qu'il s'agit d'un feu. Merci a toi jf pour m'avoir disséqué exhaustivement ce texte, il en est magnifié !
shebaleking- Nombre de messages : 9
Age : 36
Localisation : 48°24N, 04°31W
Date d'inscription : 18/03/2011
Re: Fière cavale, sauvageonne animale
Non moins disjonctée je passe aussi ...
Fleur de prunier
Plaisir frais
Fougue
Longue queue de comète nostalgique
Fleur de prunier
Plaisir frais
Fougue
Longue queue de comète nostalgique
Polixène- Nombre de messages : 3298
Age : 62
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Fière cavale, sauvageonne animale
salut Fred,
quelle surprise, fougueuse et "sauvageonne"...
le féminin au singulier renvoie l'amour au paddock, il s'agit bien de passion et de dépit du chasseur(amant) qui s'en revient bredouille d'une chasse (à courre) à la biche.
cette biche il la connaît la suit la traque depuis des jours des semaines des mois :
"je croyais te prendre au piège"
tel est pris qui croyait prendre :
"c’est moi qui me ronge
jusqu’au mal"
l'animal pris au piège va jusqu'à se ronger les chairs pour se libérer : liberté à tout prix !
l'image s'inverse et c'est le chasseur(l'amant) qui "se ronge jusqu’au mal"
ça fait mal les histoires coeur
le chasseur(amant) avait tissé un filet de "tendres promesses" se croyant à l'abri... ne pensait-il qu'à lui (?)
déjà la réalité fuit pour se transformer en un autre chose :
"je te rêve dans mon âme
ce libre infini"
un seul regard suffit :
"où le ciel profond comme un œil
explose d’une ruade
et j’entends nos cris qui nous déchirent"
pour dynamiter La Belle architecture où domine fièrement l'incompréhension
le dialogue sourd
ne reste l'écho de la blessure :
"ma fière cavale
ma sauvageonne animale
je vous aime"
la déclaration renouvelée
j'aime !
beau retour
merci Fred pour la lecture
quelle surprise, fougueuse et "sauvageonne"...
le féminin au singulier renvoie l'amour au paddock, il s'agit bien de passion et de dépit du chasseur(amant) qui s'en revient bredouille d'une chasse (à courre) à la biche.
cette biche il la connaît la suit la traque depuis des jours des semaines des mois :
"je croyais te prendre au piège"
tel est pris qui croyait prendre :
"c’est moi qui me ronge
jusqu’au mal"
l'animal pris au piège va jusqu'à se ronger les chairs pour se libérer : liberté à tout prix !
l'image s'inverse et c'est le chasseur(l'amant) qui "se ronge jusqu’au mal"
ça fait mal les histoires coeur
le chasseur(amant) avait tissé un filet de "tendres promesses" se croyant à l'abri... ne pensait-il qu'à lui (?)
déjà la réalité fuit pour se transformer en un autre chose :
"je te rêve dans mon âme
ce libre infini"
un seul regard suffit :
"où le ciel profond comme un œil
explose d’une ruade
et j’entends nos cris qui nous déchirent"
pour dynamiter La Belle architecture où domine fièrement l'incompréhension
le dialogue sourd
ne reste l'écho de la blessure :
"ma fière cavale
ma sauvageonne animale
je vous aime"
la déclaration renouvelée
j'aime !
beau retour
merci Fred pour la lecture
Pussicat- Nombre de messages : 4846
Age : 57
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Fière cavale, sauvageonne animale
Heureuse de te retrouver Fred.
L'image de la cavale m'amuse particulièrement après avoir lu le commentaire de seyne sur Printemps pantoun (2)
C'est bien vu " tes entraves
mes tendres promesses"
Allez brisons les (si nous sommes capables).
L'image de la cavale m'amuse particulièrement après avoir lu le commentaire de seyne sur Printemps pantoun (2)
C'est bien vu " tes entraves
mes tendres promesses"
Allez brisons les (si nous sommes capables).
Annie- Nombre de messages : 1452
Age : 74
Date d'inscription : 07/07/2010
Re: Fière cavale, sauvageonne animale
moi aussi je suis contente de retrouver ta subtile présence.
Pour en revenir au poème, je l'ai lu à plusieurs jours d'intervalle et plus je le lisais je pensais à certains tableaux de Dali, aériens, immenses et pétaradants, comme celui -ci :
Pour en revenir au poème, je l'ai lu à plusieurs jours d'intervalle et plus je le lisais je pensais à certains tableaux de Dali, aériens, immenses et pétaradants, comme celui -ci :
Re: Fière cavale, sauvageonne animale
"où le ciel profond comme un œil
explose d’une ruade"
Comme à chaque fois, je trouve dans tes poèmes quelques pépites, comme celle-ci. Et quelques trucs qui me gènent un peu, ou tout du moins ne m'évoquent pas grand-chose, tel ce "libre infini". Je n'imagine pas l'infini autre que libre. Pour moi l'adjectif est inutile.
Mais tu sais écrire de la poésie, et je respecte ça.
explose d’une ruade"
Comme à chaque fois, je trouve dans tes poèmes quelques pépites, comme celle-ci. Et quelques trucs qui me gènent un peu, ou tout du moins ne m'évoquent pas grand-chose, tel ce "libre infini". Je n'imagine pas l'infini autre que libre. Pour moi l'adjectif est inutile.
Mais tu sais écrire de la poésie, et je respecte ça.
Re: Fière cavale, sauvageonne animale
J'ai ressenti, fortement, tristesse et désespoir; commentaire bien inutile, j'en conviens.
joe-joe- Nombre de messages : 441
Age : 42
Date d'inscription : 01/05/2013
Sujets similaires
» Discussions autour de nos textes
» La cave du père
» Sacs à foutre et aventures de flics en cavale
» Animale
» La Cavale
» La cave du père
» Sacs à foutre et aventures de flics en cavale
» Animale
» La Cavale
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum