Laura M Verlaine (extraits)

LAURA M VERLAINE (ET VERLAINE NE l'AIME PAS)



Laura M Verlaine et c'est pas des salades
ça vient du ventre ça fait pas d'prisonniers
ça tue c'est malade et c'est sacré


ça fait pas d'belles aurores ni de lunes nacrées
de balades aux creux des bois
Laura M Verlaine elle aboie quand elle dort


rêve à sa fin de vie veille le rêve d'une eclipse
qui endormirait tout
Les fous les pas fous les fous pas fous


les rendez-vous les bambins les cailloux
les souillures et les bains
et l'herbe et les jeunes assis dans l'herbe


et la faune aussi dans l'herbe
et l'orage et l'eau jusqu'aux genoux
Laura M Verlaine un ringard distingué


Laura M Verlaine d'un regard entendu
d'une rage nue d'une furie odorante
et défendue d'un nu plus nu que la chair


d'un nu d'os d'un nu compacte opaque et clair
le rêve d'une paire de claques
sur la joue d'un oracle de mcdo


ou d'un raclement de mec


à flot surgissant de son être
un estropié qui danse
Laura M Verlaine et ça vient de la panse


ça pense pas ça fait pas de prières
ça vient du fond des failles des entrailles de la terre


Laura M Verlaine comme on perce un mystère
Laura M Verlaine et Verlaine ne l'aime pas


Et moi
d'en bas
j'appelle
j'espère
j'aspire
j'épele
tout bas


laura m verlaine (et verlaine n'est pas moi)


*

J'apprécie beaucoup.
(Désolée de ce non-commentaire, je suis un peu hors-jeu en ce moment.)
Me plaisent ce halètement délicat, ce contre-pied auto-dérisoire à tes propres facilités, cette distance pour apprivoiser la tendresse.

il y a plein de choses que j'aime dans ton écriture
et d'autres, qui d'après moi, mériteraient juste quelques ébarbages
pour éviter quelques tours inutiles, à vide

mais il y a plein de choses que j'aime dans ton écriture
amitié

Pour tous vous dire, j'avais décidé d'arrêter la poésie tant que je ne trouverais pas un autre angle de vue, un autre éclairage. Je ne sais plus qui avait émis le commentaire ici, mais il avait fichtrement raison: je tournais en rond et me contentais de faire tourner la machine à métaphore, facile facile cool cool, je fais ce que je sais faire... J'ai écrit ce texte pour une amie à moi qui recharchait un slameur, et suis donc devenu, le temps d'une soirée, slameur.
Je publierai la suite la semaine prochaine. Merci à vous en tout cas, à toi, Prolixène, pour avoir souligné de contrepied que j'essaie de prendre, et toi, Frédéric, parce que je sais que tu es assez pointu dans tes critiques. Je penserais à cet ébarbage (même si moi je la porte !)
Dieu vous bénisse.
p

La partie centrale est superbe, il y a juste un mot qui me semble forcé, ou plutôt déplacé (plutôt gargantuesque), c'est "panse", comme me semble forcé le passage à "pense"....peu importe. "ventre" et "entrailles", par contre, disent bien de quoi on parle.

Je suis allée demander à Mr Google ce qu'il pensait de "ça ne fait pas de prisonnier" et il m'a répondu quelque chose sur les drones...pas mal, j'ai trouvé, pour parler de l'amour aveugle.
J'ai pensé aussi à Lou Reed, sa Juliette et son Roméo, et c'est bien la même intensité que je sens ici.

la fin, les courts vers de la fin ? il me semble que tu y es trop présent.

Un texte rythmé, le genre de poème que l'on aimerait entendre récité pour en prendre la pleine mesure!

c'est plaisant, surtout à partir des fous

LE CORPS EST UN ASILE DONT LE PLAISIR S'ÉCHAPPE