Matin sur la vitre.
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Gyver
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Polixène
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Matin sur la vitre.
Quitter la nuit. Les yeux ouverts.
Le soleil émerge de son bac de vide.
Jets d’échardes au travers des volets fermés.
Un rouge-gorge va se fracasser
Ce matin, tôt, sur la vitre.
Je me traque.
Creux d’une question.
"Rien ?"
Tout existe, sans plus.
Quelques grammes, tièdes encore.
Dans l'œil sans paupière
Un souffle sauvage,
Inconscient, incohérent.
Qui ternit.
J'écris comme on monologue.
Je poste ces mots de plume,
sans vie,
dans une boîte aux lettres.
L'inconnu.
Rien.
Tout empli de nature.
Y engorger du désir.
Le soleil émerge de son bac de vide.
Jets d’échardes au travers des volets fermés.
Un rouge-gorge va se fracasser
Ce matin, tôt, sur la vitre.
Je me traque.
Creux d’une question.
"Rien ?"
Tout existe, sans plus.
Quelques grammes, tièdes encore.
Dans l'œil sans paupière
Un souffle sauvage,
Inconscient, incohérent.
Qui ternit.
J'écris comme on monologue.
Je poste ces mots de plume,
sans vie,
dans une boîte aux lettres.
L'inconnu.
Rien.
Tout empli de nature.
Y engorger du désir.
Invité- Invité
Re: Matin sur la vitre.
Déconcertant et sauvage, j'aime les bribes, les brisures, les traces presqu'effacées, la pudeur que je ressens derrière une certaine fébrilité.
Deux tout petits bémols, l'un pour le "bac de vide", si laid à l'oreille et chiche se sens; l'autre pour le trop grand nombre de "je" .
Deux tout petits bémols, l'un pour le "bac de vide", si laid à l'oreille et chiche se sens; l'autre pour le trop grand nombre de "je" .
Polixène- Nombre de messages : 3298
Age : 62
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Matin sur la vitre.
Un beau patch work, à partir
de...
de...
minuit- Nombre de messages : 420
Age : 66
Date d'inscription : 24/05/2014
Re: Matin sur la vitre.
Très beau titre, sinon.
Bravo pour ça.
(Bien que je me demande ce que je fais là !)
Bravo pour ça.
(Bien que je me demande ce que je fais là !)
minuit- Nombre de messages : 420
Age : 66
Date d'inscription : 24/05/2014
Re: Matin sur la vitre.
j'aime l'entame, moinsse la fin.
"bac de vide." est impossible à lire, à entendre...
yeux ouverts/volets fermés...
le temps/l'avant temps/questionnement/"Rien ?" suivi de "Tout existe, sans plus."/rien c'est déjà quelque chose, affirmation/le passé arrive comme un oiseau mort que l'on prend dans ses mains/il est encore "tiède"/la suite est plus confuse...
je n'aime pas:
"J'écris comme on monologue."
ni:
"Je poste ces mots de plume,
sans vie,
dans une boîte aux lettres.
L'inconnu."
le moije intrusif mange de l'intérieur le texte... volonté d'être, de s'exprimer.
Je reviendrai...
"bac de vide." est impossible à lire, à entendre...
yeux ouverts/volets fermés...
le temps/l'avant temps/questionnement/"Rien ?" suivi de "Tout existe, sans plus."/rien c'est déjà quelque chose, affirmation/le passé arrive comme un oiseau mort que l'on prend dans ses mains/il est encore "tiède"/la suite est plus confuse...
je n'aime pas:
"J'écris comme on monologue."
ni:
"Je poste ces mots de plume,
sans vie,
dans une boîte aux lettres.
L'inconnu."
le moije intrusif mange de l'intérieur le texte... volonté d'être, de s'exprimer.
Je reviendrai...
Pussicat- Nombre de messages : 4846
Age : 57
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Matin sur la vitre.
Puisque personne ne le fait,
je vais soutenir votre bac de vide,
tiens.
Pourquoi pas, après tout.
Juste comme ça,
pour rien.
Ou pour ça.
je vais soutenir votre bac de vide,
tiens.
Pourquoi pas, après tout.
Juste comme ça,
pour rien.
Ou pour ça.
minuit- Nombre de messages : 420
Age : 66
Date d'inscription : 24/05/2014
Re: Matin sur la vitre.
Ce qui marque d'emblée la lecture, c'est l'alternance des types de phrases. Les infinitives, qui ouvrent et ferment le propos, sont porteuses d'injonctions. Les nominales dressent un constat. Les verbales tentent vainement de s'inscrire dans l'action, de dépasser la simple relation aux choses. Le rapport au temps et à l'espace est enkysté par l'insomnie ("Les yeux ouverts.", "Dans l'oeil sans paupière."). Sous la pudeur du paradoxe ("Tout existe, sans plus.") semble se murmurer, dans le secret du cœur, l'alexandrin le plus fameux de Lamartine ("Un seul être vous manque et tout est dépeuplé."). De fait, l'univers environnant est gangrené par la dureté des perceptions comme le manifestent la gradation ("Un souffle sauvage,/Inconscient, incohérent") et les métaphores construites sur des jeux d'oppositions. Le "bac de vide" fait immanquablement penser au réfrigérateur, si bien que le "soleil" en sort comme d'un compartiment à congélation. Les "jets d'échardes" mettent en exergue l'antithèse entre clarté extérieure et obscurité de la chambre. La violence visuelle du dehors est extrême qui se prolonge par l'image de cet oiseau s'écrasant de l'autre côté de la fenêtre fermée. Le rouge-gorge figure une vie ardente qui ne peut, hélas, plus se communiquer à un être resté englué dans la froidure et dans la nuit de l'âme. Comme dans d'autres poèmes (je pense, en particulier, à "Il pleut" de Francis Carco qui met en scène une situation différente), la vitre constitue une ligne de démarcation fondamentale entre soi et le monde. Un second paradoxe ("Je me traque.") traduit l'ambiguïté absolue d'une quête. Le questionnement est aride et les guillemets matérialisent une recherche infructueuse dans les tréfonds de l'être. "Quelques grammes", une quantité infime de chaleur, de tiédeur reste à disposition. Pas de quoi alimenter ce corps qui se défait graduellement de ses couleurs ("ternit"). L'incapacité du locuteur à partager sa solitude et sa douleur à travers un véritable échange (comparaison : "comme on monologue", métaphore : "mots de plume", expression : "sans vie") lui fait combler cette absence par le texte. Texte qui sera ensuite adressé ("Je poste", "boîte aux lettres"), comme une bouteille à la mer ("L'inconnu"), à un destinataire indéfini. Mais cette poste pourrait aussi bien compter parmi les lieux, nombreux, dévolus aux échanges virtuels, plus précisément aux lieux de partage de l'écrit... dont VE fait partie. L'antithèse ("Rien"/"Tout") traduit une soif d'absolu et, par conséquent, un grand état de désarroi du locuteur, état amplifié par l'image finale d'une sursaturation exigée, forcenée des sens ("engorger du désir").
Merci pour ce partage !
Merci pour ce partage !
jfmoods- Nombre de messages : 692
Age : 59
Localisation : jfmoods@yahoo.fr
Date d'inscription : 16/07/2013
Re: Matin sur la vitre.
Je reviens comme dit.
Je suis passée à côté de :
Je suis étonnée, sinon époustouflée, de la lecture de jfmoods de :
Comme s'il désossait sa carcasse... époustouflant.
Je le rejoins également sur la "...bouteille à la mer... " et sa suite.
J'aime !
Je suis passée à côté de :
non pas le vers mais "rouge-gorge" .Qu'importe a écrit:Un rouge-gorge va se fracasser
Ce matin, tôt, sur la vitre.
Je suis étonnée, sinon époustouflée, de la lecture de jfmoods de :
qui s'avère, après lectures, rejoindre la mienne, finale.Qu'importe a écrit:Le soleil émerge de son bac de vide.
Jets d’échardes au travers des volets fermés.
Comme s'il désossait sa carcasse... époustouflant.
Je le rejoins également sur la "...bouteille à la mer... " et sa suite.
J'aime !
Pussicat- Nombre de messages : 4846
Age : 57
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Matin sur la vitre.
Qu'importe a écrit:
Le soleil émerge de son bac de vide.
Jets d’échardes au travers des volets fermés.
................................................................
Je poste ces mots de plume,
sans vie,
dans une boîte aux lettres.
L'inconnu.
.
Gyver- Nombre de messages : 88
Age : 64
Localisation : Auvergne
Date d'inscription : 20/06/2014
Re: Matin sur la vitre.
Le soleil aux jets d"échardes à travers les volets.... (Superbe...)
Les mots de plumes........( superbe )
J'ai cité juste au dessus en oubliant de poster ^^
Pour moi ça a bien fonctionner, en immobilité pensive...
Les mots de plumes........( superbe )
J'ai cité juste au dessus en oubliant de poster ^^
Pour moi ça a bien fonctionner, en immobilité pensive...
Gyver- Nombre de messages : 88
Age : 64
Localisation : Auvergne
Date d'inscription : 20/06/2014
Re: Matin sur la vitre.
La mise en page ne me paraît pas être celle qui convient le mieux au texte, mais ceci n'est qu'un simple avis perso. Pour le reste, j'apprécie ces moments découpés, ces instants fugaces et ces hésitations. Il y a de belles phrases, pas simplement jolies, et une alternance intéressante dans le propos et la manière de raconter tout cela.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Merci de votre lecture et de vos avis
"Mais cette poste pourrait aussi bien compter parmi les lieux, nombreux, dévolus aux échanges virtuels, plus précisément aux lieux de partage de l'écrit... " (jfmoods).
C'est exact, que dire de plus ?
Concernant le "bac de vide", oui, ce côté banal ... mais qu'ils heurtent justement, c'est leur mission...
Les "je" trop nombreux. Je dois faire attention, il y a des textes où ils sont plus nombreux que 3. Sans ironie aucune. Je corrige dans ce sens, pas celui-ci, j'attends un peu.
Un remerciement à chacun(e) et en particulier à jfmoods qui a le don de découvrir les secrets des phrases, du choix des mots, des équilibres ou l'inverse.
C'est exact, que dire de plus ?
Concernant le "bac de vide", oui, ce côté banal ... mais qu'ils heurtent justement, c'est leur mission...
Les "je" trop nombreux. Je dois faire attention, il y a des textes où ils sont plus nombreux que 3. Sans ironie aucune. Je corrige dans ce sens, pas celui-ci, j'attends un peu.
Un remerciement à chacun(e) et en particulier à jfmoods qui a le don de découvrir les secrets des phrases, du choix des mots, des équilibres ou l'inverse.
Invité- Invité
Re: Matin sur la vitre.
Je ne pencherai pas sur la stylistique, les figures et de style, la syntaxe...Il y a longtemps que la poésie avait quitté ces contrées de lecture, contente d'y revenir par ces textes ;-)
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: Matin sur la vitre.
Moi pas être impressionné par jfmoods plus que ça.
Vous oui ?
Ah bon.
Ma foi...
Vous oui ?
Ah bon.
Ma foi...
minuit- Nombre de messages : 420
Age : 66
Date d'inscription : 24/05/2014
Re: Matin sur la vitre.
C'est sans doute parce que je me méfie des avatars à visée hypnotique...je n'aime pas quand ça bouge en tournant.
minuit- Nombre de messages : 420
Age : 66
Date d'inscription : 24/05/2014
Re: Matin sur la vitre.
ca fait un petit peu beaucoup de : j'écris parce que je sais rien faire d'autre.
non mais allô, quoi.
non mais allô, quoi.
hi wen- Nombre de messages : 899
Age : 27
Date d'inscription : 07/01/2011
Re: Matin sur la vitre.
oui...le poète est un peu trop au milieu du tableau, à se palper la plume.
mais quand même : "Le soleil émerge de son bac de vide.", c'est fort. J'ai senti la lumière glaciale d'un petit matin dépressif m'envahir.
mais quand même : "Le soleil émerge de son bac de vide.", c'est fort. J'ai senti la lumière glaciale d'un petit matin dépressif m'envahir.
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