1er Janvier Hugo et Moi
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1er Janvier Hugo et Moi
Enfant, on vous dira plus tard que le grand-père
Vous adorait ; qu'il fit de son mieux sur la terre,
Qu'il eut fort peu de joie et beaucoup d'envieux,
Qu'au temps où vous étiez petits il était vieux,
Qu'il n'avait pas de mots bourrus ni d'airs moroses,
Et qu'il vous a quittés dans la saison des roses ;
Qu'il est mort, que c'était un bonhomme clément ;
Que, dans l'hiver fameux du grand bombardement,
Il traversait Paris tragique et plein d'épées,
Pour vous porter des tas de jouets, des poupées,
Et des pantins faisant mille gestes bouffons ;
Et vous serez pensifs sous les arbres profonds.
Les temps n’ont pas changé, la ville est pauvre et sale.
Certains n’ont à leurs pieds qu’une seule sandale
Et dorment dans la rue où s’abîme leur teint
Jusqu’au douloureux soir où leur monde s’éteint.
Rien n’empêche le vieux, le doyen, le grand-père
D’acheter le jouet pour l’enfant qui l’espère
Afin que celui-ci connaisse le bonheur
De Noël et qu’il ait des battements de cœur.
Les pantins ne sont plus endimanchés de laine,
C’est le peuple complet qui s’étrangle de haine
Car il est revêtu de serments en chiffons !
Et vous êtes pensifs sous les arbres profonds.
Ces sapins que l’on voit mourir dans la demeure
Où le vieux patiente après sa dernière heure
Mais s’amusant encor du rire des enfants
Déballant leurs cadeaux en gestes triomphants ;
Le grand-père a donné ce qu’il a de tendresse
Mais voici que, bientôt, il va changer d’adresse
Pour loger à l’endroit où n’est pas la lumière,
Un appartement froid dedans le cimetière.
Il va quitter la vie et s’en aller pour voir
Si la mort peut offrir un quelconque pouvoir !
Joyeux enfants, jouez loin de tous ces bas-fonds
Et soyez moins pensifs sous les arbres profonds.
Profitez de ce temps vous offrant l’aventure,
Vous verrez le printemps où jouit la nature,
Les fleurs, les arbres verts, le bleu du ciel et l’eau ;
Comment peut-on rêver d’un plus joli tableau !
Sur le buffet en bois, vous verrez le grand-père
Sourire et vous aurez comme point de repère
Sa mémoire en couleurs, son visage serein
Comme au temps où son cœur était un souverain ;
Souvenez-vous de lui, c’était un homme sage
Qui sut vous apporter le plus tendre message,
Seuls l’amour et les cieux n’ont jamais de plafonds ;
Et vous serez pensifs sous les arbres profonds.
Vous adorait ; qu'il fit de son mieux sur la terre,
Qu'il eut fort peu de joie et beaucoup d'envieux,
Qu'au temps où vous étiez petits il était vieux,
Qu'il n'avait pas de mots bourrus ni d'airs moroses,
Et qu'il vous a quittés dans la saison des roses ;
Qu'il est mort, que c'était un bonhomme clément ;
Que, dans l'hiver fameux du grand bombardement,
Il traversait Paris tragique et plein d'épées,
Pour vous porter des tas de jouets, des poupées,
Et des pantins faisant mille gestes bouffons ;
Et vous serez pensifs sous les arbres profonds.
Les temps n’ont pas changé, la ville est pauvre et sale.
Certains n’ont à leurs pieds qu’une seule sandale
Et dorment dans la rue où s’abîme leur teint
Jusqu’au douloureux soir où leur monde s’éteint.
Rien n’empêche le vieux, le doyen, le grand-père
D’acheter le jouet pour l’enfant qui l’espère
Afin que celui-ci connaisse le bonheur
De Noël et qu’il ait des battements de cœur.
Les pantins ne sont plus endimanchés de laine,
C’est le peuple complet qui s’étrangle de haine
Car il est revêtu de serments en chiffons !
Et vous êtes pensifs sous les arbres profonds.
Ces sapins que l’on voit mourir dans la demeure
Où le vieux patiente après sa dernière heure
Mais s’amusant encor du rire des enfants
Déballant leurs cadeaux en gestes triomphants ;
Le grand-père a donné ce qu’il a de tendresse
Mais voici que, bientôt, il va changer d’adresse
Pour loger à l’endroit où n’est pas la lumière,
Un appartement froid dedans le cimetière.
Il va quitter la vie et s’en aller pour voir
Si la mort peut offrir un quelconque pouvoir !
Joyeux enfants, jouez loin de tous ces bas-fonds
Et soyez moins pensifs sous les arbres profonds.
Profitez de ce temps vous offrant l’aventure,
Vous verrez le printemps où jouit la nature,
Les fleurs, les arbres verts, le bleu du ciel et l’eau ;
Comment peut-on rêver d’un plus joli tableau !
Sur le buffet en bois, vous verrez le grand-père
Sourire et vous aurez comme point de repère
Sa mémoire en couleurs, son visage serein
Comme au temps où son cœur était un souverain ;
Souvenez-vous de lui, c’était un homme sage
Qui sut vous apporter le plus tendre message,
Seuls l’amour et les cieux n’ont jamais de plafonds ;
Et vous serez pensifs sous les arbres profonds.
Athanor- Nombre de messages : 19
Age : 69
Date d'inscription : 31/03/2015
Re: 1er Janvier Hugo et Moi
Salut Athanor,
La première strophe est d'Hugo, et la suite ne manque pas de brio, dès le :
"Les temps n’ont pas changé, la ville est pauvre et sale.
Certains n’ont à leurs pieds qu’une seule sandale"
comme à la fin, un autre vers que je trouve très beau :
"Seuls l’amour et les cieux n’ont jamais de plafonds"
C'est du bon sentiment, comme lecteur on reçoit sans n'avoir rien à chercher, mais ça fait un bel écho au poème d'hugo, un moment de lecture agréable et animé.
La première strophe est d'Hugo, et la suite ne manque pas de brio, dès le :
"Les temps n’ont pas changé, la ville est pauvre et sale.
Certains n’ont à leurs pieds qu’une seule sandale"
comme à la fin, un autre vers que je trouve très beau :
"Seuls l’amour et les cieux n’ont jamais de plafonds"
C'est du bon sentiment, comme lecteur on reçoit sans n'avoir rien à chercher, mais ça fait un bel écho au poème d'hugo, un moment de lecture agréable et animé.
Ier janvier
Merci David,
J'aime m'insérer dans les poèmes des grands auteurs mais je ne sais si
d'autres poètes pratiquent cet exercice ludique.
Rimbaud, Mallarmé, Samain, Baudelaire, Gautier, De Banville, Nerval et d'autres
mais aussi Marcelline Desbordes-Valmore, Anna de Noailles ont subi ma prétention.
Mais je ne crois pas qu'ils m'en veuillent.
Amitiés
J'aime m'insérer dans les poèmes des grands auteurs mais je ne sais si
d'autres poètes pratiquent cet exercice ludique.
Rimbaud, Mallarmé, Samain, Baudelaire, Gautier, De Banville, Nerval et d'autres
mais aussi Marcelline Desbordes-Valmore, Anna de Noailles ont subi ma prétention.
Mais je ne crois pas qu'ils m'en veuillent.
Amitiés
Athanor- Nombre de messages : 19
Age : 69
Date d'inscription : 31/03/2015
Re: 1er Janvier Hugo et Moi
C'est très bien écrit, j'avoue que l'exercice de style est à la hauteur.
J'aurais préféré un pastiche... ou garder les mêmes derniers mots de chacun des vers du texte original et réécrire l'ensemble du texte en le détournant, par exemple... c'est mon côté youplaboum !
à bientôt de vous lire,
J'aurais préféré un pastiche... ou garder les mêmes derniers mots de chacun des vers du texte original et réécrire l'ensemble du texte en le détournant, par exemple... c'est mon côté youplaboum !
à bientôt de vous lire,
Pussicat- Nombre de messages : 4846
Age : 57
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
1er Janvier Hugo et Moi
Bonsoir Pussycat,
Je parle souvent d'exercice mais ce n'en est pas un car je ne cherche pas
à imiter l'écriture des grands. Ce serait d'ailleurs très difficile.
Je choisis un poème et je lis la première strophe et, sans lire la suite, j'en
écris une deuxième.
Puis, le lis la deuxième écrite par l'auteur et je compose celle qui suit.
Le poème, à cet instant, a donc quatre strophes à la place de deux.
Dans ce poème, cela ne se voit pas car Hugo n'a écrit qu'une strophe mais
Le lac, par exemple, comprend maintenant 31 strophes au lieu de 16.
J'ai déjà gardé les rimes dans d'autres poèmes.
Amitiés
Je parle souvent d'exercice mais ce n'en est pas un car je ne cherche pas
à imiter l'écriture des grands. Ce serait d'ailleurs très difficile.
Je choisis un poème et je lis la première strophe et, sans lire la suite, j'en
écris une deuxième.
Puis, le lis la deuxième écrite par l'auteur et je compose celle qui suit.
Le poème, à cet instant, a donc quatre strophes à la place de deux.
Dans ce poème, cela ne se voit pas car Hugo n'a écrit qu'une strophe mais
Le lac, par exemple, comprend maintenant 31 strophes au lieu de 16.
J'ai déjà gardé les rimes dans d'autres poèmes.
Amitiés
Athanor- Nombre de messages : 19
Age : 69
Date d'inscription : 31/03/2015
Re: 1er Janvier Hugo et Moi
Bonjour Athanor et bienvenue
Nous avions vécu un exercice de ce type qui se nommait "dialogue avec..." et chacun choisissait un auteur pour travailler avec ou contre; vous pouvez lire nos essais en troisième page du versant "exercices" de ce site.
En ce qui concerne votre valse avec Victor, c'est la cohérence qui saute aux yeux, c'est fluide, rien à redire, mis à part l'alourdissement général du sens, mais... pas d'omelette...
Nous avions vécu un exercice de ce type qui se nommait "dialogue avec..." et chacun choisissait un auteur pour travailler avec ou contre; vous pouvez lire nos essais en troisième page du versant "exercices" de ce site.
En ce qui concerne votre valse avec Victor, c'est la cohérence qui saute aux yeux, c'est fluide, rien à redire, mis à part l'alourdissement général du sens, mais... pas d'omelette...
Polixène- Nombre de messages : 3298
Age : 62
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
1er Janvier Hugo puis moi
Bonjour Prolyxène,
Ah ! Je rencontre enfin des poètes qui ont essayé.
Je me rends immédiatement sur cette page.
Merci
Bonne journée
Ah ! Je rencontre enfin des poètes qui ont essayé.
Je me rends immédiatement sur cette page.
Merci
Bonne journée
Athanor- Nombre de messages : 19
Age : 69
Date d'inscription : 31/03/2015
Re: 1er Janvier Hugo et Moi
Athanor,
ce petit commentaire pour t'avouer que moi aussi j'ai travaillé dans ce même sens,
à la différence que je n'ai pas forcément cherché à faire du
(je ne dis pas que je n'ai pas fait du, je dis pas forcément chercher à faire du, c'est un peu différent)
je l'ai même assumé dans un recueil de mes grandes petites œuvres, en préface, le nommant " petit florilège d'un suiveur de vers"
m'inspirant directement d'une oeuvre du répertoire, soit en réponse, soit en gardant la musique, ou le sens, au choix, avec plus ou moins de fidélité (se prisonnier soi-même, en poésie, pourquoi pas, à la seule condition que la geôle soit un navire et le texte une aventure, à mon goût)
ce travail, je l'ai conçu en parti ici, et pour t'épargner la peine d'éplucher mes textes, je te joins ci-dessous quelques liens en exemple :
http://www.vosecrits.com/t9705-lettre-a-un-ami
http://www.vosecrits.com/t9803-tu
http://www.vosecrits.com/t10069-le-songe (ici inspiration du sens, écriture volontairement différente)
http://www.vosecrits.com/t10109-la-poesie-en-pantoufles
http://www.vosecrits.com/t11342-l-icone-poetique
http://www.vosecrits.com/t11408-le-cid
http://www.vosecrits.com/t12326-le-ciel-semble-gueuler-des-refrains-en-detresse
http://www.vosecrits.com/t12391-juste-des-mots-qui-trainent
http://www.vosecrits.com/t12491-voyage
http://www.vosecrits.com/t12569-l-heure-est-au-silence
http://www.vosecrits.com/t12814-exo-detournement-de-poeme-a-marceline
...
mon but n'est pas aussi précis que le tien, mes lectures sont des tremplins, des paysages dans lesquels je m'engouffre, où je me raconte mon propre ressentir...
amitié,
ce petit commentaire pour t'avouer que moi aussi j'ai travaillé dans ce même sens,
à la différence que je n'ai pas forcément cherché à faire du
(je ne dis pas que je n'ai pas fait du, je dis pas forcément chercher à faire du, c'est un peu différent)
je l'ai même assumé dans un recueil de mes grandes petites œuvres, en préface, le nommant " petit florilège d'un suiveur de vers"
m'inspirant directement d'une oeuvre du répertoire, soit en réponse, soit en gardant la musique, ou le sens, au choix, avec plus ou moins de fidélité (se prisonnier soi-même, en poésie, pourquoi pas, à la seule condition que la geôle soit un navire et le texte une aventure, à mon goût)
ce travail, je l'ai conçu en parti ici, et pour t'épargner la peine d'éplucher mes textes, je te joins ci-dessous quelques liens en exemple :
http://www.vosecrits.com/t9705-lettre-a-un-ami
http://www.vosecrits.com/t9803-tu
http://www.vosecrits.com/t10069-le-songe (ici inspiration du sens, écriture volontairement différente)
http://www.vosecrits.com/t10109-la-poesie-en-pantoufles
http://www.vosecrits.com/t11342-l-icone-poetique
http://www.vosecrits.com/t11408-le-cid
http://www.vosecrits.com/t12326-le-ciel-semble-gueuler-des-refrains-en-detresse
http://www.vosecrits.com/t12391-juste-des-mots-qui-trainent
http://www.vosecrits.com/t12491-voyage
http://www.vosecrits.com/t12569-l-heure-est-au-silence
http://www.vosecrits.com/t12814-exo-detournement-de-poeme-a-marceline
...
mon but n'est pas aussi précis que le tien, mes lectures sont des tremplins, des paysages dans lesquels je m'engouffre, où je me raconte mon propre ressentir...
amitié,
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