La petite valse

... j'ai tant à dire et tant à faire

que le vent tournoie dans les feuilles
et virevoltent les années
que la folie gagne mon cœur
et mange le pain blanc gardé
que le sang coule a chaud la braise
et tague les flancs du long deuil
que s'ouvre en moi l'envie de baise
et comme un chœur pouvoir chanter
que rien ne suffit à sa joie
et prier les dieux et ses saints
que se faire mettre bonne heure
et demander enfin sa main
que je ne saurais point garder
et m'affoler du lendemain
que je ne sais comment sera...

Très beau retour pussicat ! une puissante invocation à la vie et au désir...

plus qu'une valse , c'est un tango sensuel, pour que demain soit le jour si attendu
une Pasquale et puis les ses râles

Bonjour Pussicat, et merci pour ce beau texte. J'aime particulièrement sa forme décomplexée, entre points de suspension, sans ponctuation aucune, qui se livre spontanément comme un stream of consciousness. La syntaxe quasi mallarméenne des deux derniers vers ("et m'affoler du lendemain / que je ne sais comment sera") me ravit.

Par contre, comme j'aime chercher la petite bête, il manque une syllabe au vers "que se faire mettre bonne heure" au milieu de tous ces octosyllabes réguliers. J'imagine qu'il faut lire "de bonne heure" (voire "une bonne heure", pour les gourmands...).

Au plaisir de te lire encore bientôt

Silence écrit

Tant à dire
...
en effet
...
bravo.


(les petits points, c'est quand je lève les yeux et réfléchis, et un peu de connivence malicieuse :-)

j'essaie toujours d'enlever dans l'écriture les " et " et les " que " pour lisser le flux , mais ici c'est fou comme ça sert le propos de l'idée de la valse , nous dansons ...

très beau !

J'entends Juliette ou Barbara.
Mais ta voix est sûrement très bien aussi.

Silence écrit a écrit:Par contre, comme j'aime chercher la petite bête, il manque une syllabe au vers "que se faire mettre bonne heure" au milieu de tous ces octosyllabes réguliers. J'imagine qu'il faut lire "de bonne heure" (voire "une bonne heure", pour les gourmands...).

Honte à moi ; dans mon esprit dépravé j'ai perdu toute notion de versification. L'octosyllabe est tout à fait régulier. Mea culpa.

Pour ma défense, la césure sur "fai/re" est un peu malaisée... non ? Très bien, je m'efface.