L'enfance est un paradis perdu

Il y a des paradis perdus. L’insouciance et la gaieté sont donnés dans un cœur comme la caresse d’une mère. Il n’y a rien de plus insaisissable pour la main de l’homme, même crevassé d’efforts, il ne contrôle rien de son bonheur. On ne tient pas sur ses jambes par l’effet d’une croissance volontaire. Il y a une sorte de parcours biblique que chacun vit peut-être, que moi j’ai l’impression de vivre, où les choix d’entrechoquent et forment un parcours hétérogène, si froid dans son mystère.
Je crois que la vie n’est pas facile un jour où elle cesse de l’être. Un jour, on se trouve au beau milieu de questions sinueuses et interminables, et le jour frappe sur les tympans, et la nuit savoure nos chaleurs.
Sur le point d’exister et de sortir de l’enfance nous rêvons de séjourner à plus tôt pour ne pas entamer plus tard, qui sera toujours à bâtir. Cette construction est une affaire de déconstruction, d’oubli volontaire, de perte. Il y a bien des ruses pour considérer cette escapade d’adulte comme une continuité, c’est toujours avec une joie profonde que le passé rejaillit en nous et fait couler des larmes d’enfant.

L’enfance, l’enfance, mon enfance est partout, elle est une obsession. J’avais alors entre mes mains une vie, et je me trouvais au milieu d’un carrefour de sympathie, d’amour, de confiance, de repères.

Je n’ai même pas encore perdu mes parents que je sens la perte de mon paradis d’enfant. Mon petit paradis perdu où le soir était pourtant rempli d’angoisses, où la lumière ne quittait pas le couloir, où des petits fous venaient siffler des chansons terribles au coin de mes peurs d’enfant.

Un enfant triste sera toujours moins triste qu’un adulte-jeune-actif.

J'aime bien

"L’enfance, l’enfance, mon enfance est partout, elle est une obsession. J’avais alors entre mes mains une vie, et je me trouvais au milieu d’un carrefour de sympathie, d’amour, de confiance, de repères."

Oui, moi aussi j’aime bien. Une prose étrange et interrogative qui pose la question de l’âge adulte avec beaucoup de vérité.

Difficile de ne pas porter de jugement au fond !
La nostalgie de l'enfance est un frein, il faut croquer la vie à pleines dents (cliché !) ...
Le malaise à la lecture de ces lignes n'incite pas à donner un avis sur la forme !

Jand a écrit:
Un enfant triste sera toujours moins triste qu’un adulte-jeune-actif.

Je ne peux pas être d'accord avec ça. Tu fais de “l'étiquetage“, C.A.D. que tu emploies une impression que tu as comme si elle était une vérité universelle. Mais ça n'a aucun sens sinon de nous dire que tu as une vision de toi même dépréciative en tant que “adulte-jeune-actif“. Tu as le droit évidemment, mais c'est triste et stérile…Trouve toi une amoureuse (ou un amoureux comme ça te va…) peut-être. Et si tu n'y parviens pas —quand on cherche bien souvent on ne trouve rien— écris.
Donc, en gros, je n'aime pas trop ton texte mais je t'encourage à continuer.