Souvenirs de la maison des vivants
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isa
Jand
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Souvenirs de la maison des vivants
Il y a dans le mot "vivant" une connotation positive. Ce qui est vivant s'exprime, s'éclate, sait le seuil profond de l'inutile, du dérisoire, de l'insignifiant. Par conséquent, il n'y a toujours que les vivants qui échappent aux blues du dimanche soir et aux gueules de bois remords. On est un bon vivant, on croque la vie à pleine dent, voire on s'autorise à la brûler par les deux bouts. Si possible, il faudra aussi être de ceux qui ne regardent jamais en arrière, ayant singulièrement pris cette mesure de joie simple et accessible que d'autres se refusent certainement au profit d'un prélassement malheureux, quotidien et materné. Il est presque étonnant d'avoir de cette manière une probabilité scientifique de finir un soir dans une rue éteinte, le ventre tordu d'alcool fort, précipité dans un plaisir estampillé "Epicure", dans cet abandon du trottoire sale, chaleureux, accueillant, assez tolérant sur notre passé, quasiment neutre, il faut le dire, et cotôyant celui de tous le triptyque régulier de courbatures, d'urine, et de transpiration sèche.
Si passé cette épreuve rituelle des kiffeurs de l'instant présent, du saint YOLO (you only live once, pour les ringards sophistiqués), de la mère patrie des lumières du vivant, survit toujours cette disposition profondément humaine, c'est qu'il y a en vous toutes les raisons de réitérer pour toujours l'expérience, par nostalgie des moments sacrés de la jeunesse et du temps qui n'attend pas. Le monde sait votre contribution à la paix et à la simplicité des hommes, il n'a jamais été vexé par vos hésitations, bien compréhensibles au demeurant, par vos doutes sur cette direction d'absolu. Il a déjà oublié vos escapades liminaires chez Chanel et Adidas, vos Iphone croix V baton, vos remarques sinueuses sur le "problème avec les filles qui couchent le premier soir". C'est qu'il faut peut être souhaiter qu'il ait pris le parti de tout oublier, et prioritairement notre passage.
Si passé cette épreuve rituelle des kiffeurs de l'instant présent, du saint YOLO (you only live once, pour les ringards sophistiqués), de la mère patrie des lumières du vivant, survit toujours cette disposition profondément humaine, c'est qu'il y a en vous toutes les raisons de réitérer pour toujours l'expérience, par nostalgie des moments sacrés de la jeunesse et du temps qui n'attend pas. Le monde sait votre contribution à la paix et à la simplicité des hommes, il n'a jamais été vexé par vos hésitations, bien compréhensibles au demeurant, par vos doutes sur cette direction d'absolu. Il a déjà oublié vos escapades liminaires chez Chanel et Adidas, vos Iphone croix V baton, vos remarques sinueuses sur le "problème avec les filles qui couchent le premier soir". C'est qu'il faut peut être souhaiter qu'il ait pris le parti de tout oublier, et prioritairement notre passage.
Jand- Nombre de messages : 297
Age : 27
Date d'inscription : 05/04/2016
Re: Souvenirs de la maison des vivants
ERRATUM
Il y a dans le mot "vivant" une connotation positive. Ce qui est vivant s'exprime, s'éclate, sait le seuil profond de l'inutile, du dérisoire, de l'insignifiant. Par conséquent, il n'y a toujours que les vivants qui échappent aux blues du dimanche soir et aux gueules de bois remords. On est un bon vivant, on croque la vie à pleine dent, voire on s'autorise à la brûler par les deux bouts. Si possible, il faudra aussi être de ceux qui ne regardent jamais en arrière, ayant singulièrement pris cette mesure de joie simple et accessible que d'autres se refusent certainement au profit d'un prélassement malheureux, quotidien et materné. Il est presque étonnant d'avoir de cette manière une probabilité scientifique de finir un soir dans une rue éteinte, le ventre tordu d'alcool fort, précipité dans un plaisir estampillé "Epicure", dans cet abandon du trottoire sale, chaleureux, accueillant, assez tolérant sur notre passé, quasiment neutre, il faut le dire, et cotôyant celui de tous avec le triptyque régulier de courbatures, d'urine, et de transpiration sèche.
Si passé cette épreuve rituelle des kiffeurs de l'instant présent, du saint YOLO (you only live once, pour les ringards sophistiqués), de la mère patrie des lumières du vivant, survit toujours cette disposition profondément humaine, c'est qu'il y a en vous toutes les raisons de réitérer pour toujours l'expérience, par nostalgie des moments sacrés de la jeunesse et du temps qui n'attend pas. Le monde sait votre contribution à la paix et à la simplicité des hommes, il n'a jamais été vexé par vos hésitations, bien compréhensibles au demeurant, par vos doutes sur cette direction d'absolu. Il a déjà oublié vos escapades liminaires chez Chanel et Adidas, vos Iphone croix V baton, vos remarques sinueuses sur le "problème avec les filles qui couchent le premier soir". C'est qu'il faut peut être souhaiter qu'il ait pris le parti de tout oublier.
Il y a dans le mot "vivant" une connotation positive. Ce qui est vivant s'exprime, s'éclate, sait le seuil profond de l'inutile, du dérisoire, de l'insignifiant. Par conséquent, il n'y a toujours que les vivants qui échappent aux blues du dimanche soir et aux gueules de bois remords. On est un bon vivant, on croque la vie à pleine dent, voire on s'autorise à la brûler par les deux bouts. Si possible, il faudra aussi être de ceux qui ne regardent jamais en arrière, ayant singulièrement pris cette mesure de joie simple et accessible que d'autres se refusent certainement au profit d'un prélassement malheureux, quotidien et materné. Il est presque étonnant d'avoir de cette manière une probabilité scientifique de finir un soir dans une rue éteinte, le ventre tordu d'alcool fort, précipité dans un plaisir estampillé "Epicure", dans cet abandon du trottoire sale, chaleureux, accueillant, assez tolérant sur notre passé, quasiment neutre, il faut le dire, et cotôyant celui de tous avec le triptyque régulier de courbatures, d'urine, et de transpiration sèche.
Si passé cette épreuve rituelle des kiffeurs de l'instant présent, du saint YOLO (you only live once, pour les ringards sophistiqués), de la mère patrie des lumières du vivant, survit toujours cette disposition profondément humaine, c'est qu'il y a en vous toutes les raisons de réitérer pour toujours l'expérience, par nostalgie des moments sacrés de la jeunesse et du temps qui n'attend pas. Le monde sait votre contribution à la paix et à la simplicité des hommes, il n'a jamais été vexé par vos hésitations, bien compréhensibles au demeurant, par vos doutes sur cette direction d'absolu. Il a déjà oublié vos escapades liminaires chez Chanel et Adidas, vos Iphone croix V baton, vos remarques sinueuses sur le "problème avec les filles qui couchent le premier soir". C'est qu'il faut peut être souhaiter qu'il ait pris le parti de tout oublier.
Jand- Nombre de messages : 297
Age : 27
Date d'inscription : 05/04/2016
Re: Souvenirs de la maison des vivants
En voyant la taille du texte, je me suis pas attendue à passer autant de temps dessus !
C'est dense, profond, compliqué à comprendre (malgré plusieurs lectures, je n'ai pas vraiment réussi à tout saisir, ce qui n'est pas forcément un mal, j'aime aussi les textes me résistent) mais le message de fond et la manière dont il est amené est intéressant.
C'est, je trouve, un texte qui aurait presque pu avoir sa place dans la section poésie, avec peut-être une disposition différente?
Au plaisir de découvrir tes autres textes.
C'est dense, profond, compliqué à comprendre (malgré plusieurs lectures, je n'ai pas vraiment réussi à tout saisir, ce qui n'est pas forcément un mal, j'aime aussi les textes me résistent) mais le message de fond et la manière dont il est amené est intéressant.
C'est, je trouve, un texte qui aurait presque pu avoir sa place dans la section poésie, avec peut-être une disposition différente?
Au plaisir de découvrir tes autres textes.
isa- Nombre de messages : 559
Age : 33
Localisation : Elbonerg
Date d'inscription : 08/04/2009
Re: Souvenirs de la maison des vivants
Un texte qui rencontre pas mal d'échos en ces temps compliqués, où la notion de blues du dimanche soir a pris d'autres couleurs, tout comme celle de monde des vivants.
J'apprécie tout particulièrement cette enfilade de mots, qui se suivent, se téléscopent et font naître diverses pensées, appelant chacune des réflexions personnelles, profondes ou non, sur son rapport à soi et au monde qui nous entoure. La notion de vivant, est-ce une norme ? Quelque chose que l'on crée par rapport à quoi ? A soi, aux autres, au miroir social... M'est avis que ce concept a été quelque peu bousculé ces derniers mois...
J'apprécie tout particulièrement cette enfilade de mots, qui se suivent, se téléscopent et font naître diverses pensées, appelant chacune des réflexions personnelles, profondes ou non, sur son rapport à soi et au monde qui nous entoure. La notion de vivant, est-ce une norme ? Quelque chose que l'on crée par rapport à quoi ? A soi, aux autres, au miroir social... M'est avis que ce concept a été quelque peu bousculé ces derniers mois...
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Souvenirs de la maison des vivants
Mêmes réflexions à la lecture : impression d’une série de questionnements fugaces et insaisissables, et même contradictoires mais qui nous accompagnent en permanence, en sourdine. En fait assez proches de ceux des philosophes de l’antiquité : comment vivre ? et pour quoi ?
Re: Souvenirs de la maison des vivants
Le problème avec les filles qui couchent le premier soir, c'est que du coup les mecs aussi, ils n'ont pas le temps de jouer au grand chasseur à l'affût, quelle misère ! ;-)) Et sans frustration, comment alimenter le désir ?
Donc les filles qui couchent le premier soir sont des castratrices, elles font ça rien que pour les embêter... ou alors ? Peut-être qu'elles avaient tout simplement envie... Mais le monde a déjà oublié. Sauf les morts qui sont non seulement bluesés du dimanche soir, mais également "remord".
Moralité vaut mieux être vivant et plutôt deux fois qu'une ! La philosophie enfantera le reste.
Donc les filles qui couchent le premier soir sont des castratrices, elles font ça rien que pour les embêter... ou alors ? Peut-être qu'elles avaient tout simplement envie... Mais le monde a déjà oublié. Sauf les morts qui sont non seulement bluesés du dimanche soir, mais également "remord".
Moralité vaut mieux être vivant et plutôt deux fois qu'une ! La philosophie enfantera le reste.
coline dé- Nombre de messages : 353
Age : 24
Date d'inscription : 24/12/2019
Re: Souvenirs de la maison des vivants
J'aime bien le titre et son ambivalence. D'après mon ami l'internet, dans la langue hébraïque, la maison des vivants désigne le cimetière. Cette référence est-elle volontaire ?
Ce texte me semble être un terreau de sujets intéressants et le style m'est agréable. Mais il y a pour moi quelque chose d'incommode, comme le sentiment que la forme de ces réflexions est encore en chantier, en raison d'éléments qui me paraissent parfois contradictoires, de concaténations que je ne perçois pas, ou au prix d'un effort qui nuit à la fluidité de ma lecture.
Merci pour ce partage !
Ce texte me semble être un terreau de sujets intéressants et le style m'est agréable. Mais il y a pour moi quelque chose d'incommode, comme le sentiment que la forme de ces réflexions est encore en chantier, en raison d'éléments qui me paraissent parfois contradictoires, de concaténations que je ne perçois pas, ou au prix d'un effort qui nuit à la fluidité de ma lecture.
Merci pour ce partage !
Hop-Frog- Nombre de messages : 614
Age : 35
Date d'inscription : 11/04/2012
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