HERBE : "Un jour pas comme les autres"
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HERBE : "Un jour pas comme les autres"
.
Amédée était un garçon jovial et plein de vie. Il avait la trentaine un peu enveloppée. Il arborait une bouille toute ronde, des joues roses et un sourire perpétuel.
Rien dans sa vie de tous les jours ne parvenait à lui faire perdre son optimisme naturel ni sa joie de vivre.
Ce matin là était même un jour encore plus prometteur car il avait lu attentivement la veille son horoscope du lendemain. Celui-ci lui annonçait toutes les chances de la terre.
Le réveil sortit Amédée de ses rêves peuplés de jeunes filles en fleur et de délicieux plats de spaghetti à la carbonara. Heureusement car il s’en serait bien servi une troisième fois… des pâtes.
Il bondit de son lit et la carpette de travers glissa sur le paquet ciré. Le pauvre Amédée s’étala de tout son long, bousculant par la même occasion sa table de chevet où restait encore un verre d’eau quasi-plein qui se versa consciencieusement dans l’une de ses chaussures.
Amédée éclata d’un rire sonore en se relevant sans trop de mal.
Tout en riant, il entra dans la cabine de douche et il manœuvra le mitigeur de telle sorte qu’un jet brûlant lui cingla la nuque. Un hurlement remplaça son rire et il décida d’écourter ses ablutions.
Habillé et rendu dans la kitchenette, il remplit la bouilloire qu’il posa sur son socle. Une sorte de flash aveuglant suivi d’une petite fumée noire lui firent lâcher l’engin, tandis que toutes les lumières de l’appartement s’éteignaient sans prévenir.
- Bof, je verrai ça ce soir, rien de grave, marmonna-t-il en souriant de plus belle et en se massant la nuque encore douloureuse.
Sur le palier, un courant d’air fit claquer la porte, annonçant ainsi à l’occupant qu’il était enfermé dehors, ses clés étant restées dans la serrure du mauvais côté…
Il dévala l’escalier sans anicroche. Ce qui ramena sur son visage poupin un sourire radieux.
Son arrêt de bus se trouvant de l’autre côté de la rue principale, il attendit sagement le petit bonhomme vert. Posant le pied sur le passage zébré, une voiture folle grilla le rouge, le rétroviseur accrochant au passage le bras d’Amédée qui fit trois tours sur lui-même tel un derviche, mais sans la musique.
Sa chute s’accompagna d’un craquement sinistre. Une douleur fulgurante traversa la cuisse du jeune homme qui poussa un cri terrible et tomba dans les pommes.
Quelques passants coururent vers lui, l’un d’eux appela un numéro et moins de cinq minutes après, un pin-pon salutaire se faisait entendre.
Les pompiers firent le nécessaire pour embarquer Amédée qui reprit ses esprits avec un masque à oxygène sur le nez, dans le camion rouge toutes sirènes hurlantes.
Arrivés près du pavillon des Urgences de l’Hôpital de la ville, les sauveteurs glissèrent le brancard hors de la camionnette et entreprirent de le poser sur ses quatre roues dépliables.
Amédée, voulant prononcer quelques mots, fit de grands gestes des bras. L’un des brancardiers se pencha vers lui, déséquilibrant la charge. Le brancard bascula d’un seul coup vers la plate-bande qui bordait l’allée goudronnée.
Les deux porteurs chutèrent lourdement tandis qu’Amédée se retrouvait le nez dans l’herbe, masque arraché et jambe horriblement douloureuse.
C’est alors que son regard s’arrêta sur ce que, inconsciemment, il attendait depuis son réveil : un magnifique brin d’herbe surmonté de 4 pétales verts parfaitement symétriques s’offrait à ses yeux émerveillés.
- Un trèfle à 4 feuilles !! Je le savais que c’était mon jour de chance !!!
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Amédée était un garçon jovial et plein de vie. Il avait la trentaine un peu enveloppée. Il arborait une bouille toute ronde, des joues roses et un sourire perpétuel.
Rien dans sa vie de tous les jours ne parvenait à lui faire perdre son optimisme naturel ni sa joie de vivre.
Ce matin là était même un jour encore plus prometteur car il avait lu attentivement la veille son horoscope du lendemain. Celui-ci lui annonçait toutes les chances de la terre.
Le réveil sortit Amédée de ses rêves peuplés de jeunes filles en fleur et de délicieux plats de spaghetti à la carbonara. Heureusement car il s’en serait bien servi une troisième fois… des pâtes.
Il bondit de son lit et la carpette de travers glissa sur le paquet ciré. Le pauvre Amédée s’étala de tout son long, bousculant par la même occasion sa table de chevet où restait encore un verre d’eau quasi-plein qui se versa consciencieusement dans l’une de ses chaussures.
Amédée éclata d’un rire sonore en se relevant sans trop de mal.
Tout en riant, il entra dans la cabine de douche et il manœuvra le mitigeur de telle sorte qu’un jet brûlant lui cingla la nuque. Un hurlement remplaça son rire et il décida d’écourter ses ablutions.
Habillé et rendu dans la kitchenette, il remplit la bouilloire qu’il posa sur son socle. Une sorte de flash aveuglant suivi d’une petite fumée noire lui firent lâcher l’engin, tandis que toutes les lumières de l’appartement s’éteignaient sans prévenir.
- Bof, je verrai ça ce soir, rien de grave, marmonna-t-il en souriant de plus belle et en se massant la nuque encore douloureuse.
Sur le palier, un courant d’air fit claquer la porte, annonçant ainsi à l’occupant qu’il était enfermé dehors, ses clés étant restées dans la serrure du mauvais côté…
Il dévala l’escalier sans anicroche. Ce qui ramena sur son visage poupin un sourire radieux.
Son arrêt de bus se trouvant de l’autre côté de la rue principale, il attendit sagement le petit bonhomme vert. Posant le pied sur le passage zébré, une voiture folle grilla le rouge, le rétroviseur accrochant au passage le bras d’Amédée qui fit trois tours sur lui-même tel un derviche, mais sans la musique.
Sa chute s’accompagna d’un craquement sinistre. Une douleur fulgurante traversa la cuisse du jeune homme qui poussa un cri terrible et tomba dans les pommes.
Quelques passants coururent vers lui, l’un d’eux appela un numéro et moins de cinq minutes après, un pin-pon salutaire se faisait entendre.
Les pompiers firent le nécessaire pour embarquer Amédée qui reprit ses esprits avec un masque à oxygène sur le nez, dans le camion rouge toutes sirènes hurlantes.
Arrivés près du pavillon des Urgences de l’Hôpital de la ville, les sauveteurs glissèrent le brancard hors de la camionnette et entreprirent de le poser sur ses quatre roues dépliables.
Amédée, voulant prononcer quelques mots, fit de grands gestes des bras. L’un des brancardiers se pencha vers lui, déséquilibrant la charge. Le brancard bascula d’un seul coup vers la plate-bande qui bordait l’allée goudronnée.
Les deux porteurs chutèrent lourdement tandis qu’Amédée se retrouvait le nez dans l’herbe, masque arraché et jambe horriblement douloureuse.
C’est alors que son regard s’arrêta sur ce que, inconsciemment, il attendait depuis son réveil : un magnifique brin d’herbe surmonté de 4 pétales verts parfaitement symétriques s’offrait à ses yeux émerveillés.
- Un trèfle à 4 feuilles !! Je le savais que c’était mon jour de chance !!!
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Re: HERBE : "Un jour pas comme les autres"
Mentor j'ai bien aimé ce texte. Tu sais où tu vas et tu nous amènes tranquillement vers cette jolie chute que tu as su préserver tout au long de l'histoire. Le style est posé et en même temps certaines tournures enlevées donnent du rythme à la narration. Les petites touches d'humour apportent de la légerté et de la bonne humeur (sauf peut-être une ou deux un peu mois légères que les autres mais bon...).
Bref, les péripéties d'Amédée m'ont bien amusée!
Bref, les péripéties d'Amédée m'ont bien amusée!
Re: HERBE : "Un jour pas comme les autres"
Une bonne histoire Mentor et bien menée. Mais bordel pourquoi avoir employé le passé simple! Lu au présent c'est drôlement plus chouette... enfin, je trouve. Essaie et dis-moi.
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: HERBE : "Un jour pas comme les autres"
Quand j'ai lu cette phrase, allez savoir pourquoi, j'ai pensé à Loup :))
"Amédée était un garçon jovial et plein de vie. Il avait la trentaine un peu enveloppée. Il arborait une bouille toute ronde, des joues roses et un sourire perpétuel. Rien dans sa vie de tous les jours ne parvenait à lui faire perdre son optimisme naturel ni sa joie de vivre."
J'aime bien ton texte Mentor. Je trouve la langue employée plus épurée que d'habitude. Du coup, ça aère le texte et le rend très agréable. Ton personnage est attachant, il y a de l'humour mais ni moquerie ou méchanceté, ça reste frais et drôle jusqu'au bout. Avec une jolie chute sur un trèfle!
"Amédée était un garçon jovial et plein de vie. Il avait la trentaine un peu enveloppée. Il arborait une bouille toute ronde, des joues roses et un sourire perpétuel. Rien dans sa vie de tous les jours ne parvenait à lui faire perdre son optimisme naturel ni sa joie de vivre."
J'aime bien ton texte Mentor. Je trouve la langue employée plus épurée que d'habitude. Du coup, ça aère le texte et le rend très agréable. Ton personnage est attachant, il y a de l'humour mais ni moquerie ou méchanceté, ça reste frais et drôle jusqu'au bout. Avec une jolie chute sur un trèfle!
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: HERBE : "Un jour pas comme les autres"
Ahahahaha! Ben oui maintenant que tu le dis... :)))Sahkti a écrit:Quand j'ai lu cette phrase, allez savoir pourquoi, j'ai pensé à Loup :))
Re: HERBE : "Un jour pas comme les autres"
Là pour le coup c’est vraiment un texte à chute !
Pauvre Amédée, m’a bien fait rire. Le style « ligth » te va mieux Mentor, trouve-je !
Pauvre Amédée, m’a bien fait rire. Le style « ligth » te va mieux Mentor, trouve-je !
Yali- Nombre de messages : 8624
Age : 60
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: HERBE : "Un jour pas comme les autres"
J'ai bien aimé aussi le style plus léger. Une petite réserve sur des détails : la ponctuation, la segmentation en paragraphes, et quelques tournures qui accrochent encore un peu à mon goût.
L'histoire est bien menée, l'humour bien dosé je trouve qu'au fur et à mesure ça mène vers une sorte d'univers fantastique. Ca m'a un peu fait pensé dans une certaine mesure et dans avec un autre type de personnage à Bartleby le scribe de Melville.
Peut-être est-il possible d'enrichir l'exercice en racontant les misères du pauvre Amédée avec ses contemporains ?
J'ai l'impression que tu tentes de plus en plus de choses, sans compter que ce texte là est vraiment bien plaisant, ça mérite un bravo !
L'histoire est bien menée, l'humour bien dosé je trouve qu'au fur et à mesure ça mène vers une sorte d'univers fantastique. Ca m'a un peu fait pensé dans une certaine mesure et dans avec un autre type de personnage à Bartleby le scribe de Melville.
Peut-être est-il possible d'enrichir l'exercice en racontant les misères du pauvre Amédée avec ses contemporains ?
J'ai l'impression que tu tentes de plus en plus de choses, sans compter que ce texte là est vraiment bien plaisant, ça mérite un bravo !
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
Age : 52
Localisation : loupbleu@vosecrits.com
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: HERBE : "Un jour pas comme les autres"
Ton texte pourrait être une fable...pauvre bonhomme, un tel optimisme malgré tout ça confine à la provocation...Tout coule facilement et se lit agréablement...
Re: HERBE : "Un jour pas comme les autres"
Une gentille histoire souriante comme son héros plein de bonhommie.
Un tetxte plus léger, plus aéré au propre comme au figuré que d'habitude. Eloge de l'optimisme à tout brin, oups crin !
Un tetxte plus léger, plus aéré au propre comme au figuré que d'habitude. Eloge de l'optimisme à tout brin, oups crin !
Zou- Nombre de messages : 5470
Age : 62
Localisation : Poupée nageuse n°165, Bergamini, Italie, 1950-1960
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: HERBE : "Un jour pas comme les autres"
.
Sur le conseil (éclairé ?) de Kilis, je propose à nouveau ce texte que j'ai passé au présent (on dit ça ??).
Etant l'auteur je ne me rends pas vraiment compte de l'effet.
Vos avis (techniques) svp, merci !
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Amédée est un garçon jovial et plein de vie. Il a la trentaine un peu enveloppée. Il arbore une bouille toute ronde, des joues roses et un sourire perpétuel.
Rien dans sa vie de tous les jours ne parvient à lui faire perdre son optimisme naturel ni sa joie de vivre.
Ce matin là est même un jour encore plus prometteur car il a lu attentivement, la veille, son horoscope du lendemain. Celui-ci lui annonçait toutes les chances de la terre.
Le réveil sort Amédée de ses rêves peuplés de jeunes filles en fleur et de délicieux plats de spaghetti à la carbonara. Heureusement car il s’en serait bien servi une troisième fois… des pâtes.
Il bondit de son lit et la carpette de travers glisse sur le paquet ciré. Le pauvre Amédée s’étale de tout son long, bousculant par la même occasion sa table de chevet où restait encore un verre d’eau quasi-plein qui se verse consciencieusement dans l’une de ses chaussures.
Amédée éclate d’un rire sonore en se relevant sans trop de mal.
Tout en riant, il entre dans la cabine de douche et il manœuvre le mitigeur de telle sorte qu’un jet brûlant lui cingle la nuque. Un hurlement remplace son rire et il décide d’écourter ses ablutions.
Habillé et rendu dans la kitchenette, il remplit la bouilloire qu’il pose sur son socle. Une sorte de flash aveuglant suivi d’une petite fumée noire lui font lâcher l’engin, tandis que toutes les lumières de l’appartement s’éteignent sans prévenir.
- Bof, je verrai ça ce soir, rien de grave, marmonne-t-il en souriant de plus belle et en se massant la nuque encore douloureuse.
Sur le palier, un courant d’air fait claquer la porte, annonçant ainsi à l’occupant qu’il est enfermé dehors, ses clés étant restées dans la serrure du mauvais côté…
Il dévale l’escalier sans anicroche. Ce qui ramène sur son visage poupin un sourire radieux.
Son arrêt de bus se trouvant de l’autre côté de la rue principale, il attend sagement le petit bonhomme vert. Posant le pied sur le passage zébré, une voiture folle grille le rouge, le rétroviseur accrochant au passage le bras d’Amédée qui fait trois tours sur lui-même tel un derviche, mais sans la musique.
Sa chute s’accompagne d’un craquement sinistre. Une douleur fulgurante traverse la cuisse du jeune homme qui pousse un cri terrible et tombe dans les pommes.
Quelques passants courent vers lui, l’un d’eux appele un numéro et moins de cinq minutes après, un pin-pon salutaire se fait entendre.
Les pompiers font le nécessaire pour embarquer Amédée qui reprend ses esprits avec un masque à oxygène sur le nez, dans le camion rouge toutes sirènes hurlantes.
Arrivés près du pavillon des Urgences de l’Hôpital de la ville, les sauveteurs glissent le brancard hors de la camionnette et entreprennent de le poser sur ses quatre roues dépliables.
Amédée, voulant prononcer quelques mots, fait de grands gestes des bras. L’un des brancardiers se penche vers lui, déséquilibrant la charge. Le brancard bascule d’un seul coup vers la plate-bande qui borde l’allée goudronnée.
Les deux porteurs chutent lourdement tandis qu’Amédée se retrouve le nez dans l’herbe, masque arraché et jambe horriblement douloureuse.
C’est alors que son regard s’arrête sur ce que, inconsciemment, il attendait depuis son réveil : un magnifique brin d’herbe surmonté de 4 pétales verts parfaitement symétriques s’offre à ses yeux émerveillés.
- Un trèfle à 4 feuilles !! Je le savais que c’était mon jour de chance !!!
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Sur le conseil (éclairé ?) de Kilis, je propose à nouveau ce texte que j'ai passé au présent (on dit ça ??).
Etant l'auteur je ne me rends pas vraiment compte de l'effet.
Vos avis (techniques) svp, merci !
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Amédée est un garçon jovial et plein de vie. Il a la trentaine un peu enveloppée. Il arbore une bouille toute ronde, des joues roses et un sourire perpétuel.
Rien dans sa vie de tous les jours ne parvient à lui faire perdre son optimisme naturel ni sa joie de vivre.
Ce matin là est même un jour encore plus prometteur car il a lu attentivement, la veille, son horoscope du lendemain. Celui-ci lui annonçait toutes les chances de la terre.
Le réveil sort Amédée de ses rêves peuplés de jeunes filles en fleur et de délicieux plats de spaghetti à la carbonara. Heureusement car il s’en serait bien servi une troisième fois… des pâtes.
Il bondit de son lit et la carpette de travers glisse sur le paquet ciré. Le pauvre Amédée s’étale de tout son long, bousculant par la même occasion sa table de chevet où restait encore un verre d’eau quasi-plein qui se verse consciencieusement dans l’une de ses chaussures.
Amédée éclate d’un rire sonore en se relevant sans trop de mal.
Tout en riant, il entre dans la cabine de douche et il manœuvre le mitigeur de telle sorte qu’un jet brûlant lui cingle la nuque. Un hurlement remplace son rire et il décide d’écourter ses ablutions.
Habillé et rendu dans la kitchenette, il remplit la bouilloire qu’il pose sur son socle. Une sorte de flash aveuglant suivi d’une petite fumée noire lui font lâcher l’engin, tandis que toutes les lumières de l’appartement s’éteignent sans prévenir.
- Bof, je verrai ça ce soir, rien de grave, marmonne-t-il en souriant de plus belle et en se massant la nuque encore douloureuse.
Sur le palier, un courant d’air fait claquer la porte, annonçant ainsi à l’occupant qu’il est enfermé dehors, ses clés étant restées dans la serrure du mauvais côté…
Il dévale l’escalier sans anicroche. Ce qui ramène sur son visage poupin un sourire radieux.
Son arrêt de bus se trouvant de l’autre côté de la rue principale, il attend sagement le petit bonhomme vert. Posant le pied sur le passage zébré, une voiture folle grille le rouge, le rétroviseur accrochant au passage le bras d’Amédée qui fait trois tours sur lui-même tel un derviche, mais sans la musique.
Sa chute s’accompagne d’un craquement sinistre. Une douleur fulgurante traverse la cuisse du jeune homme qui pousse un cri terrible et tombe dans les pommes.
Quelques passants courent vers lui, l’un d’eux appele un numéro et moins de cinq minutes après, un pin-pon salutaire se fait entendre.
Les pompiers font le nécessaire pour embarquer Amédée qui reprend ses esprits avec un masque à oxygène sur le nez, dans le camion rouge toutes sirènes hurlantes.
Arrivés près du pavillon des Urgences de l’Hôpital de la ville, les sauveteurs glissent le brancard hors de la camionnette et entreprennent de le poser sur ses quatre roues dépliables.
Amédée, voulant prononcer quelques mots, fait de grands gestes des bras. L’un des brancardiers se penche vers lui, déséquilibrant la charge. Le brancard bascule d’un seul coup vers la plate-bande qui borde l’allée goudronnée.
Les deux porteurs chutent lourdement tandis qu’Amédée se retrouve le nez dans l’herbe, masque arraché et jambe horriblement douloureuse.
C’est alors que son regard s’arrête sur ce que, inconsciemment, il attendait depuis son réveil : un magnifique brin d’herbe surmonté de 4 pétales verts parfaitement symétriques s’offre à ses yeux émerveillés.
- Un trèfle à 4 feuilles !! Je le savais que c’était mon jour de chance !!!
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Re: HERBE : "Un jour pas comme les autres"
Sur le conseil (éclairé ?) de Kilis, je propose à nouveau ce texte que j'ai passé au présent (on dit ça ??).
Etant l'auteur je ne me rends pas vraiment compte de l'effet.
Vos avis (techniques) svp, merci !
Je crois qu'on ne dit pas "j'ai passé au présent" mais "je passe au présent", c'est plus logique :-)
Bon, sérieusement, je pense que le conseil de Kilis est bon et je préfère cette version. Mentor, avec ta motivation et la façon de prendre en compte les conseils, tu vas nous faire des trucs de mieux en mieux !
Petite considération théorique sur l'utilisation du passé, afin de lancer un débat
Souvent, on prétend qu'un texte raconté au présent est plus "vivant" qu'au passé. J'ai pensé à une autre différence :
Dans un texte, on se demande toujours "qui raconte". Et si ce "qui" écrit au passé, il connait forcément l'histoire. Pour donner un exemple, raconter une anecdote, ce n'est pas la même chose que décrire ce qui se passe sous nos yeux. L'utilisation du passé crée donc un espace entre le lecteur et le narrateur.
On peut utiliser par exemple cet "espace" pour créer de l'ironie. Dans le style "ah la la, j'ai fait ce truc (passé), mais maintenant je me rends bien compte que c'était une erreur".
Au présent, le narrateur est toujours aussi présent mais il est avec l'action ou même dedans (si c'est écrit à la première personne). Il nous entraîne plus qu'il nous raconte.
Je crois que je vais pas faire une grande révélation e disant qu'il y a de bons romans écrits au passé et d'autres bons écrits au présent :-) Je pense que le choix entre les deux peut se faire en se demandant quel point de vue on veut adopter pour raconter notre histoire.
Ce sont justes quelques idées comme ça, en vrac, pas forcément pertinentes, j'espère que tout le monde ne sera pas d'accord avec ça !
Est-ce que vous trouvez ça intéressant de lancer ce genre de sujets/débats régulièrement sur le site ? (Vous pouvez répondre non !)
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
Age : 52
Localisation : loupbleu@vosecrits.com
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: HERBE : "Un jour pas comme les autres"
à queue oui !! :-)
Pour ce genre de débats, même si on n'arrive pas à se mettre d'accord, tous, certainement, au moins ça permet de faire des tests, et donc, forcément, de progresser.
Merci Loup pour ton avis sur la modif du temps du texte.
Mais bon, je l'ai passé au présent, moi ça me choque pas au niveau concordance, juste au niveau euphonie, genre "un trou noir c'est troublant"... ;-)
Pour ce genre de débats, même si on n'arrive pas à se mettre d'accord, tous, certainement, au moins ça permet de faire des tests, et donc, forcément, de progresser.
Merci Loup pour ton avis sur la modif du temps du texte.
Mais bon, je l'ai passé au présent, moi ça me choque pas au niveau concordance, juste au niveau euphonie, genre "un trou noir c'est troublant"... ;-)
Re: HERBE : "Un jour pas comme les autres"
Pauvre Amédée. La chance vient toujours à qui sait l'attendre. Et Amédée attendre, il sait faire -). Texte très drôle Mentor. Tu t'es montré plus concis que dans certaines de tes précédentes productions et le texte y gagne en rythme, en énergie. Donc bravo!
Nothingman- Nombre de messages : 747
Age : 44
Localisation : diabolo menthe
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: HERBE : "Un jour pas comme les autres"
C'est très marrant ce texte et très rafraichissant, j'avais un grand sourire tout le long de la lecture. Un type qui rêve de fille en fleur et de Carbonara c'est déjà sympa, et le reste est à l'avenant. Ca pourrait être plus long, ou même récurrent, les aventures d'un indécrotable optimiste.
Saule- Nombre de messages : 81
Localisation : Bruxelles, Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: HERBE : "Un jour pas comme les autres"
bien aimé, c'est bien écrit, drôle, décalé ... bref, du tout bon Mentor !
Charles- Nombre de messages : 6288
Age : 49
Localisation : Hte Savoie - tophiv@hotmail.com
Date d'inscription : 13/12/2005
Re: HERBE : "Un jour pas comme les autres"
C’est vrai que les récits au présent dégagent souvent plus de vivacité. Mais il me semble que quand un texte est écrit au passé, il est difficile de le rebasculer au présent sans le revoir en profondeur. Souvent il me semble que le résultat manque de naturel lorsque seuls les temps ont été modifiés.
Si l’on prend cette phrase par exemple :
Mais au présent cela donne :
Mais c’est un exercice intéressant je trouve et ton texte y gagne à d’autres moments.
Si l’on prend cette phrase par exemple :
Au passé, je trouve que cela passe bien. La chute et le craquement peuvent « s’accompagner » simplement et ça se tient.Sa chute s’accompagna d’un craquement sinistre.
Mais au présent cela donne :
L’évènement ainsi raconté au présent est saisit sur l’instant et le verbe « s’accompagne » me dérange. Nous n’avons plus le recul temporel et la construction de la phrase est trop décalée, ne permet pas de saisir suffisamment l’instantanéité, le mouvement malgré le présent.Sa chute s’accompagne d’un craquement sinistre.
Mais c’est un exercice intéressant je trouve et ton texte y gagne à d’autres moments.
Re: HERBE : "Un jour pas comme les autres"
Merci Krystelle, que voilà une excellente remarque, et l'exemple est super bien choisi. Je n'avas pas du tout pensé à ça, mais maintenant que tu le dis, il est vrai que des détails comme ceux là peuvent tout changer, notamment au rythme.
Intéressant!
;-)
Intéressant!
;-)
Re: HERBE : "Un jour pas comme les autres"
Le pauvre Amédée ! Qui trouve à rire quand sa chaussure est inondée au réveil, j'aurais plutôt envie de pleurer :0(
J'ai bien aimé ton texte Mentor, je ne m'attendais pas au trèfle à quatre feuille et c'était bien vu...
Aïe le coup du brancard... :0( m'en doutais un peu. Je l'ai lu comme j'aurais vu un petit film, en rigolant des malheurs du pauvre Amédée, comme une gamine, et avec un peu mal pour lui, aussi :0)
J'ai bien aimé ton texte Mentor, je ne m'attendais pas au trèfle à quatre feuille et c'était bien vu...
Aïe le coup du brancard... :0( m'en doutais un peu. Je l'ai lu comme j'aurais vu un petit film, en rigolant des malheurs du pauvre Amédée, comme une gamine, et avec un peu mal pour lui, aussi :0)
Re: HERBE : "Un jour pas comme les autres"
Et nous bien tranquilles à lire toutes les mésaventures de cet infortuné Amédée !!!
J'en tomberai presque de ma chaise par solidarité , j'm'en avalerai mon café de travers par compassion , je renverserai bien mon cendrier pour qu'il se sente toujours aussi heureux de vivre et un peu moins seul
Oui comme on dit...grands moments de solitude...
J'en pouffe encore...K.O de rire
Bravo pour le rythme (des catastrophes amoncelées) et pour la chute
c'est le K de le dire
Entre nous oui c un K cet Amédée
J'en tomberai presque de ma chaise par solidarité , j'm'en avalerai mon café de travers par compassion , je renverserai bien mon cendrier pour qu'il se sente toujours aussi heureux de vivre et un peu moins seul
Oui comme on dit...grands moments de solitude...
J'en pouffe encore...K.O de rire
Bravo pour le rythme (des catastrophes amoncelées) et pour la chute
c'est le K de le dire
Entre nous oui c un K cet Amédée
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: HERBE : "Un jour pas comme les autres"
une nouvelle "aventure" est en cours de rédaction
je la livrerai sous peu, soupe
je la livrerai sous peu, soupe
Re: HERBE : "Un jour pas comme les autres"
une soupe à ,la grimace
aux sourires souf ...freteux ?
aux sourires souf ...freteux ?
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: HERBE : "Un jour pas comme les autres"
répondre ne daigneRebecca a écrit:une soupe à ,la grimace
aux sourires souf ...freteux ?
je précise que ce texte faisait suite à un appel à textes sur le thème de l'HERBE
Re: HERBE : "Un jour pas comme les autres"
aH
j'apprécie encore mieux la chute
l'autre
j'apprécie encore mieux la chute
l'autre
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: HERBE : "Un jour pas comme les autres"
Amedée passa trop vite emporté par une ambulance bien pressée.
Je retire de cette aventure une leçon de sourires conjuguée à tous les temps.
Je retire de cette aventure une leçon de sourires conjuguée à tous les temps.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: HERBE : "Un jour pas comme les autres"
arrête de faire remonter ce truc, y en a d'autres bien mieux, je me sens gênébertrand-môgendre a écrit:Amedée passa trop vite emporté par une ambulance bien pressée.
Je retire de cette aventure une leçon de sourires conjuguée à tous les temps.
mais... merci B-Mô !
:-))
Re: HERBE : "Un jour pas comme les autres"
Allez, il remonte encore, c'est pas souvent qu'on a l'occasion de lire du Mentor. Et puis autant dire qu'on ne le remonterait pas si on ne l'aimait pas. Très attachant Amédée, je dédie ses aventures à Peter Pan, ce matin tout particulièrement.
Invité- Invité
Re: HERBE : "Un jour pas comme les autres"
Merci Easter(Island),
ça c'est du mentor, une écriture généreuse où la tristesse et la joie cohabitent chacune à leur juste mesure jusqu'au sourire final que nous offre l'auteur des aventures d'Amédée le bienheureux...
ça c'est du mentor, une écriture généreuse où la tristesse et la joie cohabitent chacune à leur juste mesure jusqu'au sourire final que nous offre l'auteur des aventures d'Amédée le bienheureux...
Peter Pan- Nombre de messages : 3709
Age : 49
Localisation : Pays des rêves et de l'imaginaire
Date d'inscription : 16/04/2009
Re: HERBE : "Un jour pas comme les autres"
Plaisant ce texte.
J'ai relevé une phrase qui détient le record de références temporelles :
J'ai relevé une phrase qui détient le record de références temporelles :
.Ce matin là était même un jour encore plus prometteur car il avait lu attentivement la veille son horoscope du lendemain.
Invité- Invité
Re: HERBE : "Un jour pas comme les autres"
L'est chouette ton histoire. Personnellement je préfère nettement la version au présent, on plonge directement dans l'action, in media res pour le dire en latin. Et ce trèfle final apporte la pierre de touche. Bravo.
Chako Noir- Nombre de messages : 5442
Age : 34
Localisation : Neverland
Date d'inscription : 08/04/2008
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