Flash (sonnet)

Le front perlé, inutile sueur
Fièvre qui brûle mes yeux qui brillent
Aiguille dans mon odeur de fille
Je me rêve tueuse de tueurs

Ailleurs, rue de l'artilleur
En vue des fleurs près de la grille
Hébétée, je sens que je babille
Quand me parvient une lueur

Compulsive, intuitive, fugitive
Captive, lascive, furtive
La beauté craintive des genêts

Je me perds hors de mon repaire
Où ma beauté délicieuse se fanait
Électrique, ma fermeture éclaire

Électrique, ma fermeture éclaire

...une nana allumée, quoi !

coline dé a écrit:

Électrique, ma fermeture éclaire

...une nana allumée, quoi !

Et qui risque bien de ne pas tarder à s'éteindre !

Le poème est magnifique. On voit tout, on comprend tout, de l’intérieur, du dehors, homme et femme à la fois.J’en perds mon verbiage commentatif.

Ah, quand même je vais dire un truc : la part dans la séduction féminine de ce qui est aigu, pointu, vulnérant, et de traviole, glissant. Mais on peut dire la même chose de la séduction masculine, non ?
Tout cela n’est qu’un jeu sans parole, qui touche au plus profond.

seyne a écrit:Ah, quand même je vais dire un truc : la part dans la séduction féminine de ce qui est aigu, pointu, vulnérant, et de traviole, glissant. Mais on peut dire la même chose de la séduction masculine, non ?
Tout cela n’est qu’un jeu sans parole, qui touche au plus profond.

Bon, je ne sais que balbutier devant tant de passage de brosse à reluire.
Mais je tiens à préciser quand même qu'il s'agissait au départ d'un poème écrit pour un exercice, ici même sur VE, il y a quelques années, et qu'il a été publié à cette époque au milieu de bien d'autres textes.
Je me souviens que l'une des contraintes était de caser le mot “artilleur“, et qu'il avait à ce moment là été salué, ce texte, surtout pour l'habileté avec laquelle je m'en suis sorti pour caser ce putain de mot pourri…
D'autre part, je veux te dire Seyne que j'adore écrire des textes en les écrivant au féminin : c'est un procédé qui m'évite d'être taxé de machisme ou de sexisme. Et il est toujours possible de le faire pour une raison simple : les hommes et les femmes, c'est kif kif, pour l'intelligence et pour la connerie.

Absolument.
Et voilà de quoi nous plonger dans le questionnement : un exercice, avec des contraintes, c’est à dire un jeu dont nous n’avons même pas défini les règles, ni les mots, peut nous faire écrire le plus singulier et juste des poèmes.

Mais je ne cherche pas à te faire briller, Narbah, je cherche ce qui brille.

Emballée par les quatrains, si vivants, si incisifs... déballée par les tercets, un peu forcés, laborieux.
C'est vrai que tu ne fréquentais plus depuis longtemps la poésie en corset!