Proposition d'exercice : "Rando virtuelle"

je ne sais pas...l'idée c'était d'écrire à plusieurs, donc pour moi avec des interactions entre les récits, les personnages. Là, ce seraient des histoires tout à fait individuelles.

Pas tout à fait des histoires individuelles, Seyne, plutôt qui interagissent les unes sur les autres. Car les dernières contributions ont un peu l'allure de "cadavre exquis". Et sans doute les premières aussi, je n'ai pas tout lu dans le détail.

Si chacun part de chez lui à pied pour rejoindre le trajet le plus proche pour Compostelle ( pour moi c'est vers Manosque) et ensuite converger vers St Jaques, les interactions risquent de se faire attendre...

bon, je crois que je vais en rester là, la rando de l'année dernière était assez intéressante et amusante avec ses petites incohérences, là il n'y a pas la dynamique, c'est pas grave, on trouvera d'autres choses.

À bientôt, Seyne, ailleurs, partout, ici, là, là-bas.
Tu n'y trouves pas de dynamique, moi j'en trouve beaucoup.
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Journal de ma rando, ler 29 avril 2021 6 h 50 heure GMT
Une randonnée pour Compostelle, ben, on m'l'aurait dit, j'l'aurais pas crû. Voilà que je pars pour le Puy-en Velay, chercher des lentilles (ça va m'servir, en route des lentilles ? c'est lourd; Ou alors il faut que j'ai un réchaud, une gamelle et des allumettes, pour les faire cuire. Car c'est intéressant, des lentilles, pour un randonneur, protéinées, etc.)
Bon, cette rando, personne ne m'y a invité, enfin si ; mais comme personne ne partait et que je n'aie pas 20 ans, me v'là partie, toute seule comme une grande. Sur les chemins de Compostelle, on rencontre toujours un(e) Autre .
J'attends de voir, le Parisien-tête de girafe, la skizo à l'avatar psycho, l'adorateur du soleil-ou bien le mec qui se fait bronzer les aisselles, la moitié de lune tapie dans les bois, l'amatrice de thé, qui attend la(e) troisième- et si c'était moi ?-

Et tandis que notre parisien, inconscient et utopiste a décidé de relancer la machine en décembre, me voilà partie en avril.
Je suis sûre que j'arriverai au bout (on ne sait pas de quoi, hahaha)

à vous les studios, là je marche et ça m'essouffle.

je souffle, m'assois , bois l'eau de ma gourde, regarde le décor , imagine l'après , mais suis déja content du présent d'en être déja arrivé là , je sais c'est presque rien , sauf que le début c'est quelque chose, c'est un engagement, en cela c'est porteur d'espoirs

» bipède en partance
les sentiers sont des humeurs
d’un ciel bleu sans failles »

J'ai beau être frigorifiée et entourée d'imbéciles heureux d'être là, je reprends mes notes.

12 Mai :  Depuis le départ à l'aube, il n'a pas arrêté de pleuvoir. Une douce pluie, tiède, que j'ai trouvée agréable au début. Je pensais qu'elle n'allait pas duré. C'est d'ailleurs ce qui était signalé sur le site météo de mon smartphone. Mais pourquoi ils se trompent tout le temps ? Il est maintenant treize heures et je n'ai pas mangé. Je souhaitais m'arrêter et m'asseoir dans un coin sympathique pour me régaler d'une sale de riz accompagnée de tomates et de mozzarella préparée hier soir avec soin, mais tout est trempé. Le chemin aussi, bien entendu, et boueux. "Seigneur, vous qui avez souffert sur la croix - et même avant - aidez-moi à supporter cette légère contrariété. Si vous pouviez faire en sorte qu'un abri se présente sur mon chemin, je vous en serais infiniment reconnaissante". Une heure après le constat s'impose : Dieu est sourd. Enfin pas tout à fait... un grand jeune homme maigre comme un coucou s'apitoie sur mon sort et me propose de porter un de mes sacs. Je lui donne le plus lourd, celui qui me scie le dos. Mais voilà que cet escogriffe se met à se carapater à une vitesse folle et bientôt je les perds de vue, lui et mon sac. Adieu mon linge de rechange. Je refuse de penser que je ne reverrai plus mes chaussettes. Il ne peut y avoir que des gens honnêtes sur le chemin de Compostelle et sans doute vais-je le retrouver au refuge du soir. Malheureusement, force est de constater qu'il n'est pas encore arrivé. C'est bizarre pour quelqu'un qui marchait si vite. Je garde espoir pendant qu'une rumeur se répand dans les dortoirs : un pèlerin, un grand type hyper sympa, toujours prêt à rendre service, chargé comme une mule, s'est fait attaquer et renverser par un taureau en rut échappé d'une ferme. Il est à l'hôpital avec fracture du tibia... et mon sac.
Je ne crois plus en Dieu.

le 2 mai 2021 0h 37 GMT
Tiens  ! c'est quoi une "sale de riz"
Et pourquoi Perplexe arrivée dans 10 jours au refuge que j'ai(e?) quitté hier ne croirait plus en Dieu ?
Sur le chemin de Compostelle, on avance, je ne me suis jamais posé la question de Dieu, j'ai bien assez affaire avec mon démabulateur dernier cri, porte bagage intégré, freins flambant neufs, mais sans accélérateur. L'ingé qui a pensé le truc, n'a pas pensé que je voudrai aller plus vite des fois.
Mince me faut rattraper le 12 mai avant le 13.

Ouf ! Dans l'air du temps, je perçois un haïku, et français de surcroit. (Les parenthèses qui l'encadrent signifient que c'est une citation ? Pas le temps de chercher de qui ; So saura bien me le dire, après sa pause méditative)
Je crois que je vais arriver, où et quand ? je vous le dirai à l'arrivée.

0 h 43 GMT

je suis arrivé au sommet du col, j'y ai croisé une Marseillaise on à discuté de notre ville car a nos yeux c'est la plus belle, puis nous sommes repartis. une fois reposé, l'air était emplein d'odeurs corporelles sans être gênantes, un peu avant l'arrivée au gite d'étape je me suis dis , demain sera different, voila le secret d'une randonnée

06052021
Boum ! Crac ! Chute, fracture, pompier, hosto, retour au domicile, fini le chemin, pas de Compostelle.
Je déclare forfait pour cette année.
Rendez-vous en 2052 ou 2056, si quelqu'un(e) veut tenter en ma compagnie.
En attendant, j'ai la telloche pour me faire patienter :
Saint Jacques, pas si Saint que ça

faute de girelles on marche sans raies

Jean Sablon - Vous qui passez sans me voir
Vous qui passez sans me voir est une chanson de Charles Trenet et Raoul Breton pour les paroles1, et de Johnny Hess et Paul Misraki pour la musique. Elle est composée sur un rythme de slow-fox. Cette chanson est écrite pour le chanteur Jean Sablon qui l'enregistre en 1936 avec l'orchestre Wal-Berg2.  (source Wiki)


Ils étaient 4
Deux assis -sur un fauteuil roulant
Un debout mais de guingois
Un debout, debout.

Ils ont gravi l'Acropole ; oh ! Pas jusqu'en haut mais presque...
Alors pensez,  Compostelle, fastoche, non ?

fastoche, fastoche, faut voir...
Y a des marches comme la rue des Tables au Puy-en-Velay ?
Et puis en fauteuil roulant, je sais pas trop hein...

Mais j'ai souvent rêvé de Compostelle. J'aimerais bien... Je crois...

En attendant, comme Eclaircie, j'ai la telloche.

Et si on trouvait un bon marcheur qui nous raconterait son chemin de Compostelle, ça pourrait être un peu le notre, non ?
On lui poserait mille questions, comment sont les cailloux du chemin, le degré de la pente, celui de la côte, les fleurs ou pas rencontrées en chemin, les gens, aussi, c'est important les gens. Même si parfois ils sont plus blessants que les pierres bien aiguisées, on peut toujours chercher à connaître leurs blessures, car ils en ont. Tandis que la roche, elle, elle est, c'est tout. Même si parfois (répétition volontaire), j'ai l'impression qu'elle pense, qu'elle respire et qu'en son cœur, elle me sait la regarder. Un peu comme les arbres qui communiquent et qui ensemble mettent au point des stratégies pour se défendre et survivre.

Ou alors, on trace sur la carte de France et de Navarre, des cercles avec pour centre chaque lieu de résidence des marcheurs potentiels, et on regarde où se trouve la partie commune à ces ronds. En vrai on se rejoint dans ce rond et on marche, on parle si le souffle le permet, on regarde et on vit un bout de chemin ensemble. Après, on raconte ou pas, dans sa tête ou ici, ou dans tous les journaux.

M'en vais commenter et dormir.

le chemin est chaotique, les randonneurs essoufflés , seule la vue permet encore d'ésperer

Bon, So, tu nous casses un peu la baraque ! ok ! tu passes du côté des contemplateurs et on ouvre bien les mirettes car notre super héros marcheur, on lui aura placé une caméra sur la casquette, aussi.

il n'y a pas de héros, il n'y a que des pieds qui ne trichent pas, des fontaines fraiches des valons verdoyants des ciels changeants,
point de cameras oh non pas de technologie , seul ce que capte le regard , car l'essentiel est d'imaginer

On imagine quoi quand on fait le chemin de Saint-Jacques ?
Et surtout, est-on déçu en arrivant ?

Enfin, pour être déçu, faudrait déjà pouvoir arriver.
Et là, en écoutant les conseils de So-Back, j'ai viré le GPS et mon téléphone reçu gratos en achetant un magazine sur le parapente ne me permet pas grand-chose. Donc les vertes vallées et les vaches d'accord, mais c'est où Saint-Jacques ?!

Bon allez, je ressors ma carte à cercles et je vais bien finir par tomber sur un autre marcheur...

shakti a écrit:On imagine quoi quand on fait le chemin de Saint-Jacques ?
Et surtout, est-on déçu en arrivant ?

on imagine l'existant, l'impoviste, l'idée de

déçu je ne pense pas, c'est un choix délibéré, après on peut ne pas être entierement satisfait

Un vrai randonneur, ça marche dans sa tête d'abord, puis avec ses jambes (ou ses roues, ou ses jambes plus ses cannes, ou ses mains qui sait)
Cnrtl
Randonneur, -euse : a. Personne qui fait de longues excursions en pleine nature; b. Bicyclette spécialement équipée pour la randonnée.

N'empêche que dans le Périgord, il y a, il me semble, des portions bien physiques, avec des escaliers pour parvenir aux gites d'étapes, tenus par des religieux. Des chambrées d'un autre âge et très actuelles.
J'imagine que sur ces chemins, comme sur VE, on trouve mille personnes bien différentes mais aussi bien les mêmes.
Ensuite arriver ou pas regarde chacun.
Déjà, une portion de 50 km en 7 jours me paraitrait le Nirvana ou le début de 100 km en 10 jours, ou l'intégralité du chemin, peut-être.
Mais on pourrait aussi aller à La Mecque, ou au temple d'Angkor (pas sur Mars, ou alors c'est vraiment sans moi !)
Compostelle sans connotation de se rapprocher de Dieu, mais comment on passe les Pyrénées ?

mais comment on passe les Pyrénées ?

pas par le Pirée ni le pis-aller encore moins par piston mais avec sa pitance
, chaque jour t'avance tu montes tu descend, et puis s'ensuit un moment ou les Pyrénées ne sont plus qu'une ombre dans ta randonnée

Ah ! Mais je t'arrête So, tous les chemins menant à Rome, pourquoi pas à Compostelle aussi. Mais comme nous n'avons pas prévu de prendre la mer, (en l'absence prolongée du capitaine PCP), je crois que nous devrons monter, pour redescendre.
On est allés bien vite, en fait.
Et si on se trouvait un St-Jacques, tout plat tout lisse ?.
Est-ce que la Via Rhôna croise le chemin ? Je suis vraiment perdue, ok, mais j'avance, c'est sûr !

Mais comment on passe les Pyrénées demandes-tu ?
Y en a qui ont bien fait les Alpes avec des éléphants.
Alors pourquoi ne pas innover ? Un truc qui pète, qui claque, à l'image du chemin de Compostelle.

Finalement, peut-être juste avec un chien. Un bon chien. Un gentil, qui te suit, qui file devant toi puis revient en remuant la queue et les oreilles, avec des fleurs dans la gueule. Et qui dort à côté des souris.
Parce que bon, on en parle un peu des animaux qui viennent renifler les orteils quand tu t'arrêtes pour dormir ?!

et PCP, il est parti préparer le bateau ou bien ?

J'envisage, au pied des Pyrénées de faire l'ascension en chaise à porteurs. Reste à trouver les porteurs. Fini le temps (dans ce domaine) où l'on avait pas le choix, on était porteur ou porté, porté par sa foi, ou sa condition, porteur de même.

Ah ! Les animaux en chemin !
Oui c'est chouette un chien !
Ne connaissant pas trop la faune pyrénéenne, j'imagine les sangliers (tiens ! encore eux ?), les chevreuils, bruyants selon la saison. Aussi les renards, belettes, fouines, blaireaux, hérissons tous assez discrets mais dont le passage dans les nuits se remarquent pour qui a le sommeil léger. Je dors toujours comme un loir, les autres me raconteront.
Et puis l'Ours, celui des Pyrénées arrivé de l'Est. Je sais par ma télé qu'en cas de rencontre (là c'est plutôt au Canada), il vaut mieux, pour ne pas avoir d'ennuis, lui céder tout ce qui est mangeable (beaucoup de plantes sont comestibles, pour la survie du randonneur). Repérer un arbre, aussi, où grimper, car si les oursons grimpent haut, les parents un peu moins (moi pas du tout mais on avisera).
Y a-t-il  des moustiques sur ces chemins ?

c'est la rando découverte, aujourd'hui la tortue fait un brin de causette avec un excité que l'on nomme lièvre , quand sans coup férir voila t'-il pas que l'ours balourd charme des abeilles pour le bonheur de leur reine

Hardi ! Moussaillon ! préparez la grand voile ! (sont-ce les moussaillons qui préparent la grand voile ? Pff, je ne connais rien à la marine...
M'en vais rester sur le chemin (devinez lequel) à compter les cailloux, les tortues et même les lièvres s'ils m'en laisse le temps. Je sais que l'ours, notamment des Pyrénées n'est pas vraiment sauvage, venu des Carpates oui, mais un peu vicié par la patte de l'homme. Il faudra donc se méfier davantage.
On n'est pas rendu !
et voilà que toute randonnée peut-être vraie, de quoi à-t-on l'air sur notre chemin virtuel ?
Non, non, non, je ne vous dirai pas "à la revoyure ! Au prochain confins d'un confinement !" (Je me barre au loin, j'ai mon QR code ! hahahaha !)

Je suis le Chemin, la Lumière et la Vie…

Lorsque je vous disa un jour : allez voir là-bas si j’y suis, vous y allèrent et j’y étions !

Mes chers pèlerins, je vous attends-t-en Espagne.
J’assure l’intérim en ce moment car Saint Jacques a choppé le corona truc, il n’a plus d’odorat ni de goût, c’est pourquoi la dernière fois qu’il a voulu préparer des escargots au beurre persillé à l’ail, il a confondu le beurre avec du chocolat, le persil avec de l’artichaut, et l’ail avec du goudron.

Mes chers pèlerins, la déconfiture est proche, le temps est venu d’enlever vos masques et de marcher dans le soleil de l’infini car le verbe est au commencement, soit… donc c’est à ce moment là que commence la tchatche ; pour un être vivant cette notion est accentuée par l’effet de la gravitation.

Alors que nous serions, selon certains, dans une logique de guerre galactique (c’est-à-dire que Proxima du Centaure, à 4 années lumière de chez nous, est déjà infectée), vous vous êtes mobilisés avec courage et dévotion dans la culture de la mycose et de l’ampoule, armés de votre seul bâton, c’est pourquoi je lance une pétition pour contrer la production de poireaux à base de silicone !

Alea jacta est et cum spiritu tuo…

Ouf ! En voilà un qui a du souffle ! Et en plus il est à l'arrivée, m'en vais courir comme une dératée pour le rejoindre et l'écouter béatement.
So, dépêche toi, on nous attend, Sahkti, pas le temps de consulter vos mails, hop, hop, hop, on y va ! Aucun animal n'entravera notre course, surtout que je ne sais plus , faut être rendu à 21 heures ?