Dans le jardin mutin

Dans le jardin mutin


Il était un jardin, tout fleuri d'impatience,
Un jardin, souviens-toi, où se fanait l’enfance.
Nous étions en l’année…hélas, je ne sais plus.
Mon air un peu ballot ne t’avait pas déplu.

C'était un soir de juin et tes bras étaient nus.
Au bord de la rivière où nous étions venus,
Je capturai ta main comme une truite vive,
En priant le bon Dieu que ton règne m’arrive.

Tu m’as dit « pas encore », maquillée de candeur,
Quand ma bouche voulut taquiner ta pudeur
Et mes doigts vers ton sein se frayer un chemin.

Le jardin a pâli sous l’assaut des hivers
Et sont morts les iris sur les berges d’hier.
Mais l'envie de ton sein n’a pas quitter ma main.

Très touchant, c'est le cas de dire

Franchement, j'aime beaucoup. Je n'aurais sans doute pas dit ça quelques années en arrière. Mais là je suis touché par ce texte, notamment par le mot ballot, qui m'évoque tant de choses... Et puis rythmiquement c'est très abouti, les images sont claires, c'est pas de l’esbroufe. Peut-être un petit bémol sur le titre, un peu précieux pour un poème qui ne l'est pas.

ça me change de mon jardin, quoique cela soit une chance d'en avoir un


je te reconnais un talent certain pour la belle poèsie

Beaucoup de nostalgie, de douceur dans ce poème. Tu réveille le clacissisme avec des mots comme " ballot" et c'est une réussite ! Je partage toutefois l'avis de Yoni sur le titre.

Comme d'habitude, on ne peut que constater une grande maîtrise d'écriture, ainsi qu'un rythme alexandrique très abouti qui me touche particulièrement (normal, je joue de la batterie), et puis la beauté des images, j'aime beaucoup :

Le jardin a pâli sous l’assaut des hivers
Et sont morts les iris sur les berges d’hier.

Je suis bien ingrat !

J'ai ignoré vos adorables réponses. Soyez tous remerciés pour l'intérêt que vous avez porté à ce petit texte que je voulais léger, d'où le titre qui a suscité votre réticence. Je vais donc songer à le modifier car je suis toujours très sensible à vos observations. Hélas, le manque de souplesse de ce site ne permet aucun repentir. En fait, je m'aperçois avec UN recul horrifié que je suis un des plus vieux pratiquants de « vos écrits » puisque c'est en 2008 que je m'y inscrivis sous le pseudo d' HELLIAN avant d'en être banni par la vindicte arbitraire de son administrateur de l'époque, cela pour des motifs demeurés obscurs…

Je suis d'accord avec les autres remarques : il faudrait revoir le titre.

Une image touchante et évocatrice : "Je capturai ta main comme une truite vive"

Bravo!

Comme toujours, superbe.

Hellian c'est la synthèse improbable mais réussie entre Alexandre de Bernay (pour cause), Lamartine (crépusculaire mais traditionnel), Hugo (le romantique plutôt que l'épique) et Brassens (cul et curé).

Je ne m'en lasse pas. Et puis "fleuri d'impatience" ou "les berges d'hier"... un condensé de formes poétiques en quelques pieds, l'a toujours la main l'Hellian.

Je n'ai pas besoin d'en rajouter, j'approuve tous les commentaires.
Tu nous prouves que les formes régulières ne sont pas fanées, ce que tu écris est totalement frais (un petit bémol pour la "truite vive") "ton règne m’arrive." est une merveille.