Sans titre (1)

Mélange au vent d’été
Au fond du lit découvert
Sur ma peau poilue les ruisseaux font des paysages
Africains, grecs, vosgiens

Bientôt une pluie
Et une voile attendue
Plient les ondes
Du monde fragile

J’ai des excuses et des yeux bleus
J’ai vingt destins en trop
Une dernière pluie pour mes amis d’ici
Au regard brisé au matin solitaire

Enfin le bruit dans l’orage monstrueux
Et les bateaux brisés
Se marieront en épaves
sur les rives inconnues ici
où l’on boit le sang du conjoint
où l’on casse l’os des zébus

ma voix fuira l’horizon
couverte de chaleur et de coups de soleil
ravagé par mes présents
j’irai me briser dans les vagues

Bonjour Jand,
Si l'entame de ce poème n'est pas trop à mon goût (les trois premiers vers), depuis "Bientôt la pluie", je suis comblée.
J'ai beaucoup aimé le Zeugma "J'ai des excuses et des yeux bleus", mais aussi
"J'ai vingt destins en trop"
"Et les bateaux brisés
Se marieront en épaves"
Une remarque : les majuscules d'abord présentes puis absentes sont-elles le fruit d'un oubli, d'un hasard, d'une volonté ? Ce point me semble à revoir.
L'eau source de toute vie, parfois de toute mort.
Je lis une analyse du destin, un retour aux sources du narrateur qui se projette alors dans l'avenir.

Merci du partage,
Éclaircie

Bonjour Éclaircie !

Merci d'avoir pris le temps de lire et d'apprécier ce que j'ai écrit. Ce que tu as aimé est aussi ce que j'ai écrit avec plaisir/soin.

Pour les minuscules, c'était volontaire : je trouve que ça a tendance à accélérer la lecture, à retirer un peu de solennité, je voulais une fin tourbillonnante ! Qu'en penses-tu ?

Je te remercie encore !
Have a great day !

(Je suis content de ton interprétation, c'est vraiment proche de ce que je voulais)