Le silence d’avant
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Le silence d’avant
Le silence d’avant
Tandis que nous dormions au ventre de nos mères,
Non issus d'un ailleurs qui n'était qu'éphémère,
Naïvement comblés d'un trop plein de néant,
Nous ignorions l’effroi de l’espace béant.
Notre unique hantise était de ne penser
Et nous n'osions rêver de crainte de blesser
Les grains d'éternité qui nous étaient échus,
Soucieux d’inexister pour n'être point déchus.
Le chant qui nous berçait n'était que la cadence
Muette et obstinée de la matière intense
Du corps qui nous portait avant de nous bannir.
Le non être à soi seul nous rendait invincibles ,
Nous protégeant du temps qui fait de nous sa cible.
Nous ignorions que naître était déjà finir.
Modifier le message
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Tandis que nous dormions au ventre de nos mères,
Non issus d'un ailleurs qui n'était qu'éphémère,
Naïvement comblés d'un trop plein de néant,
Nous ignorions l’effroi de l’espace béant.
Notre unique hantise était de ne penser
Et nous n'osions rêver de crainte de blesser
Les grains d'éternité qui nous étaient échus,
Soucieux d’inexister pour n'être point déchus.
Le chant qui nous berçait n'était que la cadence
Muette et obstinée de la matière intense
Du corps qui nous portait avant de nous bannir.
Le non être à soi seul nous rendait invincibles ,
Nous protégeant du temps qui fait de nous sa cible.
Nous ignorions que naître était déjà finir.
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HELLION- Nombre de messages : 477
Age : 74
Date d'inscription : 19/08/2017
Re: Le silence d’avant
Magistral !
S'il fallait trouver une broutille, manière d'ergoter pour le plaisir, je chipoterais "notre unique hantise", qui me fait patiner la diction...
Heureusement, rien ne m'y oblige.
S'il fallait trouver une broutille, manière d'ergoter pour le plaisir, je chipoterais "notre unique hantise", qui me fait patiner la diction...
Heureusement, rien ne m'y oblige.
Polixène- Nombre de messages : 3287
Age : 61
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Le silence d’avant
Polixène ,
Quel plaisir de te revoir ou plutôt de te relire. Grand merci pour cette somptueuse appréciation.
Devons-nous succomber à la nostalgie mortifère dans ce désert ?
Au moins, nous sommes là, à demi fantôme, porteurs d'une flamme fragile mais vivace
Je t'embrasse.
Quel plaisir de te revoir ou plutôt de te relire. Grand merci pour cette somptueuse appréciation.
Devons-nous succomber à la nostalgie mortifère dans ce désert ?
Au moins, nous sommes là, à demi fantôme, porteurs d'une flamme fragile mais vivace
Je t'embrasse.
HELLION- Nombre de messages : 477
Age : 74
Date d'inscription : 19/08/2017
Re: Le silence d’avant
Hellian, succomber, certes pas! En tous cas, pas à la nostalgie mortifère!!! à la tentation d'exister, -comme disait Cioran- pourquoi pas...
Vivre, vivre encor tel le cerf de l'autre poème. Avec ses bois magnifiques, incandescents, paraphe absurde à contre-nuit.
Vivre, vivre encor tel le cerf de l'autre poème. Avec ses bois magnifiques, incandescents, paraphe absurde à contre-nuit.
Polixène- Nombre de messages : 3287
Age : 61
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Le silence d’avant
"Nous ignorions que naître était déjà finir."
Plaise aux dieux que nous l'ignorions longtemps !
Hélas la conscience de cette finitude est nécessaire pour aimer.
beau travail Héllion, comme d'hab !
Plaise aux dieux que nous l'ignorions longtemps !
Hélas la conscience de cette finitude est nécessaire pour aimer.
beau travail Héllion, comme d'hab !
danie- Nombre de messages : 147
Age : 73
Date d'inscription : 10/02/2020
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