Le mariage est gai (nouvelle)

Je débute et je voudrais avoir votre avis sur le texte suivant. S'il vous plait, je continuerai, sinon je comprendrai et je m'arrêterai là. Merci d'avance.

Sadia naquit en 1916. Ma grand-mère eut cinq autres enfants après elle. De 1917 à 1928, elle eut encore deux filles, des jumelles, et trois garçons. Sadia resta la fille unique de mes grands-parents. Mais elle l'avait été bien malgré elle. En effet, elle était la quatrième d'une fratrie de neuf enfants dont cinq avaient péri avec mon grand-père lors d'une terrible épidémie de typhus qui avait ravagé la Kabylie en 1929. En 1928, ma grand-mère avait mis au monde son neuvième et dernier enfant, Akli, qui devait décéder avec les autres l'année suivante. Elle ne s'était jamais tout à fait remise de la perte de la moitié de sa famille. En 1929, elle n'avait gardé que trois garçons et Sadia. Evidemment, elle couva sa fille comme une poule ses poussins. Sadia avait un frère plus âgé qu'elle et deux plus jeunes. Mais c'était elle, malgré son jeune âge, le pilier de la maison. Avant cette date fatidique, mon grand-père avait plus confiance en elle qu'en son aîné comme c'était l'usage chez nous, les Kabyles. Sadia s'occupait de tout à la maison sauf de la cueillette des olives qui était l'apanage de ma grand-mère. Lorsque vint le moment de la mettre à l'école, mon grand-père refusa catégoriquement de l'y inscrire. Il était vrai que les fillettes indigènes qui fréquentaient l'école étaient très rares mais Sadia vécut mal ce refus. Elle pleura beaucoup de devoir rester analphabète surtout quand deux de ses frères furent admis à l'école primaire. Ce fut la plus grande frustration de sa vie. Puis elle se résigna comme tant d'autres dans son quartier. A l'époque, les filles n'avaient pas droit à la parole. Il fallait obéir et c'était tout.
Les jours passèrent monotones pour Sadia. Un matin d'avril de 1925, mon grand-père se rendit au marché. On était vendredi et c'était son habitude avant de se rendre à la mosquée. Il déambulait entre les étals quand un homme au teint buriné par le soleil le saisit par l'une des manches de sa djellabah. Mon grand-père, surpris, se retourna et reconnut assez difficilement un ami d'enfance avec lequel il jouait le galopin au bled quand son père l'y emmenait. Ils s'embrassèrent puis se mirent à parler de choses et d'autres. Quand ils en vinrent à parler de leurs familles, mon grand-père évoqua Sadia et ses garçons. Il en parlait avec fierté et l'autre, très intéressé, l'écoutait attentivement. Puis chacun reprit sa route après un bref salut, comme si de rien n'était et mon grand-père rentra chez lui.
A la veillée, il ne manqua pas de raconter sa rencontre, puis il n'y pensa plus.
Deux semaines plus tard, mon grand-père retourna au marché. Il était occupé à faire ses achats quand il vit le même homme lui faire de grands signes de loin. Mon aieul eut soudain l'intime conviction qu'il avait été patiemment guetté. Après les salutations d'usage,l'homme insista pour l'inviter à déjeûner. Etonné mais inquiet car de nature méfiant, mon grand-père le suivit. L'homme ne parlait pas beaucoup et plaisantait parfois de manière un peu forcée. Son invité n'en menait pas large car il ne comprenait pas ce comportement convivial qu'il lui semblait ne pas avoir mérité et qui lui paraissait exagéré. Il eut bientôt le mot de la fin.....

Bonjour. alors, ce texte me plait : j'aime être transportée dans une autre époque, et un autre pays, et le style est agréable. par contre, une remarque : j'ai eu du mal à suivre la chronologie des évènements et des enfants vivants, puis morts, au début du texte. je pense qu'il faudrait peut être juste remanier ce début, pour qu'il soit plus clair. sinon, j'ai bien envie de lire la suite.

Le début est complètement à refaire. Moi aussi j'ai du lire et relire ce qui casse l'ambiance :-))) Au début d'un texte, il faut accrocher le lecteur, et non pas multiplier les détails répétés de façon différente, qui nous égarent du coup.
Sinon, après cette entrée en matière foirée, j'ai été intéressée. Je veux bien la suite.

Merci de vos critiques justifiées. C'est vrai que le début est un peu fouillis. Je vais le reformuler

Tout à fait d'accord avec Jeanne et Rebecca pour le début, mais je suis sûre que la suite va être très intéressante.
J'attends aussi et merci d'avance mezrag aldjia.

Sadia naquit en 1916. Elle était la quatrième d'une fratrie de neuf enfants dont cinq périrent avec mon grand-père lors de la terrible épidémie de typhus qui avait ravagé la Kabylie en 1929. Cette année-là, ma grand-mère ne garda que trois garçons et Sadia. Lorsqu'elle perdit Akli, le dernier enfant qu'elle avait mis au monde en 1928, ma grand-mère crut devenir folle et à partir de là, jamais elle ne se remit tout à fait de la perte de la moitié de sa famille.
Avant cette année fatidique, Sadia était le pilier de la maison et mon grand-père avait plus confiance en elle qu'en son aîné ce qui.....

J'espère que cette reformulation sera plus claire pour vous.Evidemment l'histoire se passe avant 1929, année néfaste pour ma famille.

Je pense que tu aurais pu mettre cette reformulation du début sur le même fil, en y ajoutant la suite, ce qui aurait été plus pratique pour les lecteurs.
Peut-être un modo peut arranger ça ?

Fusion des fils accomplie.

C'est beaucoup plus clair comme ça en effet !
A lire la suite ....

Voilà la suite de mon récit en espérant vos avis. Merci.

L'homme attendit que son invité fût repu pour mettre sur la table l'objet de tant de prévenances. Il s'essuya la bouche et dit à mon grand-père tout ouie et sur le qui-vive :
-Tu m'as bien dit que tu avais une petite jeune fille à la maison?
-Oui, pourquoi?
-Vois-tu, moi, j'ai un garçon unique, il a treize ans!
-Que Dieu te le garde , dit mon grand-père.
-Ma vieille et moi voulons le marier car elle a peur de mourir sans voir ses petits-enfants.
-Et qu'attends-tu de moi si Dieu le veut?
-Que tu me donnes ta fille pour mon garçon!

A ces mots, mon grand-père faillit avaler la boule de tabac à chiquer qu'il s'était placée sous la lèvre supérieure juste après avoir ingurgité la dernière bouchée de son repas. Il toussa puis, cramoisi, il lui dit presque en criant :
-Mais elle n'a que neuf ans!
-Cela n'a aucune importance, au contraire, rétorqua l'homme.Si elle vient jeune comme elle est chez moi,elle s'habituera d'autant plus vite à sa nouvelle famille.
Mon aieul n'en croyait pas ses oreilles. L'homme qu'il avait devant lui ne doutait de rien. Il lui répondit qu'il devait d'abord en parler à sa femme. Sur ce, il se leva, rabattit brusquement les deux pans de son burnous sur ses épaules et lui donna rendez-vous la semaine suivante, au même endroit, à la même heure. Puis,il laissa là le bonhomme ahuri.
Chez lui, mon grand-père garda le silence tant que Sadia tournait dans la grande pièce de la maison. Les garçons dormaient au fond de la salle, sur un lit de peaux de moutons que la petite fille avait tant bien que mal superposées pour rendre la couche de ses frères confortable. Les trois ainés étaient allongés d'un côté et les deux petits de l'autre.
Ma grand-mère qui faisait face à son mari devant un brazéro sensé les réchauffer, se doutait que quelque chose le préoccupait car il frappait à petits coups le sol du bout de sa canne ou se tortillait nerveusement la moustache qu'il avait bien fournie. Elle le connaissait. Quand il lui venait des tics, c'était que quelque chose lui travaillait l'esprit. Malgré l'envie qui la taraudait de lui demander ce qu'il avait, elle n'osa pas l'interroger.
Mon grand-père se tut jusqu'à ce que Sadia quittât la pièce pour aller dormir. Les braises rougeoyantes dessinaient à peine dans l'obscurité les silhouettes des vieux conspirateurs. Ma grand-mère n'y tenant plus, lui demanda ce qui lui arrivait.Il lui raconta alors la rencontre et la demande en mariage. Aini ( c'était ainsi que se prénommait ma grand-mère) ouvrit la bouche mais pas un son n'en sortit. Mon aieul la regarda et lui dit qu'il n'avait pas donné de réponse. Aini parut soulagée et respira enfin.
Puis ils décidèrent d'aller se coucher et de reprendre la conversation le lendemain.

ok, ce passage me plait ! il se lit vite, facilement. aucun problème de compréhension (contrairement au début de ton premier extrait). on s'attend effectivement à cette histoire de mariage (cf le titre de ton texte!), et on a donc envie de connaître la suite. je frémis aussi en pensant à cette petite Sadia de 9ans que l'on veut marier...

Contente que cela vous plaise,la suite demain.Merci de me lire et surtout d'apprécier de la sorte.

Je commenterai plus longuement la suite mais je vais la lire avec plaisir car l’écriture est agréable et le récit prenant.

En effet, au petit matin, avant même que les enfants ne soient levés, ils reprirent à voix basse leur conciliabule. Ma grand-mère demanda, inquiète:
-Est-ce que tu connais bien cet homme? T'inspire-t-il confiance?
-Tu sais bien que je ne donne ma confiance à personne! Et toi, qu'en penses-tu?
-Moi, je pense que ma fille est encore à l'âge de jouer! Ce n'est pas parce qu'elle est déjà, par la force des choses, une femme de maison que je vais la donner à n'importe qui!Et puis tu sais bien qu'elle m'est d'une grande aide ici et que je ne suis plus toute jeune.
-Je suis d'accord avec toi mais il faudra bien qu'elle se marie un jour!
-Mais elle n'a que neuf ans!
-Tu n'étais pas beaucoup plus âgée quand je t'ai épousée!
-Tu la vois consommer un mariage à neuf ans?
-Non, bien sûr, mais ça, ça peut s'arranger.
-Ah oui! Et comment?
-On peut passer un accord pour que le mariage ne se consomme pas dans l'immédiat.
-Donc toi tu es prêt à donner ton accord dans ces conditions?
-Oui, mais je veux aussi ton accord!
-Oui, et la petite?
-Elle s'habituera à son nouveau foyer. Nous sommes d'accord alors?
Ma grand-mère, connaissant le caractère obstiné de son mari et sachant qu'il la harcèlerait jusqu'à obtenir gain de cause, dit "oui" d'une voix mourante.
Le sort en était jeté. On ne demanda pas son avis à ma mère. Elle ne comprit pas tout de suite, mais quand ce fut le cas, elle pleura beaucoup, fit une grève de la faim qui ne dura pas puis se résigna.Ma grand-mère essayait de lui montrer les bons côtés de la chose mais Sadia n'en voyait aucun. Elle savait seulement qu'on décidait de sa vie, qu'on allait l'arracher à ce qu'elle avait de plus cher, qu'elle allait quitter le cocon dans lequel elle était née et où elle avait grandi. Elle savait qu'elle se retrouverait au milieu d'étrangers qui ne savaient rien d'elle et auxquels elle devrait obéir.
La semaine suivante, l'union fut conclue d'une tape dans la main, dans un café bruyant et malodorant. On décida d'une date. Mon grand-père exigea que sa fille fût habillée de pied en cap, il demanda un mouton, de la semoule et de l'huile d'olive. Il insista encore pour qu'on lui apportât un bijou en argent. Le futur beau-père accepta tout en jubilant.
Le mariage serait célébré dans la première semaine du mois de mai.

Les préparatifs se firent fébrilement. L'ambiance de la maison devenait de plus en plus insupportable à mesure que la date du mariage approchait. Aini qui nourrissait encore au sein son dernier-né de dix-huit mois, pleurnichait dans un coin et sa fille dans un autre. C'était lugubre. La canne de mon grand-père frappait plus fort le sol et le côté gauche de la moustache, à force d'être trituré, prenait la forme d'un long fil.Sadia ne comprenait pas l'attitude de ses parents et la raison pour laquelle ils avaient pris cette décision.Elle en conclut simplement qu'ils voulaient se débarrasser d'elle. Cependant, Aini ne perdait pas de vue qu'il s'agissait d'un évènement important et il n'était pas question que sa fille se rendît dans une autre famille comme une va-nu-pied. De ce fait, elle essaya tant bien que mal, avec les moyens qu'elle avait en sa possession, de constituer un trousseau honorable pour son enfant.

bonjour c'est avec plaisir que j'ai lu ton texte.
Il me semble qu'on ne connait pas grand chose des pensées de Sadia. peut-être est-ce pour montrer qu'elle subit les évènements?
L'écriture linéaire pour coller au conte oriental pourrait sans doute être étoffée par un décors et un atmosphère plus présents. c'est mon humble avis.
au plaisir de lire la suite.
ptipubi

"La canne de mon grand-père frappait plus fort le sol et le côté gauche de la moustache, à force d'être trituré, prenait la forme d'un long fil."
J'aime, dans ta façon d'écrire, ce genre de détail qui fait sourire malgré soi, au milieu d'une histoire dramatique.
Je te suis avec plaisir.

merci pour votre avis ptipubi.Effectivement Sadia subit les évènements.On ne lui laisse pas le choix de penser. A peine se permet-elle une conclusion : on veut se débarrasser d'elle. Elle réagit comme une enfant de son âge. Une petite remarque : cette histoire n'est pas un conte oriental(bien qu'on puisse aisément le croire vu les prénoms, les vêtements etc...) mais une biographie (en l'occurence celle de ma mère) dont la narration n'est nullement fictive.Pour plus de précisions, cette histoire se passe dans les années 20,en Algérie, dans les montagnes Kabyles.

j'apprécie toujours autant ton histoire. peut être pourrais tu effectivement donner un peu plus de détails sur les décors, les paysages, les maisons où tout cela se déroule?
j'ai hâte de lire la suite en tous les cas

Je lis depuis le début. Ce qui me frappe avec le dernier passage notamment, c'est le fossé entre la tradition, le devoir d'une part et d'autre part, ce que ressentent vraiment les protagonistes, ce qu'ils souhaitent (ou plutôt , ce qu'ils ne souhaitent pas). Cet aspect du récit est bien rendu, c'est déchirant. Je continue à lire - du bout des yeux en quelque sorte, disons que je veille à ménager ma sensibilité...

Lors de cette première partie de la nouvelle, je n'ai pas voulu alourdir le texte par des descriptions de lieux, de personnes ou autres.Mais, cela viendra. Quant aux devoirs et aux traditions, il n'y a pas de fossés entre eux. Pour les filles, les deux se valaient.Il fallait s'y soumettre.Elles en souffraient bien sûr mais à l'époque, elles n'avaient pas le choix du droit.

Hum ! je parlais de devoirs et traditions d'une part, de ressenti d'autre part. Juste pour préciser. Rien de grave.

oui Easter, j'avais bien compris le ressenti,par exemple la grand-mère qui aurait bien voulu dire non mais qui n'a pas osé. Oui, il fallait taire son opinion,il fallait "marcher sur son coeur", traduit littéralement de l'Arabe, autrement dit "le faire taire".Difficile, n'est-ce pas?

Voici la suite de la nouvelle que je me fais un plaisir d'écrire pour vous, en attendant bien sûr, vos avis..merci d'avance



Malgré le peu de temps que lui laissait l'éducation de ses petits, elle pensait à l'avenir de sa fille. Celle-ci partait vivre dans un village de montagne donc il lui fallait des couvertures indispensables à tout trousseau. Aini tissait elle-même les tapis et les couvertures. Son travail était admirable et connu de toute la région. Mais ce n'était pas facile. Cela necessitait de gros efforts. Il fallait laver la laine brute, la sécher, la carder. la peigner et enfin la filer avec une quenouille traditionnelle. Le fil obtenu, il fallait le placer sur le métier à tisser.Commençait alors une tache harassante. Parfois, la laine était teinte et il fallait alors entrecroiser les fils de couleurs différentes sur le métier et ne pas se tromper dans la trame afin que le résultat ne fût pas gâté. La réputation dépendait de la finesse du travail accompli.Les couvertures de Aini étaient fines et chaudes et les commandes ne manquaient pas.Mais elle en paya le prix car, de cette époque, ses yeux commencèrent à la faire souffrir.
Elle avait gardé quelques couvertures pour Sadia au cas où elle se marierait. Elle les sortit de la petite pièce en terre battue qui servait de placard où étaient rangées les peaux de moutons, les couvertures et les coussins qui constituaient la literie de toute la famille. Elle ouvrit la valise en papier mâché, d'un marron délavé, qui avait servi au voyage en France d'un cousin décédé pendant la Grande Guerre et qu 'on avait renvoyée avec la dépouille. Elle déplia les couvertures et les admira. Elles étaient vraiment réussies. Les couleurs étaient chatoyantes et la laine légère. Sa fille n'aurait certainement pas froid avec ces merveilles sur le dos. Les larmes coulèrent sur les joues déjà flétries de Aini.Doucement, avec des précautions infinies, elle les replia, les remit dans le morceau de soie rouge qui les protégeait et replaça le tout soigneusement dans la valise qu'elle referma en soupirant.
La date du mariage approchait et Sadia devenait taciturne. La fillette ne jouait plus, ne riait plus, elle, si enjouée d'habitude.Les petites voisines qui venaient régulièrement la voir dans la courette pour jouer à la marelle, ne l'intéressaient plus. Les allées et venues des voisines et les youyous stridents qu'elles poussaient chaque fois qu'elles ouvraient la petite porte en bois de la maison, la mettaient dans un état second. Elle ne supportait plus leurs plaisanteries mielleuses et leurs sous-entendus grivois qu'elle ne saisissait pas toujours. Ces femmes venaient rouler le couscous qui servirait au repas de fête et c'était pour elles l'occasion si rare de se défouler et de se retrouver entre elles pour discuter et rire. D'ailleurs, chacune à leur tour, elles se levaient, chantaient, dansaient et jouaient de la derbouka qui rythmait les danses.
Le jour du mariage, Sadia se leva de bonne heure et comme à son habitude s'occupa de remettre de l'ordre dans la maison et même d'habiller ses cinq frères. Du haut de ses neuf ans, c'était un petit chef. De sa couche, Aini qui l'entendait donner des ordres et cajoler les deux petits, se demandait comment elle allait se débrouiller sans elle. Sa fille était pour elle tout ce qu'une femme pouvait souhaiter. En plus d'être son enfant, Sadia était sa confidente,sa protectrice, sa conseillère car elle avait un sens du jugement inné. Comment ferait-elle pour supporter son absence? Comment, toute honte bue, avait-elle pu donner son consentement pour marier sa fille à neuf ans? La petite dormait encore dans son giron et suçait parfois même son pouce en dormant. A ces pensées, Aini se tordit les mains et pleura à chaudes larmes croyant ainsi se libérer du noeud qui lui avait soudain étreint la poitrine.

mezrag aldjia, le mariage forcé de ta mère se passe dans les années 20. 50 ans après, rien n'avait changé. J'ai reçu dans mon atelier une stagiaire marocaine qui avait réussi, avec la complicité de son frère, à fuir sa famille et son pays parce que son père voulait la marier,à 16 ans,avec un de ses amis, un homme d'une cinquantaine d'années.
Je suis ton récit avec beaucoup d'intérêt et une profonde émotion. Le sujet est prenant et le style agréable. A +.

oui, Embellie,c'est malheureusement vrai. Dans certains pays actuellement ça se passe encore comme ça. En Algérie, la loi interdit au père ou autre homme à marier la jeune fille contre son gré. Mais cela n'empêche pas que nous restions mineures à vie puisque nous dépendons jusqu'à notre mort d' un homme: un mari, un père, un frère, un oncle ou un cousin, un tuteur quoi!