La tête ailleurs
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La tête ailleurs
La tête ailleurs
Tout condamné à mort aura la tête tranchée
et il n’y eut plus de justice sans bois,
sans l’ame
sans panier d’osier rempli de sciure pour la recueillir
la tête étoilée au seuil du voyage
(esquisse de René Iché sur un monument à la mémoire d’André Chénier)
Deux haies de chênes
- car c’est bien pratique une allée quand le voyage ne sait guère par où donner de la tête
- Guerre, vous avez dit « guerre » ?
- Non, j’ai dit deux haies d’ormes, ou de marronniers, peu importe, l’arme au pied, comme des bois de justice
- ou comme des saules pleureurs
Première héroïne de la pureté
- mais qu’avait-il donc fait ?
- Des corps qui se chevauchent, semblables à des vagues, dit le procureur
- C’était un rêve, dit le chat
Deuxième héroïne de la pureté
- des corps qui se chevauchent, semblables à des vagues,
on ne saurait être plus précis.
Décapitons-le derechef
La tête étalée dans la sciure, et les deux héroïnes emmènent le panier entre les deux haies d’arbres
André Chénier se penche
s’interroge
s’illumine
La poésie révélée !
Devant son propre monument
Un échafaud, quel hommage !
---
Quimper 27/1/2024, atelier d'écriture surréaliste devant l'exposition René Iché
Tout condamné à mort aura la tête tranchée
et il n’y eut plus de justice sans bois,
sans l’ame
sans panier d’osier rempli de sciure pour la recueillir
la tête étoilée au seuil du voyage
(esquisse de René Iché sur un monument à la mémoire d’André Chénier)
Deux haies de chênes
- car c’est bien pratique une allée quand le voyage ne sait guère par où donner de la tête
- Guerre, vous avez dit « guerre » ?
- Non, j’ai dit deux haies d’ormes, ou de marronniers, peu importe, l’arme au pied, comme des bois de justice
- ou comme des saules pleureurs
Première héroïne de la pureté
- mais qu’avait-il donc fait ?
- Des corps qui se chevauchent, semblables à des vagues, dit le procureur
- C’était un rêve, dit le chat
Deuxième héroïne de la pureté
- des corps qui se chevauchent, semblables à des vagues,
on ne saurait être plus précis.
Décapitons-le derechef
La tête étalée dans la sciure, et les deux héroïnes emmènent le panier entre les deux haies d’arbres
André Chénier se penche
s’interroge
s’illumine
La poésie révélée !
Devant son propre monument
Un échafaud, quel hommage !
---
Quimper 27/1/2024, atelier d'écriture surréaliste devant l'exposition René Iché
'toM- Nombre de messages : 289
Age : 68
Date d'inscription : 10/07/2014
Re: La tête ailleurs
C'est bien le surréalisme, on ne sait jamais trop quoi dire
Au troisième vers c'est bien l'ame et non lame ?
La tête "étalée" dans la sciure, ça fait un peu pâté, non ?
Mais j'aime beaucoup ce que je vois : ces deux jeunes filles un peu froides, un peu malignes, sévères, cette double haie d'arbres hiératiques, et au milieu de tout ce blanc, gris, brun, vert, le rouge éclatant de la tête étoilée - toujours en vie, transportée comme un fruit.
Il y avait beaucoup ça dans le surréalisme : une sexualité, une beauté physique que je trouve toujours assez froide, le danger qui plane, l'espoir.
Au troisième vers c'est bien l'ame et non lame ?
La tête "étalée" dans la sciure, ça fait un peu pâté, non ?
Mais j'aime beaucoup ce que je vois : ces deux jeunes filles un peu froides, un peu malignes, sévères, cette double haie d'arbres hiératiques, et au milieu de tout ce blanc, gris, brun, vert, le rouge éclatant de la tête étoilée - toujours en vie, transportée comme un fruit.
Il y avait beaucoup ça dans le surréalisme : une sexualité, une beauté physique que je trouve toujours assez froide, le danger qui plane, l'espoir.
Re: La tête ailleurs
Je ne sais pas ce qui serait lu si le mot surréaliste n'avait pas précisé par l'animatrice Catherine Marc à côté de Atelier.
L'exposition est tout sauf colorée: du blanc, du noir, du bis, comme tu le dis. Très sobre. La proposition, très intéressante pour moi, était d'aller se servir, sans souci de continuité, en circulant entre les œuvres et les cartels, à partir du point de départ choisi par chacun, pour moi le mot Chêne.
De laisser faire le hasard et/ou l'inspiration du moment. René Iché avait des amitiés surréalistes, des affinités, des thèmes, mais ça ne transpire pas dans ses sculptures Lien. C'est assez classique, mais bourré d'idées, de chemins de traverses, de coïncidences.
Enfin... j'aime bien Jacques Prévert.
Et donc lame/l'âme ou l'arme/larme, c'est au choix, ça fait partie des enchaînements fortuits qui ne sont pas totalement dus au hasard.
J'ai essayé de garder une construction, une trajectoire.
Il y a eu une deuxième proposition autour du thème des casseurs de pierres (de Joe Bousquet), et là le temps très court m'a fait perdre le fil, et il faudra que j'y revienne pour mettre un peu de signalétique.
Casseurs de pierres
Il y avait un grand blessé de guerre assis au bord du canal
Il y avait un réparateur de grand blessé de guerre
Avec des lunettes d’aviateur, remontées sur le front.
- sur le front , Vous n’y pensez pas ? J’en viens. Dans l’état où je suis !
L’aviateur orthopédiste prend ses outils, masse ciseau burin
On l’interroge.
- C’est pour un autoportrait. Expérimental et subjectif.
Il se penche sur le corps masculin, acéphale et sans jambe
avec sa note d’inconnaissance.
…
La tarentine naissant sous le burin.
Expérimentale, subjective, insouciante.
Elle remonte ses lunettes
les paupières closes, les pieds joints.
…
Vous y êtes presque, lui dit l’inconnue.
(avec l’assistance bienveillante de René Iché, Laurence Iché et Joe Bousquet
Quimper, atelier d'écriture surréaliste le 27 janvier 2024)
L'exposition est tout sauf colorée: du blanc, du noir, du bis, comme tu le dis. Très sobre. La proposition, très intéressante pour moi, était d'aller se servir, sans souci de continuité, en circulant entre les œuvres et les cartels, à partir du point de départ choisi par chacun, pour moi le mot Chêne.
De laisser faire le hasard et/ou l'inspiration du moment. René Iché avait des amitiés surréalistes, des affinités, des thèmes, mais ça ne transpire pas dans ses sculptures Lien. C'est assez classique, mais bourré d'idées, de chemins de traverses, de coïncidences.
Enfin... j'aime bien Jacques Prévert.
Et donc lame/l'âme ou l'arme/larme, c'est au choix, ça fait partie des enchaînements fortuits qui ne sont pas totalement dus au hasard.
J'ai essayé de garder une construction, une trajectoire.
Il y a eu une deuxième proposition autour du thème des casseurs de pierres (de Joe Bousquet), et là le temps très court m'a fait perdre le fil, et il faudra que j'y revienne pour mettre un peu de signalétique.
Casseurs de pierres
Il y avait un grand blessé de guerre assis au bord du canal
Il y avait un réparateur de grand blessé de guerre
Avec des lunettes d’aviateur, remontées sur le front.
- sur le front , Vous n’y pensez pas ? J’en viens. Dans l’état où je suis !
L’aviateur orthopédiste prend ses outils, masse ciseau burin
On l’interroge.
- C’est pour un autoportrait. Expérimental et subjectif.
Il se penche sur le corps masculin, acéphale et sans jambe
avec sa note d’inconnaissance.
…
La tarentine naissant sous le burin.
Expérimentale, subjective, insouciante.
Elle remonte ses lunettes
les paupières closes, les pieds joints.
…
Vous y êtes presque, lui dit l’inconnue.
(avec l’assistance bienveillante de René Iché, Laurence Iché et Joe Bousquet
Quimper, atelier d'écriture surréaliste le 27 janvier 2024)
'toM- Nombre de messages : 289
Age : 68
Date d'inscription : 10/07/2014
Re: La tête ailleurs
Casseurs de pierres (2)
Il y avait un grand blessé de guerre assis au bord du canal
Il y avait un réparateur de grand blessé de guerre
Avec des lunettes d’aviateur, remontées sur le front.
- Sur le front, vous n’y pensez pas ? J’en viens. Dans l’état où je suis !
L’aviateur orthopédiste prend ses outils, masse ciseau burin
On l’interroge. C’est une femme !
- C’est pour un autoportrait. Expérimental et subjectif.
Elle se penche sur le corps masculin, acéphale et sans jambe
en frontispice sa note d’inconnaissance.
…
comme Myrto la tarentine naissant sous le burin.
expérimentale, subjective, insouciante.
...
Elle remonte ses lunettes
les paupières closes, les pieds joints.
- Vous y êtes presque, lui dit une inconnue
continuant son chemin vers la Seine
7/2/2024
(ça change tout...Non ? enfin je m'y retrouve)
Il y avait un grand blessé de guerre assis au bord du canal
Il y avait un réparateur de grand blessé de guerre
Avec des lunettes d’aviateur, remontées sur le front.
- Sur le front, vous n’y pensez pas ? J’en viens. Dans l’état où je suis !
L’aviateur orthopédiste prend ses outils, masse ciseau burin
On l’interroge. C’est une femme !
- C’est pour un autoportrait. Expérimental et subjectif.
Elle se penche sur le corps masculin, acéphale et sans jambe
en frontispice sa note d’inconnaissance.
…
comme Myrto la tarentine naissant sous le burin.
expérimentale, subjective, insouciante.
...
Elle remonte ses lunettes
les paupières closes, les pieds joints.
- Vous y êtes presque, lui dit une inconnue
continuant son chemin vers la Seine
7/2/2024
(ça change tout...Non ? enfin je m'y retrouve)
'toM- Nombre de messages : 289
Age : 68
Date d'inscription : 10/07/2014
Re: La tête ailleurs
Toi tu t'y retrouves mais moi je peine à te suivre, ça bouge tout le temps !
Je me demande s'il faut simplement que je lâche prise ou s'il me manque le "visuel", les statues !
Je me demande s'il faut simplement que je lâche prise ou s'il me manque le "visuel", les statues !
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