Sur la Cité

Sur la Cité


j'pense à ma p'tite puce
j'pense à mon p'tit pois
celle qui fait des ronds
là-bas.

j'pense à ma p'tite puce
j'pense à la langue de bois
taire!.. taire!.. taire!
loi!

j'pense à ma p'tite puce
j'pense à tout va
crécelle qui s'en va, pas souvent
éteints-toi merde enfin

)fine enfant(

J'pense à ma p'tite puce
au connard dans sa robe
aux
aux
aux
aux écharpes de soie
j'pense au maillet
aux perruques de mon cul
aux lunettes sur le nez qui font des doubles chiottes
je pense à la ronce de noyer qui patine
je pense aux encres qui sèchent:
"Adjugé rendu!"

Palais de juste-chiasse.
puant le Pont-Neuf à deux pas

j'pense à ma p'tite puce
desséchée dans l'encrier
aux
aux
aux
à elle.

.
.
.
.

c'était pas écrit "Lecture seule", si? ou j'ai pas vu, donc dis-moi :-)

Non non, ça c'est un blues un peu énervé dans les coins.

pandaworks a écrit:un peu énervé dans les coins.

oui, j'ai cru comprendre!

t'es pas d'accord de garder ce genre-là dans le tiroir de la table de chevet et de le montrer rien qu'à sa (son) doudou ? Ouh la la, c'est périlleux de traduire les silences. Bon, je sais aussi où je mets les pieds, hein, parce que j'ai regardé le pseudo avant, suis pas toujours fou, quand même !

Il y a une belle confrontation entre la tendresse d'une petite puce, l'exposition d'un sentiment mis à l'air et puis cette colère contre le monde, contre un monde, le tout à travers un seul texte.

D'ailleurs, fais-le, là, tout de suite, juste après le feu d'artifices, elle le trouvera forcément génial (si le feu d'artifices était tout plein de couleurs et s'il a duré assez longtemps, hein ? hi hi !!!)

Sahkti, Sahkti, je sens que c'est le coeur qui parle, là, l'affection de la mère pour son fils, de l'amante pour son amant, de l'amie pour l'ami, même s'il avait trucidé quinze collégiens dans une après-midi !

Non, pas vraiment Apou, mais à force de côtoyer PW et certaines de ses colères, il y a du décodage que j'arrive progressivement à faire. Et ce n'est pas une mère comme moi que Panda voudrait, hé hé! :-)

De plus, il n'y a pas eu quinze collégiens tués ici et ça n'appelle pas de tolérance ni d'amour particulier, si? A quoi tu vois ça?

Je n'ai pas dit que ça s'était passé sous nos yeux, je pensais aux mamans, aux femmes qui protègent parfois à tout prix la prunelle de leurs yeux même devant l'intolérable.

Hors signification, je me suis demandé si les hésitations dues à la colère étaient dignes d'être transcrites dans une littérature. Oui, elles le sont et ça me plait.

Je ne sais pas ce qui me retient
de te...
de te...
de te...

oui, ça passe plutôt bien!

cul et chemise, j'vous dis ces deux-là !

apoutsiak a écrit:cul et chemise, j'vous dis ces deux-là !

T'as pas connu la guerre, toi, Oncle Piaktspou. :-))))

Tout de suite les grands mots. Et pou toi-même ! Pourquoi pas Piksou-taa, l'oncle avare... polynésien (?)

Un peu de mal à imaginer la puce
Un texte plus classique que d'hab ?
Moins remuée.

Je reprends la lecture de ton texte, avec les commentaires qui suivent; j'avoue Panda que le fait de parler de colère (comm. de Sahkti) a fait que j'ai pu le lire autrement; le contexte est présent sans être explicitement dit; oui, ok, du coup, qc. de dur en ressort, et pas seulement la colère, mais de la saloperie de robes, perruques, lunettes; les dieux du temple.

pandaworks a écrit:
je pense aux encres qui sèchent:
"Adjugé rendu!"

en chair écris-tu ?
et crie ! tu renchéris.
cet "adjugé rendu !" me va droit au coeur.

pandaworks a écrit:Sur la Cité


j'pense à ma p'tite puce
j'pense à mon p'tit pois
celle qui fait des ronds
là-bas.

j'pense à ma p'tite puce
j'pense à la langue de bois
taire!.. taire!.. taire!
loi!

j'pense à ma p'tite puce
j'pense à tout va
crécelle qui s'en va, pas souvent
éteints-toi merde enfin

)fine enfant(

J'pense à ma p'tite puce
au connard dans sa robe
aux
aux
aux
aux écharpes de soie
j'pense au maillet
aux perruques de mon cul
aux lunettes sur le nez qui font des doubles chiottes
je pense à la ronce de noyer qui patine
je pense aux encres qui sèchent:
"Adjugé rendu!"

Palais de juste-chiasse.
puant le Pont-Neuf à deux pas

j'pense à ma p'tite puce
desséchée dans l'encrier
aux
aux
aux
à elle.

.
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.

Salut pandawork

Il fonctionne bien pour moi celui là.
Je sens bien la colère après le drame.
Il me parle d'injustice et du silence quand on voudrait crier.
Il m'interpelle car c'est au tribunal qu'il s'en prend et pas au "coupable".
Il m'interpelle car visiblement c'est les conventions qui énervent, les rôles posés lorsqu'on ne peut plus jouer le sien de trop de douleur.
La justice passe à côté... mais est-ce une surprise ?

Peine de mort ? Peine à mort... c'est sûr.

Désolé je reviens car pris par mon commentaire j'ai oublié d'expliquer pourquoi j'avais mis des caractères gras dans la citation. C'est que ce passage est le seul qui ne fonctionne pas bien pour moi. Voilà.

Un texte qui crie entre les lignes et qui touche autant par ses silences que par sa révolte...