Au fond du jardin...

Je ne sais pas si c'est bien ainsi qu'il faut faire. Mais bon... y a qu'en faisant qu'on apprend.

Un petit texte noir... à peine...


Au fond du jardin...

Mon petit frère galope tout droit vers le fond du jardin. A quatre pattes ! Il est rigolo ! Il n’arrive pas encore à se tenir debout. Il ne sait pas marcher. Mais il se déplace fichtrement bien quand même !

Il essaie d'attraper le jouet que je lui ai piqué. Son jouet préféré !

Il ne pleure pas, il ne crie pas, il rit ! C’est un jeu. Nous jouons souvent à ce jeu-là dans sa chambre.

Je ne pense pas que ce jeu plairait à maman et à papa. Aujourd’hui, ils ne sont pas là. Ils sont allés au marché. J’en ai profité pour faire sortir mon petit frère de sa chambre.

Nous avons continué à jouer dans la grande pièce du bas. Il fait beau dehors, alors j’ai ouvert la porte-fenêtre. Celle qui donne sur la terrasse. C’est par là qu’on accède au jardin.

L’herbe est tendre, fraîchement tondue. Elle sent bon. Alors je suis sorti de la grande pièce, tout en agitant le jouet à bout de bras et mon frère m’a poursuivi sur la terrasse.

Je l’ai fait courir à droite et à gauche. Et puis j’ai envoyé son jouet dans l’herbe douce du jardin et il s’y est précipité en gazouillant ! Je me suis amusé ainsi à lancer le jouet ici et là, pour qu’il aille le chercher.

J’en faisais autant autrefois, avec la balle de Toby. Mais Toby n’a jamais compris qu’il devait rapporter la balle. Et quand je tentais de la lui reprendre, il me mordait. Toby, c’était mon chien. Toby ne savait pas jouer sans me mordre. Mon frère ne peut pas me mordre, lui, il n'a pas beaucoup de dents. Mais, comme Toby, il ne sait pas rapporter. Alors je récupère le jouet avant qu’il ne l’atteigne et je l’envoie plus loin. Il aime ce jeu. Moi aussi !

L’herbe pousse très vite dans notre jardin. Beaucoup, beaucoup plus vite que dans ceux de nos voisins. Papa passe la tondeuse tous les jours. Eté comme hiver, aussitôt levé, il passe la tondeuse, partout. Sauf dans la partie du fond. Après la rangée de pommiers. Là, l’herbe est très haute. Presque aussi haute que papa.

Mon petit frère court sur l’herbe fraîchement tondue, il court vite, sur ses genoux et ses mains. Il court et il rit. Il est heureux. Il s’amuse bien !

J’ai envoyé son jouet au cœur même des hautes herbes. Là où elles poussent dru.

Un jour j’ai envoyé la balle de Toby dans les hautes herbes. Toby n’a jamais su la retrouver. Toby n’est jamais revenu. Mais Toby ne savait pas rapporter.

Dès que j’ai su marcher papa m’a bien expliqué que je ne devais jamais dépasser la limite définie par les pommiers.

Papa m’avait parlé aussi des monstres des hautes herbes. Mais je ne les ai jamais vus.

j'ai envie d'aller faucher ces hautes herbes, au fond du jardin. Il y a danger là bas.
Un chien de perdu, une balle égarée, un petit frère tenté...
Réginelle, tu n'es pas drôle, c'est horrible ton jeu.
Cette petite fille est magnifique.
Passer la tondeuse tous les jours est moins crédible, surtout lorsque tu insistes avec été comme hiver.

Noir...beaucoup... si on se laisse aller à imaginer la suite. J'ai beaucoup aimé le ton faussement ingénu. Court et efficace.
Pas sûre que la dernière phrase soit absolument nécessaire, il me semble que les 3 phrases qui précèdent rendent bien ce qui germe dans la tête du narrateur...

Bien vue, bien écrite cette scène de jalousie à l'encontre du petit frère...Quel âge a-t-elle cette petite fille? N'est-elle pas un peu jeune pour que ses parents, étant allés au marché, lui aient confié ainsi son petit frère? Cela surprend de la part de gens si méticuleux qu'ils tondent leur pelouse chaque matin...Découvrirons-nous ce qui se cache dans les hautes herbes? Un premier épisode plein de mystère pour un nouveau feuilleton, ou juste un galop d'essai, plutôt réussi, mais qui me laisserait sur ma faim.

c'est horrible ! :-(((
bien écrit, bien mené
suis pas sûr qu'une suite s'impose

pssst ! moi j'ai l'impression que c'est un grand frère qui parle, et pas une grande soeur, du moins si j'en juge par l'orthographe, les "accords", non ? Ce qui ne change rien au suspense ;-)

mentor a écrit:
pssst ! moi j'ai l'impression que c'est un grand frère qui parle, et pas une grande soeur, du moins si j'en juge par l'orthographe, les "accords", non ? ;-)

Si, bien sûr! C'est Bertrand qui m'a tout emmêlée ;-)

Arielle a écrit:

mentor a écrit:
pssst ! moi j'ai l'impression que c'est un grand frère qui parle, et pas une grande soeur, du moins si j'en juge par l'orthographe, les "accords", non ? ;-)

Si, bien sûr! C'est Bertrand qui m'a tout emmêlée ;-)

Rapporteuse ! ;-)

Oui il y a un ton, une intention mais il manque un petit quelque chose...un développement tout simplement. Il y a un petit côté scénario de film zarbie un peu horreur ingénu.
Alors JE VEUX UNE SUITE.....OU JE COUPE LES HAUTES HERBES

lol...

merci à tous...

@ Mentor : encore bien vu ("oeil de linx") pour les accords. C'est en effet un petit garçon qui parle.

@ Bertrand (Kikou, toi !) :Pour la pelouse tondue tous les jours, été comme hiver, c'est un premier indice pour montrer qu'il s'agit d'une pelouse pas du tout comme les autres. Une pelouse magique et maléfique.

@ Arielle et le pilou : Non, pas un feuilleton. Une mini nouvelle, c'est tout. Désolée... y a pas de suite... lolllllllll

pour expliquer : c'est un texte tiré d'un recueil en cours d'écriture. L'idée c'est de réunir une trentaine de textes plus ou moins "noirs", très courts et de les illustrer. En vis à vis : sur une page le texte, sur l'autre un dessin humoristique façon Sempé... Gotlib... Bretecher... etc. Un projet qui tournicote dans ma tête. Un jour, peut-être...

Tout à fait d'accord, Arielle. L'herbe de ce jardin n'est pas de l'herbe à vaches. En revanche, j'aurais préféré que ce soit une petite fille qui raconte. Je trouve que ç'aurait rendu l'affaire encore plus glauque...

arielle cachée dans l'herbe haute

Si, bien sûr! C'est Bertrand qui m'a tout emmêlée ;-)

Allez cherche la baballe à réginelle...oui, là-bas, au fond du jardin...mignonne allons voir si la chose...

ça marche bien.
A la relecture, on repère en effet la justesse des critiques. L'herbe en hiver ? Mais quel âge a donc le narrateur ? Parle-t-on ainsi, si petit ? Etc.
Un beau galop d'essai, à mon avis.

pierre-henri a écrit:la justesse des critiques. L'herbe en hiver ?

oui oui, l'herbe en hiver, je confirme ! :-)))

mentor a écrit:

pierre-henri a écrit:la justesse des critiques. L'herbe en hiver ?

oui oui, l'herbe en hiver, je confirme ! :-)))

Pfff! Ya pas d'hiver chez toi, pas de pommiers non plus, alors... ;-)

Bien vu, bien tourné.
sourire/frémir.
Moi aussi, je couperais un peu plus tôt. Peut-être même les deux dernières phrases...
Il faut présenter ce môme à la gamine qui fait tester la mort-aux-rats à son chat :-)

Plus je vous lis, et plus je me dis que vous avez raison... Que ce serait encore plus fort de finir sur :

Un jour j’ai envoyé la balle de Toby dans les hautes herbes. Toby n’a jamais su la retrouver. Toby n’est jamais revenu. Mais Toby ne savait pas rapporter.

Finalement, les explications du pourquoi et comment on ne ressort pas des "hautes herbes" ne sont pas indispensables. Il suffit que Toby n'en soit jamais ressorti.

Arielle a écrit:

mentor a écrit:

pierre-henri a écrit:la justesse des critiques. L'herbe en hiver ?

oui oui, l'herbe en hiver, je confirme ! :-)))

Pfff! Ya pas d'hiver chez toi, pas de pommiers non plus, alors... ;-)

pas de pommes, mais des bananes, des ananas, des maracujas, des goyaves, des mangues, des caramboles, des grenades, des papayes, des kakis, des cocos, des kumquats, des arbres à pain, des coeurs de palmier, je continue ? :-)))

Qui qui veut un planteur ? ;-)

Je trouve qu'une petite fille ça irait mieux, ça renforcerait l'étrangeté de la chose. Le texte sonne féminin au point qu'on pense à une faute d'accord. mais c'est assez terrible cette histoire, surtout sournoisement amenée. Pour l'herbe il y en a en hiver, c'est sûr.

pour les amis citadins : en hiver l'herbe existante, connait une période de repos, qu'aucune tonte quotidienne, ne pourra inciter à pousser.
Ou alors, c'est possible que la scène se déroule chez mentor. Auquel cas, les parents des deux enfants ne sont pas partis au marché, mais sirotent un planteur au bord de la picine des voisins.

piscine bien sur.

j'ai rien dit ! (ok... je n'en ai pas eu le temps... tu as été + rapide... mais bon)

Et si la piscine était cachée dans les hautes herbes du verger...hein! tu n'y avais pas pensé Bertrand?

bertrand-môgendre a écrit:pour les amis citadins : en hiver l'herbe existante, connait une période de repos, qu'aucune tonte quotidienne, ne pourra inciter à pousser.
Ou alors, c'est possible que la scène se déroule chez mentor. Auquel cas, les parents des deux enfants ne sont pas partis au marché, mais sirotent un planteur au bord de la picine des voisins.

Merci. Et, pour ma part, avant de lasser la mer tropicale de ma rame répétée et bien peu ithaqueuse, j'ai beaucoup débroussaillé, en ardèche; et je le confirme, l'hiver, ça ne pousse pas.
Et sous les tropiques, d'hiver, point.

Bien aimé ton texte Reginelle. Pas vraiment de ctritique à formuler. Je me suis laissé porter c'est tout.

Sinon, pierre-henri, y a du surf par chez toi ?

Oui, vrai bien aimé. Una ambiance, des personnages, un lieu. Oui, je n'ai rien de bien construstif à rajouter. Mais c'est un joli projet de bouquin...

le pilou a écrit:
Alors JE VEUX UNE SUITE.....OU JE COUPE LES HAUTES HERBES

Hahahah excellent ;-)))))
Sinon extra, alerte, visuel, sadique à souhait !
Supprimer impérativement les deux dernières phrases et c'est parfait.

Aimé aussi. Noir, efficace, étouffant peu à peu ...

Comme Mentor, je voyais un petit garçon. Comme Island, je crois, suis pas sûr que la dernière phrase soit nécessaire.

Et à mon avis, il n'y a pas de piscine derrière les hautes herbes ... Toby serait le premier chien qui ne sait pas nager ?

J'ai lu le texte en jouant avec mon briquet...

mais l'hypothèse la plus crédible est l'installation récente d'un restaurant cantonnais, là...un peu plus loin...

Je suis d'accord avec vous : pas la peine d'expliquer le pourquoi et le comment l'on ne ressort plus des "hautes herbes".

Je supprime donc les dernières phrases pour une version définitive.

Merci... merci ! A vous tous !

pandaworks a écrit:mais l'hypothèse la plus crédible est l'installation récente d'un restaurant cantonnais, là...un peu plus loin...

hooooooooooooooo !!!!!!!!!!!!!!!!!!! RIRESSSSSSS !!!!!

pandaworks a écrit:mais l'hypothèse la plus crédible est l'installation récente d'un restaurant cantonnais, là...un peu plus loin...

ça, c'est pas bien. Répréhensible même ...non mais !

On peut se demander pourquoi un homme qui passe la tondeuse tous les jours, été comme hiver, laisse une partie d'herbes si hautes que les monstres de l'herbe peuvent s'y cacher ou ne clôture pas son chez lui si cette herbe haute se trouve en-dehors de la propriété. Il y a quelque chose d'étonnant, mais bon, je me dis que je me retrouve dès lors dans un texte à l'allure fantastique, genre une histoire lue il y a super longtemps, de Stephen King, avec une tondeuse qui dévorait tout sur son passage.

Sinon... c'est cruel ton truc! et j'adore ça, hum...

cette histoire est excellente...si on peut dire...
plus j'avançais dans le texte plus je sentais que tu nous préparais une saloperie avec le gentil bébé. mais j'avais toujours l'espoir qu'il ne se passe rien.
mais ça s'est passé,

et c'était cruellement bon.

J’ai été totalement prise par ma lecture.
Moi, j’étais sûre et certaine que c’était une petite fille (peut-être la même petite fille que les cailloux de Brunélide).
J’étais à la fois dans sa tête (et je comprenais comment un enfant peut faire des bêtises en toute innocence) et j’avais peur pour le petit frère. Vraiment peur.
Il y a une vraie tension dans ce texte.
Du coup, je n’y ai vu aucune incohérence (j’étais trop prise "dedans").
J’ai juste été sur ma faim à la fin. Je m’attendais vraiment à ce qu’il arrive quelque chose au frère. Pas quelque chose de dramatique, mais au moins une chose très embêtante pour la petite fille. Peut-être qu’elle arrive effectivement et que je n’ai pas su la lire… Je ne suis pas toujours une très bonne lectrice…

Je profite de ce mot pour te remercier, car je ne sais pas si tu as vu ma réponse (à la critique que tu as faite de mon texte). Dans « Alexandre au pays de la grammaire », tu m’as écrit qu’il y avait un problème de niveau de langue. Et c’est vrai. Maintenant, ça me paraît tellement évident ! Je vais le réécrire en conséquence.

Moi aussi je voyais une petite fille dans ma tête...et la dernière phrase, tu as bien fait de la jeter dans les herbes hautes. Pour pousser aussi vite, c'est une espèce de croisement entre du "chiendent" et un bambou ?

pris par la lecture, et cet(te) étrange enfant qui envoie son petit frère en pâture à la végétation. j'ai plutôt vu une petite fille dans le narrateur (n'ayant pas forcément l'oeil de lynx de menthe-or comme l'a déjà dit réginelle). je sais pas, tout de suite j'ai personnifié le narrateur avec l'une des petites filles de Shining : "Danny, come and play with us, for ever, and ever.."
c'est horrible tout de même ce ton de légèreté, l'enfant jouit de sa cruauté. j'adore.

C'est bien écrit mais mes poils se hérissent quand les enfants sont au coeur d'une histoire sordide (même si c'est subjectif) y'en a assez avec les infos.
J'ai du mal aussi avec les erreurs de logique comme l'herbe tondue tous les jours ou alors c'est le TOC du père .....
Non j'ai pas envie de connaître la suite même si mon imaginatif ne peut s'empécher de ramener à mes pensées une chienne que j'avais quand j'étais môme et qui a sauté dans un fossé sur un passage qui ressemblait à du gazon mais qui était en fait une petite rivière étroite recouverte de lentille verte. elle est morte des années plus tard mais de vieillesse.......