Vu du sac de pain de mie
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Vu du sac de pain de mie
Vu du sac de pain de mie.
Vu du sac de pain de mie, en bas à droite, tu as l'air d'un homme bleu, les jambes qui gigotent en rythme de la pop-purée qui se diffuse dans l'appart par le biais d'MTV. Ton genou à nu vadrouille de gauche et de droite tant est si bien que j'ai volé le spectacle de ta culotte dentelle. C'est beau l'amour. Enfournée dans un kimono de soie à lotus roses, je te repère entre deux tranches, avachie sur une succession de poufs orange disposés en série. On pourrait rapidement en déduire "Sérial glandeuse" mais tu lis. Tu travailles, quoi, une histoire fumeuse de comptabilité de passifs et d'actifs. Ton vernis à ongle me fait des signes sur tes orteils, je me demande, si, vraiment, les lunettes à coraux, que je ne que devine, sont vraiment sérieuses pour lire les dessous de la finance et de la gestion des lingots. J'aime ces moments où je te regarde directement dans les cuisses, le visage masqué par ton journal.
Mon passeport déborde depuis bien longtemps de tampons divers et variés, estampillés d'étoiles en tout genre, l'étoile, oui, bizarrement. Æ : j'ai découvert un raccourci-clavier pour écrire "à ton étoile". Je me demande comment ces bidules à des années-lumière se sont retrouvées sex-symbols de la graduation. Un général "4 étoiles" un hôtel "3 étoiles", un drapeau "5 étoiles" (pour rappel : les travailleurs, les enseignants, les paysans, les militaires, le Parti), on a même dans l'coin "la bannière étoilée". Celle-là ne vaut peut-être même pas qu'on en parle. Si, de ses retardés des bayous.
L'étoile du mois, c'est celle qui supervise : "expiration du visa de travail le premier Mai 2008". Je n'ai Jamais été si content d'être un astronome. Bientôt la retraite vis-à-vis des abrutis que la tâche me fait côtoyer, quotidiennement et comme ça mensuellement depuis une paire d'années. De l'air, de la distance, please, arrachez-moi de là par le fil d'Ariane et la poudre d'escampette. Je n'ai pas vu de la brume depuis longtemps. J'ai lu par inadvertance et préméditation un de tes messages antédiluviens. Tu m'y déclares tout net :
"Dans votre monde, c'est la Saint-Valentin, mais nous n'avons pas besoin de toutes ces roses, mais de cœur. J'ai oublié le caractère des "Trois Royaumes" qui te correspond le mieux, je vais me racheter une édition de poche et t'y retrouver."
Ainsi, les étoiles, les roses et les cons sont sans objet. Les vraies attaches de la vie, ce sont des orteils qui se plient au serment du vernis, les cœurs serrés en haut des mollets et des choses vues par-delà le paquet de pain de mie qui me fait vis-à-vis.
Pour la journée de la femme , je t'ai offert des dauphins d'or blanc. Tu m'as dit "je ne savais pas que les dauphins nagent près des oreilles". Je t'ai répondu qu'ils seraient heureux parmi les coraux. Je t'ai fait ma femme pour la journée. Les poufs orange ont encore mieux épousé tes formes. Tu as gloussé. Je m'en rappelle cinq étoiles.
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Vu du sac de pain de mie, en bas à droite, tu as l'air d'un homme bleu, les jambes qui gigotent en rythme de la pop-purée qui se diffuse dans l'appart par le biais d'MTV. Ton genou à nu vadrouille de gauche et de droite tant est si bien que j'ai volé le spectacle de ta culotte dentelle. C'est beau l'amour. Enfournée dans un kimono de soie à lotus roses, je te repère entre deux tranches, avachie sur une succession de poufs orange disposés en série. On pourrait rapidement en déduire "Sérial glandeuse" mais tu lis. Tu travailles, quoi, une histoire fumeuse de comptabilité de passifs et d'actifs. Ton vernis à ongle me fait des signes sur tes orteils, je me demande, si, vraiment, les lunettes à coraux, que je ne que devine, sont vraiment sérieuses pour lire les dessous de la finance et de la gestion des lingots. J'aime ces moments où je te regarde directement dans les cuisses, le visage masqué par ton journal.
Mon passeport déborde depuis bien longtemps de tampons divers et variés, estampillés d'étoiles en tout genre, l'étoile, oui, bizarrement. Æ : j'ai découvert un raccourci-clavier pour écrire "à ton étoile". Je me demande comment ces bidules à des années-lumière se sont retrouvées sex-symbols de la graduation. Un général "4 étoiles" un hôtel "3 étoiles", un drapeau "5 étoiles" (pour rappel : les travailleurs, les enseignants, les paysans, les militaires, le Parti), on a même dans l'coin "la bannière étoilée". Celle-là ne vaut peut-être même pas qu'on en parle. Si, de ses retardés des bayous.
L'étoile du mois, c'est celle qui supervise : "expiration du visa de travail le premier Mai 2008". Je n'ai Jamais été si content d'être un astronome. Bientôt la retraite vis-à-vis des abrutis que la tâche me fait côtoyer, quotidiennement et comme ça mensuellement depuis une paire d'années. De l'air, de la distance, please, arrachez-moi de là par le fil d'Ariane et la poudre d'escampette. Je n'ai pas vu de la brume depuis longtemps. J'ai lu par inadvertance et préméditation un de tes messages antédiluviens. Tu m'y déclares tout net :
"Dans votre monde, c'est la Saint-Valentin, mais nous n'avons pas besoin de toutes ces roses, mais de cœur. J'ai oublié le caractère des "Trois Royaumes" qui te correspond le mieux, je vais me racheter une édition de poche et t'y retrouver."
Ainsi, les étoiles, les roses et les cons sont sans objet. Les vraies attaches de la vie, ce sont des orteils qui se plient au serment du vernis, les cœurs serrés en haut des mollets et des choses vues par-delà le paquet de pain de mie qui me fait vis-à-vis.
Pour la journée de la femme , je t'ai offert des dauphins d'or blanc. Tu m'as dit "je ne savais pas que les dauphins nagent près des oreilles". Je t'ai répondu qu'ils seraient heureux parmi les coraux. Je t'ai fait ma femme pour la journée. Les poufs orange ont encore mieux épousé tes formes. Tu as gloussé. Je m'en rappelle cinq étoiles.
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Invité- Invité
Re: Vu du sac de pain de mie
Même si je trouve ça abscons par endroits, j'aime la musique qui émane de ce texte. Il y a là un vrai sens de la formule, des trouvailles, des associations de mots qui me plaisent ; une déclaration d'amour inhabituelle, bien loin du convenu. Oui, j'aime bien, plus qu'à la 1ère lecture et moins qu'à la 3è ...
Invité- Invité
Re: Vu du sac de pain de mie
Quelques exemples de ces formules trouvailles dont je parlais précédemment :
Ton vernis à ongle me fait des signes sur tes orteils
me demande comment ces bidules à des années-lumière se sont retrouvées sex-symbols de la graduation.
des orteils qui se plient au serment du vernis, les cœurs serrés en haut des mollets et des choses vues par-delà le paquet de pain de mie qui me fait vis-à-vis
les dauphins nagent près des oreilles
Invité- Invité
Re: Vu du sac de pain de mie
Le genre de textes sur lesquels on revient plusieurs fois. De ceux qui ne livrent pas tout dès la première lecture.
Tout en petites touches, en petits clins d'oeil. En petits coups d'oeil entre ces tranches de pain de mie ? Beaucoup de complicité et de tendresse dans cette "inhabituelle" déclaration d'amour (pour reprendre l'expression d'Island). Et une impression confortée davantage par chaque lecture.
Tout en petites touches, en petits clins d'oeil. En petits coups d'oeil entre ces tranches de pain de mie ? Beaucoup de complicité et de tendresse dans cette "inhabituelle" déclaration d'amour (pour reprendre l'expression d'Island). Et une impression confortée davantage par chaque lecture.
Reginelle- Nombre de messages : 1753
Age : 74
Localisation : au fil de l'eau
Date d'inscription : 07/03/2008
Re: Vu du sac de pain de mie
Salut panda. je trouve ça très bien et très vécu. j'aime beaucoup les signes du vernis sur les orteils. C'est plein de trouvailles mais c'est vrai qu'à la relecture ça donne encore plus de jus. (t'as oublié le Cognac, pour les étoiles, mais c'est vrai que tu es Guiness, plutôt, Non?
outretemps- Nombre de messages : 615
Age : 77
Date d'inscription : 19/01/2008
Re: Vu du sac de pain de mie
J'aime vraiment, les trouvailles de style comme dit Island et puis la fraicheur du ton et cette sorte de précision dans un n'importe quoi qui n'est plus vraiment n'importe quoi à la relecture. Je n'avais pas vu que c'était une déclaration d'amour, juste un discours un peu étrange de quelqu'un qui parle de l'objet de son amour. L'idée sur les étoiles est vraiment géniale et mon coeur, plus à gauche qu'il ne convient, a été émerveillé d'apprendre les significations des cinq étoiles.
Zobilamouche- Nombre de messages : 6
Age : 43
Date d'inscription : 10/03/2008
Re: Vu du sac de pain de mie
Ca, c'est du bon boulot.
Ceux qui ne l'auront pas lu auront loupé quelque chose. Je crois que je vais le relire et essayer de développer.
Ceux qui ne l'auront pas lu auront loupé quelque chose. Je crois que je vais le relire et essayer de développer.
Re: Vu du sac de pain de mie
lu. sentiment global. à relire
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: Vu du sac de pain de mie
Lu aussi t comme d'hab' des petites choses m'ont échappées.
ninananere- Nombre de messages : 1010
Age : 49
Localisation : A droite en haut des marches
Date d'inscription : 14/03/2007
Re: Vu du sac de pain de mie
Cette phrase est superbe: "Les vraies attaches de la vie, ce sont des orteils qui se plient au serment du vernis, les cœurs serrés en haut des mollets et des choses vues par-delà le paquet de pain de mie qui me fait vis-à-vis. "
Texte sans doute très personnel, on y sent une certaine pudeur, pas mal d'amour aussi, c'est posé et retenu, proche de l'élégance et ça raconte de jolies choses, des émotions vraies. Un PW que j'aime bien quand il se livre comme ça à demi-mots.
Texte sans doute très personnel, on y sent une certaine pudeur, pas mal d'amour aussi, c'est posé et retenu, proche de l'élégance et ça raconte de jolies choses, des émotions vraies. Un PW que j'aime bien quand il se livre comme ça à demi-mots.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Vu du sac de pain de mie
un peu fouillis comme souvent, ça déborde d'idées et de "concepts", en tout cas y a de la tendresse tout plein
Re: Vu du sac de pain de mie
J'aime ce texte, enfin j'aime surtout les petits morceaux qui le composent. Il manque juste une ou deux pièces au puzzle...
Re: Vu du sac de pain de mie
Abscons ? Non, pas l'impression. Fouillis, oui, joli fouillis d'amour mélangé à la mie de pain, aux notes de musique, aux astres, aux dauphins, fouillis qu'on aime, bourré de vie et de tendresse.
Re: Vu du sac de pain de mie
relu. impression générale. réfléchir
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: Vu du sac de pain de mie
J'aime tes choix d'angle de vue, au propre comme au figuré. Ton cheminement de pensée, ses détours, ses escales inattendues. Parfois me manque juste l'infime raccord, un lien pour atterrir en souplesse.
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Vu du sac de pain de mie
Bien aimé également même si effectivement, certains passages demandent une relecture pour être bien saisis. On sent une poésie et une sincérité qui touche et donne envie de poursuivre ...
Charles- Nombre de messages : 6288
Age : 49
Localisation : Hte Savoie - tophiv@hotmail.com
Date d'inscription : 13/12/2005
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