Pain Perdu

Ne pas se résoudre
à l'oubli, ne pas enfouir
enfourner plutôt sous la voûte
l'envoûtante pâte du souvenir

elle s'envolume en intervalles alvéolées
dilatée par l'air insufflé du dedans de son histoire
celle qui bâtie
celle qui fait le sel

elle témoigne des inclinations du vivant
se fait l'écho du cri de l'épi fou
par la semeuse en brassées de parenthèses
par la faux qui tournoie
et le geste qui apaise
moissonne moi

deux demi-boules de mie blondissent
croûte adorée
matériau brut du temps qui enserre
coque à mie

coquette amie que la mémoire
dernières notes
pour l'ultime cheminement
de ta voix empierrée
sous la voûte du four cathédrale

Ô cette voix ...
cet appel par-delà le parapet
et ta peau ...
sa promesse de bonheur

ne pas pouvoir
oublier enfouir
mais enfourner plutôt sous la voûte
l'envoûtante pâte du souvenir

qui s'envolume en intervalles alvéolées
dilatée par l'air insufflé du dedans de son histoire
celle qui bâtie
celle qui fait le sel

Elle témoigne ...

J'aime, un peu. Je trouve l'idée bonne, les sonorités intéressantes... mais l'ensemble forme un pâte un peu diluée à mon goût, qui manque de fermeté.

Remarques :
« elle s'envolume en intervalles alvéolés (et non « alvéolées », c’est un intervalle) »
« celle qui bâtit »
« moissonne-moi »
« Ô cette voix ... » : typographie, pas d’espace avant les points de suspension
« et ta peau ... » : typographie, pas d’espace avant les points de suspension
« qui s'envolume en intervalles alvéolés (et non « alvéolées », c’est un intervalle) »
« celle qui bâtit »
« Elle témoigne ... » : typographie, pas d’espace avant les points de suspension

Un texte plein de promesses à mon avis ! Par exemple, le jeu des sonorités me plaît assez : "se fait l'écho du cri de l'épi fou".
Mais l'ensemble est perfectible et manque de liant et d'émotion, surtout sur la fin.
J'ai aimé.

J'ai lu les commentaires (pour ne pas redire de même)
Ma question dilatée se rapporte-t-il à intervalles ?
Belle idée dans ce texte, la "voûte" m'évoque autant l'église que la forme du four à pain, et de belles résonances.

Je ne suis pas touchée à coeur, mais j'apprécie cette recherche.
Des mots pétris qui reviennent au contact de nos yeux pour mieux y faire un tour ! ça fonctionne ; j'ai lu deux fois.
Peut-être (mais je ne suis pas l'auteur) aurais-je commencé le poème par :
Enfourner sous la voûte
l'envoûtante pâte
du souvenir
Ne pas se résoudre à l'oubli
Ne pas enfouir

Je trouve que commencer le poème par "ne pas", nuit à la poésie.

Je pense que légèrement modifié par endroit (si peu en fait), ce poème pourrait avoir beaucoup d'impact.

Dans l'ensemble, j'ai aimé. Je regrette juste le manque de cadence tenue tout le poème. Il suffirait d'un peu de musique, de quelques vers plus aériens et le tout nous transporterait.

Le pain de vie. Le pain qu'on ne jette pas qui à en faire du pain perdu qui reste consommable. Si j'ai bien saisi l'idée maîtresse, c'est que les souvenirs mauvais sont les restes de pain et plutôt que de les jeter, on peut s'en servir comme pour le pain perdu et qui devient "l'envoûtante pâte du souvenir.

"elle s'envolume en intervalles alvéolées" : des consonnes soufflantes en harmonie avec la pâte qui gonfle.

"l'écho du cri de l'épi fou"! je trouve cela excellent et dans les sonorités et dans l'image qui nous parvient jusqu'aux oreilles

D'autres encore et puis surtout j'aime:
celle qui bâtit
Celle qui fait le sel.

Quelques ajustement sans doute sont nécessaires mais vraiment, je trouve ce texte très intéressant!

Merci à Socque pour son intervention,
concernant les fautes d'orthographes, connaissant mes possibles
"prouesses" en la matière, j'avais pris la précaution de confier le
texte à "Bon patron" qui s'est montré un peu distrait !

Eclaircie le mot dilatée se rapporte à la pâte

Carmen, c'est vrai qu'en inversant ces quelques lignes,
l'ensemble s'en trouve bien amélioré. Merci à Toi

Merci à toutes et à tous pour vos commentaires.

Mais moi je l'aime , ce texte!
malgré tous les petits défauts déjà mentionnés, malgré, oui, une certaine fragilité du fil conducteur, les images m'ont portée et emportée !
Et j'aime surtout le côté chanson, avec ses reprises.
Une autre tranche, s'il te plaît!

j'ai aimé la parabole, le sens que délivre ce poème,quand au style que dire, je ne suis pas expert, mais j'ai trouvé l'ensemble plaisant et fluide.

Un texte que j'aime bien pour les multiples sens que j'y trouve, ce pain de la vie que l'on façonne à sa guise sans avoir pour autant le contrôle sur tout. Certains vers éveillent des échos particuliers en moi et j'apprécie cette manière d'aborder le sujet, à pleines mains. Cela rend le tout très "palpable" (c'est le cas de le dire) et donne une certaine force à l'ensemble.