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Qu’on ne me dise pas que les poissons ont soif, ce serait un sommet d’hypocrisie ; une seule noyade m’a remplie pour le reste de mes jours. J’ai été emmenée dans une grange… Je n’ai jamais encore pu en dire plus. Cela pourtant a suffi pour que tout le monde comprenne. Ce monde même qui a voulu que cet évènement bouleverse ma vie quand moi, je ne voulais que me reconstruire sur la base de mes anciennes certitudes. Je n’y suis pas parvenue ; il y a des granges qui restent accrochées dans la mémoire comme la peau sur les os. Ce que l’on m’a arraché, c’était comme de la peau ; ça m’a fait mal, j’ai regretté de ne pas en avoir profité avant qu’on me l’enlève, j’aurais presque voulu l’avoir scarifiée pour l’éprouver comme bon me semblait quand il en était encore temps. Si j’avais perdu ma virginité avant, avec un amant de mon choix, c’est un peu ce qui se serait passé: j’aurais gagné une expérience décisive et perdu de la valeur aux yeux de l'homme. La porte de la grange s’est refermée sur l’obscurité, j’ai dû sentir ce que j’aurai dû voir. Je ne sais pas si voir le malheur arriver augmente la terreur ou si la nuit fut pire pour moi, transformant chaque contact en sursaut : mille agresseurs semblaient fondre sur moi, plusieurs paires de bras et de jambes bleuir mes bras et mes jambes.
Quand j’ai vu ma mère cette nuit-là, je lui ai dit « la grange » et j’ai refermé la bouche. Il y a des secrets qui naissent de ce qu’on ne pourra jamais être compris de ceux auxquels on parle. Il y a le choc que ça aurait eu sur elle, sa propre douleur qui m’aurait anéantie. J’aurai pleinement réalisé le drame, parce que l’on est toujours vivement réceptif à la douleur d’une mère. J’aurais voulu la serrer dans mes bras avant la fin de la sécurité et m’enfuir pour toujours, peu importait qu’elle l’apprenne un jour, le mieux pour elle demeurait l’ignorance, pour moi le départ était ma chance. Je suis restée figée quelques jours. Je ne pouvais bouger, terrifiée à l’idée de sortir. J’ai joué la malade jusqu’à ce que le poids du secret dépasse la peur des autres. Je désirais plus que tout être seule dans une chambre ou personne ne me connaîtrait et où lui, même si je ne le connaissais pas, ne pourrait pas me retrouver, car j’ignorais d’où il m’avait suivie. Le dehors avait quelque chose d’anonyme dans son immensité qui m’attirait. Si la foule était pleine de monstres tapis, elle rassemblerait également autour de moi l’écrin protecteur des témoins gênants voire une masse de victimes potentielles dans laquelle rien ne permettrait de me distinguer. Le dehors avait le soleil, la seule chaleur étrangère que mon corps ne rejetterait pas. Je ne voulais pas des étreintes consolatrices qui sont les mémoires horribles des contacts charnels forcés.
Garder le secret me semblait plus destructeur qu’autre chose, mais je n’aurais pas pu supporter de me confier à quelqu’un d’autre qu’à mes proches, dont l’image du bonheur était ma seule valeur référence de la possibilité pour moi de continuer à vivre heure après heure. Les débris de la démolition étaient trop fracassés pour resservir à la reconstruction. Il fallait les évacuer avant de pouvoir à nouveau penser vivre au delà d’une ou de deux journées.
J’ai mis deux mois à partir. Cela s’est étonnamment bien passé et ma famille, par son comportement, m’a beaucoup facilité les choses. Il est devenu évident qu’après une maladie prolongée, il fallait envisager le retour en cours, chaque jour représentant une masse de retard accumulé sur le travail scolaire et autant de difficultés à tout rattraper. Heureusement, comme mes boyaux tordus n’étaient quasiment plus capables de rien ingurgiter, je n’ai pas eu de peine à tomber réellement malade. Ma faiblesse engourdissait parfois jusqu’à mes pensées au point que même la déchirure dans mon crâne ne pouvait plus me retenir de dormir plus que mon comptant. Le sommeil semblait salvateur et mes fenêtres, grandes ouvertes sur la lumière du jour empêchaient mon imagination de recréer l’obscurité. Je crois que l’adolescence et ses émois hormonaux peuvent pousser jusqu’aux jeunes qui ne sont pas les plus malheureux dans les tristes extrémités de troubles graves : personne n’avait de certitudes, soit je souffrais d’une quelconque maladie, ou d’un vers, soit j’étais anorexique. Les gens, suffisamment honteux de ne s’être rendus compte de rien, se faisaient compréhensifs et préservaient mon silence en évitant morale outrageuse et questions. Dans l’un ou l’autre cas, j’étais malade et il fallait attendre que la médecine me soigne. Tout présageait un proche et heureux rétablissement, aussi sûrement que j’étais soudain tombée malade, la normalité allait reprendre ses marques. Le fait d’être considérée comme une brave fille, ce contre quoi je m’étais souvent débattue, me dispensait de conversations pénibles. J’avais mes problèmes comme tout un chacun et on avait envers moi la décence de se taire, comme quand l’on ne félicitait pas toujours assez les moments les plus brillants de mon existence égale, plate et rassurante. Je parvenais à me nourrir suffisamment pour éviter l’hospitalisation. Mes efforts constants payaient régulièrement, de sorte que la santé revenait progressivement dans mes membres. Les explications attendraient que mon état de faiblesse les permette.
J’ai mis ce laps de temps à contribution pour me gaver de la présence de mes proches. Silencieusement, je leur ai dit au revoir. Même si cela a quelque chose d’égoïste, je sentais que mon absence serait surmontable s’ils se soutenaient comme ces perles d’un collier, roulant l’une après l’autre à mon chevet dès que quelqu’un repassait ma porte et cela chaque fois que mon humeur semblait les autoriser à me dispenser d’une solitude nécessaire mais douloureuse. Je supportais parfois avec bonheur leur défilement incessant et répétitif, aidée en cela que je savais me préparer à les quitter. J’ai prévu le peu qu’il me faudrait emporter pendant ces longues nuits d’éveil. Une fois me sembla être le moment ou j’avais enfin pleinement réalisé l’horreur de ce qui était arrivé et contre quoi mon corps, mon ventre, avaient réagi immédiatement. Désormais je pleurais en sachant pourquoi, les vagues de dégoût brassaient le sable rugueux et brouillon de mes terreurs. Avant d’être pétrifiée à nouveau, j’ai poussé la porte derrière moi, marché dans la clarté de ce midi ordinaire. Avec un énorme sac de sport qui faisait comme un mur protecteur contre les passants, j’ai pris mon billet de train, le train, et enfin, je me suis évadée.
je ne suis pas satisfaite de ce texte qui me semble dépourvu d'âme, trop moi-je (pourtant j'en ai déjà enlevé beaucoup) et aussi trop lent... mais je n'ai rien de mieux à soumettre et cela ne risque pas de changer sans conseils, alors voilà, je me lance.
Quand j’ai vu ma mère cette nuit-là, je lui ai dit « la grange » et j’ai refermé la bouche. Il y a des secrets qui naissent de ce qu’on ne pourra jamais être compris de ceux auxquels on parle. Il y a le choc que ça aurait eu sur elle, sa propre douleur qui m’aurait anéantie. J’aurai pleinement réalisé le drame, parce que l’on est toujours vivement réceptif à la douleur d’une mère. J’aurais voulu la serrer dans mes bras avant la fin de la sécurité et m’enfuir pour toujours, peu importait qu’elle l’apprenne un jour, le mieux pour elle demeurait l’ignorance, pour moi le départ était ma chance. Je suis restée figée quelques jours. Je ne pouvais bouger, terrifiée à l’idée de sortir. J’ai joué la malade jusqu’à ce que le poids du secret dépasse la peur des autres. Je désirais plus que tout être seule dans une chambre ou personne ne me connaîtrait et où lui, même si je ne le connaissais pas, ne pourrait pas me retrouver, car j’ignorais d’où il m’avait suivie. Le dehors avait quelque chose d’anonyme dans son immensité qui m’attirait. Si la foule était pleine de monstres tapis, elle rassemblerait également autour de moi l’écrin protecteur des témoins gênants voire une masse de victimes potentielles dans laquelle rien ne permettrait de me distinguer. Le dehors avait le soleil, la seule chaleur étrangère que mon corps ne rejetterait pas. Je ne voulais pas des étreintes consolatrices qui sont les mémoires horribles des contacts charnels forcés.
Garder le secret me semblait plus destructeur qu’autre chose, mais je n’aurais pas pu supporter de me confier à quelqu’un d’autre qu’à mes proches, dont l’image du bonheur était ma seule valeur référence de la possibilité pour moi de continuer à vivre heure après heure. Les débris de la démolition étaient trop fracassés pour resservir à la reconstruction. Il fallait les évacuer avant de pouvoir à nouveau penser vivre au delà d’une ou de deux journées.
J’ai mis deux mois à partir. Cela s’est étonnamment bien passé et ma famille, par son comportement, m’a beaucoup facilité les choses. Il est devenu évident qu’après une maladie prolongée, il fallait envisager le retour en cours, chaque jour représentant une masse de retard accumulé sur le travail scolaire et autant de difficultés à tout rattraper. Heureusement, comme mes boyaux tordus n’étaient quasiment plus capables de rien ingurgiter, je n’ai pas eu de peine à tomber réellement malade. Ma faiblesse engourdissait parfois jusqu’à mes pensées au point que même la déchirure dans mon crâne ne pouvait plus me retenir de dormir plus que mon comptant. Le sommeil semblait salvateur et mes fenêtres, grandes ouvertes sur la lumière du jour empêchaient mon imagination de recréer l’obscurité. Je crois que l’adolescence et ses émois hormonaux peuvent pousser jusqu’aux jeunes qui ne sont pas les plus malheureux dans les tristes extrémités de troubles graves : personne n’avait de certitudes, soit je souffrais d’une quelconque maladie, ou d’un vers, soit j’étais anorexique. Les gens, suffisamment honteux de ne s’être rendus compte de rien, se faisaient compréhensifs et préservaient mon silence en évitant morale outrageuse et questions. Dans l’un ou l’autre cas, j’étais malade et il fallait attendre que la médecine me soigne. Tout présageait un proche et heureux rétablissement, aussi sûrement que j’étais soudain tombée malade, la normalité allait reprendre ses marques. Le fait d’être considérée comme une brave fille, ce contre quoi je m’étais souvent débattue, me dispensait de conversations pénibles. J’avais mes problèmes comme tout un chacun et on avait envers moi la décence de se taire, comme quand l’on ne félicitait pas toujours assez les moments les plus brillants de mon existence égale, plate et rassurante. Je parvenais à me nourrir suffisamment pour éviter l’hospitalisation. Mes efforts constants payaient régulièrement, de sorte que la santé revenait progressivement dans mes membres. Les explications attendraient que mon état de faiblesse les permette.
J’ai mis ce laps de temps à contribution pour me gaver de la présence de mes proches. Silencieusement, je leur ai dit au revoir. Même si cela a quelque chose d’égoïste, je sentais que mon absence serait surmontable s’ils se soutenaient comme ces perles d’un collier, roulant l’une après l’autre à mon chevet dès que quelqu’un repassait ma porte et cela chaque fois que mon humeur semblait les autoriser à me dispenser d’une solitude nécessaire mais douloureuse. Je supportais parfois avec bonheur leur défilement incessant et répétitif, aidée en cela que je savais me préparer à les quitter. J’ai prévu le peu qu’il me faudrait emporter pendant ces longues nuits d’éveil. Une fois me sembla être le moment ou j’avais enfin pleinement réalisé l’horreur de ce qui était arrivé et contre quoi mon corps, mon ventre, avaient réagi immédiatement. Désormais je pleurais en sachant pourquoi, les vagues de dégoût brassaient le sable rugueux et brouillon de mes terreurs. Avant d’être pétrifiée à nouveau, j’ai poussé la porte derrière moi, marché dans la clarté de ce midi ordinaire. Avec un énorme sac de sport qui faisait comme un mur protecteur contre les passants, j’ai pris mon billet de train, le train, et enfin, je me suis évadée.
je ne suis pas satisfaite de ce texte qui me semble dépourvu d'âme, trop moi-je (pourtant j'en ai déjà enlevé beaucoup) et aussi trop lent... mais je n'ai rien de mieux à soumettre et cela ne risque pas de changer sans conseils, alors voilà, je me lance.
mai_lys- Nombre de messages : 6
Age : 35
Date d'inscription : 13/02/2008
Re: départ
mai_lys a écrit:je ne suis pas satisfaite de ce texte qui me semble dépourvu d'âme, trop moi-je (pourtant j'en ai déjà enlevé beaucoup) et aussi trop lent... mais je n'ai rien de mieux à soumettre et cela ne risque pas de changer sans conseils, alors voilà, je me lance.
Si tu n'es pas satisfaite de ton texte, retravaille-le jusqu'à ce que tu en sois contente...Là tu le fera lire. Imagine que tu va au boulanger et que celui-ci te dit "mon pain est à gerber mais goutez-le pour que j'en sois sûr".
Re: départ
Pour ce qui est de ton texte, un ramassis de maladresses. Des constructions de phrases qui déstabilisent le lecteur. Cela manque cruellement de style, aucun interet pour moi. On sens que tu veux aller quelque part mais tu t'y prend presque toujours mal.
J'ai eu l'impression de lire le script d'une émission de Delarue. Mais ce n'est pas désespéré, je pense que tu peux faire beaucoup mieux, on voit dans ton écriture que tu n'es pas perdue pour l'écriture. Si c'est un conseil que tu veux, quitte ces petites départementales sinueuses et défoncées, prends l'autoroute, fais un grand sourire, fais toi flasher.
J'ai eu l'impression de lire le script d'une émission de Delarue. Mais ce n'est pas désespéré, je pense que tu peux faire beaucoup mieux, on voit dans ton écriture que tu n'es pas perdue pour l'écriture. Si c'est un conseil que tu veux, quitte ces petites départementales sinueuses et défoncées, prends l'autoroute, fais un grand sourire, fais toi flasher.
Re: départ
Orakei a écrit:Pour ce qui est de ton texte, un ramassis de maladresses.
Je ne trouve pas cette manière de critiquer très constructive. De plus, elle vise une personne jeune, qui peut en être particulièrement blessée et qui est venue déposer son texte avec un humble commentaire. Cette critique me fait penser à l'adage de la paille et la poutre dans l'oeil. En clin d'oeil à cet adage, je mets en avant les fautes de l'auteur :
"...aucun interet pour moi.
...t'y prend presque toujours mal.
..., fais toi flasher."
.
Re: départ
Mais il y a aussi de très bonnes choses.
Je trouve certaines phrases du commentaire de Orakei un peu sévères, même si je suis d'accord pour dire avec lui que le tout est brouillon, dense, on a le sentiment d'étouffer à la lecture de ce texte. Il faudrait aérer, et lier les idées entre elles plutôt que de faire une description trop linéaire. Et y mettre du sentiment de l'intérieur, là j'ai l'impression que tu es restée à l'extérieur de ton personnage, une observation clinique de qu'il vit. (peut-être un moyen de se protéger ?). Texte lourd s'il en est (je parle du sujet), jamais facile à lire ce genre de "chose".
Qu’on ne me dise pas que les poissons ont soif, ce serait un sommet d’hypocrisie ; une seule noyade m’a remplie pour le reste de mes jours
Je ne voulais pas des étreintes consolatrices qui sont les mémoires horribles des contacts charnels forcés.
mes fenêtres, grandes ouvertes sur la lumière du jour empêchaient mon imagination de recréer l’obscurité.
mon absence serait surmontable s’ils se soutenaient comme ces perles d’un collier, roulant l’une après l’autre à mon chevet
j’ai poussé la porte derrière moi, marché dans la clarté de ce midi ordinaire. Avec un énorme sac de sport qui faisait comme un mur protecteur contre les passants,
Je trouve certaines phrases du commentaire de Orakei un peu sévères, même si je suis d'accord pour dire avec lui que le tout est brouillon, dense, on a le sentiment d'étouffer à la lecture de ce texte. Il faudrait aérer, et lier les idées entre elles plutôt que de faire une description trop linéaire. Et y mettre du sentiment de l'intérieur, là j'ai l'impression que tu es restée à l'extérieur de ton personnage, une observation clinique de qu'il vit. (peut-être un moyen de se protéger ?). Texte lourd s'il en est (je parle du sujet), jamais facile à lire ce genre de "chose".
Invité- Invité
Re: départ
.
Je comprends que tu ne sois pas satisfaite de ce texte. Tu nous avais pourtant alléchés dès la première phrase :
"Qu’on ne me dise pas que les poissons ont soif, ce serait un sommet d’hypocrisie ; une seule noyade m’a remplie pour le reste de mes jours."
Si tu communiques bien le malaise de ton personnage, le tout est un peu brouillon, il est vrai, avec des tournures pas toujours heureuses à mon sens. Travaille et retravaille, par exemple :
"Les débris de la démolition étaient trop fracassés pour resservir à la reconstruction. Les images ne te semblent-elles pas plates, banales ?
... J’ai été emmenée dans une grange… Je n’ai jamais encore pu en dire plus." : elle a déjà tout dit, là, et cette simple phrase déséquilibre, à mon sens, le reste de ton propos.
Si j’avais perdu ma virginité avant, avec un amant de mon choix, c’est un peu ce qui se serait passé: j’aurais gagné une expérience décisive et perdu de la valeur aux yeux de l'homme.
Comme on ne connaît pas le contexte, cette phrase passe pour misogyne, comme s'il était évident que toute femme n'a de valeur pour un homme que vierge. C'est vrai dans nombre de cultures traditionnelles, mais ce contexte n'est pas précisé.
Je suis restée figée quelques jours. Je ne pouvais bouger, terrifiée à l’idée de sortir.
Tu as déjà essayé de rester figée quelques jours ?
... vagues de dégoût brassaient le sable rugueux et brouillon de mes terreurs.
peut-être pas très subtil, non ?
...comme ces perles d’un collier, roulant l’une après l’autre à mon chevet
pour évoquer l'utilisation un peu maladroite des images : les parents ne roulent pas à son chevet. Si tu veux conserver l'analogie, tu peux dire "roulant à mon chevet comme des perles d'un collier". Cependant, ce que tu veux évoquer me semble mal se plier à cette métaphore.
En espérant t'avoir aidée d'une quelconque façon. Bonne continuation !
.
Je comprends que tu ne sois pas satisfaite de ce texte. Tu nous avais pourtant alléchés dès la première phrase :
"Qu’on ne me dise pas que les poissons ont soif, ce serait un sommet d’hypocrisie ; une seule noyade m’a remplie pour le reste de mes jours."
Si tu communiques bien le malaise de ton personnage, le tout est un peu brouillon, il est vrai, avec des tournures pas toujours heureuses à mon sens. Travaille et retravaille, par exemple :
"Les débris de la démolition étaient trop fracassés pour resservir à la reconstruction. Les images ne te semblent-elles pas plates, banales ?
... J’ai été emmenée dans une grange… Je n’ai jamais encore pu en dire plus." : elle a déjà tout dit, là, et cette simple phrase déséquilibre, à mon sens, le reste de ton propos.
Si j’avais perdu ma virginité avant, avec un amant de mon choix, c’est un peu ce qui se serait passé: j’aurais gagné une expérience décisive et perdu de la valeur aux yeux de l'homme.
Comme on ne connaît pas le contexte, cette phrase passe pour misogyne, comme s'il était évident que toute femme n'a de valeur pour un homme que vierge. C'est vrai dans nombre de cultures traditionnelles, mais ce contexte n'est pas précisé.
Je suis restée figée quelques jours. Je ne pouvais bouger, terrifiée à l’idée de sortir.
Tu as déjà essayé de rester figée quelques jours ?
... vagues de dégoût brassaient le sable rugueux et brouillon de mes terreurs.
peut-être pas très subtil, non ?
...comme ces perles d’un collier, roulant l’une après l’autre à mon chevet
pour évoquer l'utilisation un peu maladroite des images : les parents ne roulent pas à son chevet. Si tu veux conserver l'analogie, tu peux dire "roulant à mon chevet comme des perles d'un collier". Cependant, ce que tu veux évoquer me semble mal se plier à cette métaphore.
En espérant t'avoir aidée d'une quelconque façon. Bonne continuation !
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Re: départ
Je ne sais pas comment on peut aborder ce genre de traumatisme sans tomber dans la platitude ou le pathos. Tu as choisi là un sujet très difficle à traiter et je trouve que c'est un choix courageux mais... assez casse-gueule (pardonne-moi l'expression) tu ne peux t'attendre quà des commentaires assez sévères...
Island a relevé les passages capables d'émouvoir ton lecteur mais ils sont noyés dans un fatras de choses inutiles. On me reproche souvent, et à juste titre, de trop en dire dans mes propres textes, de ne pas laisser assez de liberté au lecteur et je crois que tu souffres un peu du même défaut ;-)
J'espère pour nous deux que ça se soigne!
Island a relevé les passages capables d'émouvoir ton lecteur mais ils sont noyés dans un fatras de choses inutiles. On me reproche souvent, et à juste titre, de trop en dire dans mes propres textes, de ne pas laisser assez de liberté au lecteur et je crois que tu souffres un peu du même défaut ;-)
J'espère pour nous deux que ça se soigne!
Re: départ
merci Arielle, je n'avais pas vu ça du côté du lecteur, et effectivement il faut que je travaille là-dessus.
idem apoustiak, je te remercie pour la précision de ton commentaire. Mon texte semble noyé et brouillon, mais je n'ai pas forcément été très inspirée de me lancer dans ce genre de sujet, ma prochaine étape, essayer de maîtriser la simplicité d'abord.
Quand à Orakei, il y a des mots qui font mal et qui de plus sont de trop, tu peux donner un avis sans juger, le but étant d'avancer. Parce que quand tu dis "on voit que tu n'es pas perdue pour l'écriture" c'est sympa, mais je me demande qui tu es pour décider de ça. Je sais que mon texte est médiocre, mais ça fait des mois que je n'ai rien réussi à écrire tellement je manque de confiance en moi. Je ne cherche pas à me plaindre mais je crois qu'un strict minimum de politesse est de mise partout non?
idem apoustiak, je te remercie pour la précision de ton commentaire. Mon texte semble noyé et brouillon, mais je n'ai pas forcément été très inspirée de me lancer dans ce genre de sujet, ma prochaine étape, essayer de maîtriser la simplicité d'abord.
Quand à Orakei, il y a des mots qui font mal et qui de plus sont de trop, tu peux donner un avis sans juger, le but étant d'avancer. Parce que quand tu dis "on voit que tu n'es pas perdue pour l'écriture" c'est sympa, mais je me demande qui tu es pour décider de ça. Je sais que mon texte est médiocre, mais ça fait des mois que je n'ai rien réussi à écrire tellement je manque de confiance en moi. Je ne cherche pas à me plaindre mais je crois qu'un strict minimum de politesse est de mise partout non?
mai_lys- Nombre de messages : 6
Age : 35
Date d'inscription : 13/02/2008
Re: départ
Je rejoins le commentaire d'Arielle lorsqu'elle dit que le sujet est "casse gueule". Il est en effet très difficile d'aborder la thématique que tu as choisie sans tomber dans certains excès. Il me semble effectivement que le trait est un peu forcé, tu voudrais toucher la corde sensible du lecteur mais ne parviens pas réellement à l'émouvoir parce que tu restes dans quelque chose d'assez "conventionnel" du point de vue de la forme...
Je ne reviens pas sur les maladresses de ce texte, Apoutsiak en a déjà relevé quelques unes, je pense que tu peux les corriger assez facilement.
Il y a quand même quelques éléments que je trouve positifs dans ton texte, cette première phrase, notamment, je la trouve particulièrement réussie. Et puis, si tu en fais, à mon avis, parfois trop dans les descriptions "post-traumatiques" et la tentative d'apitoiement du lecteur, j'apprécie la pudeur de l'écriture au moment d'évoquer la fameuse scène de la grange.
Je ne reviens pas sur les maladresses de ce texte, Apoutsiak en a déjà relevé quelques unes, je pense que tu peux les corriger assez facilement.
Il y a quand même quelques éléments que je trouve positifs dans ton texte, cette première phrase, notamment, je la trouve particulièrement réussie. Et puis, si tu en fais, à mon avis, parfois trop dans les descriptions "post-traumatiques" et la tentative d'apitoiement du lecteur, j'apprécie la pudeur de l'écriture au moment d'évoquer la fameuse scène de la grange.
Dernière édition par Krystelle le Jeu 10 Avr 2008 - 5:36, édité 1 fois
Re: départ
mai_lys a écrit:
Quand à Orakei, il y a des mots qui font mal et qui de plus sont de trop, tu peux donner un avis sans juger, le but étant d'avancer. Parce que quand tu dis "on voit que tu n'es pas perdue pour l'écriture" c'est sympa, mais je me demande qui tu es pour décider de ça. Je sais que mon texte est médiocre, mais ça fait des mois que je n'ai rien réussi à écrire tellement je manque de confiance en moi. Je ne cherche pas à me plaindre mais je crois qu'un strict minimum de politesse est de mise partout non?
Juste un mot concernant les commentaires: si effectivement ceux-ci doivent être courtois, ils doivent aussi être francs et en cela peuvent être blessants. C'est pas toujours évident, mais il faut aussi être prêt à lire des avis pas nécessairement élogieux. C'est certes plus facile quand la personne qui commente y met les formes...
D'autre part, je peux comprendre que tu manques de confiance en toi Mai_lys, mais lorsque tu écris "je ne suis pas satisfaite de ce texte qui me semble dépourvu d'âme etc..." le lecteur peut estimer que c'est un peu lui manquer de respect que de lui proposer un texte dont tu n'es toi-même pas satisfaite.
Maintenant, je comprends ta démarche et je trouve ta volonté de progresser à l'aide de conseils tout à fait honorable...
Re: départ
Krystelle a écrit:
Juste un mot concernant les commentaires: si effectivement ceux-ci doivent être courtois, ils doivent aussi être francs et en cela peuvent être blessants. C'est pas toujours évident, mais il faut aussi être prêt à lire des avis pas nécessairement élogieux. C'est certes plus facile quand la personne qui commente y met les formes...
lorsque tu écris "je ne suis pas satisfaite de ce texte qui me semble dépourvu d'âme etc..." le lecteur peut estimer que c'est un peu lui manquer de respect que de lui proposer un texte dont tu n'es toi-même pas satisfaite.
J'accepte et je trouve tout à fait justifiés les commentaires négatifs que j'ai reçus, y compris celui d'Orakei mais il est assez normal que sa formulation peut-être un peu trop catégorique m'ait blessée. Je ne pense pas qu'il soit besoin d'en parler beaucoup plus.
je comprends, mais je n'ai vraiment pas eu idée de manquer de respect, je suis restée bloquée sans plus rien arriver à améliorer dans ce texte (sans doute que je ne suis pas parvenue à m'impliquer assez dans le sujet ) et j'avais besoin de le soumettre pour dépasser cet écueil. De plus, c'était aussi une manière de me prémunir de remarques trop agressives en n'ayant pas l'arrogance d'arriver toute fière avec un texte comme ça, mais sur le moment je n'ai pas pu écrire mieux.
Je ne pense pas qu'il vaille la peine d'être retravaillé mais ce qu'on m'en a dit va me servir écrire autre chose.
mai_lys- Nombre de messages : 6
Age : 35
Date d'inscription : 13/02/2008
Re: départ
- Code:
je ne suis pas satisfaite de ce texte qui me semble dépourvu d'âme,
Si l'on peut être gêné par la difficulté que tu as de maîtriser la syntaxe, en revanche, on ne peut pas dire que ce texte soit dépourvu d'âme, bien au contraire.
J'ignore s'il y a une grande part d'autobiographique, mais si c'est le cas, pourquoi ne pas essayer une présentation différente sous forme de petits paragraphes écrits plus simplement pouvant retracer ce fil du récit mais d'une manière plus aérée.
De toute façon, même si tu n'as pas l'intention de le retravailler, l'idée de travailler d'abord sur des textes courts en utilisant des phrases plus simples me paraît être une bonne solution.
Personnellement, je n'écris pas non plus si facilement. Il me faut beaucoup de temps avant de rendre quelque chose de potable, mais un groupe peut aider à améliorer les choses
alors tu vois... :-))
annallissée- Nombre de messages : 83
Age : 74
Localisation : région parisienne
Date d'inscription : 07/04/2008
Re: départ
Pas vraiment un manque d'âme dans ton texte mais bel et bien des passages qui s'écartent de la littérature pour se verser dans le débat pur:
J’ai mis deux mois à partir. Cela s’est étonnamment bien passé et ma famille, par son comportement, m’a beaucoup facilité les choses. Il est devenu évident qu’après une maladie prolongée, il fallait envisager le retour en cours, chaque jour représentant une masse de retard accumulé sur le travail scolaire et autant de difficultés à tout rattraper.
Le commentaire qui précède le mien est très judicieux.
Probablement revoir ton approche de l'écriture. Faire plus court, moins tendu,
la plume libérée du stress lié au sujet.
J’ai mis deux mois à partir. Cela s’est étonnamment bien passé et ma famille, par son comportement, m’a beaucoup facilité les choses. Il est devenu évident qu’après une maladie prolongée, il fallait envisager le retour en cours, chaque jour représentant une masse de retard accumulé sur le travail scolaire et autant de difficultés à tout rattraper.
Le commentaire qui précède le mien est très judicieux.
Probablement revoir ton approche de l'écriture. Faire plus court, moins tendu,
la plume libérée du stress lié au sujet.
Invité- Invité
Re: départ
Arielle a écrit:. On me reproche souvent, et à juste titre, de trop en dire dans mes propres textes, de ne pas laisser assez de liberté au lecteur
On dit ça ? Ah bon...Pas mon impression de ce que j'ai lu jusqu'à présent
Invité- Invité
Re: départ
C'est un beau travail encore imparfait. Je rejoins les autres commentaires. Et si je prends la peine de rejouter mon commentaire, c'est pour te dire que oui, continue, ton texte en vaut la peine.
ninananere- Nombre de messages : 1010
Age : 49
Localisation : A droite en haut des marches
Date d'inscription : 14/03/2007
Re: départ
Je ne trouve pas que ton texte soit dépourvu d'âme; simplement cette âme est complètement noyée sous les précisions, les détails, les phrases à rallonge et on finit par ne plus la remarquer.
Quelques jolies tournures, une idée pas facile du tout à traiter que tu abordes par un biais intéressant, mais tu tombes dans le piège de la narration à outrance, engluée dans un pathos pourtant dissociable de ce genre d'événement, qui pourrait être raconté avec plus de froideur, augmentant de la sorte son horreur.
Le potentiel est là, tout n'est pas à "jeter" loin de là; plutôt à aérer, remanier pour y insérer cette dose de recul qui te permettrait de rédiger un texte plus léger sur la forme tout en conservant la puissance du contenu.
Quelques jolies tournures, une idée pas facile du tout à traiter que tu abordes par un biais intéressant, mais tu tombes dans le piège de la narration à outrance, engluée dans un pathos pourtant dissociable de ce genre d'événement, qui pourrait être raconté avec plus de froideur, augmentant de la sorte son horreur.
Le potentiel est là, tout n'est pas à "jeter" loin de là; plutôt à aérer, remanier pour y insérer cette dose de recul qui te permettrait de rédiger un texte plus léger sur la forme tout en conservant la puissance du contenu.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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