A poursuivre ou à reprendre?

Voilà les amis j'ai besoin de vous... Ce début de texte est un projet qui devrait être à long terme (une première pour moi), mais j'aimerais avoir vos avis sur ce démarrage. Tout va bien ou il faut tout reprendre de zéro??? Merci de vos conseils...




Next… Encore next… Pas de chansons en français… Il savait que ça ne l’aidait pas à se concentrer… Ah enfin… Sigur Ros… Ces Islandais faisaient du rock planant chanté en islandais et autres langages qu’il était loin de saisir… Ces doigts lâchèrent son lecteur mp3 et reprirent en main son stylo… Son autre main se remit à soutenir sa tête qui se pencha à nouveau vers son bouquin et ses feuilles de papier…

Terminale S, spécialité Physique. Le bouquin était ouvert à la page commençant un nouveau chapitre : « Vibration d’une colonne d’air ». La vigueur, avec laquelle il tourna la page, montra à quel point cette partie des révisions semblait le passionner.

Et pourtant, les épreuves allaient débuter dans trois jours et il était loin d’être au point. Son année n’avait pas été remarquable sur le plan scolaire ni sur le plan de l’assiduité aux cours. Cependant, il s’était rattrapé sur un domaine : les conquêtes amoureuses… On ne l’avait pas vu au lycée moins de deux semaines sans une fille à son bras. On lui avait dit qu’être plus vieux d’un an allait l’aider mais il ne pensait pas que cela fonctionnerait dans ces proportions. Proportions qu’il jugeait un peu trop grandes à quelques heures de repasser son Bac quand il voyait le nombre d’heures de retard qu’il aurait du mal à récupérer.

Et comme si ses errances amoureuses de l’année ne suffisaient pas, le soleil avait envie de jouer avec lui. Sur son bureau, derrière les vitres, le soleil de ce début de mois de juin commençait à faire ressembler son cerveau à une bouilloire à l’heure du thé. Il laissa alors retomber son stylo et fit râcler sa chaise sur le parquet en reculant. L’ouverture de la fenêtre lui apporta au visage un peu d’air. Malheureusement, les 33°C annoncés la veille se vérifiaient et l’air qu’il prit sur le visage n’eut pas l’effet rafraîchissant qu’il avait espéré.

Il s’accouda cependant quelques instants et regarda deux étages plus bas. Un rapide coup d’œil sur le balcon. Il était vide. Il ne pourrait pas avoir la chance de voir Alice en train de bronzer. Alors qu’il allait retourner à sa physique, un cri l’interpella… Il leva les yeux et regarda un peu plus loin devant lui. Dans l’école maternelle, un premier enfant sortit dans la cour de récréation en courant… Il fut bientôt suivi par d’autres enfants et par d’autres cris joyeux. Ils couraient tous vers la même chose : le stand rose de madame Julian. C’était la kermesse de l’école et les mamans des bambins étaient toutes affairées derrière leurs petits stands.

Il devait retourner à son bureau et ses révisions mais le spectacle des bambins, bien que futile en quelconque autre occasion, semblait l’hypnotiser. L’odeur des gaufres lui chatouillait les narines, les rires des enfants permettaient un moment de détente plus qu’appréciable. Il y avait divers petits groupes concentrés autour des différents stands. La pêche aux canards était toujours aussi appréciée. Un autre stand rencontrait un succès plus mitigé mais c’était son préféré lors de ses jeunes années. Le jeu du miroir était en fait un circuit tracé au sol à la craie et qui devait être fait en marche arrière avec juste un miroir pour se diriger sans sortir du circuit. Il aimait ce jeu car personne ne l’avait jamais battu et il pouvait repartir avec les poches pleines de bonbons à chaque fois. La fête battait son plein mais un point rose l’interpella de l’autre côté de l’école. Il était loin et avait du mal à distinguer. Il avait alors saisi son appareil photo, qui était sur le bord de son bureau comme d’habitude, et il avait zoomé au maximum sur ce point rose…

Le temps de faire la netteté et il commençait à distinguer clairement ce que ce point rose faisait à l’écart. Une des enfants de l’école avait décidé de faire la kermesse buissonnière et s’était réfugiée sur un coin d’herbe de l’autre côté des bâtiments où les enfants devaient s’éveiller chaque jour avec leur maîtresse. Elle s’était assise, les jambes négligemment ouvertes faisaient remonter, au dessus de ses genoux, sa robe rose bonbon. Subitement, elle tourna la tête comme si elle avait vu ou entendu quelque chose. Un rapide balayage à droite, du côté du regard de la petite, mais il ne voyait rien. Il retourna vers la petite qui commençait à se mettre à genoux. Une fois debout, elle se dirigea vers le grillage où il n’avait rien vu quelques instants auparavant. Il prit une photo car il sentait qu’un truc allait se passer. Pour lui, un chien se trouvait derrière le grillage et la petite fille pourrait avoir un regard très intéressant s'il arrivait à en saisir le moment.

La petite semblait parler au grillage. Au chien, il pensait au fond de lui. Elle s’approcha encore et là une ombre la rendit plus sombre. Il appuya sur le déclencheur encore une fois. L’ombre se transforma bientôt en humain. Il distinguait mal la personne qui était dans l’ombre des arbres. Elle s’agenouilla pour se mettre au niveau de la fillette. L’adulte parlait à la fillette mais il n’arrivait pas à savoir si c’était un homme ou une femme. Le père ou la mère avait remplacé le chien de derrière le grillage dans son esprit.

L’adulte continuait de parler. La fillette lui montra l’école du doigt. Ou alors la kermesse où elle voulait peut être retourner ? La fillette semblait lui expliquer quelque chose mais l’adulte n’écoutait plus et lui passa la main sur la bouche, l’autre prit les jambes de la petite et la souleva facilement. Il appuya sur le déclencheur en espérant attraper un bon cliché. Dans son viseur, l’adulte tourna les talons et disparut derrière le grillage. Il entendit le clac correspondant à la prise de la photo. Manqué… Il n’y aurait rien sur la carte mémoire de l’appareil. Il sentait que ce qu’il avait vu n’était pas normal. Il posa à la volée l’appareil sur le bureau et sauta dans le hall d’entrée, puis les escaliers, laissant la porte se claquer derrière ses pas.

Dans la rue, en courant, il décida de couper par une rue perpendiculaire sur la droite de l’école en espérant que l’adulte ait choisi ce côté également. Arrivé au bout de celle-ci, il regarda à droite et aperçut la robe rose s’éloigner dans les bras de l’adulte. Il reprit sa course dans leur direction. Il coupa une ruelle, à la merci d’un chauffard potentiel, puis une seconde. Le chemin le menant à l’adulte et la fillette ressemblait à une 110 mètres ruelles de toutes façons. Mais à la troisième, son pied se prit dans quelque chose. Il trébucha et son épaule vint heurter le sol vigoureusement. Un roulé boulé plus tard, après que sa joue ait râpé le béton sur quelques mètres, il entendit derrière lui : « Alons, petit, les Jeux Olympiques sont pas encore commencés. Et puis, on n’aime pas les fouines dans nos petits jeux nous… ». Il aperçut seulement l’homme qui disait ces quelques mots avant qu’il ne le frappe au visage et qu’il perde connaissance…

D'abord, c'est étonnant de voir écrit 'c'est bon ou faut reprendre'. Pourquoi deux extrêmes ?

A mon sens, un texte peut/pourrait toujours être amélioré - qu'il soit pro ou pas. L'important, c'est qu'il soit acceptable dans le sens où le style et l'intrigue forment un tout cohérent et intéressant.

En ce qui concerne ton texte, disons qu'il faudrait retravailler. Attention hein, pas question de tout refaire à zéro : si c'est un projet à long terme et que tu en es au stade de l'écriture ça veut dire que tu as déjà planché sur ton livre. Et il serait dommage d'anéantir tout ce travail.

Mon conseil selon quelques ouvrages que j'ai pu lire et ma maigre expérience serait de continuer à écrire, disons jusqu'à la fin de ce premier chapitre. Ensuite deux options s'offrent à toi. Selon les retours que tu as sur ton texte, soit tu retravailles - sur le tout - ton premier chapitre, soit tu vas au bout du livre pour faire un premier jet, et là le retravailler. Enfin, mieux vaut attendre les conseils d'auteurs plus expérimentés que moi.

Côté intrigue, on a trop peu dans cet extrait pour juger de quoi que se soit mais je n'ai pas trouvé le tout début très accrocheur. Hors il faut absolument qu'un incipit et ce qui le suit directement (selon ta notion de l'incipit) soient peaufinés au max.

Côté écriture, t'as des mauvaises habitudes a priori, avec les points de suspension. Ils ne doivent être que très très rares et justifiés. Hors là les tiens ne le sont pas. Préférer le point tout bête.
Ensuite, pas mal de répétitions et fautes de syntaxe - tu t'es relu à voix haute/corrigé avec attention ? Du type 'dans les rues...la rue', ou vers le début 'montra que...sembler'. Quelques incohérences donc.

Mais rien ne justifie la touche DEL en tout cas. Attend les commentaires d'autres velliens plus éclairés. Et bon courage. =-)

ps : tu t'es lancé direct dans la rédaction ou tu as préparé des notes/plans/documentation/synopsis au préalable ?

Il y a d’abord beaucoup de fautes et de maladresses :
- Son année n’avait pas était (été) remarquable
- …il s’était rattrapé sur un domaine
- ….que cela fonctionnerait dans ses (ces) proportions
- ….étaient afférées (affairées)
- Il devait retourner au bureau et (à) ses révisions
- …en quelconque autre (lourd)
- ….appréciable et peu après … appréciée
- … en espérant que l’adulte est (ici auxiliaire avoir : aurait…)
- …à une 110 mètres ruelles de toutes façons ( ??????????)
- …après que sa joue est (auxiliaire avoir mais pas au subjonctif : après que introduit une action réelle, certaine)


A part ça, selon moi, beaucoup trop de négligences de forme

Merci pour les commentaires et corrections, même si l'envie d'écrire me vient aussi du fait de savoir si ce que j'écris est apprécié ou détesté (il y a seulement ce qui ne touche pas qui me laissera mettre un projet de côté)...

Pour Alskay, j'ai un synopsis avec plans, schémas, recoupements, persos décrits...
C'est marrant sur le début que tu ne trouves pas assez accrocheur, je n'ai pas eu du tout le même son de cloche de mon autre lectrice pour le moment. J'attends d'autres avis du coup...

Alskay a écrit:Côté écriture, t'as des mauvaises habitudes a priori, avec les points de suspension. Ils ne doivent être que très très rares et justifiés. Hors là les tiens ne le sont pas. Préférer le point tout bête.

t'as déjà lu LF Céline, Alskay ? Je crois pas :-)))

muzzo, la plupart de ce que tu signales a déjà été corrigé, sans doute en même temps que tu relevais
excuse :-)

mentor a écrit:

Alskay a écrit:Côté écriture, t'as des mauvaises habitudes a priori, avec les points de suspension. Ils ne doivent être que très très rares et justifiés. Hors là les tiens ne le sont pas. Préférer le point tout bête.

t'as déjà lu LF Céline, Alskay ? Je crois pas :-)))

Tu crois juste mentor =-)

Raconte un peu dis ? Kékoitèce ?

C'est long à démarrer, tu as toi aussi tendance à trop vouloir en dire, ça serait bien de faire du ménage, de conserver l'essentiel, de procéder par allusions plutôt qu'en explicitant : fais confiance au lecteur et à son imagination.
Concernant la mise en forme, privilégier les phrases courtes, simples, ce qui te permettra aussi d'être plus précis dans ton choix de mots, d'affiner l'expression.
Un passage que je n'ai pas compris du tout :

Le chemin le menant à l’adulte et la fillette ressemblait à une 110 mètres ruelles de toutes façons. Mais à la troisième, son pied se prit dans quelque chose.

PS : Pour répondre à la question du titre : à reprendre et à poursuivre.

Alskay a écrit:

mentor a écrit:

Alskay a écrit:Côté écriture, t'as des mauvaises habitudes a priori, avec les points de suspension. Ils ne doivent être que très très rares et justifiés. Hors là les tiens ne le sont pas. Préférer le point tout bête.

t'as déjà lu LF Céline, Alskay ? Je crois pas :-)))

Tu crois juste mentor =-)

Raconte un peu dis ? Kékoitèce ?

un exemple ? Pris au hasard chez Céline ? Bon, c'est justement pas d'un raffinement extrême, mais voici un extrait :
"Le monde est plein de gens qui se disent des raffinés et puis qui ne sont pas, je l'affirme, raffinés pour un sou. Moi, votre serviteur, je crois bien que moi, je suis un raffiné ! Tel quel ! Authentiquement raffiné. Jusqu'à ces derniers temps j'avais peine à l'admettre... Je résistais... Et puis un jour je me rendis... Tant pis !... Je suis tout de même un peu gêné par mon raffinement... Que va-t-on dire ? Prétendre ?... Insinuer ?...
Un raffiné valable, raffiné de droit, de coutume, officiel, d'habitude doit écrire au moins comme M. Gide, M. Vanderem, M. Benda, M. Duhamel, Mme Colette, Mme Fémina, Mme Valéry, les "Théâtres Français"... pâmer sur la nuance... Mallarmé, Bergson, Alain... troufignoliser l'adjectif... goncourtiser... merde ! enculagailler la moumouche, frénétiser l'Insignifiance, babiller ténu dans la pompe, plastroniser, cocoriquer dans les micros... Révéler mes "disques favoris" ... mes projets de conférences...
Je pourrais, je pourrais bien devenir aussi moi, un styliste véritable, un académique "pertinent". C'est une affaire de travail, une application de mois... peut-être d'années... On arrive à tout... comme dit le proverbe espagnol : "Beaucoup de vaseline, encore plus de patience, Eléphant encugule fourmi."

Alors tu vois que les points de suspension, y en a qui se gênent pas, et non des moindres ! ;-)

Trop de fautes de langues, en effet; quelques passages approximatifs et lourds, aussi.
Mais tu as raison, seule l'indifférence nous pousse au silence. Bosse, ponce, polis, biffe, rature, fonce !
As-tu réfléchi préalablement aux temps de ton récit ?
Bonne journée,
P-H, lecteur pratiquant.

J'ai toujours beaucoup de mal avec les temps. Il m'arrive fréquemment et sans raison de passer du présent au passé puis de revenir au présent...
Donc après relecture j'ai essayé d'accorder mes temps mais le texte est beaucoup moins fluide selon moi...

Par contre, je ne le pensais pas aussi "mauvais" dirais-je...
Va falloir le revoir le bestiau

Sigur Ros, je connais! (ceci étant une private joke vu ma piètre et médiocre et pauvrette culture musicale contemporaine :-)
Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de préciser qui ils sont dans le texte, ça casse un peu le rythme et le charme de cette entrée en matière.

"Son année n’avait pas été remarquable sur le plan scolaire ni sur le plan de l’assiduité aux cours": à mes yeux, il y a redondance. Quand on dit son année en parlant d'un étudiant, on pense presque tout le temps à année scolaire, donc les deux précisions suivantes me paraissent superflues.

"le stand rose de (...) derrière leurs petits stands": répétition de stand, idem dans le paragraphe suivant. Pourquoi pas échoppe, cabane, aubette... bref, des variations.

De manière générale, je trouve que toute cette description d'une scène est un brin laborieuse. Le coup de la photo manquée est également un peu trop téléphoné à mon goût, c'est comme la voiture qui refuse de démarrer dans les parkings souterrains quand le méchant arrive derrière vous :-)
La fin me paraît également bancale, rapide et et pas trop réussie.
A retravailler, certainement, mais en optant pour une autre direction, moins convenue, moins souvent vue. Bouscule un peu tout cela et évite les clichés comme le rose, la photo manquée, le poing dans la figure... essaie de surprendre.

Moi j'aime bien et j'ai envie de lire la suite. Donc je te dis continue

Pour la photo, elle servira par la suite.... Si j'ai le temps de me remettre à écrire car en ce moment, je cours plus que je ne marche, alors me poser pour écrire....