La Compagnie des ombres
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La Compagnie des ombres
J'avais oublié d'envoyer ce petit texte, alors je le fais avant de quitter le travail pour le week-end. Bye ! ^^
La jeune fille est assise. Sur une banquette de velours pourpre. Elle est attablée et suit, vaguement, une conversation. Elle est au dehors. Ne tente pas de prendre la parole. Rêveuse, elle est, comme à son habitude.
Elle pense : mes pieds ne touchent pas le sol. À peine si les orteils comprimés dans les souliers de toile brune frôlent le linoléum.
Les yeux de la jeune fille voyagent. Elle aime à penser qu’ils ne lui appartiennent pas, qu’ils sont doués d’une vie qui leur est propre. Ils peuvent vagabonder à leur gré, ainsi, sans qu’elle trouve rien à y redire. Ils se promènent entre les êtres qui composent la clientèle du café, se posent, repartent. Ils sont en mouvement.
Ils s’accrochent. Une femme, debout près du zinc, achète des cigarettes. La jeune fille, cette fois, regarde. Elle s’appartient pour regarder la femme.
– Qu’est-ce que tu as ? demande la Voix.
– Rien, dit la jeune fille. Je regarde cette femme, là-bas. J’ai rêvé… mais je ne sais plus très bien.
– Rêvé ? Que veux-tu dire ?
– J’ai rêvé. C’est tout.
La jeune fille se lève et se dirige vers la silhouette que ses yeux ne quittent plus. La rejoint.
Maintenant, elle cherche. Dans la salle, un danger. Une chose. Terrible. Mais elle ne sait plus.
– C’était terrible, dit-elle.
– Pardon ? demande la femme.
La jeune fille sourit. La femme, surprise, fait de même.
Puis, la jeune fille sait. Un homme. Il est assis, un peu plus loin, dans la salle. Il fixe la femme. Et, la jeune fille se souvient. Il est l’homme du rêve. Elle le dit.
– Vous le connaissez, n’est-ce pas ?
La femme avise le visage de son interlocutrice, suit son regard, voit l’homme.
– En effet. Il est celui qui m’accompagne.
– Pourquoi n’est-il pas avec vous ? Ici.
– Il ne le peut pas. Il attend que je sorte, toujours. Puis, il me suit. En attendant, il s’assoit à cette table pendant que j’achète des cigarettes, me regarde.
– Et vous n’avez pas peur ?
– Un jour, il tuera. Sûrement.
– Vous pouvez éviter cela. Vous le pouvez.
– Non. Il n’y a rien que je puisse faire. Ni vous ni moi ne le pouvons.
Et la femme ramasse sa monnaie, prend la petite boîte de carton dont le léger film de plastique masque l’odeur du tabac, sourit une dernière fois et sort.
L’homme se lève, paye rapidement, quitte le café.
La jeune fille veut les suivre. Ne peut pas.
Elle est sur la banquette, à nouveau. Elle attend la fin du monde. Le rêve… elle ne sait plus. Elle attend, voilà tout, et cette attente lui crève le cœur.
– Pourquoi ne pars-tu pas la rejoindre ? demande à nouveau la Voix.
– Je ne sais pas. C’est comme si je ne pouvais quitter cet endroit.
– Tu as raison. Nul ne peut sortir d’ici.
– Pourtant, la femme et l’homme… Ils sont sortis, eux.
– Oui. Il le fallait.
La jeune fille acquiesce. Puis, elle perd la notion du temps. De tout.
Elle est assise. Elle regarde sans regarder. Ne sent pas les choses. Le café, devant elle, fume dans sa tasse. Il n’a pas d’odeur, pas de saveur. Elle ne se rappelle pas l’avoir commandé.
– C’était il y a longtemps, dit la voix sans visage. Tu perds la mémoire.
– J’ai rêvé, pourtant. De cela, je me souviens.
– N’en sois pas si sûre. Puis, il vaudrait mieux que tu oublies.
Les yeux voyagent, encore. Les autres ne parlent pas. Des silhouettes, figées. Plates, sans relief aucun. Une clientèle de façade. Un décor.
Éblouissement.
La femme, à nouveau. Puis, l’homme. La jeune fille ne se lève pas, les laisse aller. Oublie, se souvient. Se tourne vers les miroirs, ne trouve pas son reflet, le dit à la Voix.
– Je ne peux me voir. Je ne nous vois pas.
– Tu ne regardes pas, voilà tout. Ne remarques-tu rien d’autre ?
– Les gens. Ils ne bougent pas.
– C’est vrai, dit la Voix.
Silence.
– L’horloge. Elle indique toujours la même heure.
La Voix ne répond pas. La jeune fille se tait. La femme ajuste la bandoulière de son sac sur son épaule, sort. L’homme lui emboîte le pas. Ils doivent sortir. Sortent, assurément. Elle ne peut se retourner. Reste assise dans la même position, les bras posés sur la table, les pieds se balançant dans le vide. Elle pense : je vais rester comme cela pour toujours.
– Est-ce ce que tu veux ? demande la Voix.
– Je ne sais pas.
Et elle est sincère en disant cela. Elle n’a ni désir, ni envie, ni volonté. Elle se contente d’être là. L’éblouissement ne tarde pas.
Puis, l’homme vient près d’elle. Il pose sa main sur la tête de la jeune fille, dit : regarde.
Alors, elle voit. La blessure, affreuse. Une partie du visage n’est plus, désintégrée. Pourtant, elle ne souffre pas. L’homme et la femme ont disparu. Les silhouettes figées, également. Ne reste que la Voix.
– Comprends-tu, à présent ?
– Je ne me souviens pas. Le rêve...
– Le rêve, dont tu parles, est un souvenir. Ce qui s’est produit ici…
– Je ne veux pas savoir.
– Préfères-tu rester telle que tu es et revivre la même scène ? Encore et toujours.
– Je ne connais que cela.
– Ne souhaites-tu rien d’autre ?
– Je ne souhaite rien.
La banquette. Les pieds qui ne touchent pas le sol. Le liquide sombre et fumant dans la tasse. Plus de voix. La femme. L’homme. L’éblouissement.
La banquette…
Elle pense : mes pieds ne touchent pas le sol. À peine si les orteils comprimés dans les souliers de toile brune frôlent le linoléum.
Les yeux de la jeune fille voyagent. Elle aime à penser qu’ils ne lui appartiennent pas, qu’ils sont doués d’une vie qui leur est propre. Ils peuvent vagabonder à leur gré, ainsi, sans qu’elle trouve rien à y redire. Ils se promènent entre les êtres qui composent la clientèle du café, se posent, repartent. Ils sont en mouvement.
Ils s’accrochent. Une femme, debout près du zinc, achète des cigarettes. La jeune fille, cette fois, regarde. Elle s’appartient pour regarder la femme.
– Qu’est-ce que tu as ? demande la Voix.
– Rien, dit la jeune fille. Je regarde cette femme, là-bas. J’ai rêvé… mais je ne sais plus très bien.
– Rêvé ? Que veux-tu dire ?
– J’ai rêvé. C’est tout.
La jeune fille se lève et se dirige vers la silhouette que ses yeux ne quittent plus. La rejoint.
Maintenant, elle cherche. Dans la salle, un danger. Une chose. Terrible. Mais elle ne sait plus.
– C’était terrible, dit-elle.
– Pardon ? demande la femme.
La jeune fille sourit. La femme, surprise, fait de même.
Puis, la jeune fille sait. Un homme. Il est assis, un peu plus loin, dans la salle. Il fixe la femme. Et, la jeune fille se souvient. Il est l’homme du rêve. Elle le dit.
– Vous le connaissez, n’est-ce pas ?
La femme avise le visage de son interlocutrice, suit son regard, voit l’homme.
– En effet. Il est celui qui m’accompagne.
– Pourquoi n’est-il pas avec vous ? Ici.
– Il ne le peut pas. Il attend que je sorte, toujours. Puis, il me suit. En attendant, il s’assoit à cette table pendant que j’achète des cigarettes, me regarde.
– Et vous n’avez pas peur ?
– Un jour, il tuera. Sûrement.
– Vous pouvez éviter cela. Vous le pouvez.
– Non. Il n’y a rien que je puisse faire. Ni vous ni moi ne le pouvons.
Et la femme ramasse sa monnaie, prend la petite boîte de carton dont le léger film de plastique masque l’odeur du tabac, sourit une dernière fois et sort.
L’homme se lève, paye rapidement, quitte le café.
La jeune fille veut les suivre. Ne peut pas.
Elle est sur la banquette, à nouveau. Elle attend la fin du monde. Le rêve… elle ne sait plus. Elle attend, voilà tout, et cette attente lui crève le cœur.
– Pourquoi ne pars-tu pas la rejoindre ? demande à nouveau la Voix.
– Je ne sais pas. C’est comme si je ne pouvais quitter cet endroit.
– Tu as raison. Nul ne peut sortir d’ici.
– Pourtant, la femme et l’homme… Ils sont sortis, eux.
– Oui. Il le fallait.
La jeune fille acquiesce. Puis, elle perd la notion du temps. De tout.
Elle est assise. Elle regarde sans regarder. Ne sent pas les choses. Le café, devant elle, fume dans sa tasse. Il n’a pas d’odeur, pas de saveur. Elle ne se rappelle pas l’avoir commandé.
– C’était il y a longtemps, dit la voix sans visage. Tu perds la mémoire.
– J’ai rêvé, pourtant. De cela, je me souviens.
– N’en sois pas si sûre. Puis, il vaudrait mieux que tu oublies.
Les yeux voyagent, encore. Les autres ne parlent pas. Des silhouettes, figées. Plates, sans relief aucun. Une clientèle de façade. Un décor.
Éblouissement.
La femme, à nouveau. Puis, l’homme. La jeune fille ne se lève pas, les laisse aller. Oublie, se souvient. Se tourne vers les miroirs, ne trouve pas son reflet, le dit à la Voix.
– Je ne peux me voir. Je ne nous vois pas.
– Tu ne regardes pas, voilà tout. Ne remarques-tu rien d’autre ?
– Les gens. Ils ne bougent pas.
– C’est vrai, dit la Voix.
Silence.
– L’horloge. Elle indique toujours la même heure.
La Voix ne répond pas. La jeune fille se tait. La femme ajuste la bandoulière de son sac sur son épaule, sort. L’homme lui emboîte le pas. Ils doivent sortir. Sortent, assurément. Elle ne peut se retourner. Reste assise dans la même position, les bras posés sur la table, les pieds se balançant dans le vide. Elle pense : je vais rester comme cela pour toujours.
– Est-ce ce que tu veux ? demande la Voix.
– Je ne sais pas.
Et elle est sincère en disant cela. Elle n’a ni désir, ni envie, ni volonté. Elle se contente d’être là. L’éblouissement ne tarde pas.
Puis, l’homme vient près d’elle. Il pose sa main sur la tête de la jeune fille, dit : regarde.
Alors, elle voit. La blessure, affreuse. Une partie du visage n’est plus, désintégrée. Pourtant, elle ne souffre pas. L’homme et la femme ont disparu. Les silhouettes figées, également. Ne reste que la Voix.
– Comprends-tu, à présent ?
– Je ne me souviens pas. Le rêve...
– Le rêve, dont tu parles, est un souvenir. Ce qui s’est produit ici…
– Je ne veux pas savoir.
– Préfères-tu rester telle que tu es et revivre la même scène ? Encore et toujours.
– Je ne connais que cela.
– Ne souhaites-tu rien d’autre ?
– Je ne souhaite rien.
La banquette. Les pieds qui ne touchent pas le sol. Le liquide sombre et fumant dans la tasse. Plus de voix. La femme. L’homme. L’éblouissement.
La banquette…
Lucy- Nombre de messages : 3411
Age : 47
Date d'inscription : 31/03/2008
Re: La Compagnie des ombres
Un ton onirique très bien rendu. J'ai aimé cette histoire et son écriture, cette ambiance floue, mais trouve le texte un tout petit peu trop explicatif. Par ailleurs, la toute dernière phrase n'est pas forcément utile...
C'est une réussite, Lucy !
C'est une réussite, Lucy !
Invité- Invité
Re: La Compagnie des ombres
Que voulez-vous dire, Socque, par trop explicatif ? Pour moi, il reste encore beaucoup de mystères dans ce texte et c'est ce que j'aime bien.
J'ai beaucoup aimé, je suis rentrée dans le texte sans problème (et j'y suis restée...). Je l'ai lu comme si tu racontais un rêve. D'habitude, je trouve ça ennuyeux les rêves des autres et là, pas du tout. Peut-être parce que c'est à la fois un rêve et un récit bien construit.
J'ai beaucoup aimé, je suis rentrée dans le texte sans problème (et j'y suis restée...). Je l'ai lu comme si tu racontais un rêve. D'habitude, je trouve ça ennuyeux les rêves des autres et là, pas du tout. Peut-être parce que c'est à la fois un rêve et un récit bien construit.
Re: La Compagnie des ombres
J'aime beaucoup ce texte. Une façon de dompter le moment où "ça" s'arrête!
Belle réussite aussi parce que le rythme du texte reflète bien l'absence de désir et de volonté du narrateur. Le lecteur est guidé vers une fin qui ne peut être autre, alors que lui même ne cherche pas d'issue au texte.
Belle réussite aussi parce que le rythme du texte reflète bien l'absence de désir et de volonté du narrateur. Le lecteur est guidé vers une fin qui ne peut être autre, alors que lui même ne cherche pas d'issue au texte.
Roz-gingembre- Nombre de messages : 1044
Age : 62
Date d'inscription : 14/11/2008
Re: La Compagnie des ombres
Magnifique texte, très belle ambience.
Mais l'explicite de la fin est un peu en trop, je trouve. On est paumé, ne nous indique pas la sortie comme ça... ^^
En tous cas je me suis régalé. Bravo !
Mais l'explicite de la fin est un peu en trop, je trouve. On est paumé, ne nous indique pas la sortie comme ça... ^^
En tous cas je me suis régalé. Bravo !
Re: La Compagnie des ombres
Ce serait pas mal de trouver une variante pour désigner la fille, ça éviterait une répétition trop présente de ce terme.
J'ai aimé l'ambiance telle que tu la poses au début, l'endroit, la banquette, la scène. Puis ensuite, j'ai dû relire à plusieurs reprises pour ne pas me perdre dans l'histoire et savoir quié tait exactement qui dans les échanges.
Entre onirisme et réalité, j'ai eu parfois du mal à me repérer mais cela participe sans doute à la création de cet univers mystérieux.
J'ai aimé l'ambiance telle que tu la poses au début, l'endroit, la banquette, la scène. Puis ensuite, j'ai dû relire à plusieurs reprises pour ne pas me perdre dans l'histoire et savoir quié tait exactement qui dans les échanges.
Entre onirisme et réalité, j'ai eu parfois du mal à me repérer mais cela participe sans doute à la création de cet univers mystérieux.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: La Compagnie des ombres
J'adore , Lucy, c'est absolument envoûtant, onirique, mystérieux, je ne trouve pas la fin trop explicative, c'est tout simplement une réussite !
On retrouve un peu l'ambiance des Belles Mortes ( où j'avais rien compris, malgré relectures !^^), en tous cas, le style, une manière sobre et efficace de faire vivre le rêve sans mots fumeux, c'est vraiment pas facile, je suis admirative
On retrouve un peu l'ambiance des Belles Mortes ( où j'avais rien compris, malgré relectures !^^), en tous cas, le style, une manière sobre et efficace de faire vivre le rêve sans mots fumeux, c'est vraiment pas facile, je suis admirative
Invité- Invité
Re: La Compagnie des ombres
Ca me donne un peu les mêmes sensations que dans Mulholland Drive...
Invité- Invité
Re: La Compagnie des ombres
Moins explicite peut-être, dans Mulholland?coline Dé a écrit:Ca me donne un peu les mêmes sensations que dans Mulholland Drive...
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: La Compagnie des ombres
Je sais pas, je vois bien là les qualités de quelque chose mais sans distinguer nettement ce quelque chose. C'est encore pour moi, trop volatile, comme pas mis en place vraiment, même si le texte berce le lecteur. Me manque un chouïa, petit chouïa de démarcation.
Yali- Nombre de messages : 8624
Age : 60
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: La Compagnie des ombres
Bonjour,
J'ai apprécié ce texte ( un peu long à mon goût) mais je l'ai ressenti comme une allégorie de la mort voire du suicide à travers un rêve. La fin m'a fait penser au mythe de Sisyphe cher à Camus, un éternel recommencement auquel se soumet l'héroïne.
Je n'ai pas compris la phrase: " elle s'appartient pour regarder la femme"
On en redemande des textes comme cela.
merci Lucy.
J'ai apprécié ce texte ( un peu long à mon goût) mais je l'ai ressenti comme une allégorie de la mort voire du suicide à travers un rêve. La fin m'a fait penser au mythe de Sisyphe cher à Camus, un éternel recommencement auquel se soumet l'héroïne.
Je n'ai pas compris la phrase: " elle s'appartient pour regarder la femme"
On en redemande des textes comme cela.
merci Lucy.
ptipubi- Nombre de messages : 80
Age : 57
Localisation : idf
Date d'inscription : 25/11/2008
Re: La Compagnie des ombres
D’abord bravo. Parce que c’est une recherche vraiment intéressante. J’aime ton audace d’aborder des sujets, des impressions pas simples du tout à traduire. Comme la fille ici qui « joue » avec ses perceptions réelles et imaginaires, ses intuitions, ses fantasmes.
Ce que j’aime moins, c’est que tu te serves des termes « La Voix », trop explicite et donc réducteur, pour nommer le dialogue interne de ton personnage et ce passage du dialogue avec la dame :
« – Un jour, il tuera. Sûrement.
– Vous pouvez éviter cela. Vous le pouvez. »
que je trouve également trop explicite, trop « convenu ».
Il me manque peut-être aussi quelques descriptions, quelques images, un support où installer L’étrange.
Je ne sais si je suis claire.
Mais, en tous cas, je te redis bravo pour ce texte et pour ta démarche que j’ai déjà pu apprécier dans tes autres textes.
Et vrai que ça fait penser à l’univers de Lynch.
Ce que j’aime moins, c’est que tu te serves des termes « La Voix », trop explicite et donc réducteur, pour nommer le dialogue interne de ton personnage et ce passage du dialogue avec la dame :
« – Un jour, il tuera. Sûrement.
– Vous pouvez éviter cela. Vous le pouvez. »
que je trouve également trop explicite, trop « convenu ».
Il me manque peut-être aussi quelques descriptions, quelques images, un support où installer L’étrange.
Je ne sais si je suis claire.
Mais, en tous cas, je te redis bravo pour ce texte et pour ta démarche que j’ai déjà pu apprécier dans tes autres textes.
Et vrai que ça fait penser à l’univers de Lynch.
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: La Compagnie des ombres
J'aime beaucoup me promener dans la langueur de ce texte, comme dans une brume, au ralenti. Rien, il ne se passe rien, et pourtant on est scotché à l'ambiance, on est dans le café avec la jeune fille, on devient elle.
Le passage que je préfère c'est celui où la femme dit de l'homme "il est celui qui m'accompagne". J'admire le choix du verbe ici, lourd de sens. Tu excelles Lucy à ces tableaux flous, ces ambiances insaisissables.
Le passage que je préfère c'est celui où la femme dit de l'homme "il est celui qui m'accompagne". J'admire le choix du verbe ici, lourd de sens. Tu excelles Lucy à ces tableaux flous, ces ambiances insaisissables.
Invité- Invité
Re: La Compagnie des ombres
oui, c'est ça.Pili a écrit:
Et vrai que ça fait penser à l’univers de Lynch.
Invité- Invité
Re: La Compagnie des ombres
J'ai eu envie de me laisser bercer par le texte, et j'ai presque failli réussir. Presque seulement, parce qu'il y a une part de moi qui n'est pas vraiment fan des atmosphères éthérées, j'ai toujours envie de me raccrocher à quelque chose sans attendre pour autant de l'auteur qu'il me donne la clé du rêve.
Pas facile pour moi donc de me laisser complètement bercer mais j'ai apprécié l'écriture et d'une manière général je trouve qu'il y a toujours quelque chose d'intéressant dans ton univers.
Pas facile pour moi donc de me laisser complètement bercer mais j'ai apprécié l'écriture et d'une manière général je trouve qu'il y a toujours quelque chose d'intéressant dans ton univers.
Re: La Compagnie des ombres
j'ai bien aimé cette atmosphère onirique. je me suis laissé porté, c'est une réussite.
Juste un bémol sur les dialogues un peu redondants du type :
ça m'a fait penser aux feuilletons du 19è siècle, quand les auteurs étaient payés à la ligne
Juste un bémol sur les dialogues un peu redondants du type :
– Un jour, il tuera. Sûrement.
– Vous pouvez éviter cela. Vous le pouvez.
– Non. Il n’y a rien que je puisse faire. Ni vous ni moi ne le pouvons.
ça m'a fait penser aux feuilletons du 19è siècle, quand les auteurs étaient payés à la ligne
Re: La Compagnie des ombres
Je réponds ici.
Intéressant vos différents points de vue : ils en disent assez long sur le besoin que j'ai de travailler encore et encore !!! Cela s'annonce périlleux ! ^^
Merci de ces avis qui, je l'espère, vont me permettre d'avancer et de construire quelque chose. Je sais que ce n'est pas, là, le meilleur style et que je vais m'en prendre plein les mirettes mais disons que j'ai envie de continuer sur ce p'tit chemin encore quelques temps.
Quant à toi, Coline, es-tu sûre de toi ? Si c'est le cas, je te l'enverrai... avec une toute petite modification, si tu n'y vois pas d'inconvénient. Mail dans mon profil.
Intéressant vos différents points de vue : ils en disent assez long sur le besoin que j'ai de travailler encore et encore !!! Cela s'annonce périlleux ! ^^
Merci de ces avis qui, je l'espère, vont me permettre d'avancer et de construire quelque chose. Je sais que ce n'est pas, là, le meilleur style et que je vais m'en prendre plein les mirettes mais disons que j'ai envie de continuer sur ce p'tit chemin encore quelques temps.
Quant à toi, Coline, es-tu sûre de toi ? Si c'est le cas, je te l'enverrai... avec une toute petite modification, si tu n'y vois pas d'inconvénient. Mail dans mon profil.
Lucy- Nombre de messages : 3411
Age : 47
Date d'inscription : 31/03/2008
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