Bain de sang
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Bain de sang
Bonjour,
Je commence bien en envoyant ma présentation au mauvais endroit (voir "Meetic Meesimili")
C'est donc mon premier texte sur ce forum. Je l'avais écrit pour les Muses, le thème était "Parole de baignoire".
Jean-Paul Marat avait quitté la chambre des députés pour la salle de bain, une nouvelle poussée d’eczéma le faisait souffrir gravement. L’origine de sa gourme semblait incertaine pour ses médecins : herpétique d’après Souberbielle, diabétique d’après Cabanès. Depuis plus d’un mois, il passait donc le plus clair de son temps à ramollir ses croûtes dans mes eaux y rajoutant poudres et autres remèdes de grand-mère. L’Ami du peuple continuait cependant à travailler, il écrivait sur une planche grossièrement rabotée posée de mon bâbord à mon tribord.
Nous cabotions ensemble tantôt dans un jus royal de guillotine, tantôt sur un océan d’hémoglobine. Les têtes royalistes étaient tombées d’abord, c’était maintenant aux bobines des « ennemis du peuples » de rouler dans la sciure.
Cette table improvisée supportait le dernier numéro du Publiciste de la République Française dont Marat était le principal rédacteur et deux billets d’une certaine Marie-Anne Charlotte Corday. Cette femme, dans sa correspondance, lui demandait une entrevue au sujet d’un complot organisé par des Girondins réfugiés à Caen dans le Calvados. Elle s’était déjà présentée le matin à la maison, au 30, rue des Cordeliers, mais la portière l’avait refoulée. C’est ce que cette dernière avait rapporté à Marat.
Vers 7 heures du soir ce 13 juillet 1793, nous entendîmes de la salle de bain, un fiacre s’arrêter dans la rue. Quelques minutes plus tard, la maîtresse de Marat ouvrît la porte des appartements, puis arrêta une jeune femme qui voulait s’entretenir absolument avec l’Ami du peuple. Marat toujours à bord de mon sabot fut sorti de ses écrits par les éclats de voix des deux femmes. Au bout de quelques secondes d’attention, il comprit qu’il s’agissait de l’inconnue dont il avait reçu les deux messages. Il ordonna à Albertine, malgré son désaccord, de la laisser entrer.
Charlotte pénétra dans la salle de bain ; le soleil n’éclairait plus la rue étroite et la lumière baissait dans la pièce. La jeunette était habillée à la mode révolutionnaire et le quadragénaire était nu, sans culotte bien qu’il n’en fut pas un. Autre contraste, leur âge, elle allait bientôt fêter ses 25 ans et paraissait très jeune comparée à Jean-Paul, un vieillard bien qu’il n’eut que 46 ans. Charlotte, bras ballants le long de mon émail, fuyait le regard du député de peur qu’il ne lise son destin dans ses prunelles. Il l’interrogea sur la situation dans le Calvados, elle essaya d’endormir au mieux son interlocuteur. Il lui demanda avant de la congédier de lui dicter les noms des députés réfugiés en Normandie déjà mis en accusation par la convention ; elle s’exécuta. Quand il eût écrit le dernier… Duchastel, il s’exclama : «Très bien…Sous peu, ils passeront tous à la guillotine ! » Guillotine, c’est le mot qui rappela à Charlotte ce qu’elle était venue faire dans cette maison, faire cesser ces massacres à la guillotine orchestrés par Marat. Elle sortit une lame de son corsage et exécuta le tyran, le frappant au niveau du cœur. Un seul coup, la précision du geste et sa violence suffirent à trancher l’aorte de la victime qui appelait déjà sa maîtresse au secours. Son artère pissait maintenant en saccades, arrosant les murs. Son sang réchauffait et teintait mon eau, je ne bougeais point, ma fonte émaillée resta de marbre. Ha, si j'avais été de cuivre j'aurais pu sonner l'hallali.
La porte demeurait entrouverte et Albertine aux aguets entra aussitôt dans la boucherie suivie des gens de maison. Jean-Paul avait gerbé son âme.
Corday, qui avait laissé tomber le couteau sur le sol, n’avait ni bronché ni perdu ses couleurs, elle restait cornélienne. On l’arrêta et on l’emmena à l’Abbaye, la prison la plus proche, escortée par des gens d’armes. De la voie montaient les cris hostiles de la foule. Paris venait d’apprendre la nouvelle et accourait voir la diablesse. Puis le silence…
J’appris plus tard par la conversation des gens de maison que Marie-Anne Charlotte de Corday d’Armont, avait été guillotinée revêtue d’une chemise rouge réservée aux parricides et qu’elle avait fait montre de courage.
C’est l’histoire la plus originale à laquelle j’ai assisté, mais je vous rassure une baignoire peut aussi avoir une vie d’ange.
Merci de vos futurs commentaires
Je commence bien en envoyant ma présentation au mauvais endroit (voir "Meetic Meesimili")
C'est donc mon premier texte sur ce forum. Je l'avais écrit pour les Muses, le thème était "Parole de baignoire".
Jean-Paul Marat avait quitté la chambre des députés pour la salle de bain, une nouvelle poussée d’eczéma le faisait souffrir gravement. L’origine de sa gourme semblait incertaine pour ses médecins : herpétique d’après Souberbielle, diabétique d’après Cabanès. Depuis plus d’un mois, il passait donc le plus clair de son temps à ramollir ses croûtes dans mes eaux y rajoutant poudres et autres remèdes de grand-mère. L’Ami du peuple continuait cependant à travailler, il écrivait sur une planche grossièrement rabotée posée de mon bâbord à mon tribord.
Nous cabotions ensemble tantôt dans un jus royal de guillotine, tantôt sur un océan d’hémoglobine. Les têtes royalistes étaient tombées d’abord, c’était maintenant aux bobines des « ennemis du peuples » de rouler dans la sciure.
Cette table improvisée supportait le dernier numéro du Publiciste de la République Française dont Marat était le principal rédacteur et deux billets d’une certaine Marie-Anne Charlotte Corday. Cette femme, dans sa correspondance, lui demandait une entrevue au sujet d’un complot organisé par des Girondins réfugiés à Caen dans le Calvados. Elle s’était déjà présentée le matin à la maison, au 30, rue des Cordeliers, mais la portière l’avait refoulée. C’est ce que cette dernière avait rapporté à Marat.
Vers 7 heures du soir ce 13 juillet 1793, nous entendîmes de la salle de bain, un fiacre s’arrêter dans la rue. Quelques minutes plus tard, la maîtresse de Marat ouvrît la porte des appartements, puis arrêta une jeune femme qui voulait s’entretenir absolument avec l’Ami du peuple. Marat toujours à bord de mon sabot fut sorti de ses écrits par les éclats de voix des deux femmes. Au bout de quelques secondes d’attention, il comprit qu’il s’agissait de l’inconnue dont il avait reçu les deux messages. Il ordonna à Albertine, malgré son désaccord, de la laisser entrer.
Charlotte pénétra dans la salle de bain ; le soleil n’éclairait plus la rue étroite et la lumière baissait dans la pièce. La jeunette était habillée à la mode révolutionnaire et le quadragénaire était nu, sans culotte bien qu’il n’en fut pas un. Autre contraste, leur âge, elle allait bientôt fêter ses 25 ans et paraissait très jeune comparée à Jean-Paul, un vieillard bien qu’il n’eut que 46 ans. Charlotte, bras ballants le long de mon émail, fuyait le regard du député de peur qu’il ne lise son destin dans ses prunelles. Il l’interrogea sur la situation dans le Calvados, elle essaya d’endormir au mieux son interlocuteur. Il lui demanda avant de la congédier de lui dicter les noms des députés réfugiés en Normandie déjà mis en accusation par la convention ; elle s’exécuta. Quand il eût écrit le dernier… Duchastel, il s’exclama : «Très bien…Sous peu, ils passeront tous à la guillotine ! » Guillotine, c’est le mot qui rappela à Charlotte ce qu’elle était venue faire dans cette maison, faire cesser ces massacres à la guillotine orchestrés par Marat. Elle sortit une lame de son corsage et exécuta le tyran, le frappant au niveau du cœur. Un seul coup, la précision du geste et sa violence suffirent à trancher l’aorte de la victime qui appelait déjà sa maîtresse au secours. Son artère pissait maintenant en saccades, arrosant les murs. Son sang réchauffait et teintait mon eau, je ne bougeais point, ma fonte émaillée resta de marbre. Ha, si j'avais été de cuivre j'aurais pu sonner l'hallali.
La porte demeurait entrouverte et Albertine aux aguets entra aussitôt dans la boucherie suivie des gens de maison. Jean-Paul avait gerbé son âme.
Corday, qui avait laissé tomber le couteau sur le sol, n’avait ni bronché ni perdu ses couleurs, elle restait cornélienne. On l’arrêta et on l’emmena à l’Abbaye, la prison la plus proche, escortée par des gens d’armes. De la voie montaient les cris hostiles de la foule. Paris venait d’apprendre la nouvelle et accourait voir la diablesse. Puis le silence…
J’appris plus tard par la conversation des gens de maison que Marie-Anne Charlotte de Corday d’Armont, avait été guillotinée revêtue d’une chemise rouge réservée aux parricides et qu’elle avait fait montre de courage.
C’est l’histoire la plus originale à laquelle j’ai assisté, mais je vous rassure une baignoire peut aussi avoir une vie d’ange.
Merci de vos futurs commentaires
Meetoc- Nombre de messages : 14
Age : 104
Date d'inscription : 06/12/2008
Re: Bain de sang
c'est déplacé, mis au bon endroit ;-)Meetoc a écrit:Bonjour,
Je commence bien en envoyant ma présentation au mauvais endroit
Bienvenue ici et tiens, lis donc ceci quand même :
http://www.vosecrits.com/forum-vos-ecrits-f1/important-a-lire-pour-les-nouveaux-t166.htm
histoire de pas nous envoyer 15 textes d'un coup :-))
Re: Bain de sang
Je n'ai guère aimé ce texte, sans doute parce que l'identité de la narratrice est trop vite connue à mon goût et que je ne vois pas trop ce qu'il apporte par rapport à ce qu'on connaît de l'histoire... Je le trouve linéaire, plutôt plat.
Bienvenue sur Vos Ecrits, à vous lire bientôt !
Bienvenue sur Vos Ecrits, à vous lire bientôt !
Invité- Invité
Re: Bain de sang
moi je trouve ce reportage historique plein d'originalité, presque croyable, le coup de l'hallali si j'avais été en cuivre est excellent..
Re: Bain de sang
Le récit est linéaire parce que j’ai voulu raconter cette histoire que nous connaissons tous (ou presque) comme si c’était un reportage, ce que Loïc a perçu. La baignoire était le journaliste ou le journaleux. Peut-être que le style aurait été plus journalistique si à partir de « Vers 7 heures du soir ce 13 juillet 1793 » j’avais raconté au passé-composé... Évidemment, j’ai recoupé les informations et c’est en cherchant que je me suis aperçu que je ne connaissais pas bien cette histoire. Je n’ai pas trouvé d’info sur la baignoire, j’ai choisi la tôle émaillée qui existait déjà tout comme le cuivre à la fin XVIIIe, et ce dernier sonne quelquefois l’hallali.
Merci de votre accueil, même si je trouve que celui de Socque est un peu ambigu.
Merci de votre accueil, même si je trouve que celui de Socque est un peu ambigu.
Meetoc- Nombre de messages : 14
Age : 104
Date d'inscription : 06/12/2008
Re: Bain de sang
Pardon si je n'ai pas été claire : je n'ai pas aimé ce texte-ci de vous, mais compte bien vous relire bientôt, et vous souhaite la bienvenue sur ce site d'écriture... Cela lève-t-il l'ambiguïté ?
Invité- Invité
Re: Bain de sang
bonjour, Meetoc.
Ce texte me laisse complètement extérieure : il est bien fait, bien documenté, bien écrit, son seul défaut est de ne pas concerner le lecteur, à mon avis. Tu ne lui laisses aucune place, tu ne fais appel ni à sa sensibilité, ni à son humour ( sauf la dernière phrase) ni à sa réflexion, c'est un texte autarcique...
Ce texte me laisse complètement extérieure : il est bien fait, bien documenté, bien écrit, son seul défaut est de ne pas concerner le lecteur, à mon avis. Tu ne lui laisses aucune place, tu ne fais appel ni à sa sensibilité, ni à son humour ( sauf la dernière phrase) ni à sa réflexion, c'est un texte autarcique...
Invité- Invité
Re: Bain de sang
Je ne suis pas entré dans le texte, je trouve que l'écriture est assez plate. Par contre, opter pour le point de vue de la baignoire est une très bonne idée, et je pense qu'il aurait justement plus fallu appuyer ce même point de vue, ainsi qu'alléger les données historiques
Re: Bain de sang
Mais oui, moi aussi je reconnais cette parole de baignoire. Elle m'avait amusée à la première lecture et continue à m'amener le sourire aux lèvres. C'est le coté un peu goguenard pour relater un fait historique sanglant qui me plait dans ce texte, l'anachronisme entre le style et le fond.
Bienvenue parmi nous, meetoc!
Bienvenue parmi nous, meetoc!
Roz-gingembre- Nombre de messages : 1044
Age : 61
Date d'inscription : 14/11/2008
Re: Bain de sang
Merci d’avoir pris le temps de commenter mon texte, voici une réponse collégiale.
En ce qui concerne l’humour voilà ce que je pense : Quand nous avons un interlocuteur, nous voyons tout de suite s’il accroche ou pas à notre humour, par contre je ne connais pas les lecteurs de ce forum et je suis conscient que mes blagues ne vous amusent pas tous. Un exemple : « elle restait cornélienne », les uns, ceux qui connaissent bien l’histoire, ont vu tout de suite l’allusion et ont peut-être souri, d’autres ont lu la phrase au premier degré. Evidemment, si tu n’entres pas dans le texte tu ne le trouves pas amusant.
Quand j’ai lu « un texte autarcique » j’ai froncé les sourcils, mais tu as raison ce texte est autarcique, je crois qu’ils le sont tous, ne faisant pas entrer le même nombre de lecteur.
Qu’est-ce que vous entendez par « l’écriture est assez plate », « je le trouve… plutôt plat » ? Ne me dites pas que c’est parce qu’il manque de relief, développez cela m’intéresse.
Oui Easter(Island) nous nous connaissons, mais je m’attendais à un avatar beaucoup plus joli
;-))) A bientôt.
En ce qui concerne l’humour voilà ce que je pense : Quand nous avons un interlocuteur, nous voyons tout de suite s’il accroche ou pas à notre humour, par contre je ne connais pas les lecteurs de ce forum et je suis conscient que mes blagues ne vous amusent pas tous. Un exemple : « elle restait cornélienne », les uns, ceux qui connaissent bien l’histoire, ont vu tout de suite l’allusion et ont peut-être souri, d’autres ont lu la phrase au premier degré. Evidemment, si tu n’entres pas dans le texte tu ne le trouves pas amusant.
Quand j’ai lu « un texte autarcique » j’ai froncé les sourcils, mais tu as raison ce texte est autarcique, je crois qu’ils le sont tous, ne faisant pas entrer le même nombre de lecteur.
Qu’est-ce que vous entendez par « l’écriture est assez plate », « je le trouve… plutôt plat » ? Ne me dites pas que c’est parce qu’il manque de relief, développez cela m’intéresse.
Oui Easter(Island) nous nous connaissons, mais je m’attendais à un avatar beaucoup plus joli
;-))) A bientôt.
Meetoc- Nombre de messages : 14
Age : 104
Date d'inscription : 06/12/2008
Re: Bain de sang
Pour vous répondre, je rappelle d'abord que c'est le texte en général, c'est à dire plutôt la narration, que j'ai trouvé plat, linéaire, et non spécifiquement l'écriture.
En effet, les événements s'enchaînent sagement, Marat va prendre son bain, il y a description du contexte (la maladie de peau), puis de l'installation (le numéro du journal, précision du rôle de Marat), ensuite Charlotte Corday, avant son arrivée, est introduite dans le texte par l'évocation de sa demande d'entrevue, on apprend qu'elle s'est présentée le matin mais n'a pas été reçue, qu'elle revient à la charge, etc. Bref, j'ai lu un reportage où les éléments étaient donnés les uns après les autres, je savais déjà où tout cela allait mener, je n'ai donc eu aucune surprise. Sans doute ce n'est pas quelque chose d'obligatoire pour trouver un texte intéressant, mais à défaut d'une intrigue qui intrique, j'espère en lisant rencontrer une manière neuve et personnelle d'agencer les mots, que je n'ai pas ressentie ici.
Pour en revenir aux éléments alignés comme à la parade, qui mènent inéluctablement à la conclusion, j'ai eu un peu la même impression que dans un film policier où, à un moment, la caméra fait un gros plan sur un élément du décor : on sait que ça va être important par la suite, que la notation n'est pas gratuite, et cela nuit à la "véracité" du film, parce que le déroulement réel des choses est beaucoup plus brouillon, moins organisé. Certes la narration est là précisément pour raconter une histoire, et si elle était aussi bordélique que dans la vie on s'y perdrait, mais l'excès d'"intention" dans chaque élément de narration est, à mon avis, dommageable aussi à l'intérêt qu'on peut prendre à une histoire.
Je prendrai pour contre-exemple certaions romans de Philip K. Dick où on peut trouver des lignes par-ci par-là qui expliquent quelque chose n'apportant rien à l'histoire, mais donnant un précieux parfum d'authenticité à ce qui est raconté (je pense à Coulez mes larmes, dit le policier, où à un moment il nous est dit qu'il y a eu une loi raciale interdisant aux couples de Noirs d'avoir plus d'un enfant et aboutissant de fait à la disparition des Afro-Américains ; ça n'a aucun impact sur le reste et je ne l'ai jamais oublié !).
Je crois que c'est ce qui m'a manqué dans votre narration : la gratuité, les chemins de traverse.
En effet, les événements s'enchaînent sagement, Marat va prendre son bain, il y a description du contexte (la maladie de peau), puis de l'installation (le numéro du journal, précision du rôle de Marat), ensuite Charlotte Corday, avant son arrivée, est introduite dans le texte par l'évocation de sa demande d'entrevue, on apprend qu'elle s'est présentée le matin mais n'a pas été reçue, qu'elle revient à la charge, etc. Bref, j'ai lu un reportage où les éléments étaient donnés les uns après les autres, je savais déjà où tout cela allait mener, je n'ai donc eu aucune surprise. Sans doute ce n'est pas quelque chose d'obligatoire pour trouver un texte intéressant, mais à défaut d'une intrigue qui intrique, j'espère en lisant rencontrer une manière neuve et personnelle d'agencer les mots, que je n'ai pas ressentie ici.
Pour en revenir aux éléments alignés comme à la parade, qui mènent inéluctablement à la conclusion, j'ai eu un peu la même impression que dans un film policier où, à un moment, la caméra fait un gros plan sur un élément du décor : on sait que ça va être important par la suite, que la notation n'est pas gratuite, et cela nuit à la "véracité" du film, parce que le déroulement réel des choses est beaucoup plus brouillon, moins organisé. Certes la narration est là précisément pour raconter une histoire, et si elle était aussi bordélique que dans la vie on s'y perdrait, mais l'excès d'"intention" dans chaque élément de narration est, à mon avis, dommageable aussi à l'intérêt qu'on peut prendre à une histoire.
Je prendrai pour contre-exemple certaions romans de Philip K. Dick où on peut trouver des lignes par-ci par-là qui expliquent quelque chose n'apportant rien à l'histoire, mais donnant un précieux parfum d'authenticité à ce qui est raconté (je pense à Coulez mes larmes, dit le policier, où à un moment il nous est dit qu'il y a eu une loi raciale interdisant aux couples de Noirs d'avoir plus d'un enfant et aboutissant de fait à la disparition des Afro-Américains ; ça n'a aucun impact sur le reste et je ne l'ai jamais oublié !).
Je crois que c'est ce qui m'a manqué dans votre narration : la gratuité, les chemins de traverse.
Invité- Invité
Re: Bain de sang
A la fois amusée et frustrée, je trouve pourtant l'exercice intéressant, et sans doute enrichissant pour l'auteur puisqu'il faut chercher des détails pour faire vivre l'histoire dans l'Histoire.
Frustrée parce que je connaissais la fin, mais honnêtement je ne sais pas comment je m'en serais sortie, si j'avais été à la place de meetoc.
Frustrée parce que je connaissais la fin, mais honnêtement je ne sais pas comment je m'en serais sortie, si j'avais été à la place de meetoc.
Re: Bain de sang
En effet, j'ai passé beaucoup de temps à chercher et à recouper les informations et cela m'a bien plus.
Marat meurt à la fin mais ça je le savais déjà. Quant à Charlotte, même si ce n'est pas Jeanne-D'Arc, elle n'a pas fait long feu.
Je voulais que cette histoire reflète au mieux ce qui c'était passé ce 13 juillet.
Marat meurt à la fin mais ça je le savais déjà. Quant à Charlotte, même si ce n'est pas Jeanne-D'Arc, elle n'a pas fait long feu.
Je voulais que cette histoire reflète au mieux ce qui c'était passé ce 13 juillet.
Meetoc- Nombre de messages : 14
Age : 104
Date d'inscription : 06/12/2008
Re: Bain de sang
Marat un tyran? J'ai toujours cru que c'était un héro révolutionnaire
genre un Washington français. De toute façon entre les montagnards les sans-culotte et les girondins, j'y ai jamais rien compris.
Pour ton texte, il aurait peut-être été plus marrant si tu l'avais écris
du point de vue du canard en plastique
genre un Washington français. De toute façon entre les montagnards les sans-culotte et les girondins, j'y ai jamais rien compris.
Pour ton texte, il aurait peut-être été plus marrant si tu l'avais écris
du point de vue du canard en plastique
choobe- Nombre de messages : 33
Age : 39
Date d'inscription : 19/04/2008
Re: Bain de sang
J'y ai bien pensé, mais "le canard en plastique" n'existait pas encore en 1793.
Marat n'était pas vraiment un marrant pourtant il a fini dans une marre de sang (imagine une aorte qui gicle...) Ce jour là Marat ne se marra pas, il y eu un flux mais pas de reflux, il ne put donc se marrer.
Marat n'était pas vraiment un marrant pourtant il a fini dans une marre de sang (imagine une aorte qui gicle...) Ce jour là Marat ne se marra pas, il y eu un flux mais pas de reflux, il ne put donc se marrer.
Meetoc- Nombre de messages : 14
Age : 104
Date d'inscription : 06/12/2008
Re: Bain de sang
Je ne suis pas un fan des textes historiques mais j'ai apprécié la phase d'exposition de celui-ci, ensuite je trouve qu'une focalisation plus nette sur la baignoire aurait pu donner un ton plus humoristique à ce fait archi rabaché . Il y a un passage qui me semble un peu pauvre par rapport au reste: "Charlotte pénétra dans la salle de bain ; le soleil n’éclairait plus la rue étroite et la lumière baissait dans la pièce. La jeunette était habillée à la mode révolutionnaire et le quadragénaire était nu, sans culotte bien qu’il n’en fut pas un. Autre contraste, leur âge, elle allait bientôt fêter ses 25 ans et paraissait très jeune comparée à Jean-Paul, un vieillard bien qu’il n’eut que 46 ans".
au plaisir de te relire
au plaisir de te relire
ptipubi- Nombre de messages : 80
Age : 57
Localisation : idf
Date d'inscription : 25/11/2008
Re: Bain de sang
J'ai voulu reprendre "l'éclairage" (de la pièce) de Lamartine.
Tu as raison, j'aurais pu faire mieux en décrivant le contraste entre la belle et la bête : Le jeu de mot "sans culotte" étant fait j'aurais pu m'éclater un peu plus dans la description des deux personnages en parlant de la poitrine de Charlotte et du vieux cochon qui la dévorait des yeux.
Tu as raison, j'aurais pu faire mieux en décrivant le contraste entre la belle et la bête : Le jeu de mot "sans culotte" étant fait j'aurais pu m'éclater un peu plus dans la description des deux personnages en parlant de la poitrine de Charlotte et du vieux cochon qui la dévorait des yeux.
Meetoc- Nombre de messages : 14
Age : 104
Date d'inscription : 06/12/2008
Re: Bain de sang
et bien c'était l'occasion de l'inventer!Meetoc a écrit:J'y ai bien pensé, mais "le canard en plastique" n'existait pas encore en 1793.
Je me souviens avoir, en son temps, raconté cette version de Corday-Marat par le biais de l'humour, c'était bien passé, mais je ne sais plus où se trouve ce texte.
Si l'écriture ici est soignée, maîtrisée, le propos documenté et correctement disséqué, il me manque tout de même une âme dans ce texte, quelque chose qui lui permettrait de se différencier d'autres textes historiques déjà lus sur le sujet. Je ne dis pas qu'il doit nécessairement y avoir de l'humour mais un traitement plus décalé m'aurait certainement plu davantage que le ton qui est adopté ici, trop sage à mon goût, même si de bonne qualité.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Bain de sang
Je commence par citer un autre commentaire : désolée Choobe ! ^^
Sinon, le texte en soi est très agréable à lire. On connaît tous l'histoire et, justement, c'est là tout l'intérêt. On sait ce qui va se passer et on ne peut s'empêcher de continuer.
Tout petit bémol : la parole de baignoire est une bonne idée mais j'ai lu sans vraiment entrer dedans. Il me manque une toute petite chose pour faire mouche.
Les héros révolutionnaires étaient bien souvent des tyrans. Me plairait de m'y replonger un peu dans cette période. Complexe, mais fascinante à bien des points de vue. Bon, place au commentaire ! ^^Marat un tyran? J'ai toujours cru que c'était un héro révolutionnaire
genre un Washington français.
Hi ! Hi ! J'ai bien aimé ceci.Corday, qui avait laissé tomber le couteau sur le sol, n’avait ni bronché ni perdu ses couleurs, elle restait cornélienne.
Sinon, le texte en soi est très agréable à lire. On connaît tous l'histoire et, justement, c'est là tout l'intérêt. On sait ce qui va se passer et on ne peut s'empêcher de continuer.
Tout petit bémol : la parole de baignoire est une bonne idée mais j'ai lu sans vraiment entrer dedans. Il me manque une toute petite chose pour faire mouche.
Lucy- Nombre de messages : 3411
Age : 46
Date d'inscription : 31/03/2008
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