Les champs de mort
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Akinorev31
Hellian
Soliflore
7 participants
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Les champs de mort
Sur de tendres tapis, des jardins de bois blancs
S'étendent sur des monts et des plaines dolentes
Entre des murs saillants aux marches trébuchantes.
Le vent peut bien mugir, courber les ifs tremblants
Et la pluie peur laver les marbres entaillés,
Vous êtes condamnés à blanchir les campagnes,
Saluer des drapeaux sur des mâts de Cocagne.
Petits soldats de bois dans la terre, fichés,
Non, vous ne dormez pas! Comme des automates,
Sans cesse vous veillez, sentinelles de roses
A l'odeur de sueur, de sang et de nécrose,
Plantés comme fusils à la bouche écarlate.
Vous n'aviez que vingt ans, des rêves d'aubépines
Pour des fiancées aux rêves ingénus,
Vos mains pour caresser des ventres préconçus
Dans l'incarnat des lits aux bouches granadines
S'étendent sur des monts et des plaines dolentes
Entre des murs saillants aux marches trébuchantes.
Le vent peut bien mugir, courber les ifs tremblants
Et la pluie peur laver les marbres entaillés,
Vous êtes condamnés à blanchir les campagnes,
Saluer des drapeaux sur des mâts de Cocagne.
Petits soldats de bois dans la terre, fichés,
Non, vous ne dormez pas! Comme des automates,
Sans cesse vous veillez, sentinelles de roses
A l'odeur de sueur, de sang et de nécrose,
Plantés comme fusils à la bouche écarlate.
Vous n'aviez que vingt ans, des rêves d'aubépines
Pour des fiancées aux rêves ingénus,
Vos mains pour caresser des ventres préconçus
Dans l'incarnat des lits aux bouches granadines
Soliflore- Nombre de messages : 380
Age : 71
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: Les champs de mort
Voici un poème dont on ne pourra dire qu'il est grandiloquent sur un sujet qui aurait pu prêter pourtant au déclamatoire.
Beaucoup d'émotion, de sensibilité et de pudeur.
Particulièrement aimé :
Vous n'aviez que vingt ans, des rêves d'aubépines
Pour des fiancées aux rêves ingénus,
Juste une remarque :
N'y a-t-il pas une faute de frappe au dernier vers ?
Dans l'incarnat des lits aux bouches granadines
Beaucoup d'émotion, de sensibilité et de pudeur.
Particulièrement aimé :
Vous n'aviez que vingt ans, des rêves d'aubépines
Pour des fiancées aux rêves ingénus,
Juste une remarque :
N'y a-t-il pas une faute de frappe au dernier vers ?
Dans l'incarnat des lits aux bouches granadines
Hellian- Nombre de messages : 1858
Age : 74
Localisation : Normandie
Date d'inscription : 14/02/2009
Re: Les champs de mort
J'aime beaucoup les deux dernières strophes, avec ce mélange de violence et de tendresse, avant je trouve le poème un peu léthargique...
Cette proposition me paraît obscure :
"Le vent peut bien mugir, courber les ifs tremblants
Et la pluie peur laver les marbres entaillés" ; c'est "leur laver", je suppose, mais laver les marbres de qui, alors ? Ceux des ifs ? Dans ce cas, je ne vois pas pourquoi ils auraient des marbres entaillés. S'il s'agit des jeunes soldats, peut-être cela serait-il plus clair en remplaçant le pronom à la troisème personne par un pronom à la deuxième, puisque c'est celle que vous employez pour vous adresser aux soldats, plus loin dans la phrase.
Une remarque :
Pour-des-fi-an-cées-aux-rê-ves-in-gé-nus comporte onze syllabes ; peut-être articulez-vous fi-an-cé-es ? Si tel est le cas, cela me paraît bien loin de la prononciation rélle.
Cette proposition me paraît obscure :
"Le vent peut bien mugir, courber les ifs tremblants
Et la pluie peur laver les marbres entaillés" ; c'est "leur laver", je suppose, mais laver les marbres de qui, alors ? Ceux des ifs ? Dans ce cas, je ne vois pas pourquoi ils auraient des marbres entaillés. S'il s'agit des jeunes soldats, peut-être cela serait-il plus clair en remplaçant le pronom à la troisème personne par un pronom à la deuxième, puisque c'est celle que vous employez pour vous adresser aux soldats, plus loin dans la phrase.
Une remarque :
Pour-des-fi-an-cées-aux-rê-ves-in-gé-nus comporte onze syllabes ; peut-être articulez-vous fi-an-cé-es ? Si tel est le cas, cela me paraît bien loin de la prononciation rélle.
Invité- Invité
Re: Les champs de mort
Le vent peut bien mugir, courber les ifs tremblants
Et la pluie peur laver les marbres entaillés,
Ne doit-on pas plutôt lire "Et la pluie peut laver[...]" (?)
Pour moi, le vent mugissait de compassion, les ifs courbés comme des pleureuses et la pluie comme des larmes. Bon, chacun y voit à sa façon.
A l'oreille, la première strophe a peut-être beaucoup de "des".
Je ne sais quoi penser de l'image redondante:
puisà la bouche écarlate
aux bouches grenadines
Je suis ravie de lire un poème qui traite d'un sujet nouveau et la lecture ici en est pleine de suggestions et de ressentis divers.
v.
Re: Les champs de mort
Ah, bien sûr ! C'est "la pluie peut laver..." je comprends maintenant. Dans ce cas, je regrette la répétition du verbe sur deux vers consécutifs... Je pense que c'est peut-être une raison de la sensation de "patinage" que j'éprouve dans les deux premières strophes.
Invité- Invité
Re: Les champs de mort
Si la première strophe me paraît trop reposer sur le schéma nom+adjectif, la deuxième strophe commence à devenir intéressante. Ensuite, c'est du tout bon, un constat teinté de colère ; j'aime ce thème et j'aime son traitement.
Dommage en effet pour la succession de "peut"
Dommage en effet pour la succession de "peut"
Invité- Invité
Re: Les champs de mort
Pas mal de grandeur dans la manière de réciter tout cela, presque du lyrisme; ça colle assez bien au sujet, même si celui-ci ne rencontre pas spécialement mes faveurs.
J'aime la régularité du rythme, qui s'associe bien à cette idée de déclamation soulignée par Hellian.
La remarque sur peur/peut a déjà été formulée et la répétition est peu heureuse, en effet, surtout par rapport à tout le reste, qui se tient.
J'aime la régularité du rythme, qui s'associe bien à cette idée de déclamation soulignée par Hellian.
La remarque sur peur/peut a déjà été formulée et la répétition est peu heureuse, en effet, surtout par rapport à tout le reste, qui se tient.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Les champs de mort
Bonjour Solifore
par où commencer ?
Je trouve (avis personnel) qu'il y a quelque chose dans ce poème, des effets stylistiques intéressants, une recherche de métaphores poétiques (pas toujours compréhensibles à mon goût mais bon, je ne suis pas référence en la matière), de bonnes intentions... mais il manque, il me semble, un minimum de travail ; par manque de technique j'espère, et non par fainéantise !
Vous répétez peut-être un peu trop de mots ou bien leurs dérivés : blancs, blanchir, peut peut (je ne suis apparemment pas le premier à m'en apercevoir !), bouche, bouches (cité par Akinorev31 avec laquelle je suis d'accord en ce qui concerne les deux premiers vers du premier quatrain : de,des,de,des,des (c'est pour un jeu à gratter ?) (je taquine, ce n'est pas méchant, vous pourrez vous venger un jour en critiquant mes poésies !)
Je pense qu'avec un peu plus de travail, votre poème sera plus agréable à lire (plus qu'il ne l'est, je ne dis pas que ce n'est pas agréable du tout !). Vous devriez travailler sur le sens et la musicalité de vos vers.
Il m'a fallu du temps pour écrire tout ceci, je souhaite que vous ne le preniez pas mal mais qu'au contraire vous le preniez comme le signe de mon intérêt pour votre oeuvre. Je ne prétends pas faire mieux que vous, je n'ai fait que donner mon humble avis ; en espérant lire d'autres poèmes de votre composition et pourquoi pas celui-ci retravaillé :-)
par où commencer ?
Je trouve (avis personnel) qu'il y a quelque chose dans ce poème, des effets stylistiques intéressants, une recherche de métaphores poétiques (pas toujours compréhensibles à mon goût mais bon, je ne suis pas référence en la matière), de bonnes intentions... mais il manque, il me semble, un minimum de travail ; par manque de technique j'espère, et non par fainéantise !
Vous répétez peut-être un peu trop de mots ou bien leurs dérivés : blancs, blanchir, peut peut (je ne suis apparemment pas le premier à m'en apercevoir !), bouche, bouches (cité par Akinorev31 avec laquelle je suis d'accord en ce qui concerne les deux premiers vers du premier quatrain : de,des,de,des,des (c'est pour un jeu à gratter ?) (je taquine, ce n'est pas méchant, vous pourrez vous venger un jour en critiquant mes poésies !)
Si,si, cher (ère) socque, il s'agit de la prononciation réelle, en poésie du moins, et nous avons bien là un alexandrin ; le problème provient plutôt du fait qu'il est fortement déconseillé voire interdit de finir son hémistiche sur un E muet impossible à élider puisqu'au féminin-pluriel.Une remarque :
Pour-des-fi-an-cées-aux-rê-ves-in-gé-nus comporte onze syllabes ; peut-être articulez-vous fi-an-cé-es ? Si tel est le cas, cela me paraît bien loin de la prononciation rélle.
Idem, on se retrouve avec un "alexandrin" de treize pieds à cause du E de pluie que vous n'avez pas élidé.Et la pluie peur laver les marbres entaillés,
Je pense qu'avec un peu plus de travail, votre poème sera plus agréable à lire (plus qu'il ne l'est, je ne dis pas que ce n'est pas agréable du tout !). Vous devriez travailler sur le sens et la musicalité de vos vers.
Il m'a fallu du temps pour écrire tout ceci, je souhaite que vous ne le preniez pas mal mais qu'au contraire vous le preniez comme le signe de mon intérêt pour votre oeuvre. Je ne prétends pas faire mieux que vous, je n'ai fait que donner mon humble avis ; en espérant lire d'autres poèmes de votre composition et pourquoi pas celui-ci retravaillé :-)
Peter Pan- Nombre de messages : 3709
Age : 49
Localisation : Pays des rêves et de l'imaginaire
Date d'inscription : 16/04/2009
Re: Les champs de mort
Outrepassé quelques petits défauts pointés auparavant, j'ai apprécié ce texte, avec son parfum de Soldats de Xian. Oui ce granadine est étrange.
Invité- Invité
Re: Les champs de mort
soliflore je suis content pour toi, des analyses de textes comme ça, ça valait le coup de venir!
bonne journée
loic
bonne journée
loic
Re: Les champs de mort
"Et la pluie peut laver les marbres entaillés" est bien un vers de douze syllabes, donc un alexandrin. Et cela depuis près de 200 ans ! En effet, il y a belle lurette que le "e" (ou l'"e") situé après une voyelle et devant une consonne n'est plus compté prosodiquement comme une syllable. S'il le fut c'est vraisemblablement parce qu'on le prononçait dans la langue parlée au Moyen Age. Quant à l'hiatus, il vaut mieux l'éviter, mais il n'est pas vraiment une "faute" et l'on en trouve même chez des poètes aussi rigoureux que Malherbe ou, plus proche de nous, Valéry.
Madeline- Nombre de messages : 197
Age : 60
Localisation : France.
Date d'inscription : 22/05/2009
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