Deuil
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Deuil
Je pourrais vivre mais je préfère survivre. J’ai renoncé à tout depuis ton départ, ce terrible jour de Mars. Cet accident, je le vois et le revoit encore ; jour après jour, nuit après nuit. Je vois ton visage si pâle, je te vois si légère prête à t’envoler.
J’aimerais retrouver la trace, l’empreinte de tes lèvres sur les miennes. J’aimerais …
J’ai perdu dans le creux de la nuit le bonheur que tu m’avais confié. Je me suis retiré du monde pour te retrouver, dans la mort ou dans la vie, poussière d’étoile. Je murmure ton nom comme une prière sans fin, dans l'absence d'un Dieu qui t'accueille et berce mon chagrin.
Dans le tourbillon des sens, des passions ; je laisse l’ouragan ravager mon corps. Ressemblera-t-il au tient ? Déchiré, brûlé, dévoré par l’impatience de la vitesse.
Le temps ne m’absout pas de mes erreurs. J’avance à contre courant, dans l’espoir de sentir mon corps vivre. Le cœur, que je me suis arraché, chuchote depuis la malle où je l’ai enfermé. Mon âme circule dans tous les aéroports du monde, scellé dans une valise rigide. Cadavérique. Les corbeaux planent dans le ciel de ma vie, noirs, moqueurs, affamés. Et je cours pour leur échapper, semant de la vie que tu adorais. Et dans mes yeux, il n’y a plus de larmes, plus de vie, plus de toi. Il n’y a que les ravages du temps qui finiront par noyer mon âme. Pas de sanglots, j’hurle de douleur de cette voix cassée de s'être trop heurtée aux limites du ciel. . Tous mes nerfs, mes muscles, mes os ; se broient dans le rappel de ta mort. Le cygne sur le lac nage sereinement, sous la pluie, dans le brouillard. Il nage.
Et sur mes lèvres se perd la vie. Les ravages perdus d’une jeunesse dorée sont en moi.
Il n’y a rien là où tu m’as laissé. Le frisson de ta perte est mon oxygène. Colère, douleur, entêtement. Je vis à travers eux.
Ta tombe n’est plus qu’un lieu de pèlerinage car je te sais dans ton cercueil blanc, terni et subissant les attaques de la vermine sous terraine. Bientôt, il ne restera rien de nous pas plus que de toi mais il y a bien ce petit sapin que j’ai planté à tes pieds, qui grandit, doucement, apeuré. Il est droit, dans la tempête et sous la pluie. Il est un peu toi, comme ton souvenir qui te survit.
Dans l’épreuve du deuil, je ne peux me coucher et oublier. Qu’importe les lieux où je traine mon corps, tu es là. Ton sourire espiègle, ton regard avare d’amour, tes lèvres trop pressées de m’embrasser. Toi, sublimant tout. Tu as l’air heureuse, où que tu me suives.
Et dans l’abîme du monde où ton regard s’est perdu, où ton sourire s’est volatilisé, où un voile nous a séparé, il reste l’éclat de ta vie. Je le sais, tu illumines un cimetière de monstre et de corps. Tu respires mon air, je suffoque, tu es là, tu ne sais où te mettre, toi, ta beauté, cette douleur que je ne veux chasser.
Dieu, pourquoi me l’as-tu enlevé ? Danser sans elle n’a plus de sens.
Mes yeux se ferment et dans le noir, ses cheveux flottent autour de son visage à l’image de la rosée du matin. Il y a un petit vent, je sens son parfum et respire la Vie. Son regard me torture, me brûle, m’envenime. Je l’ai déçu. A mon tour d'être enfermé par la spirale. Ma tête s'oublie, je titube, je suis trop lourd, je n'ai plus la force. Je tombe dans le salon, elle se couche contre moi. Corps contre corps, je sens enfin mon cœur battre dans ma poitrine que je croyais vide. Autour de moi, les secours s’agitent ; mais elle, elle est calme. Mon souffle se perd ici-bas. Je pars là-haut, sa main dans la mienne.
J’aimerais retrouver la trace, l’empreinte de tes lèvres sur les miennes. J’aimerais …
J’ai perdu dans le creux de la nuit le bonheur que tu m’avais confié. Je me suis retiré du monde pour te retrouver, dans la mort ou dans la vie, poussière d’étoile. Je murmure ton nom comme une prière sans fin, dans l'absence d'un Dieu qui t'accueille et berce mon chagrin.
Dans le tourbillon des sens, des passions ; je laisse l’ouragan ravager mon corps. Ressemblera-t-il au tient ? Déchiré, brûlé, dévoré par l’impatience de la vitesse.
Le temps ne m’absout pas de mes erreurs. J’avance à contre courant, dans l’espoir de sentir mon corps vivre. Le cœur, que je me suis arraché, chuchote depuis la malle où je l’ai enfermé. Mon âme circule dans tous les aéroports du monde, scellé dans une valise rigide. Cadavérique. Les corbeaux planent dans le ciel de ma vie, noirs, moqueurs, affamés. Et je cours pour leur échapper, semant de la vie que tu adorais. Et dans mes yeux, il n’y a plus de larmes, plus de vie, plus de toi. Il n’y a que les ravages du temps qui finiront par noyer mon âme. Pas de sanglots, j’hurle de douleur de cette voix cassée de s'être trop heurtée aux limites du ciel. . Tous mes nerfs, mes muscles, mes os ; se broient dans le rappel de ta mort. Le cygne sur le lac nage sereinement, sous la pluie, dans le brouillard. Il nage.
Et sur mes lèvres se perd la vie. Les ravages perdus d’une jeunesse dorée sont en moi.
Il n’y a rien là où tu m’as laissé. Le frisson de ta perte est mon oxygène. Colère, douleur, entêtement. Je vis à travers eux.
Ta tombe n’est plus qu’un lieu de pèlerinage car je te sais dans ton cercueil blanc, terni et subissant les attaques de la vermine sous terraine. Bientôt, il ne restera rien de nous pas plus que de toi mais il y a bien ce petit sapin que j’ai planté à tes pieds, qui grandit, doucement, apeuré. Il est droit, dans la tempête et sous la pluie. Il est un peu toi, comme ton souvenir qui te survit.
Dans l’épreuve du deuil, je ne peux me coucher et oublier. Qu’importe les lieux où je traine mon corps, tu es là. Ton sourire espiègle, ton regard avare d’amour, tes lèvres trop pressées de m’embrasser. Toi, sublimant tout. Tu as l’air heureuse, où que tu me suives.
Et dans l’abîme du monde où ton regard s’est perdu, où ton sourire s’est volatilisé, où un voile nous a séparé, il reste l’éclat de ta vie. Je le sais, tu illumines un cimetière de monstre et de corps. Tu respires mon air, je suffoque, tu es là, tu ne sais où te mettre, toi, ta beauté, cette douleur que je ne veux chasser.
Dieu, pourquoi me l’as-tu enlevé ? Danser sans elle n’a plus de sens.
Mes yeux se ferment et dans le noir, ses cheveux flottent autour de son visage à l’image de la rosée du matin. Il y a un petit vent, je sens son parfum et respire la Vie. Son regard me torture, me brûle, m’envenime. Je l’ai déçu. A mon tour d'être enfermé par la spirale. Ma tête s'oublie, je titube, je suis trop lourd, je n'ai plus la force. Je tombe dans le salon, elle se couche contre moi. Corps contre corps, je sens enfin mon cœur battre dans ma poitrine que je croyais vide. Autour de moi, les secours s’agitent ; mais elle, elle est calme. Mon souffle se perd ici-bas. Je pars là-haut, sa main dans la mienne.
Kali Lorca- Nombre de messages : 188
Age : 34
Date d'inscription : 29/11/2008
Re: Deuil
Je ne suis pas arrivée au bout, désolée... Il est vrai que je suis mauvais public pour un texte aussi sentimental. Ce qui m'a découragée, je pense, c'est ce "tourbillon des sens, des passions" qui est dur à avaler, dans le genre cliché, quand on a beaucoup lu !
Invité- Invité
Re: Deuil
Désolée moi aussi, même si je suis allée au bout, je suis restée hermétique au texte de par son thème et l'usage à l'excès du moi/tu, qui m'horripile (je crois l'avoir déjà dit en commentant un de tes poèmes, mais c'est aussi mon goût).
Cependant, il y a une émotion très forte qui se dégage de tout cela, je ne peux le nier... peut-être trop forte et trop personnelle d'ailleurs pour être vraiment partagée par le lecteur (le "je" y est pour beaucoup).
Je serais curieuse de voir ce que cela donnerait, cette histoire, racontée par un narrateur externe, avec elle/lui... cela te permettrait de prendre de la distance par rapport au sujet, afin de le traiter avec plus de finesse, de façon plus allusive, en laissant de la place pour le ressenti du lecteur, qui se sent ici écrasé par les sentiments du "je".
En l'état, cela me semble trop "plein" d'émotions, pas de pauses entre les expressions poétiques, ce qui nous donne l'impression d'étouffer... mais paradoxalement, au milieu des ces expressions, il y en a qui m'ont parues plus originales, ouvrant sur autre chose :
Voilà, j'espère t'avoir donné quelques pistes malgré ce commentaire un peu rude.
A bientôt sous tes lignes,
Ruin.
Cependant, il y a une émotion très forte qui se dégage de tout cela, je ne peux le nier... peut-être trop forte et trop personnelle d'ailleurs pour être vraiment partagée par le lecteur (le "je" y est pour beaucoup).
Je serais curieuse de voir ce que cela donnerait, cette histoire, racontée par un narrateur externe, avec elle/lui... cela te permettrait de prendre de la distance par rapport au sujet, afin de le traiter avec plus de finesse, de façon plus allusive, en laissant de la place pour le ressenti du lecteur, qui se sent ici écrasé par les sentiments du "je".
En l'état, cela me semble trop "plein" d'émotions, pas de pauses entre les expressions poétiques, ce qui nous donne l'impression d'étouffer... mais paradoxalement, au milieu des ces expressions, il y en a qui m'ont parues plus originales, ouvrant sur autre chose :
j'ai trouvé cela bien dit, mais cela passerait mieux s'il n'y avait qu'une expression telle que celle-ci pour un paragraphe (elle serait ainsi mise en valeur) alors que là, cela se perd, tu répètes plusieurs fois la même chose avec des images différentes... et du coup, tu perds "l'essence" du sentiment...Le cœur, que je me suis arraché, chuchote depuis la malle où je l’ai enfermé.
Voilà, j'espère t'avoir donné quelques pistes malgré ce commentaire un peu rude.
A bientôt sous tes lignes,
Ruin.
Loreena Ruin- Nombre de messages : 1071
Age : 35
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008
Re: Deuil
Wow
J'ai vraiment bien aimé.
Mais je trouve que le texte n'est pas assez direct ( si ca l'avait été je penses que ce texte serait un chef d'oeuvre. Enfin je l'adore.
J'ai vraiment bien aimé.
Mais je trouve que le texte n'est pas assez direct ( si ca l'avait été je penses que ce texte serait un chef d'oeuvre. Enfin je l'adore.
alexi788- Nombre de messages : 30
Age : 30
Date d'inscription : 16/04/2009
Re: Deuil
Un texte personnel dans lequel on sent que tu t'es investie. Ce n'est pas ma tasse de thé mais je pense qu'il toucherait plus le lecteur en s'éloignant de certains poncifs et clichés.
Invité- Invité
Re: Deuil
Très personnel, difficile à commenter. Il y a quelques tournures poétiques mais dans l'ensemble, j'ai trouvé ça assez lourd, plaintif au possible (même si c'est le sujet qui veut ça, je sais). Je suis donc passée à côté, désolée.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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