Sombre est le vrai

Birmingham, la nuit.

Il y avait là des caveaux où enterrer nos vies.
Des corps perdus, mouvants, lascifs, poétiquement tournés vers dieux. Au snob's, j'atteignais l'origine. Je me retrouvais, moi cette brute. Cette perdition, ce dénuement, ce retour dans l'alcool. Et mes semblables, beaux, déglingués dans cette furie de son et de sueur. Je me retrouvais dans cette veste de cuir sans âge. Les éclats de verre qui craquent à chaque pas. Surtout faire très attention à ses chaussures, proie idéale des projections de fluides divers. Déambulation goguenarde.

OUI, je suis soul, oui je retire mon masque et vous montre mon visage.
Je suis là comme vous. Nous avons un but commun. La vérité crue, cruelle; magnifique.

Et vos yeux douce, si douce jeune fille. Ces yeux d'une innocence floue, celle qui n'est qu'en nous. A croire qu'on ne touche la réalité qu'en voulant s'en détourner. Tout est question de perspective. Changer de point de vue, variez les hauteurs, et vous atteindrez les profondeurs. Cette lucidité parfaite des choses.

Vous n'êtes rien sinon un réceptacle de fausses idées. Ce genre de lieu me rendais une certaine forme de virginité..

Une ambiance bien posée, sordide et tendre à la fois... Un texte agréable, où je me serais volontiers installée plus longtemps.

Bienvenue sur Vos Ecrits, à vous lire bientôt !

Quelques remarques :
"je suis saoul (ou soûl)"
"A croire qu'on ne touche la réalité qu'en voulant s'en détourner." (la phrase me paraît assez lourde dans l'ensemble du texte ; le "ne... que" est toujours délicat à manier)
"Changez de point de vue, variez les hauteurs, et vous atteindrez les profondeurs."
"Ce genre de lieu me rendait une certaine forme de virginité"

C'est pas souvent que Birmingham inspire...

Un peu court pour être une opinion tranchée. J'aime l'ambiance mais demande à voir...

J'ai bien apprécié le côté un peu nihiliste de ce texte, avec un univers, un style, qui me semblent déjà bien posés (sans être transcendants^^). J'attends de lire un autre texte, un peu plus long peut-être, pour donner un avis plus tranché.

A bientôt sous tes lignes,
Ruin.

C'est amusant ce site...
Mon prochain post sera meilleur, enfin j'éspère. C'est vrai que ce petit bout de texte reste assez flou. C'est que j'écris souvent ce genre de chose sur le moment. Et je sortais de cette boite lorsque j'ai écris ça.
Parfois, surtout dans l'alcool, l'impression fugasse d'une réelle compréhension des choses pointe son nez. Mais à la rélecture de mes vagues réflexions, j'avais toujours un doute. Une tierce personne pourrait-elle comprendre le sens de tout ceci.
Bien, je retenterai l'expérience.

Helmer.

J'ai beaucoup aimé jusqu'à OUI, je suis soul, ensuite j'ai quelque peu décroché, à cause de cette manière prise par le narrateur de se contempler dans le regard de l'autre. La plainte narcissique ne me dérangeait pas au début mais là, elle devient prétexte et ça me séduit moins, pure question de goûts.
Sinon, vraiment apprécié cette ambiance particulière du début que j'aimerais lire sur un plus long format.

Tout pareil que Shakti, qui a eu le bon gout de savoir mettre en mot ce que j'ai aussi ressenti en lisant ce texte (et, à moins que je ne me fourvoie, "dieux" (au début) devrait être au singulier, innit ? :-))


Car il y a effectivement un côté narcissique qui ressort, où l'individu embrumé atteint une vague "clairvoyance" et observe scrupuleusement son monde, lui aussi embrumé d'ailleurs. L'alcool fait certes tomber des masques, mais il en fournit d'autres... l'affaire aurait été peut-être plus savoureuse si un sobre noctambule pouvait à son tour observer ce changement de personnalité qui fait apparaitre le changement de personnalité des autres (ouf !).

Ça fait un peu mise en abime je trouve, style l'arroseur arrosé. C'est intéressant, peut-être faudrait-il plus développer ou typer un peu plus le récit (vers la satire, la complainte, le truc vraiment philo, ...), je ne sais pas.

Voila, je rajouterai juste que le ton désabusé et la concision des phrases rendent bien cet aspect "lucide" et lapidaire.



Après, concernant le sujet même et ces histoires de masques, je crois qu'il est plus délicat et plus important de mieux comprendre ses contradictions et autres conditionnements plutôt que de faire sauter les verrous temporairement à coup d'alcool (ou autres). Je diverge aussi sur ce point là, même si ça ne représente aucunement un jugement sur la valeur du texte ou son propos - ce n'est qu'un avis personnel sur le sujet au sens général, chacun le traite comme il l'entend selon son envie d'écrire :-)