Soir de fête

Dans la fraîcheur du soir, au chemin de halage,
Tandis que les maisons rabattent leurs volets,
Nous irons, toi et moi, nous bercer de reflets,
Voir le scintillement des eaux et ses roulages

Et je prendrai ta main, cherchant sur ton visage
Les lueurs d'autrefois, ton rire en bracelet,
Tes contes ver à soie sortis de ton bonnet
Pour l'enfant que j'étais quand tu avais mon âge.

Je te fredonnerai des airs de cabaret;
Les libellules bleues nous feront un ballet;
Ton châle, de frissons, repoussera l'ombrage

D'une mémoire enfuie dans le froid des chenets
Qui rougissaient alors de brûler tes secrets
Quand tu aimais la danse et les marivaudages.

Doux et ample à la fois... un beau sonnet, à mon avis.

Des petits détails qui en disent long, joli hommage.

soliflore dans tes écrits je retrouve presque à chaque fois quelque chose de surrané et de désuet, c'est ta signature..

Oui.
Sonnet posé sur les épaules de qui l'accompagne dans l'air du soir violet.

Combien de mères ont-elles ainsi été conduites, à petits pas, sur un chemin de halage, frissonnantes dans l'air du soir, sous l'aile d'un fils ou d'une fille tâchant de leur éviter l'ultime faux-pas ?
Merci pour elles-toutes, Soliflore, pour la tendresse et la justesse de tes images.

Une chasse au papillon, avec les mouches collantes et la peau qui gratte. Tout y est. Un revival qui ne manque pas de charme.

Mots du passé pour des émotions intemporelles que tu évoques avec sensibilité et justesse, sans en faire trop. La technique me paraît également être bien maîtrisée. Un bel ensemble !