La fête à la kalach
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La fête à la kalach
La fête à la Kalach
Fracas de tonnerres, éclats d'orages, mitrailles de trombes.
L'air, transpercé de toutes parts, suffoque devant cette furie stellaire qui inonde la nuit de l'ardeur du siècle.
Errant, hagard, haletant, le souffle court, pfft, envolé en tornades de fuite.
Mais, généreux au possible, dans sa débâcle mille et une merveilles d'Orient ou d'Occident, déchirées du sol avec force, virevoltent dans le ciel.
Masses inertes, terreurs informes et cruelles, les voilà maintenant veules et volatiles,
Pas avare pour un sou, elles partagent leur sort avec tout obstacle encore arrimé au sol.
Tôles, voitures, vieillards, cabots,... allez hop ! Pas de ségrégation !
Tout le monde est invité à ce bal d'Eole.
Une obscurité sombre et féroce s'étale en toile de fond, comme un avant goût d'irrémédiable. Les étoiles, la lune, Mercure et toute la bande, sont bien trop hautains, trop éloignés pour transpercer le rideau de fumée qui nous oppresse, nous isole dans cette ombre austère, prémisse d'un bien noir sabbat.
Quant à la lumière ?
Que la lumière soit !!!
Voilà la foudre qui éclaire le lieu. Mais, bien au delà d'une simple torche placide et passive, elle est vigoureuse la coquine. Elle besogne à sa manière. Consciencieuse et appliquée, elle martèle et martèle le sol, incendie toute matière qui pourrait encore s'embraser.
Regardez
De la ville, il ne reste guère d'édifices encore debout ; tout juste quelques amas de braises et de cendres, ça et là, remplacent ce qui ce matin encore, se proclamait « joyau d'urbanisme ».
Lors de ces brèves illuminations, je profite du spectacle. Poète au verbe léger, la beauté s'en aise :
je vous en ferai un chant d'apocalypse,
sauvegarder le souvenir.
À travers cette fumée dense, j'aperçois des hordes sauvages répandre leur violence. Déchainés, ils vomissent une haine viscérale envers toute création. Munis d'armes légères, de haches, de gourdins, de machettes, ils règnent sur les rues, jubilent et massacrent toute personne à portée de main.
Tatatata, c'est la fête à la kalach,
Tatatata, c'est la fête à la kalach.
Les hurlements, gosiers embués et gorges tranchées, mènent bon train. La foule, en pleine crise de sacrifice, tente vainement de s'abriter de ces déferlantes hystériques. Mais où qu'elle aille, quoi qu'elle fasse, le salut ne semble point de mise. Perdue et perdue, bringuebalée à en perdre la raison, elle court, ici, là-bas, sans que le moindre espoir n'apparaisse. Des rires gras et puissants expriment une joie bestiale, décérébrée, ils s'abreuvent de destructions et de fléaux. Coups de haches et de machettes, nous sommes dans le vif du sujet. Et ça viole ! ça trucide ! ça torture !
Ils ont jeté l'indécence des ombres et balayé toute humanité d'un revers de la main.
Un peu partout, rats et pillards évoluent en groupe. Petites vermines rampantes, ils grouillent, s'agitent, hurlent et vocifèrent. Se déplaçant en masse, ils saccagent boutiques et poubelles, ne se souciant point de ce paysage en furie. Ils sèment derrière eux des sillons de bris et de putridité.
Plus loin, des chiens errants luttent à la mort. Ils aboient féroces devant tant de barbaque saignée à blanc, synonyme d'un festin inespéré. Mais ils doivent faire vite, car, outre les rats, l'odeur de viande fraîche fait son œuvre. Le ciel, en sus de pluies, de vents et de ravages, s'emplit de vautours qui désirent aussi être de la fête.
Pourritures incandescentes, poitrines fumées et calcinées, les cadavres jonchent le sol et embaument l'air qui n'a plus rien de pur. Corrompues à en perdre la raison, les odeurs ne savent plus à quel saint se vouer. Dépendantes des évènements, elles errent en vain, fragrances de vers et de purin.
Abominations barbares et charognards effrontés, la messe est dite. Derrière tout ça, le crépitement des édifices rythme le tout. Bruit de fond sournois derrière tant d'horreur, il se tient là, paisible, impitoyable, annonçant la fin d'une ère et l'avènement d'une autre.
Tatatata, c'est la fête à la kalach,
Tatatata, c'est la fête à la kalach.
La ville est définitivement feue. Feu de joie, jeu de choix et chemin de croix. La vie telle qu'on la connait n'a pas plus de sens qu'un enfant ridé, tout juste est-elle une abomination de plus dotée d'un souffle mortel. J'ai beau avancer, le constat demeure le même : la folie meurtrière a inondé de sa cruauté la terre nourricière.
Tatatata, c'est la fête à la kalach,
Tatatata, c'est la fête à la kalach.
Fracas de tonnerres, éclats d'orages, mitrailles de trombes.
L'air, transpercé de toutes parts, suffoque devant cette furie stellaire qui inonde la nuit de l'ardeur du siècle.
Errant, hagard, haletant, le souffle court, pfft, envolé en tornades de fuite.
Mais, généreux au possible, dans sa débâcle mille et une merveilles d'Orient ou d'Occident, déchirées du sol avec force, virevoltent dans le ciel.
Masses inertes, terreurs informes et cruelles, les voilà maintenant veules et volatiles,
Pas avare pour un sou, elles partagent leur sort avec tout obstacle encore arrimé au sol.
Tôles, voitures, vieillards, cabots,... allez hop ! Pas de ségrégation !
Tout le monde est invité à ce bal d'Eole.
Une obscurité sombre et féroce s'étale en toile de fond, comme un avant goût d'irrémédiable. Les étoiles, la lune, Mercure et toute la bande, sont bien trop hautains, trop éloignés pour transpercer le rideau de fumée qui nous oppresse, nous isole dans cette ombre austère, prémisse d'un bien noir sabbat.
Quant à la lumière ?
Que la lumière soit !!!
Voilà la foudre qui éclaire le lieu. Mais, bien au delà d'une simple torche placide et passive, elle est vigoureuse la coquine. Elle besogne à sa manière. Consciencieuse et appliquée, elle martèle et martèle le sol, incendie toute matière qui pourrait encore s'embraser.
Regardez
De la ville, il ne reste guère d'édifices encore debout ; tout juste quelques amas de braises et de cendres, ça et là, remplacent ce qui ce matin encore, se proclamait « joyau d'urbanisme ».
Lors de ces brèves illuminations, je profite du spectacle. Poète au verbe léger, la beauté s'en aise :
je vous en ferai un chant d'apocalypse,
sauvegarder le souvenir.
À travers cette fumée dense, j'aperçois des hordes sauvages répandre leur violence. Déchainés, ils vomissent une haine viscérale envers toute création. Munis d'armes légères, de haches, de gourdins, de machettes, ils règnent sur les rues, jubilent et massacrent toute personne à portée de main.
Tatatata, c'est la fête à la kalach,
Tatatata, c'est la fête à la kalach.
Les hurlements, gosiers embués et gorges tranchées, mènent bon train. La foule, en pleine crise de sacrifice, tente vainement de s'abriter de ces déferlantes hystériques. Mais où qu'elle aille, quoi qu'elle fasse, le salut ne semble point de mise. Perdue et perdue, bringuebalée à en perdre la raison, elle court, ici, là-bas, sans que le moindre espoir n'apparaisse. Des rires gras et puissants expriment une joie bestiale, décérébrée, ils s'abreuvent de destructions et de fléaux. Coups de haches et de machettes, nous sommes dans le vif du sujet. Et ça viole ! ça trucide ! ça torture !
Ils ont jeté l'indécence des ombres et balayé toute humanité d'un revers de la main.
Un peu partout, rats et pillards évoluent en groupe. Petites vermines rampantes, ils grouillent, s'agitent, hurlent et vocifèrent. Se déplaçant en masse, ils saccagent boutiques et poubelles, ne se souciant point de ce paysage en furie. Ils sèment derrière eux des sillons de bris et de putridité.
Plus loin, des chiens errants luttent à la mort. Ils aboient féroces devant tant de barbaque saignée à blanc, synonyme d'un festin inespéré. Mais ils doivent faire vite, car, outre les rats, l'odeur de viande fraîche fait son œuvre. Le ciel, en sus de pluies, de vents et de ravages, s'emplit de vautours qui désirent aussi être de la fête.
Pourritures incandescentes, poitrines fumées et calcinées, les cadavres jonchent le sol et embaument l'air qui n'a plus rien de pur. Corrompues à en perdre la raison, les odeurs ne savent plus à quel saint se vouer. Dépendantes des évènements, elles errent en vain, fragrances de vers et de purin.
Abominations barbares et charognards effrontés, la messe est dite. Derrière tout ça, le crépitement des édifices rythme le tout. Bruit de fond sournois derrière tant d'horreur, il se tient là, paisible, impitoyable, annonçant la fin d'une ère et l'avènement d'une autre.
Tatatata, c'est la fête à la kalach,
Tatatata, c'est la fête à la kalach.
La ville est définitivement feue. Feu de joie, jeu de choix et chemin de croix. La vie telle qu'on la connait n'a pas plus de sens qu'un enfant ridé, tout juste est-elle une abomination de plus dotée d'un souffle mortel. J'ai beau avancer, le constat demeure le même : la folie meurtrière a inondé de sa cruauté la terre nourricière.
Tatatata, c'est la fête à la kalach,
Tatatata, c'est la fête à la kalach.
chris- Nombre de messages : 89
Age : 49
Date d'inscription : 25/05/2011
Re: La fête à la kalach
bien au niveau du thème
du mélange entre le naturel et l'humain
tout bien au niveau du sujet et de son développement
par contre
moije, je verrai une nouvelle plus longue, plus diluée
parce que
si je le lis comme un poème, il y a trop de choses, je me perds un peu
si je le lis comme une nouvelle, il est trop condensé, (trop d'images qui me demandent une pause de lecture poétique) donc je me perds aussi
amitié
plus formules d'usages.....c a d que tout ce qui précède n'engage que moije etccccc....
du mélange entre le naturel et l'humain
tout bien au niveau du sujet et de son développement
par contre
moije, je verrai une nouvelle plus longue, plus diluée
parce que
si je le lis comme un poème, il y a trop de choses, je me perds un peu
si je le lis comme une nouvelle, il est trop condensé, (trop d'images qui me demandent une pause de lecture poétique) donc je me perds aussi
amitié
plus formules d'usages.....c a d que tout ce qui précède n'engage que moije etccccc....
Re: La fête à la kalach
A travers toute cette fumée, j'entrevois bien le poète!
Maryse- Nombre de messages : 811
Age : 81
Localisation : Montélimar
Date d'inscription : 22/09/2010
Re: La fête à la kalach
La seule chose qui me gêne c'est la marque de la mitrailleuse. Le M1 Abrams des "ninjas" et la riche panoplie des alliés font taratatata eux aussi... Peu importe, c'est juste pour rétablir l'équilibre géostratégique de la planète, la pauvre.
Un texte qui "troue" les tripes, si j'ose dire. Le chaos est tout à côté, à nos portes. Bien sûr vos images m'évoquent avec force les révolutions actuelles dans le Moyen Orient Arabe, parce que je suis particulièrement sensible à ce qui se passe dans cette région du monde. Et puis, elles me bouleversent parce qu'elles me renvoient des images horribles de l'Algérie dans la décennie 1990-2000. Un pays qui m'est très cher. À côté de la kalash, il y avait aussi des couteaux et des haches...
La planète, acculée au mur par la folie des hommes avec leurs armes, leurs inepties économiques, le pétrole, le nucléaire, les gaz à effet de serre...
Oui, votre texte m'a sacrément remué.
Un texte qui "troue" les tripes, si j'ose dire. Le chaos est tout à côté, à nos portes. Bien sûr vos images m'évoquent avec force les révolutions actuelles dans le Moyen Orient Arabe, parce que je suis particulièrement sensible à ce qui se passe dans cette région du monde. Et puis, elles me bouleversent parce qu'elles me renvoient des images horribles de l'Algérie dans la décennie 1990-2000. Un pays qui m'est très cher. À côté de la kalash, il y avait aussi des couteaux et des haches...
La planète, acculée au mur par la folie des hommes avec leurs armes, leurs inepties économiques, le pétrole, le nucléaire, les gaz à effet de serre...
Oui, votre texte m'a sacrément remué.
Re: La fête à la kalach
J'ai beaucoup de mal à vous suivre dans cette histoire, au demeurant vraisemblable, puisqu'elle est le quotidien de tas de gens partout dans le monde. Où donc se niche la poésie dans ce texte?
Ah ! j'oubliais. Prémisse ou prémices ?
Ah ! j'oubliais. Prémisse ou prémices ?
Tollelege- Nombre de messages : 194
Age : 83
Date d'inscription : 27/08/2011
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