FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts

...suite
Coupette eut tort de servir une éponge de shampoing au cheveu sur la soupe,le résultat fut catastrophique :
- la soirée, moussée au delà du supportable, en piqua plus d'un.
- une mère land perdit ses trois arêtes dans la foule affolée
- le mari de la tante d'un invité de dernière minute, se rompit le cou sur un collier de perles égaré par une " castafiore " de concours télé
-ma belle-fille, agitée du bocal depuis sa plus tendre enfance, noya le poisson qui lui tenait lieu de chien de garde
-mon gendre, déconnecté triphasique, se trompa de prise, enfila ses doigts dans le jus et ,pris de court, s'électrocuta sans un couac
- l'hôtesse, tête en l'air, mais pieds dans son coffre-fort, au plus fort de la panique fila avec l'anglaise.
Résultat : soirée gâchée dans sa totalité.
D'autant, et nous l'apprîmes plus tard, que cheveu sur la soupe n'avait même eu le temps de savourer son éponge, étouffé par une bulle de liquide vaisselle.
Pour ma part, en ce qui me concerne personnellement, je vous déconseille vivement d'organiser des soirées comme celles-ci, maintenant, vous fêtes comme vous pouvez...

Bonne et heureuse car dès aujourd'hui, ne voulant pour rien au monde voir finir cette année, je m'absente.

Au moins comme ça, j'aurais été pour une fois le premier à souhaiter, car connaissant la vanité de la chose, je suis aussi petit souhaiteur que minuscule espérant.

Tant que j'y suis, je souhaite que vous soient évitées les gueules de bois afin de ne pas entrer en gerbes dans cette nouvelle année qu'aura, m'est avis, plus d'une occase de nous nauser. je souhaite sur la lancée et une fois pour toutes un joyeux anniversaire à tous ceux qui survivront suffisamment, pour passer à la case suivante au cours des douze prochains mois.

Je vous souhaite tout autant de voir se réaliser vos projets les plus flous et à ceux qui jardinent de ne pas rater leurs tomates.
Aux pauvres de quoi satisfaire leurs envies et aux riches qu'en ont plus, d'agir en conséquence.

Il va de soi que je vous souhaite le Goncourt à tous. L'espoir n'est pas perdu, chaque année c'est un nouveau!
Je souhaite itou, une floppée d'enfants aux amateurs, capotes et mignardises à volonté aux autres.
Un peu plus de santé aux bien portants, moins de douleurs aux malades, danses bleues à roulettes et autobus pour voir Venise et mourir enfin aux vieux.
Quant aux jeunes, méchants et sans pitié, je leur souhaite longue vie pour bien qu'ils voient la merde que c'est de pas savoir tirer la révérence à temps.

Bonne idée inspirée par Outretemps :

Veux pieu :

Je, bras tendus coucous de hasard,embrasser le vide mécanique qui nous agitera en prochaine année perdue.
Retenir le sable sans sel coulé touché en nos tripes de pierres
Dire les connexions terribles entre les actes et la chair de nos sapins mouillés
Marcher en rond en cellule dont seuls, nous agitons les clefs
Relire un penseur sain éloigné du corps mourant
Ecouter un air céleste par la Chechilia
Essayer,essayer de ne pas confondre amour et pitié, empathie et retour de vanité; souliers et pointures.
Pour vivre plus tard y pourvoira
Pour les prix quelconques tailler nos oreilles d'âme.

Le RSA augmentera de quelques pour cents
Le SMIC de quatre centimes
Le CHOMAGE itou
La MORT garde une sacrée avance question têtes
L'ENNUI gratte le pou
La KRONERIE caracole
La VIE cherche encore un sens caché sous le texte
Quand on pense que certains envoient des pétards pour fêter la chute de l'un et la montée de l'autre...


Ce n'est rien mamie va te recoucher, la dame va passer avec tes pilules.

Une bonne chose de fête,

Cette année nous n'avons ramassé que trois sapins bourrées dans un sac, deux étoiles cocaïnées au blanc vaporisateur, quelques tranches de foie prises pour des cakes à l'oeil au bourre noir, cinq mendiants décapsulés en compagnie de leurs noix limites cerneau de près.
La mairie et son équipe vous remercient d'avoir sélectionné vos déchets en gardant vos familles à table et vous souhaitent une prolongation des festivités au-delà du réel.

L'homme qui n'avait vraiment pas eu de chance.

Un jour naquit un homme qui était tellement grand,
Qu'il touchait le plafond de la salle d'accouchement.
Mais l'on ne fit grand bruit du prodige, car sur l'heure,
Il croisa le chemin d'un ventilateur.

( Alla Tim Burton, en moins bien, et en français aussi ... )

Un texte pas vraiment court que je place ici par défaut.
Une écriture d'invention pour un sujet de BAC... en voici le sujet :
"Une fois pourtant... tu te rappelles..." A la manière de Nathalie Sarraute, vous raconterez à deux fois l'émergence de l'un de vos souvenirs d'enfance. Votre récit doit prendre la forme d'un dialogue qui mettra en évidence les mécanismes d'émergence du souvenir en même temps qu'il en constituera le récit.
J'ai inclus dans le texte quelques phrases qu'il est possible que vous ayez déjà lues dans certaines de mes productions.

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Je me rappelle ces embryons de colère qui gesticulaient fort dans l’air, étreignaient l’atmosphère orange et drue. Tous les yeux étaient comme on peut imaginer les yeux d’un pareil soir, étincelants, un peu jaunes, un peu éloignés. Nous savions les blessures : les heures de terrible effort, angoissées, tenues là dans nos corps et dans nos cœurs comme tant d’heures crispées, épuisantes, se répondaient en sortes d’échos tacites, en non-dits coincés là dans le vent, dans nos bouches. Petits nœuds de folie, de fatigue. La lune était carrée, ce soir-là, et je ne comprenais pas bien ce qu’elle éclairait et ce qui me fait tant de mal encore aujourd’hui tellement ça me remuait, tellement ça secoue ma peur d’y replonger, dans cette torpeur à laquelle on ne s’acclimate pas, ces tensions silencieuses…

- Mais si, concentre-toi, il y a bien des séquelles encore vivantes et qui s’ébrouent, encastrées…

- Oui, peut-être, mais ça réveille des bruits que je n’aime pas, ça réveille des odeurs, de petites choses furtives qui me donnent la nausée…

- Oui, la nausée, c’est cela ! Tu vois, malgré tout, malgré toi, ça ressurgit peu à peu, vieille cicatrice de ton angoisse. Continue !

- J’avais les genoux sales, ça je me rappelle bien… j’avais les genoux noirs, rouges, et d’ailleurs tout le corps comme émergé de sous la terre… le sable était froid, glacé en fait, et je devinais les dunes autour de moi, seins sur un long corps marécageux qui pointaient vers le ciel une mélancolie troublante, presque agressive.

- Etait-ce vraiment cela qui t’agressait ? Qu’y avait-il autour de toi sinon ce désert sombre, gelé, gluant ?

- Je… ma sœur, bien sûr, repliée sur elle-même comme une coquille d’anxiété, hoquetant doucement, et qui se balance, litanie sans bruit, supplication, tourmentes sous le ciel humide, bleu, de la nuit algérienne. Mon père est debout, je ne vois pas son visage, il est de dos, l’ombre de sa silhouette prolonge son inquiétude au pourtour des flammes, seules lumières à des kilomètres à la ronde, lumières doucereuses, chantantes, presque religieuses… il discute avec un touareg, mon père, oui, c’est ça, un de ces hommes à la peau ridée, marron, et leurs yeux bienveillants qui me donnent l’agitation, la fièvre, pressions agréables et pernicieuses à la fois… il tremble, mon père, comme s’il essayait de résister à quelque chose montant en lui, une chose mauvaise, que je sentais déjà à l’époque se glisser dans le cœur des hommes comme de petites sangsues… la même chose que mon père contenait quand il rentrait du travail tard le soir et que maman l’énervait…

- Oui, c’est la même chose, tu as raison, et tu as aussi raison à propos des yeux du touareg, mais tu cherches encore à éviter la raison du malaise, la raison des cris et des brèches de ce soir-là, la raison de tes nausées qui continuent encore aujourd’hui.

- Je ne veux pas, ça m’attire, comme un cauchemar…

- Veux-tu que je le fasse à ta place ? Je me rappelle avec précision ce requiem, ce silence brûlé à la lanterne. Je me rappelle cet instant où toute l’âme connaît une espèce de remous, ahane, se réfugie là où il n’y a rien, ni honte, ni sanglots. Rappelle-toi… toi aussi, tu commençais à vomir du sable par les yeux, par la bouche, par le nez, le sable jasmin et la roche un peu noire, ténébreuse. Je veux dire que tout ce blanc, ce ruissellement malsain et presque glaireux, tu te sentais en mourir, peu à peu. C’était l’apnée, tu le sais aussi bien que moi, entre les paupières gonflées et rouges, les regards affolés, caféinés, trop sensibles, agitation substantielle, eczéma au creux des bras, ou les regards sans vie, consumés de tristesse, erratiques, sauterelles abîmées. Et nous tous savions la route encore longue tandis que la nuit nous enveloppait de ses secrets, que le froid faisait crépiter nos membres lourds…

- Arrête !

- Arrête ? Tu peux le faire toi-même, alors ?

- Oui, c’est bon, je vais le faire… la vérité était que nous étions fatigués à en mourir de ces quatre jours complets de marche sous le soleil du Sahara, lourd tombeau de suie. Ma mère devait être tombée du dromadaire, je crois, d’un coup, et nous nous étions dépêchés autour d’elle… je l’ai vue rugir, seule, allongée, rugir du suint, du pus, de la bave, de la graisse et peut-être même un peu de larmes, tous les liquides du monde ayant réuni leur pitié en liqueurs effilochées, toiles visqueuses… je l’ai vue dégurgiter sur le torse de papa tout ce qu’elle avait de rancœur et d’épuisement, tombeaux jaunes et pâles s’agitant fièvrement comme des pustules, nuages pestilentiels et fumants qui roucoulent un doux murmure de maladie. Des bulles se formaient sur le ventre au milieu d’un liquide verdâtre de grippes et de tendons : clapotis mélodieux de la peau qui éclate comme des œufs au plat. J’écoutais les pleurs de maman comme on écoute les pleurs d’un monstre.

- Et ensuite ?

- Et ensuite ça a continué, rite tremblotant, fallacieuse harmonie de la cellule familiale… papa a crié après tout le monde : après nous, après les touaregs - eux déployés mystiques et immenses au-dessus de moi, enfant -, après maman, aussi, et après lui-même, surtout, lui-même qui ne savait quoi faire devant ces édredons colorés nerveusement, devant maman battue, saignée par le désert… ça a duré des heures et des heures de lente agonie, et encore aujourd’hui ces images me font vomir tout ce que j’ai en moi, souillure du monde passionné quand mes souvenirs surgissent telle de la bile, peaux de fromage coincées entre les plis et les replis comme des lèvres dorées, et les croûtes noires ventousées en décomposition… encore aujourd’hui je revis ce moment comme un condensé de la fureur de ma mère, comme un hurlement, un rejet du cadre familial, et je ne puis plus faire l’amour sans penser à cette beauté lumineuse jetée en esclandre, à la charogne de son corps, aux flancs de sa colère, aux marques de son sang et de son mépris coagulant ensemble… aussi loin que je remonte, sa figure a toujours été recouverte du cachemire de la douleur…

- Tu es sûr de ne pas exagérer, de ne pas exacerber la souffrance ?

- Non, et c’est bien toi qui m’as dit de plonger et ramasser à la faux ces moments douloureux. Alors voilà, cette nuit, je la sens ressortir à chaque moment radieux : les sexes se décomposent et les sourires pourrissent, le café en coulées immondes et délétères dans ma tasse matinale… Je pense à moi et ma sœur ce soir-là, à nos corps d’enfants enroulés dans le noir…

C'est magnifique, hein, j'espère que vous n'en doutez pas... Et qu'a dit votre prof ?

Je dois lui rendre Lundi, à la rentrée ! Je verrai bien !
Merci pour vos compliments, socque ! (et bonne année, au fait)
(je réfléchis depuis hier à votre texte en prose...)

Merci pour la bonne année, tout pareil. Sinon, ne vous cassez pas la tête sur mon texte, je l'ai trop condensé, il faut que je voie comment dire différemment les choses. Considérez celui-ci comme nul et non avenu...

Je crois que ce texte trouverait naturellement sa place en prose.

je suis épaté
épaté

(faut que je fouille ma bibliothèque, faut que je relise (dire que je me suis endormi chaque soir, une année durant, avec "enfance" sur les oreilles, lu par la dame, et que je n'en ai qu'un vague souvenir, juste une rythmique))

Et moi stupéfaite, dans le sens où je ne sais pas quoi dire après une telle lecture.

Superbe.

Merci pour vos commentaires !!
J'ai bon espoir pour la note, maintenant ! Je connais mon prof comme étant moins exigeant que vous...

Sympa pour le prof...

Sympa pour nous surtout !

C'est dans l'alambic d'un obscur savant que la dernière perruche de la grille dorée périt sans un souffle.
Victor, en ramassant une plume jaunie, décida qu'à l'avenir il ne ferait plus confiance aux forgerons.

???
Y a un code d'accès ?

Le code d'accès de tous les portails est : 1 9 6 8

( sinon, les facteurs ont une clef spéciale...)

Et Ba une serrure plus spéciale encore ! Mais il y a toujours le facteur Chance...

En fait, c'est un projet de prose : une perruche, un Victor, une inspiration copine impossible.
Tout cela mijote dans le cortex.
J'attends.
Patience sur de minuscules probabilités. Victor est un peu amoureux de la perruche qui perd ses plumes.
Elle aussi attend sur une borne kilométrique.
Sa copine, longue et mince ne vient pas. Les plumes tombent, Victor les ramasse ( non,pas à la pelle ).
Le probable raccourcit.
Le possible se démène.
Entre les deux mon sort balance.
A bientôt.

Amoureux d'une perruche qui fut, si j'ai bien compris ?

amoureux, amoureux, tout est si vite dit...

c'est dit plus vite qu'il n'en faut pour l'être...

Et voilà où nous en sommes :

Nolens, volens et vice versa ?

Il n’aurait jamais dû.
Comme à chaque fois.
Chaque fois il remettait la même chose sur le tapis.
La même plume sur le même chapeau.
Elle venait de le quitter.
Comme toutes les autres, en y laissant des…
Qu’il ramassait à la truelle pour les enfouir dans le mur de la honte.
Victor ne savait rien de l’amour.
Sa méconnaissance des perruches était si profonde et dense qu’il passerait sa vie décomposée à ouvrir et fermer des cages d’acier sans jamais saisir le chant de ces têtes couronnées.
Il avait lu Prévert, certes, mais en diagonale. « Peindre une cage » ne fait pas l’oiseau.
Peindre un oiseau ne fait pas une volière.
Aimer tenir un pinceau n’aquarellise pas le caramel des murs.
A présent la bête étouffée entre ses grosses mains d’ogre pendait à l’envers toutes les interrogations de cette brute vidée de son sang.
Celle-là avait duré deux heures.
Un progrès d’esthète.
Les autres, toutes les autres cueillies dans le bal des alouettes vibrantes avaient succombé au premier baiser.
L’unique.
La marque de fabrique de tout débutant dont la vie s’assoiffe de morts délicates.
Il pouvait depuis, tremper ses doigts sans empreintes et tracer des cercles étroits.
Il entendait le vol discret de la future.
Attirée par la lumière des courbes.
Déjà prise en rond dans leur courbe sans issue.

Ba, pourquoi tu caches ici ce texte plein de poésie ?
Les autres, toutes les autres cueillies dans le bal des alouettes vibrantes avaient succombé au premier baiser.
L’unique
Encore !

Il siffle et elles accourent, c'est ça ?
Il entendait le vol discret de la future.
Attirée par la lumière des courbes.

Sinon :

Sa méconnaissance des perruches était si profonde et dense qu’il passerait sa vie décomposée à ouvrir et fermer des cages d’acier sans jamais saisir le chant de ces têtes couronnées.

Oui, absolument oui, Ba. Remets-en donc une couche, bien en vue de préférence. C'est magnifique de cruelle subtilité.

C'est long ce coup-ci, pas satisfaite planche et replanche à repasser.
Merci à vous en attendant. :-)

Le tigre s'épile, patelin. Depuis le temps qu'il ronronne, allongé sans amours, il s'est rongé les griffes. La grimace de sa queue peut encore faire illusion.

coline Dé a écrit:La grimace de sa queue peut encore faire illusion.

J'aime bien ceci.
Ça colle à mon état d'esprit illustré par une phrase découpée dans un canard du jour: l'existence humaine est un aller simple.
Alors des illusions, il en faut.

En réponse à " l'aller simple " tout à fait coïncident :

Premières loges,

- On a drôlement bien fait de se mettre devant !
Un sourire satisfait éclaire le visage du personnage.
- D’autant qu’au premier on peut suivre le début
- Tandis qu’au fond on arrive à la fin !
Jolis rires frais d’une jeunesse pâle.
- Moi, je n’aime pas la fin des histoires
- Moi non plus, je préfère le milieu. Comme dans les sandwiches saucisson beurre.
- Beurk !
- Quoi « beurk » ? T’as déjà mangé un sandwich sau…
- Risque pas, il est végétarien.
Nouvelle coulée de rires dans mon cou. Je suis placée devant, un rang devant. Ils sont derrière, un rang derrière.
Trois ? Quatre ? Quelle importance. Nous sommes venus pour le même spectacle. Il paraît qu’il est « génial », et tout, et tout itou.
Nous l’avons lu dans le magazine spécialisé qui nous indique la voie à suivre si l’on veut mourir intelligent.
Bien sûr que je veux mourir intelligente, manquerait plus que je termine le numéro dans un bonnet synthétique !
Mes compagnons aussi.
Veulent mourir intelligents, sans trop de veulerie. En gardant le plus longtemps possible leurs doigts fins sur la trame.
Ne rien déchirer.
Auront-ils une meilleure texture que la mienne ? Des mandibules moins carnassières ?
La lumière baisse lentement.
Un dernier bruit de dents sur le chocolat dominical. Froissement rapide du papier jeté sous le fauteuil.
Je connais parfaitement le goût du beurre dans le…sous la langue il fond. Les papilles attendent la viande broyée.
Soupirs.
Je sens que l’héroïne courageuse et belle va mourir.
Nous avons payé notre place pour assister à cette fin sans rémission.
Pour la nôtre, le spectacle sera gratuit.

Je me sens si seul, maman, prête-moi un peu de tes souvenirs puisque je dois lui faire l’amour. Neil Young a une voix très, très triste, lorsqu’il chante Out of the weekend. Prête-moi un peu de ton pragmatisme pour que je m’accroche aux choses qui n’ont pas d’importance. Là, cette fois, c’est Tom Waits qui gueule Anywhere I lay my head, et je te prêterai volontiers un peu de mon émotion pour ne pas que tu te changes en pierre. Il y a Nathan qui dit : je préfère être chez papa, je préfère papa à toi, et je comprends tes larmes que tu contiens comme tu te sens obligée d’attacher de l’importance aux choses qui n’en ont pas. Ces paroles d’oiseau blessé, je les mangerai bien pour toi, avec ma bouche, celle que tu n’aimes pas quand elle fume, je les pétrirai bien pour toi, avec mes mains, celles que tu n’aimes pas quand elles touchent une femme aux endroits où je ne te touche pas. Maman, prête-moi un peu de ta raison, et je t’apprendrai à expulser tout ça en pleurant.

Beaucoup d'émotion dans ton texte lu-uk. Les deux dernières phrases sont très belles.

Ces paroles d’oiseau blessé, je les mangerai bien pour toi, avec ma bouche, celle que tu n’aimes pas quand elle fume

D'une simplicité désarmante sous ta plume, Lu-k, j'aime infiniment.

Prête-moi ta plume ami lu-k.

Tous se penchent sur la vertigineuse :
Qui, pourquoi ?
Certains répondent l'acide en bouche
D'autres s'essuient les dents d'avoir trempé dans la viande
J'en connais qui ont cessé d'arpenter les coulisses et les cimetières
Au fond, quelque part entre deux sillons, j'en devine un qui ricane
Le même qui souriait avant de comprendre.

Ba a écrit:
Au fond, quelque part entre deux sillons, j'en devine un qui ricane
Le même qui souriait avant de comprendre.

!!!
ta grinçante lucidité, Ba.

On me dit que mes textes sont trop légers pour être publiés chez Plon.