Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
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Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
bon, je finirai demain.... là je n'y arrive pas... mes yeux clignottent et mes pensées sont au ralenti ..... une bonne nuit de sommeil et je reprends l'affaire ....
bonne nuit tous....
bonne nuit tous....
petit-doute- Nombre de messages : 150
Age : 67
Localisation : dans la banlieue encore verdoyante
Date d'inscription : 24/04/2009
Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
Tenez, ça c'était avant qu'il passe chez RTL2, à l'époque où il faisait des trucs vraiment bien. [url]http://www.deezer.com/#music/result/all/benabar le slow[/url] (Les Risques du métier, c'est la meilleure)
Chako Noir- Nombre de messages : 5442
Age : 34
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Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
Gagner un concours télé, telle est à peu près l’unique forme de rêve subsistant de nos jours : comme gagner au Loto, mais en étriqué. Cela dit, je ne suis pas du genre à cracher dans la soupe.
Le dilemme était cruel : j’avais le choix entre une semaine de rêve à Hawaï pour deux personnes et un lave-vaisselle dernier cri. J’ai dû tirer à pile ou face – pile lave-vaisselle, face Hawaï. Pile. Le lendemain j’ai proposé à la jolie petite collègue de m’accompagner sous les Tropiques, en tout bien tout honneur.
Pour fêter ça, la veille, j’ai fait un pot au bureau, sans lésiner : champagne, alcools, sodas, machins apéritifs, guacamole.
La vie est une éternelle leçon, tous les jours on apprend quelque chose, comme on dit dans South Park. Ainsi aujourd’hui, dans l’avion, à côté de la mignonne Éliane, j’apprends que je supporte mal le mélange guacamole-whisky-coca. Pour éviter de faire rimer « semaine de rêve » avec « déluge de merde », je me lève discrètement, en serrant les fesses, et supporte héroïquement une attente de dix minutes avant de pouvoir baisser culotte à peine tachée.
Les seuls vrais bonheurs sont organiques, me dis-je quand la tempête est passée. Je respire, soulagé (par la bouche, ça cocotte ferme), opère les opérations de nettoyage attendues et m’apprête à sortir quand j’entends un bruit de pas rapides juste de l’autre côté de la porte, bruit incongru dans le feutré zonzonnant d’un avion grande ligne. Puis un bout de dialogue :
« Je crois qu’on a un sérieux problème… (voix virile).
— Est-ce qu’on doit en parler aux passagers ? » répond une femme sur un ton d’aéroport.
Une fois dehors, j’aperçois la grande hôtesse rousse à allure de grenadier (et à voix suave d’ange éthéré, on doit toutes les opérer dans le métier, ce n’est pas possible que cette Junon terrifiante possède l’organe d’une sylphide) se jeter sur la petite brune menue qui prend avec elle soin des voyageurs, c'est-à-dire les empêche de mourir de peur à la vue du monstre ; en même temps, une casquette blanche disparaît furtivement derrière le rideau de séparation des premières. Au vu de l’altitude de la casquette, je suppose qu’elle coiffe un pilote, copilote, ou un truc assimilé.
Il se passe du louche.
Je rejoins Éliane. « Alors, quoi de neuf depuis tout à l’heure ? demandé-je brillamment.
— J’ai cru voir un éclair, par le hublot.
— Pourtant il fait beau ! »
Le ciel est tout bleu, si pur qu’on aperçoit la mer au loin, d’un bleu plus intense.
« Oui, c’est curieux, hein ? Le repas va être bientôt servi, tu vois les chariots avec les plateaux ? »
Oui, je les vois. Ils avancent lentement dans les allées, comme toujours dans ces cas-là. Tout a l’air normal, si on excepte le fait que le grenadier tremble comme une feuille et arrose de ses pleurs la topette de vin qu’elle me distribue.
« Elle vient sûrement de se faire larguer », commente Éliane quand l’autre est partie.
J’ai, pour ma part, des doutes.
Après le repas, la peur me crispe les entrailles et me réexpédie aux toilettes ; j’ai un reliquat à évacuer.
Dans cette intimité puante, je m’accorde le temps de mettre mentalement mes affaires en ordre. Comme je me suis depuis l’enfance conformé à ce qu’on attendait de moi, je suis comme il faut le protocole : larmes, révolte, vie qui défile devant mes yeux, etc. Je ne m’étais jamais trop rendu compte à quel point elle était chiante, ma vie.
De retour à mon siège, je vois qu’Éliane s’accorde une petite sieste. La malheureuse ! Peut-être, avec un peu de chance, ne se rendra-t-elle compte de rien…
Curieusement, la somnolence s’empare aussi de moi. Je veux résister, mais rien à faire.
…
« Mesdames, messieurs, nous arrivons à Hawaï, veuillez attacher vos ceintures. La température extérieure est de 27 degrés. »
Arrivée sans encombre.
La semaine a été merdique, j’en ai passé une moitié sur différentes cuvettes de chiottes et l’autre à suer dans le lit, tordu de crampes d’estomac. Éliane s’est bien amusée et revient toute bronzée. Je soupçonne mes collègues jaloux d’avoir empoisonné mon whisky.
Pendant le voyage de retour, je revois ma copine le grenadier. Je ne résiste pas, je la suis dans le coin réservé à l’équipage.
« Mademoiselle, demandé-je, maintenant que tout s’est bien terminé, pouvez-vous m’expliquer ce qu’il y a eu d’anormal lors du voyage Paris-Hawaï de la semaine dernière ? Vous aviez l’air bouleversé…
— Ah, ne m’en parlez pas ! Le pilote est devenu fou et a tué le copilote avant de s’égorger avec le tournevis du kit d’outillage. Une histoire de fesses. Le radio prenait une pause à ce moment-là, il est retourné en catastrophe dans le cockpit pour faire atterrir l’avion. Pour éviter la panique chez les passagers, on a drogué tous les plateaux-repas. Ça a bien marché, tout le monde s’est endormi… »
J’en reste baba. Quelle aventure, quand même ! « Eh bien, c’est un héros, ce radio ! m’écrié-je. Dire que nous n’en avons rien su et que nous avons atterri sans encombres… »
Elle me regarde bizarrement. « Comment ça ?
— Ben oui, le vol a touché terre, j’ai passé ma semaine à Hawaï, maintenant je retourne au boulot. Je pourrais écrire un guide des toilettes hawaïennes ! »
Je ris. Pas elle. « Ah, mais vous n’avez pas compris ? Pourquoi croyez-vous qu’on parle du Purgatoire ? C’est l’endroit où on se vide de ses péchés et de ses déchets, vous savez…
— Mais vous voulez dire…
— Oui, nous sommes tous morts.
— Mais Éliane, elle n’a pas été malade, elle ! Elle ne s’est « purgée » de rien !
— Sans doute avait-elle moins de péchés à évacuer que vous. »
Alors là, voilà une sacrée nouvelle à digérer. Enfin, il y a du positif là-dedans : « Donc nous allons au Paradis, alors, après notre temps au Purgatoire ? »
Le grenadier fait la grimace. « Il risque d’y avoir de l’attente avant d’y arriver, remarque-t-elle. Cette semaine a été très chargée. D’ici là, nous allons tourner dans le ciel un petit bout d’éternité. »
Bah, ce n’est pas si mal, j’ai de nouveau de l’appétit. Est-ce qu’on nous servira de l’ambroisie sur les plateaux-repas ?
Le dilemme était cruel : j’avais le choix entre une semaine de rêve à Hawaï pour deux personnes et un lave-vaisselle dernier cri. J’ai dû tirer à pile ou face – pile lave-vaisselle, face Hawaï. Pile. Le lendemain j’ai proposé à la jolie petite collègue de m’accompagner sous les Tropiques, en tout bien tout honneur.
Pour fêter ça, la veille, j’ai fait un pot au bureau, sans lésiner : champagne, alcools, sodas, machins apéritifs, guacamole.
La vie est une éternelle leçon, tous les jours on apprend quelque chose, comme on dit dans South Park. Ainsi aujourd’hui, dans l’avion, à côté de la mignonne Éliane, j’apprends que je supporte mal le mélange guacamole-whisky-coca. Pour éviter de faire rimer « semaine de rêve » avec « déluge de merde », je me lève discrètement, en serrant les fesses, et supporte héroïquement une attente de dix minutes avant de pouvoir baisser culotte à peine tachée.
Les seuls vrais bonheurs sont organiques, me dis-je quand la tempête est passée. Je respire, soulagé (par la bouche, ça cocotte ferme), opère les opérations de nettoyage attendues et m’apprête à sortir quand j’entends un bruit de pas rapides juste de l’autre côté de la porte, bruit incongru dans le feutré zonzonnant d’un avion grande ligne. Puis un bout de dialogue :
« Je crois qu’on a un sérieux problème… (voix virile).
— Est-ce qu’on doit en parler aux passagers ? » répond une femme sur un ton d’aéroport.
Une fois dehors, j’aperçois la grande hôtesse rousse à allure de grenadier (et à voix suave d’ange éthéré, on doit toutes les opérer dans le métier, ce n’est pas possible que cette Junon terrifiante possède l’organe d’une sylphide) se jeter sur la petite brune menue qui prend avec elle soin des voyageurs, c'est-à-dire les empêche de mourir de peur à la vue du monstre ; en même temps, une casquette blanche disparaît furtivement derrière le rideau de séparation des premières. Au vu de l’altitude de la casquette, je suppose qu’elle coiffe un pilote, copilote, ou un truc assimilé.
Il se passe du louche.
Je rejoins Éliane. « Alors, quoi de neuf depuis tout à l’heure ? demandé-je brillamment.
— J’ai cru voir un éclair, par le hublot.
— Pourtant il fait beau ! »
Le ciel est tout bleu, si pur qu’on aperçoit la mer au loin, d’un bleu plus intense.
« Oui, c’est curieux, hein ? Le repas va être bientôt servi, tu vois les chariots avec les plateaux ? »
Oui, je les vois. Ils avancent lentement dans les allées, comme toujours dans ces cas-là. Tout a l’air normal, si on excepte le fait que le grenadier tremble comme une feuille et arrose de ses pleurs la topette de vin qu’elle me distribue.
« Elle vient sûrement de se faire larguer », commente Éliane quand l’autre est partie.
J’ai, pour ma part, des doutes.
Après le repas, la peur me crispe les entrailles et me réexpédie aux toilettes ; j’ai un reliquat à évacuer.
Dans cette intimité puante, je m’accorde le temps de mettre mentalement mes affaires en ordre. Comme je me suis depuis l’enfance conformé à ce qu’on attendait de moi, je suis comme il faut le protocole : larmes, révolte, vie qui défile devant mes yeux, etc. Je ne m’étais jamais trop rendu compte à quel point elle était chiante, ma vie.
De retour à mon siège, je vois qu’Éliane s’accorde une petite sieste. La malheureuse ! Peut-être, avec un peu de chance, ne se rendra-t-elle compte de rien…
Curieusement, la somnolence s’empare aussi de moi. Je veux résister, mais rien à faire.
…
« Mesdames, messieurs, nous arrivons à Hawaï, veuillez attacher vos ceintures. La température extérieure est de 27 degrés. »
Arrivée sans encombre.
La semaine a été merdique, j’en ai passé une moitié sur différentes cuvettes de chiottes et l’autre à suer dans le lit, tordu de crampes d’estomac. Éliane s’est bien amusée et revient toute bronzée. Je soupçonne mes collègues jaloux d’avoir empoisonné mon whisky.
Pendant le voyage de retour, je revois ma copine le grenadier. Je ne résiste pas, je la suis dans le coin réservé à l’équipage.
« Mademoiselle, demandé-je, maintenant que tout s’est bien terminé, pouvez-vous m’expliquer ce qu’il y a eu d’anormal lors du voyage Paris-Hawaï de la semaine dernière ? Vous aviez l’air bouleversé…
— Ah, ne m’en parlez pas ! Le pilote est devenu fou et a tué le copilote avant de s’égorger avec le tournevis du kit d’outillage. Une histoire de fesses. Le radio prenait une pause à ce moment-là, il est retourné en catastrophe dans le cockpit pour faire atterrir l’avion. Pour éviter la panique chez les passagers, on a drogué tous les plateaux-repas. Ça a bien marché, tout le monde s’est endormi… »
J’en reste baba. Quelle aventure, quand même ! « Eh bien, c’est un héros, ce radio ! m’écrié-je. Dire que nous n’en avons rien su et que nous avons atterri sans encombres… »
Elle me regarde bizarrement. « Comment ça ?
— Ben oui, le vol a touché terre, j’ai passé ma semaine à Hawaï, maintenant je retourne au boulot. Je pourrais écrire un guide des toilettes hawaïennes ! »
Je ris. Pas elle. « Ah, mais vous n’avez pas compris ? Pourquoi croyez-vous qu’on parle du Purgatoire ? C’est l’endroit où on se vide de ses péchés et de ses déchets, vous savez…
— Mais vous voulez dire…
— Oui, nous sommes tous morts.
— Mais Éliane, elle n’a pas été malade, elle ! Elle ne s’est « purgée » de rien !
— Sans doute avait-elle moins de péchés à évacuer que vous. »
Alors là, voilà une sacrée nouvelle à digérer. Enfin, il y a du positif là-dedans : « Donc nous allons au Paradis, alors, après notre temps au Purgatoire ? »
Le grenadier fait la grimace. « Il risque d’y avoir de l’attente avant d’y arriver, remarque-t-elle. Cette semaine a été très chargée. D’ici là, nous allons tourner dans le ciel un petit bout d’éternité. »
Bah, ce n’est pas si mal, j’ai de nouveau de l’appétit. Est-ce qu’on nous servira de l’ambroisie sur les plateaux-repas ?
Invité- Invité
Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
Eté 2009, un soir de juillet. Claire est plongée dans le dernier roman de Dan Brown. Un livre tellement prenant qu'elle n'a pas levé l'oeil du bouquin depuis le décollage. N'a pas remarqué le plateau repas, reparti intact, ni même entendu son voisin de gauche ronfler plus fort qu'un diesel enrhumé. Encore moins senti l'odeur écoeurante de sa voisine de droite qui ne connaît pas le Pschitt ! du déodorant. Ou observé les deux jeunots du troisième rang écouter Michael Jackson dans leur MP3 en hurlant Roule ma poule, balance-nous Rock'n'roll ! Le bébé qui braille à la cinquième rangée lui est étranger et elle a échappé à la vente de parfums détaxés par des hôtesses au sourire Pepsodent.
Claire est dans un autre monde, le monde de Dan Brown. Un monde dans lequel on pénètre avec difficultés, la barrière de l'hermétisme est solide. Beaucoup de profanes s'y sont cassé les dents. Ce dernier opus promet d'être magistral. A en voir la tête de Claire. Et celle de sa voisine.
Parce que cette dernière, curieuse de nature, a lancé un regard vers le quatrième de couverture. C'est que Dan Brown, elle connaît. C'est lui qui a révélé au monde entier que Jésus a eu une fille et aussi que la franc-maçonnerie existe depuis longtemps et qu'il y a des prêtres parachutistes au Vatican. Un type bien et intelligent. Donc la voisine jette un oeil gourmand vers le livre et la magie opère. De suite.
En route pour Palavas-les-Flots. Mardi 14 juin, 10h52. Une passagère en proie à des soucis intestinaux se réfugie dans les toilettes de l'Airbus A330 de la compagnie Hérault Airways pour la troisième fois. A travers la porte, elle entend des bribes de conversation :
- Je crois qu’on a un sérieux problème… dit un homme sur un ton grave
- Est-ce qu’on doit en parler aux passagers ? répond une voix féminine
La bruit des moteurs couvre les voix, la jeune femme n'entend plus, elle quitte les toilettes et aperçoit un steward se cacher derrière le rideau d'intendance. C'est alors qu'elle entend que...
Patatras! A ce moment-là, Claire change légèrement de position et cache la dernière page avec sa main. Sa voisine, qui se prénomme Huguette, ne peut pas lire la suite. Frustrée, elle tente le regard en coin, le mouchoir qu'on fait semblant de ramasser, la tête tournée vers le côté dans une fausse somnolence, la petite bousculade discrète... rien à faire! Impossible de savoir ce qui arrive à la sortie des toilettes. Pourtant, il se trame quelque chose de grave, Huguette en est persuadée. La survie de cet Airbus A330 est certainement en jeu et cette passagère laxativée est la seule à savoir pourquoi.
Hop! Nouveau petit coup de coude, toux provoquée, le stratagème ne prend pas, la main de Claire demeure immobile. La vexation de sa voisine grandit, elle voudrait vraiment savoir, elle sait qu'elle ne dormira pas tranquille sans ça. Parce qu'elle va échafauder mille hypothèses, imaginer le pire, inventer des suites qui vont en remplacer d'autres avec toujours ce manque cruel et insatisfaisant de ne pas apprendre la vérité.
Que s'est-il passé dans cet Airbus A330 une matinée de juin ??!!
Huguette ne s'est pas rendue compte qu'elle a parlé tout haut. Un peu fort, même. Claire ne s'en est pas rendue compte non plus, trop absorbée par le récit. Encore plus rageant pour la femme à côté d'elle. Par contre, une partie de l'équipage et des passagers ont capté le cri. Les regards noirs sont là pour en témoigner. Une hôtesse s'enquiert auprès d'Huguette de ses éventuels besoins. Celle-ci n'ose confesser l'objet de son inquiétude et évoque un mauvais rêve. En plein éveil. Tant pis si elle passe pour une originale.
N'y tenant plus, elle s'adresse directement à Claire. Lui demande si ce roman lui plaît. Obtient en réponse un laconique oui et un soupir agacé. Ça parle de quoi? ose-t-elle tout de même. C'est compliqué et paf! Claire se tourne davantage de l'autre côté. Comme les premières de classe qui ne veulent pas que le dernier copie sur elle au contrôle de maths. Huguette marmonne, maugrée, n'a pas assez de mots intérieurs pour exprimer sa colère. Il lui faut ce livre !
C'est alors qu'elle se souvient qu'elle a dans son sac un tube de somnifères. Ceux de Raoul. Son mari. Mort deux ans plus tôt mais Huguette a conservé les médicaments. Au cas où. Elle n'en a jamais eu besoin. Et voilà qu'aujourd'hui... Personne ne remarque qu'elle vide l'intégralité du flacon dans le verre de coca de Claire. Qui n'a rien vu non plus. Ne semble pas avoir très soif. Au grand désespoir d'Huguette qui ne voit pas comment lui donner l'envie de boire. Pas de chauffage individuel dans les avions, sinon elle l'aurait poussé à fond.
A court d'idées, Huguette attend, encore et encore. La jeune femme à côté d'elle semble avoir oublié l'existence de ce gobelet en plastique. Le temps passe, Huguette s'apprête à demander à sa voisine si celle-ci aime le coca, lorsque Claire s'empare de son verre. Huguette ne peut réprimer un petit cri de joie, Claire la regarde, tout comme l'hôtesse venue ramasser les déchets au moment où elle s'empare du gobelet tendu par Claire. La même hôtesse que tout à l'heure quand Huguette a crié. Qui réitère sa question. Huguette bégaie, Claire retourne à sa lecture, l'hôtesse passe son chemin. Les scénarios les plus scabreux se bousculent dans la tête de la sexagénaire instatisfaite. Qu'est-il arrivé à ce maudit Airbus?!
Vingt minutes plus tard, arrivée à Palavas-les-Flots, Huguette se précipite dans la seule librairie de l'aéroport. Cherche partout le livre de Dan Brown. Ne le voit nulle part. Entre dans une rage folle. Interpelle le libraire qui, nonchalant, lui répond Le bouquin dans lequel un steward raconte à une hôtesse que le commandant s'envoie en l'air avec le co-pilote? Bougez pas, je dois l'avoir en réserve.
Huguette est pantoise. Une simple histoire de pantalon baissé? Même pas de morts? Pas même un tout petit accident d'avion?
Minable le Dan Brown, minable...
Claire est dans un autre monde, le monde de Dan Brown. Un monde dans lequel on pénètre avec difficultés, la barrière de l'hermétisme est solide. Beaucoup de profanes s'y sont cassé les dents. Ce dernier opus promet d'être magistral. A en voir la tête de Claire. Et celle de sa voisine.
Parce que cette dernière, curieuse de nature, a lancé un regard vers le quatrième de couverture. C'est que Dan Brown, elle connaît. C'est lui qui a révélé au monde entier que Jésus a eu une fille et aussi que la franc-maçonnerie existe depuis longtemps et qu'il y a des prêtres parachutistes au Vatican. Un type bien et intelligent. Donc la voisine jette un oeil gourmand vers le livre et la magie opère. De suite.
En route pour Palavas-les-Flots. Mardi 14 juin, 10h52. Une passagère en proie à des soucis intestinaux se réfugie dans les toilettes de l'Airbus A330 de la compagnie Hérault Airways pour la troisième fois. A travers la porte, elle entend des bribes de conversation :
- Je crois qu’on a un sérieux problème… dit un homme sur un ton grave
- Est-ce qu’on doit en parler aux passagers ? répond une voix féminine
La bruit des moteurs couvre les voix, la jeune femme n'entend plus, elle quitte les toilettes et aperçoit un steward se cacher derrière le rideau d'intendance. C'est alors qu'elle entend que...
Patatras! A ce moment-là, Claire change légèrement de position et cache la dernière page avec sa main. Sa voisine, qui se prénomme Huguette, ne peut pas lire la suite. Frustrée, elle tente le regard en coin, le mouchoir qu'on fait semblant de ramasser, la tête tournée vers le côté dans une fausse somnolence, la petite bousculade discrète... rien à faire! Impossible de savoir ce qui arrive à la sortie des toilettes. Pourtant, il se trame quelque chose de grave, Huguette en est persuadée. La survie de cet Airbus A330 est certainement en jeu et cette passagère laxativée est la seule à savoir pourquoi.
Hop! Nouveau petit coup de coude, toux provoquée, le stratagème ne prend pas, la main de Claire demeure immobile. La vexation de sa voisine grandit, elle voudrait vraiment savoir, elle sait qu'elle ne dormira pas tranquille sans ça. Parce qu'elle va échafauder mille hypothèses, imaginer le pire, inventer des suites qui vont en remplacer d'autres avec toujours ce manque cruel et insatisfaisant de ne pas apprendre la vérité.
Que s'est-il passé dans cet Airbus A330 une matinée de juin ??!!
Huguette ne s'est pas rendue compte qu'elle a parlé tout haut. Un peu fort, même. Claire ne s'en est pas rendue compte non plus, trop absorbée par le récit. Encore plus rageant pour la femme à côté d'elle. Par contre, une partie de l'équipage et des passagers ont capté le cri. Les regards noirs sont là pour en témoigner. Une hôtesse s'enquiert auprès d'Huguette de ses éventuels besoins. Celle-ci n'ose confesser l'objet de son inquiétude et évoque un mauvais rêve. En plein éveil. Tant pis si elle passe pour une originale.
N'y tenant plus, elle s'adresse directement à Claire. Lui demande si ce roman lui plaît. Obtient en réponse un laconique oui et un soupir agacé. Ça parle de quoi? ose-t-elle tout de même. C'est compliqué et paf! Claire se tourne davantage de l'autre côté. Comme les premières de classe qui ne veulent pas que le dernier copie sur elle au contrôle de maths. Huguette marmonne, maugrée, n'a pas assez de mots intérieurs pour exprimer sa colère. Il lui faut ce livre !
C'est alors qu'elle se souvient qu'elle a dans son sac un tube de somnifères. Ceux de Raoul. Son mari. Mort deux ans plus tôt mais Huguette a conservé les médicaments. Au cas où. Elle n'en a jamais eu besoin. Et voilà qu'aujourd'hui... Personne ne remarque qu'elle vide l'intégralité du flacon dans le verre de coca de Claire. Qui n'a rien vu non plus. Ne semble pas avoir très soif. Au grand désespoir d'Huguette qui ne voit pas comment lui donner l'envie de boire. Pas de chauffage individuel dans les avions, sinon elle l'aurait poussé à fond.
A court d'idées, Huguette attend, encore et encore. La jeune femme à côté d'elle semble avoir oublié l'existence de ce gobelet en plastique. Le temps passe, Huguette s'apprête à demander à sa voisine si celle-ci aime le coca, lorsque Claire s'empare de son verre. Huguette ne peut réprimer un petit cri de joie, Claire la regarde, tout comme l'hôtesse venue ramasser les déchets au moment où elle s'empare du gobelet tendu par Claire. La même hôtesse que tout à l'heure quand Huguette a crié. Qui réitère sa question. Huguette bégaie, Claire retourne à sa lecture, l'hôtesse passe son chemin. Les scénarios les plus scabreux se bousculent dans la tête de la sexagénaire instatisfaite. Qu'est-il arrivé à ce maudit Airbus?!
Vingt minutes plus tard, arrivée à Palavas-les-Flots, Huguette se précipite dans la seule librairie de l'aéroport. Cherche partout le livre de Dan Brown. Ne le voit nulle part. Entre dans une rage folle. Interpelle le libraire qui, nonchalant, lui répond Le bouquin dans lequel un steward raconte à une hôtesse que le commandant s'envoie en l'air avec le co-pilote? Bougez pas, je dois l'avoir en réserve.
Huguette est pantoise. Une simple histoire de pantalon baissé? Même pas de morts? Pas même un tout petit accident d'avion?
Minable le Dan Brown, minable...
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
tu te caches ?Chako Noir a écrit:Tenez, ça c'était avant qu'il passe chez RTL2, à l'époque où il faisait des trucs vraiment bien. [url]http://www.deezer.com/#music/result/all/benabar le slow[/url] (Les Risques du métier, c'est la meilleure)
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
y a à nouveau des blancs ?
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
Ah tiens, ça faisait longtemps!! Bon je mets le lien sans le [url]Chako Noir a écrit:
(...)
Tenez, ça c'était avant qu'il passe chez RTL2, à l'époque où il faisait des trucs vraiment bien --> http://www.deezer.com/#music/result/all/benabar le slow
(celle des Risques du métier, c'est la meilleure)
Au passage, j'ai pas fini.
Chako Noir- Nombre de messages : 5442
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Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
Bien vu, Sahkti, amusant ! J'ai passé un bon moment à lire cette saynète.
Invité- Invité
Extrêmes
Votre personnage est à bord d’un avion pour la destination qui vous est assignée ci-dessous. Alors qu’il/elle est aux WC, il/elle entend incidemment une conversation :
- Je crois qu’on a un sérieux problème… dit un homme sur un ton grave
- Est-ce qu’on doit en parler aux passagers ? répond une voix féminine
Il/elle n’en entend pas plus à cause du bruit des moteurs. En sortant des toilettes, il/elle voit une hôtesse de l’air affolée qui fonce vers une de ses collègues, et il/elle aperçoit un des membres de l’équipage qui disparaît derrière un rideau. La suite vous appartient.
La fusée n'était pas très grande et sa forme trapue la faisait irrésistiblement ressembler à un vieux suppositoire. Ça tombait bien : destination lune !
Je faisais ma maligne comme ça, mais en réalité je n'en menais pas large. J'attendais avec appréhension le Pschittt qui précède, en principe, tout décollage de fusée; J'avais vu ça dans un tas de films à la télé. La différence, c'est que ce n'était pas un film, que j'étais embarquée, sanglée, bardée d'appareils bizarroïdes, que je ne pouvais pas tricoter pour faire passer l'angoisse comme je pratique d'habitude en cas de fort accès et que je regrettais amèrement de m'être inscrite pour cette expérience.
Les autres passagers me semblaient drogués, tant leur calme ressemblait à un semi−coma.
Ma plus proche voisine, une grande femme molle affalée dans son sarcophage avait eu un petit quart de sourire piteux au moment où les hôtesses nous avaient installées, et depuis elle bâillait, dodelinait, tressautait comme un œuf en gelée parkinsonien.
Toute la fusée semblait d'ailleurs en proie à une crise d'épilepsie, puis je dus perdre conscience quelques instants car soudain une sorte de calme assourdissant avait remplacé le vacarme. Apparemment, j'étais toujours en vie !
Assez fière de moi, au final ! Bien sûr, je n'étais pas encore arrivée, mais le plus dur était passé et j'imaginais déjà le récit négligent que je ferais à Valéria et consœurs !
Malgré l'apaisement relatif que m'avait procuré ce changement, mes intestins protestaient, et je défis sangles et tuyaux pour me diriger vers les toilettes pour dames ( délicate attention, remarquai-je !)
Le soulagement s'accentua avec l'exonération, et je me regardais sans complaisance dans la glace, me trouvant plus pâle que prévu, lorsque j'entendis une voix grave. Deux fois grave, si j'ose dire ! Le ton était déjà inquiétant, le message lui se faisait carrément affolant : " je crois qu'on a un sérieux problème…"
Une voix féminine qui dérapait un peu vers l'aigu demanda " Tu crois qu'il faut en parler aux passagers ?"
Mon cœur avait déjà triplé sa vitesse de croisière et je tendais l'oreille pour la suite lorsqu'un moteur se mit à vibrer désagréablement, me privant de la réponse.
En hâte, je sortis du réduit , pour apercevoir une hôtesse l'air affolé qui se précipitait vers une collègue au bras de laquelle elle demeurait accrochée comme à une bouée balise.
Un homme − celui à la voix grave, sans doute − disparaissait quant à lui vers le poste de pilotage.
Comme prise de faiblesse je m'appuyais à la paroi, un curieux phénomène accoustique me délivra la suite de la conversation entre le stewart aperçu et probablement le commandant de bord :
− On est dans la merde, Gégé : le sas n'a pas fonctionné, on est coincés avec ces crétins !
− Rockn'roll ! murmura l'interpelé. T'as déjà fait la complète ?
− Ouais…. Et pas envie de recommencer !
Un silence abyssal suivit, puis il me sembla que nous déccélérions, ce qui était étrange…
Un rire, et le Gégé dit :
− Bon, je sens qu'on va avoir une avarie.
− Euh, ils risquent de ne pas être contents, c'est dans le contrat ! C'est quand même la réputation du club qui est en jeu, tu peux pas faire ça !
− T'inquiète ! Je vais leur proposer encore mieux : ils l'auront leur frisson, et pour le même tarif, encore plus balèze !
− Nooon !? Tu vas leur offrir l'aquarium ?
− Ca roule, ma poule ! Avec plein de jolis petits requins ! La première classe ! Y'en a pas un qui protestera qu'il a perdu au change ! Vacances extrêmes tient toujours ses engagements !
- Je crois qu’on a un sérieux problème… dit un homme sur un ton grave
- Est-ce qu’on doit en parler aux passagers ? répond une voix féminine
Il/elle n’en entend pas plus à cause du bruit des moteurs. En sortant des toilettes, il/elle voit une hôtesse de l’air affolée qui fonce vers une de ses collègues, et il/elle aperçoit un des membres de l’équipage qui disparaît derrière un rideau. La suite vous appartient.
La fusée n'était pas très grande et sa forme trapue la faisait irrésistiblement ressembler à un vieux suppositoire. Ça tombait bien : destination lune !
Je faisais ma maligne comme ça, mais en réalité je n'en menais pas large. J'attendais avec appréhension le Pschittt qui précède, en principe, tout décollage de fusée; J'avais vu ça dans un tas de films à la télé. La différence, c'est que ce n'était pas un film, que j'étais embarquée, sanglée, bardée d'appareils bizarroïdes, que je ne pouvais pas tricoter pour faire passer l'angoisse comme je pratique d'habitude en cas de fort accès et que je regrettais amèrement de m'être inscrite pour cette expérience.
Les autres passagers me semblaient drogués, tant leur calme ressemblait à un semi−coma.
Ma plus proche voisine, une grande femme molle affalée dans son sarcophage avait eu un petit quart de sourire piteux au moment où les hôtesses nous avaient installées, et depuis elle bâillait, dodelinait, tressautait comme un œuf en gelée parkinsonien.
Toute la fusée semblait d'ailleurs en proie à une crise d'épilepsie, puis je dus perdre conscience quelques instants car soudain une sorte de calme assourdissant avait remplacé le vacarme. Apparemment, j'étais toujours en vie !
Assez fière de moi, au final ! Bien sûr, je n'étais pas encore arrivée, mais le plus dur était passé et j'imaginais déjà le récit négligent que je ferais à Valéria et consœurs !
Malgré l'apaisement relatif que m'avait procuré ce changement, mes intestins protestaient, et je défis sangles et tuyaux pour me diriger vers les toilettes pour dames ( délicate attention, remarquai-je !)
Le soulagement s'accentua avec l'exonération, et je me regardais sans complaisance dans la glace, me trouvant plus pâle que prévu, lorsque j'entendis une voix grave. Deux fois grave, si j'ose dire ! Le ton était déjà inquiétant, le message lui se faisait carrément affolant : " je crois qu'on a un sérieux problème…"
Une voix féminine qui dérapait un peu vers l'aigu demanda " Tu crois qu'il faut en parler aux passagers ?"
Mon cœur avait déjà triplé sa vitesse de croisière et je tendais l'oreille pour la suite lorsqu'un moteur se mit à vibrer désagréablement, me privant de la réponse.
En hâte, je sortis du réduit , pour apercevoir une hôtesse l'air affolé qui se précipitait vers une collègue au bras de laquelle elle demeurait accrochée comme à une bouée balise.
Un homme − celui à la voix grave, sans doute − disparaissait quant à lui vers le poste de pilotage.
Comme prise de faiblesse je m'appuyais à la paroi, un curieux phénomène accoustique me délivra la suite de la conversation entre le stewart aperçu et probablement le commandant de bord :
− On est dans la merde, Gégé : le sas n'a pas fonctionné, on est coincés avec ces crétins !
− Rockn'roll ! murmura l'interpelé. T'as déjà fait la complète ?
− Ouais…. Et pas envie de recommencer !
Un silence abyssal suivit, puis il me sembla que nous déccélérions, ce qui était étrange…
Un rire, et le Gégé dit :
− Bon, je sens qu'on va avoir une avarie.
− Euh, ils risquent de ne pas être contents, c'est dans le contrat ! C'est quand même la réputation du club qui est en jeu, tu peux pas faire ça !
− T'inquiète ! Je vais leur proposer encore mieux : ils l'auront leur frisson, et pour le même tarif, encore plus balèze !
− Nooon !? Tu vas leur offrir l'aquarium ?
− Ca roule, ma poule ! Avec plein de jolis petits requins ! La première classe ! Y'en a pas un qui protestera qu'il a perdu au change ! Vacances extrêmes tient toujours ses engagements !
Invité- Invité
Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
Garde imprévue.
Participerai dans une semaine (retour de w-e).
Désolé.
Participerai dans une semaine (retour de w-e).
Désolé.
Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
SOCQUE:
J'adore :
Pour éviter de faire rimer « semaine de rêve » avec « déluge de merde », je me lève discrètement, en serrant les fesses, et supporte héroïquement une attente de dix minutes avant de pouvoir baisser culotte à peine tachée.
Excellente image :-)
Ceci aussi :
la grande hôtesse rousse à allure de grenadier (et à voix suave d’ange éthéré, on doit toutes les opérer dans le métier
Ha, belle idée, je ne m'attendais pas à ce retournement de situation, c'est bien vu !
J'adore :
Pour éviter de faire rimer « semaine de rêve » avec « déluge de merde », je me lève discrètement, en serrant les fesses, et supporte héroïquement une attente de dix minutes avant de pouvoir baisser culotte à peine tachée.
Excellente image :-)
Ceci aussi :
la grande hôtesse rousse à allure de grenadier (et à voix suave d’ange éthéré, on doit toutes les opérer dans le métier
Ha, belle idée, je ne m'attendais pas à ce retournement de situation, c'est bien vu !
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
.
Les expressions suivantes doivent apparaître :
- Rock’n’roll !
- Roule ma poule !
- Pschitt !
Destinations et objets qui doivent être mentionnés :
- Cahersiveen, boule à neige avec Tintin dedans
« Pschitt ! » fait la boule à neige dans un dernier soubresaut.
- Merde ! vocifère l’hôtesse qui a lâché l’objet en entendant ce que sa collègue vient de lui glisser à l’oreille.
L’objet se vide sur la moquette de l’allée en quelques glouglous atroces tandis que le mini-Tintin enfermé là depuis des lustres respire enfin, libéré du liquide amniotique écœurant et de ses flocons de pacotille.
- Tu es sûre ? s’enquiert la tintinophile fébrile. Et il faut qu’on annonce ça aux passagers ? Ca va être vach’ment rock’n roll ! Peut pas le faire lui-même cette espèce de grande pince à linge ?
- La pince à linge vous demande de diffuser l’info en douceur et siège par siège, vu ? susurre une voix masculine à l’oreille de l’impertinente pnc.
- Euh… oui, oui, j’y vais.
- Sakawoulé ! (*)
Pivoine de confusion, la coupable chionosphéréphile se précipite vers la cabine et se penche vers le premier siège à sa portée où un passager lit un magazine. Quelques mots à voix basse et l’homme se saisit du sac papier devant lui pour se dégager l’estomac illico.
La zélée neigenboulophile poursuit sa mission d’information tandis que son homologue fait de même vers l’autre rangée de sièges.
Dix minutes plus tard le stock de sacs en papier est épuisé tandis qu’un concert de toussotements et autres borborygmes couvre presque le ronronnement des réacteurs.
Le commandant a poussé le volume de la musique. En vain.
Le copilote a instillé un parfum délicat dans le circuit d’air conditionné. Peine perdue.
Le chef de cabine a proposé une collation. Maladresse suprême.
Tout le monde dans l’avion est sujet à des hoquets violents, des retournements d’estomac impressionnants, visages livides, lèvres exsangues, yeux exorbités, sueurs froides, atmosphère infecte à la clé.
Les deux hôtesses elles-mêmes se déplacent mouchoir devant la bouche et sac poubelle en main pour récolter la petite production de chaque passager ulcéré.
- Mesdames et messieurs la descente a commencé, veuillez conserver vos ceintures attachées et éteindre vos appareils électroniques.
-
Les gens vomissent, reniflent, crachent…
- Pnc à vos portes. Désarmement des toboggans. Dernier virage…
Relents de vomis, pleurs, grondements de colère…
- Mesdames et messieurs, nous sommes arrivés à Cahersiveen, la température est de 15 degrés Celsius. La Compagnie AirCrashOne vous souhaite un agréable séjour ou une excellente suite de voyage si vous êtes en correspondance. Bonne journée.
(*) « ça roule ma poule », en créole évolué
.
Les expressions suivantes doivent apparaître :
- Rock’n’roll !
- Roule ma poule !
- Pschitt !
Destinations et objets qui doivent être mentionnés :
- Cahersiveen, boule à neige avec Tintin dedans
« Pschitt ! » fait la boule à neige dans un dernier soubresaut.
- Merde ! vocifère l’hôtesse qui a lâché l’objet en entendant ce que sa collègue vient de lui glisser à l’oreille.
L’objet se vide sur la moquette de l’allée en quelques glouglous atroces tandis que le mini-Tintin enfermé là depuis des lustres respire enfin, libéré du liquide amniotique écœurant et de ses flocons de pacotille.
- Tu es sûre ? s’enquiert la tintinophile fébrile. Et il faut qu’on annonce ça aux passagers ? Ca va être vach’ment rock’n roll ! Peut pas le faire lui-même cette espèce de grande pince à linge ?
- La pince à linge vous demande de diffuser l’info en douceur et siège par siège, vu ? susurre une voix masculine à l’oreille de l’impertinente pnc.
- Euh… oui, oui, j’y vais.
- Sakawoulé ! (*)
Pivoine de confusion, la coupable chionosphéréphile se précipite vers la cabine et se penche vers le premier siège à sa portée où un passager lit un magazine. Quelques mots à voix basse et l’homme se saisit du sac papier devant lui pour se dégager l’estomac illico.
La zélée neigenboulophile poursuit sa mission d’information tandis que son homologue fait de même vers l’autre rangée de sièges.
Dix minutes plus tard le stock de sacs en papier est épuisé tandis qu’un concert de toussotements et autres borborygmes couvre presque le ronronnement des réacteurs.
Le commandant a poussé le volume de la musique. En vain.
Le copilote a instillé un parfum délicat dans le circuit d’air conditionné. Peine perdue.
Le chef de cabine a proposé une collation. Maladresse suprême.
Tout le monde dans l’avion est sujet à des hoquets violents, des retournements d’estomac impressionnants, visages livides, lèvres exsangues, yeux exorbités, sueurs froides, atmosphère infecte à la clé.
Les deux hôtesses elles-mêmes se déplacent mouchoir devant la bouche et sac poubelle en main pour récolter la petite production de chaque passager ulcéré.
- Mesdames et messieurs la descente a commencé, veuillez conserver vos ceintures attachées et éteindre vos appareils électroniques.
-
Les gens vomissent, reniflent, crachent…
- Pnc à vos portes. Désarmement des toboggans. Dernier virage…
Relents de vomis, pleurs, grondements de colère…
- Mesdames et messieurs, nous sommes arrivés à Cahersiveen, la température est de 15 degrés Celsius. La Compagnie AirCrashOne vous souhaite un agréable séjour ou une excellente suite de voyage si vous êtes en correspondance. Bonne journée.
(*) « ça roule ma poule », en créole évolué
.
Dernière édition par mentor le Jeu 9 Juil 2009 - 21:15, édité 1 fois
Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
CONTRAINTE NUMERO 3 :
Destinations et objets qui doivent être mentionnés : Florence et un télescope
Bon ça y est c’est déjà le bordel, qu’est ce que je fous dans un avion moi ? La dernière chose dont je me rappelle, c’est d’avoir raccompagné Céline en taxi. Elle était jolie d’ailleurs. Comme toujours.
« Bienvenue sur Roupettes Airlines, je suis votre commandant de bord et je vous emmerde ». Ok. Comme d’habitude, je nage en plein délire. Je prends le prospectus dans le filet en face de moi. Sur la page de garde un hippopotame en smoking joue de la cornemuse. Je lis le titre :
« YES !
I speak english ! Wall Street english ! »
Bande de malades.
Je me tourne vers mon voisin, un petit gros avec des lunettes, et je lui demande :
« Excusez moi Monsieur, quelle est notre destination ? »
Je vois le pli sarcastique qui déforme ses grosses lèvres, je le sens prêt à me répondre : « Ton cul ! ». Mais oui mon gros vas y, j’attends que ça. Au lieu de ça, il me regarde et marmonne laconiquement :
« Florence »
Au moins je reste en Europe c’est déjà ça. Merde. J’ai un missile Sol-air dans les intestins qui rêve de faïence. Je me lève, balance un petit coup de pied vicieux au gros tas en passant, sort dans le couloir et me dirige vers les chiottes.
J’avance péniblement au fond de l’avion et ferme le loquet derrière moi. Je pose ma pêche tranquillement en pensant à Céline. On s’est disputé ? Sûrement, mais à propos de quoi ? Putain de mémoire, t’es aussi fiable que le trou du cul d’un dysentérique ! Soudain, à travers la cloison j’entends un début de conversation :
« Je crois qu’on a un sérieux problème… dit un homme sur un ton grave
- Est-ce qu’on doit en parler aux passagers ? répond une voix féminine
Céline ? Qu’est-ce qu’elle fout là ? Cet enfoiré de moteur m’empêche d’entendre la suite. Je remets mon falzar en vitesse et sort précipitamment, à peine rhabillé. J’ai à peine le temps de voir un éclair blond sur un fond de rose d’uniforme (Roupettes Airlines, mon cul !) et les deux hôtesses se précipiter vers l’avant de l’appareil. Je me rue à leur poursuite, mais un membre de l’équipage m’avertit gentiment de l’index avant de disparaitre derrière le rideau. Il tenait un revolver dans la main gauche, on ne peut pas discuter avec ces gens là.
Je retourne à ma place, le petit gros s’est endormi. Je me rassois et le réveille d’un coup de coude.
« Hé gros lard ! Pschitt ! Réveille-toi !
- Mais foutez-moi la paix !
- Il faut que je te cause.
- Quoi ?
- Il faut que j’aille dans le compartiment avant, t’as pas un télescope ?
- Non !
- Et ça qui dépasse de sous ton siège ?
- C’est… c’est ma guitare !
- Menteur, t’as jamais touché un instrument de ta vie. Donne le moi !
- Mais en quel honneur ? Vous savez ce que ça vaut ?
- Donne le moi ou je te promets que je tresserai moi-même la corde pour te pendre, il en pleut en ce moment. »
Sur ce je lui montre mon avant bras et la marque de la perfusion. La vue de mes veines le terrifie, je le sens bien. Il me regarde de ses grands yeux de cétacé poussif et, sans un mot, me tend le télescope. Je l’empoigne et je marche sur le carrelage froid jusqu’à l’avant de l’avion. J’écarte les rideaux. Le gorille, avec sa casquette de stewart, me dévisage, il est prêt à me frapper. Je brandis mon télescope et lui assène un coup en pleine poire. Il tombe, KO. Y a pas à dire, ils sont pratiques ces machins. Je cours dans l’espace enfin libéré qui s’ouvre à moi. J'aperçois une moto, les clés sont sur le compteur de vitesses, je la prends. Roule ma poule ! Les hublots défilent, ce couloir n’en finit pas, quelle idée de construire des machines aussi grandes. Mais je vois Céline, je freine, descend et me jette sur elle !
« Céline, qu’est-ce que tu fais ici ? Je suis désolé pour hier soir, pardonne moi, mais qu’est-ce qui m’est arrivé ? Qu’est-ce que je fous ici ?
- Mais lâchez-moi enfin je ne sais pas qui vous êtes ! »
Merde c’est pas elle, elle est rousse et Céline est blonde, blonde comme les blés.
« Céline !
- Mais vous êtes malade ! »
Elles se ressemblent toutes, elles ont toutes ses yeux, sa bouche, ses seins mais aucune d’elle n’est Céline, merde je sais qu’elle est dans cette foutue carlingue !
BAM ! Le stewart me percute par derrière, il m’a rattrapé le salaud ! Je me relève, du rouge plein la gueule. Je lui assène un crochet du droit. Il me fout un coup de boule. Rock n’roll ! Je me relève juste à temps pour voir l’arc de cercle décrit par le télescope vers ma mâchoire. Une étoile d’émail s’envole, dans ma chute vers l’arrière j’ai le temps de voir le toit de l’avion se déchirer et le ciel d’un gris pâle m’engloutir tout à fait.
Je reste au sol, abruti. Je sombre dans un abîme de noir plumeux qui étouffe sons et couleurs, j’entends à peine le stewart :
« Mes excuses Mesdames, c’est un malade il s’est encore échappé…
- Encore ?
- Il nous roule à chaque fois, mais je vous garantis que celle-là c’est la dernière. »
Je sens l’aiguille qui me transperce le bras. La douleur reflue, je sombre définitivement.
Céline.
Saint Georges- Nombre de messages : 174
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Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
Ah pardon ! J'ai complètement zappé les contraintes des expressions à caser...
Invité- Invité
Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
Pas la frite...
Voilà ! J’en étais sûr pourtant, que c’était une mauvaise idée d’aller dans le Michigan, moi qui déteste les cowboys avec leurs pantalons à franges et leurs chapeaux mous… Je le savais bien, mais j’essayais de me convaincre que, non, le Michigan devait être magnifique, certainement, qu’il fallait rester ouvert d’esprit, même à mon âge – presque trente ans, bigre ! – et puis c’était la famille Schmitt qui m’avait invité… J’avais pas pu refuser…
Mais là, je me suis dit, avec ce que je viens d’entendre, je suis sûr qu’on va droit dans le mur, et pas le mur du son, ça non, un mur bien dur qui va nous exploser comme un œuf dans un micro-ondes, bon dieu ! Est-ce que je ne devrais pas en parler à ma voisine, là ? Je sais pas si ça lui plairait d’être réveillée par un angoissé du bocal qui cherche à être rassuré. Ah, voilà l’hôtesse, tiens !
- Mademoiselle, s’il vous plaît !
- Oui, monsieur, vous désirez ?
- Eh bien…
Je me trouvais tout con soudain… Comment lui expliquer la conversation que j’avais surprise sans avoir l’air du parfait idiot du village qui n’a jamais pris l’avion et qui balise à la moindre secousse ?
- … Je me demandais… si tout allait bien, vous voyez… L’avion, est-ce qu’il vole bien ?
Aïe ! Ça y est ! Je peux aller me cacher dans la soute, « est-ce que l’avion vole bien ? », non mais quel crétin !
- Ne vous inquiétez pas, monsieur, tout va bien… Est-ce que je vous sers quelque chose à boire ? Vous avez la carte des boissons, là, devant vous, les prix sont indiqués…
- Ben, oui, je boirais bien un ti-punch...
J’étais en sueur. Certes, le ti-punch n’arrangerait pas les choses sur ce plan-là, mais j’avais besoin d’un truc qui me délasse, qui me calme et me berce, qui me ramène au temps où, bébé, je dormais sans me douter de toutes les saloperies qui se passent dans le monde… Plus moyen de dormir tranquille, maintenant…
- Non, je suis désolée, monsieur, nous n’avons pas de ti-punch, mais vous pouvez consulter la carte, je repasserai vous voir tout à l’heure…
Elle s’est éloignée dans le couloir, son bassin roulant de droite à gauche… Roule ma poule, je me suis dit, et hop ! Tout va bien… Mouais… Suis pas convaincu du tout par son numéro de charme, moi, pas du tout !
- On est où, là ?
Ça, c’était ma voisine qui se réveillait ! Enfin !
- Euh… Quelque part entre l’Europe et les États Unis…
- Ah, oui, pardon, j’avais oublié que j’étais dans un avion !
- Vous savez, tout à l’heure j’ai entendu une conversation entre une hôtesse et un autre membre de l’équipage, et ils disaient qu’il y avait un grave problème, mais ils ne savaient pas s’ils devaient en parler aux passagers…
Ouf ! Ça me faisait du bien de tout déballer, comme ça, d’un coup, cartes sur table… Comme un poids énorme qui me tombait des épaules…
- Ben, vous savez, si on doit mourir dans cet avion, à mon avis ils ne vont pas nous prévenir…
Ouille ! La vache ! Et moi qui cherchais du réconfort… Elle s’est retournée sur son siège pour me tourner le dos (Pschitt ! Il faisait un drôle de bruit, son siège…) et n’a plus bougé. J’ai pensé à ma vieille guitare dans la soute, si j’avais pu la prendre avec moi j’aurais joué un bon vieux rock’n’roll, là, rien que pour réveiller la grognasse qu’avait pas voulu me réconforter, parce que je commençais réellement à avoir les boules, là, seul être éveillé dans une boite à sardines plongée dans le noir, à écouter les bruits des moteurs, comme si j’allais détecter quelque chose de suspect…
Et puis l’hôtesse est revenue. Chaloupe, chaloupe…
- Alors, monsieur, vous avez choisi votre boisson ?
Elle murmurait maintenant, ça m’a fait chaud au cœur dans cette pénombre (et pas seulement)
- Bon, est-ce que vous allez me dire ce qui se trame, maintenant ?
J’ai explosé, à voix basse, j’en pouvais plus…
- J’ai entendu vos collègues, tout à l’heure, hein, ils ont dit y’a un problème, un gros gros problème, et nous on nous a rien dit, alors vous allez me dire, à moi, hein, parce que, là…
Je m’essoufflais… Toute la tension que j’avais laissée s’accumuler tombait, tout à coup, à des milliers de pieds plus bas, dans l’océan probablement…
L’hôtesse a eu un sourire qui m’a, comment dire, un peu blessé. Un genre de sourire qu’on réserve aux gamins qui posent une question idiote avec cet air sérieux et grave de ceux qui savent tout mieux que personne.
- Ne vous inquiétez pas, je vous assure que ce n’est rien, monsieur, vraiment rien d’important, vous devriez essayer de dormir…
Du miel dans la voix. Ça dégoulinait jusque sur mon pantalon…
- Non, arrêtez, là, je sais bien ce que j’ai entendu, faut pas me prendre pour… pour…
Un trou… Pour qui est-ce qu’elle me prenait, au juste ?
Là, elle a changé de tactique. Le miel s’est figé.
- Bon, écoutez, monsieur, on a tous besoin de dormir, alors je vous le dis mais vous ne le répéterez pas, sinon je me fais muter sur la ligne Ronchin-Kochi, alors voilà : nous n’avons plus de sel à bord pour le repas de demain midi, et vous savez ce qu’on vous sert à manger, demain midi ?
Je me demandais si c’était du lard ou du cochon…
- Des frites ! » elle a explosé. « Des frites ! »
Voilà ! J’en étais sûr pourtant, que c’était une mauvaise idée d’aller dans le Michigan, moi qui déteste les cowboys avec leurs pantalons à franges et leurs chapeaux mous… Je le savais bien, mais j’essayais de me convaincre que, non, le Michigan devait être magnifique, certainement, qu’il fallait rester ouvert d’esprit, même à mon âge – presque trente ans, bigre ! – et puis c’était la famille Schmitt qui m’avait invité… J’avais pas pu refuser…
Mais là, je me suis dit, avec ce que je viens d’entendre, je suis sûr qu’on va droit dans le mur, et pas le mur du son, ça non, un mur bien dur qui va nous exploser comme un œuf dans un micro-ondes, bon dieu ! Est-ce que je ne devrais pas en parler à ma voisine, là ? Je sais pas si ça lui plairait d’être réveillée par un angoissé du bocal qui cherche à être rassuré. Ah, voilà l’hôtesse, tiens !
- Mademoiselle, s’il vous plaît !
- Oui, monsieur, vous désirez ?
- Eh bien…
Je me trouvais tout con soudain… Comment lui expliquer la conversation que j’avais surprise sans avoir l’air du parfait idiot du village qui n’a jamais pris l’avion et qui balise à la moindre secousse ?
- … Je me demandais… si tout allait bien, vous voyez… L’avion, est-ce qu’il vole bien ?
Aïe ! Ça y est ! Je peux aller me cacher dans la soute, « est-ce que l’avion vole bien ? », non mais quel crétin !
- Ne vous inquiétez pas, monsieur, tout va bien… Est-ce que je vous sers quelque chose à boire ? Vous avez la carte des boissons, là, devant vous, les prix sont indiqués…
- Ben, oui, je boirais bien un ti-punch...
J’étais en sueur. Certes, le ti-punch n’arrangerait pas les choses sur ce plan-là, mais j’avais besoin d’un truc qui me délasse, qui me calme et me berce, qui me ramène au temps où, bébé, je dormais sans me douter de toutes les saloperies qui se passent dans le monde… Plus moyen de dormir tranquille, maintenant…
- Non, je suis désolée, monsieur, nous n’avons pas de ti-punch, mais vous pouvez consulter la carte, je repasserai vous voir tout à l’heure…
Elle s’est éloignée dans le couloir, son bassin roulant de droite à gauche… Roule ma poule, je me suis dit, et hop ! Tout va bien… Mouais… Suis pas convaincu du tout par son numéro de charme, moi, pas du tout !
- On est où, là ?
Ça, c’était ma voisine qui se réveillait ! Enfin !
- Euh… Quelque part entre l’Europe et les États Unis…
- Ah, oui, pardon, j’avais oublié que j’étais dans un avion !
- Vous savez, tout à l’heure j’ai entendu une conversation entre une hôtesse et un autre membre de l’équipage, et ils disaient qu’il y avait un grave problème, mais ils ne savaient pas s’ils devaient en parler aux passagers…
Ouf ! Ça me faisait du bien de tout déballer, comme ça, d’un coup, cartes sur table… Comme un poids énorme qui me tombait des épaules…
- Ben, vous savez, si on doit mourir dans cet avion, à mon avis ils ne vont pas nous prévenir…
Ouille ! La vache ! Et moi qui cherchais du réconfort… Elle s’est retournée sur son siège pour me tourner le dos (Pschitt ! Il faisait un drôle de bruit, son siège…) et n’a plus bougé. J’ai pensé à ma vieille guitare dans la soute, si j’avais pu la prendre avec moi j’aurais joué un bon vieux rock’n’roll, là, rien que pour réveiller la grognasse qu’avait pas voulu me réconforter, parce que je commençais réellement à avoir les boules, là, seul être éveillé dans une boite à sardines plongée dans le noir, à écouter les bruits des moteurs, comme si j’allais détecter quelque chose de suspect…
Et puis l’hôtesse est revenue. Chaloupe, chaloupe…
- Alors, monsieur, vous avez choisi votre boisson ?
Elle murmurait maintenant, ça m’a fait chaud au cœur dans cette pénombre (et pas seulement)
- Bon, est-ce que vous allez me dire ce qui se trame, maintenant ?
J’ai explosé, à voix basse, j’en pouvais plus…
- J’ai entendu vos collègues, tout à l’heure, hein, ils ont dit y’a un problème, un gros gros problème, et nous on nous a rien dit, alors vous allez me dire, à moi, hein, parce que, là…
Je m’essoufflais… Toute la tension que j’avais laissée s’accumuler tombait, tout à coup, à des milliers de pieds plus bas, dans l’océan probablement…
L’hôtesse a eu un sourire qui m’a, comment dire, un peu blessé. Un genre de sourire qu’on réserve aux gamins qui posent une question idiote avec cet air sérieux et grave de ceux qui savent tout mieux que personne.
- Ne vous inquiétez pas, je vous assure que ce n’est rien, monsieur, vraiment rien d’important, vous devriez essayer de dormir…
Du miel dans la voix. Ça dégoulinait jusque sur mon pantalon…
- Non, arrêtez, là, je sais bien ce que j’ai entendu, faut pas me prendre pour… pour…
Un trou… Pour qui est-ce qu’elle me prenait, au juste ?
Là, elle a changé de tactique. Le miel s’est figé.
- Bon, écoutez, monsieur, on a tous besoin de dormir, alors je vous le dis mais vous ne le répéterez pas, sinon je me fais muter sur la ligne Ronchin-Kochi, alors voilà : nous n’avons plus de sel à bord pour le repas de demain midi, et vous savez ce qu’on vous sert à manger, demain midi ?
Je me demandais si c’était du lard ou du cochon…
- Des frites ! » elle a explosé. « Des frites ! »
Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
mentor, j'avoue ne pas avoir compris le ressort dramatique... C'est le nom de la compagnie qui a fait dégobiller tout le monde ? Les passagers ne le connaissaient pas ?
Ne pas comprendre m'a empêchée de vraiment apprécier le texte, désolée.
Ne pas comprendre m'a empêchée de vraiment apprécier le texte, désolée.
Invité- Invité
Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
C’t’empaffé de nigger qui se traîne comme une couleuvre. Hey bastard, wanna get a kick in your damn fuckin’ass ? Quick, man, putain j’ai pas l’temps, bordel d’enculé de mal blanchi bouge ton cul j’te dis yeah man you drive just fine fils de pute il se traîne j’te dis il se traîne putain ça va pas le faire tout Baton Rouge à traverser avant de chopper l’interstate on sera jamais à temps à New Orleans regarde moi pépère peinard et que j’te regarde l’Atchafalaya et que j’te fous la radio yeah man I do like zydeco just keep on y m’fait chier plan plan tranquillou et roule ma poule if I do appreciate rock'n'roll you kidding I sure do qu'est ce que j'en ai à branler de son rock'n'roll pourri c'que je vois moi c'est qu'on n'est même pas en vue de l'aéroport.
Passengers for Miami please go to gate number 8
J'sais pas comment on l'a fait, déjà que les excès, macache, je lui disais what 'bout a huge tip if you get me in time et l'autre how big the tip putain j'sais pas comment je lui ai pas foutu une mandale et j'te gare sa poubelle tout doux tout doux j'lui disais, move your ass, man, il me regardait placide, airport regulation sir les porteurs pareils un vrai gang 10 bucks minimum charge tu peux même pas te les charrier toi les syndicats permettent pas putain de maffia enfin j'ai fini par y arriver dans c't 'avion le temps de décoller et hop 1 h après avec la petite au bar du Proud Pirate Inn avec la piscine et leurs cocktails. Trop cool.
Would you like a drink sir?
Tu parles que j'en veux mémère dis donc elle est pas mal foutue celle là pour ça c'est hallucinant sur leurs putains de compagnies ils te foutent de ces rombières dentiers faux cils nichons en débandade il paraît si tu le fais pas tu peux être poursuivi pour segregation segregation mon cul sur Air France elles sont bien gaulées et ya pas de vioques ya qu'ici qu'on voit çà yeah gimme a gin tonic I'll open the bottle myself putain la conne elle me l'a secoué ça a fait pschitt! Une putain de giclée j'en ai partout sur la chemise et le fut' fait chier merde don't worry it's not that bad mon cul oui je vais avoir l'air malin à l'arrivée ya qu'une solution je vais essayer de nettoyer ça un peu aux chiottes
Love me tender love me sweet dis donc ils ont rien trouvé de mieux à mettre que ça dans les chiottes t'imagines le mec sur le trône il passe une plombe de plus avec le bellâtre qui lui sussure sa guimauve en plus leur insonorisation pardon le mec qui était avant quand j'attendais il te larguait de ces caisses bordel on aurait dit qu'il était dans l'allée il est sorti peinard même pas mal ji tri countent qu'est ce qu'ils baragouinent derrière la porte ils font chier avec leurs messes basses ….ink we got a real ...blem il vient pour me faire chier ou quoi qu'est ce qu'elle lui dit l'autre, c'est encore la vioque là avec cette voix shouldn't we tell the passengers qu'est ce qu'ils veulent dire aux passagers qu'ils vont nous rincer un coup de plus gratos je sors je vais lui demander ce quelle veut dire putain qu'est ce qui se passe ça doit pas être les glaçons qui leur manquent ils ont l'air inquiets what's goin' on is everything right tu parles elle sourit comme une andouille et se barre en courant l'autre là-bas qui file au poste de pilotage putain ça commence à bouger please go back to your seats and fasten your belts c'est clair j'y vais j'ai failli m'assommer avec ce putain de trou d'air vite je boucle merde en tapant dans le casier au dessus tout a dégringolé un bordel mais y sont fous les gens t'as vu ce qu'ils trimballent dans leurs valoches elle est tombée dans l'allée rien à branler c'est pas à moi de ramasser en plus vu comme ça secoue putain non mais t'as vu le mec il a trois réveils les gros avec les cloches un petit concertina une vache de celles qui font meuh quand on les retourne des couverts des assiettes un crucifix une râpe à fromage une clé à molette il est barge le mec ils vont tout lui bloquer ah non je suis con c'est un vol intérieur no problem j'ai l'impression qu'on descend vachement there is nothing to worry about our flight commandant keeps the situation under control tu parles qu'il contrôle pourquoi la mer se rapproche comme ça alors putain mais on va s'y poser le choc il s'est déchiré sur la moitié ce con d'avion putain j'en reviens pas il flotte.....
Passengers for Miami please go to gate number 8
J'sais pas comment on l'a fait, déjà que les excès, macache, je lui disais what 'bout a huge tip if you get me in time et l'autre how big the tip putain j'sais pas comment je lui ai pas foutu une mandale et j'te gare sa poubelle tout doux tout doux j'lui disais, move your ass, man, il me regardait placide, airport regulation sir les porteurs pareils un vrai gang 10 bucks minimum charge tu peux même pas te les charrier toi les syndicats permettent pas putain de maffia enfin j'ai fini par y arriver dans c't 'avion le temps de décoller et hop 1 h après avec la petite au bar du Proud Pirate Inn avec la piscine et leurs cocktails. Trop cool.
Would you like a drink sir?
Tu parles que j'en veux mémère dis donc elle est pas mal foutue celle là pour ça c'est hallucinant sur leurs putains de compagnies ils te foutent de ces rombières dentiers faux cils nichons en débandade il paraît si tu le fais pas tu peux être poursuivi pour segregation segregation mon cul sur Air France elles sont bien gaulées et ya pas de vioques ya qu'ici qu'on voit çà yeah gimme a gin tonic I'll open the bottle myself putain la conne elle me l'a secoué ça a fait pschitt! Une putain de giclée j'en ai partout sur la chemise et le fut' fait chier merde don't worry it's not that bad mon cul oui je vais avoir l'air malin à l'arrivée ya qu'une solution je vais essayer de nettoyer ça un peu aux chiottes
Love me tender love me sweet dis donc ils ont rien trouvé de mieux à mettre que ça dans les chiottes t'imagines le mec sur le trône il passe une plombe de plus avec le bellâtre qui lui sussure sa guimauve en plus leur insonorisation pardon le mec qui était avant quand j'attendais il te larguait de ces caisses bordel on aurait dit qu'il était dans l'allée il est sorti peinard même pas mal ji tri countent qu'est ce qu'ils baragouinent derrière la porte ils font chier avec leurs messes basses ….ink we got a real ...blem il vient pour me faire chier ou quoi qu'est ce qu'elle lui dit l'autre, c'est encore la vioque là avec cette voix shouldn't we tell the passengers qu'est ce qu'ils veulent dire aux passagers qu'ils vont nous rincer un coup de plus gratos je sors je vais lui demander ce quelle veut dire putain qu'est ce qui se passe ça doit pas être les glaçons qui leur manquent ils ont l'air inquiets what's goin' on is everything right tu parles elle sourit comme une andouille et se barre en courant l'autre là-bas qui file au poste de pilotage putain ça commence à bouger please go back to your seats and fasten your belts c'est clair j'y vais j'ai failli m'assommer avec ce putain de trou d'air vite je boucle merde en tapant dans le casier au dessus tout a dégringolé un bordel mais y sont fous les gens t'as vu ce qu'ils trimballent dans leurs valoches elle est tombée dans l'allée rien à branler c'est pas à moi de ramasser en plus vu comme ça secoue putain non mais t'as vu le mec il a trois réveils les gros avec les cloches un petit concertina une vache de celles qui font meuh quand on les retourne des couverts des assiettes un crucifix une râpe à fromage une clé à molette il est barge le mec ils vont tout lui bloquer ah non je suis con c'est un vol intérieur no problem j'ai l'impression qu'on descend vachement there is nothing to worry about our flight commandant keeps the situation under control tu parles qu'il contrôle pourquoi la mer se rapproche comme ça alors putain mais on va s'y poser le choc il s'est déchiré sur la moitié ce con d'avion putain j'en reviens pas il flotte.....
silene82- Nombre de messages : 3553
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Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
Saint Georges, dans l'ensemble j'ai bien aimé le délire (le mot de la fin est poignant), mais regrette qu'on sache très vite que c'en est un, justement, avec la moto dans l'avion. Ccei, pour moi, gâche l'élément de surprise.
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Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
COLINE
Ha ha, destination aquarium ! Tu t'en es bien jouée de cette contrainte. Le sujet de ton texte me plaît et je l'aurais bien vu un chouia plus développé, pour en profiter davantage. J'aime bien la panique mi-nerveuse mi-hilare de l'équipage :-)
Ha ha, destination aquarium ! Tu t'en es bien jouée de cette contrainte. Le sujet de ton texte me plaît et je l'aurais bien vu un chouia plus développé, pour en profiter davantage. J'aime bien la panique mi-nerveuse mi-hilare de l'équipage :-)
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
Halicante: amusant, alerte !
"Je peux aller me cacher dans la soute, « est-ce que l’avion vole bien ? », non mais quel crétin !" m'a bien fait rire.
"Je peux aller me cacher dans la soute, « est-ce que l’avion vole bien ? », non mais quel crétin !" m'a bien fait rire.
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Petit incident/ Exercice
Contraine nº3: Gorland/ Ascenceur
“Tu en a mis du temps! J'ai cru qu'il t'était arrivé quelque chose....
-Ne t'affole pas pour un rien, Jane....prononce d'un air détaché son frère, un peu perplexe, et surtout inquiet.
-J'adoooooooore cette chanson! s'exclame gaiement la jeune femme.”
Shannon ferme lentement les yeux. Ce voyage lui paraît bien long....Une envie irresistible de connaître les difficultés que subissent l'équipage le pousse à se lever.
“Enfin, Shannon! Tu ne vas pas ENCORE te lever! Assis-toi!”
Il feint ne pas entendre ses gémissements discrets. Un passager, fort décontracté, dort juste devant, alors ils évitent de trop s'agiter.....quoi que ses ronflements désagréables dissimulent tout bruit parasite. Il sait que Jane est profondément nerveuse quant à ce voyage très haut dans les nuages. Pauvre Jane....
“Excusez-moi, mademoiselle, où puis-je trouver le commandant?
-Monsieur, je crains ne pas pouvoir vous renseigner, restez assis sur votre siège....
-Mais j'ai cru entendre que l'avion avait quelques problèmes fort inquiétants et.....
-Pschitt!”
Étonné par le comportement tout à fait distinct de l'hôtesse, Shannon se tait.
“Ne dites rien qui puisse inquiéter les passagers! Vous voulez semer la pagaille?! Suivez-moi, je vous conduierai au commandant.”
Shannon se retrouve alors dans une cabine grande, spacieuse, bien jolie, mais s'étonne: le commandant ne devrait-il être pas....aux commandes?
“Vous désirez, monsieur?”
Un petit homme, pas plus haut que qu'une fillette de quatre ans, s'élance élégamment à sa rencontre.
“Vous êtes....
-Exact, je suis bien le commandant. Comment? Vous vous étonnez par ma petite taille? Pardi, quel monde étrange! Moi je vous trouve horriblement grand!”
Un sourire moqueur apparaît sur le visage du petit homme, et Shannon se mord la lèvre.
“Alors, vous avez perdu votre langue? Ah, mon hôtesse m'a fait comprendre que vous semblez vous intéresser de près à notre matériel technique.... Si vous venez pour vous rassurer, Monsieur, vous avez frappé à la mauvaise porte.
-Par...don? Je ne comprends pas.
-Dans exactement une heure, trente-cinq minutes et quatre secondes, nous ne serons probablement plus de ce monde.”
Le visage de Shannon blêmit, son poul s'accélère, et ses mains tremblent comme une feuille. Il trouve cependant le courage de demander....
“Pourquoi dites vous cela?
-Comment voulez-vous que je vous l'explique? Des fois, il faut croire que la malchance tourne du mauvais côté....
-Vous....m'avouez, là, à l'instant, que vous allons tous mourir dans plus d'une heure avec le calme et la sérénité que même une statut immobile et souriante ne peut exprimer!
-Oh! Vous m'étonnez, Monsieur O'Ervel, votre discourtoisie me va droit au coeur, croyez-moi. Cependant, voyez-vous, je préférerais passer mes dernières minutes à autre chose que discuter avec vous.
-D'où connaissez-vous mon nom?
-Pardon? Ah, votre nom? Il est inscrit sur votre badge.
Dépité, Shannon observe scrupuleusement les traits de l'homme qui se tient face à lui, debout et persistant, calme et terrifiant. Il n'avait pas de badge à l'arrivée, et le voilà muni d'un badge à présent!
“Vous n'avez pas le droit de cacher cela aux autres passagers.
-Vous avez raison: soyez donc l'heureux élu porteur de l'information.”
Mais à peine eût-il terminé sa phrase, que la porte avait déjà claqué. Shannon se précipite alors dans le compartiment réservé au passagers et s'exclame:
“Nous allons mourir dans un heure, trente-cinq minutes et quatre secondes!”
Un brouhaha général s'installe et des grimaces apparaissent sur les visages des passagers.
Les hôtesses observent la scène effarouchées et dévisagent avec mépris Shannon.
“Gardez votre calme, s'il vous plait! Il est vrai que notre avion connaît des difficultés....
Un petit haut-parleur, impatient, sûr de lui, intervient soudainement.
“Allons, allons, messieurs, mesdames, nous ne sommes point des animaux....je suis celui qui commande ce bateau....que dis-je! Cet avion, et il est vrai que nous allons mourir dans une heure, trente-cinq minutes et quatre secondes....profitez donc du temps qu'il vous reste à vivre!
Un éclair fusille le ciel. Un passager gémit.
“Shannon, shannon! crie Jane, sous le tumulte de la foule enragée.
-Jane, calme-toi, tout va bien se passer!
-Mais enfin, Shannon, quel est ce fou, quel est cet avion....”
Elle sanglote, elle grelotte, et ses mains tremblent avec férocité, mais elle continue tout même à interroger son frère de ses grands yeux noirs.
“Faisons la fêêêête tant qu'y a dla viiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie! Parce que c'est l'air du rock'n roll qui nous le dit!”
L'homme, qui semble complètement saoul, passe devant Jane, les yeux terrifiés.
“Lève-toi donc, ma jolie, que l'on danse, que l'on chante, tant qu'il est encore temps!”
Sous cet air de folie, Jane répond d'un air dégoûté:
“Passez-votre chemin, monsieur!
-Ça roule ma poule, on ira danser au Paradis!”
Dépitée, la jeune femme préfère garder le silence.
Une heure, trente-cinq minutes et quatre secondes s'écoulent.
Rien ne semble s'être produit. Shannon s'apprête à pousser un soupir de soulagement quand.....
“Nous sommes arrivés à destination, Messieurs, Mesdames, veuillez prendre l'ascenceur qui se trouve au fond du couloir de droite de l'arrière de notre avion et appuyer sur le bouton 7.
Bienvenue à Gorland!"
“Tu en a mis du temps! J'ai cru qu'il t'était arrivé quelque chose....
-Ne t'affole pas pour un rien, Jane....prononce d'un air détaché son frère, un peu perplexe, et surtout inquiet.
-J'adoooooooore cette chanson! s'exclame gaiement la jeune femme.”
Shannon ferme lentement les yeux. Ce voyage lui paraît bien long....Une envie irresistible de connaître les difficultés que subissent l'équipage le pousse à se lever.
“Enfin, Shannon! Tu ne vas pas ENCORE te lever! Assis-toi!”
Il feint ne pas entendre ses gémissements discrets. Un passager, fort décontracté, dort juste devant, alors ils évitent de trop s'agiter.....quoi que ses ronflements désagréables dissimulent tout bruit parasite. Il sait que Jane est profondément nerveuse quant à ce voyage très haut dans les nuages. Pauvre Jane....
“Excusez-moi, mademoiselle, où puis-je trouver le commandant?
-Monsieur, je crains ne pas pouvoir vous renseigner, restez assis sur votre siège....
-Mais j'ai cru entendre que l'avion avait quelques problèmes fort inquiétants et.....
-Pschitt!”
Étonné par le comportement tout à fait distinct de l'hôtesse, Shannon se tait.
“Ne dites rien qui puisse inquiéter les passagers! Vous voulez semer la pagaille?! Suivez-moi, je vous conduierai au commandant.”
Shannon se retrouve alors dans une cabine grande, spacieuse, bien jolie, mais s'étonne: le commandant ne devrait-il être pas....aux commandes?
“Vous désirez, monsieur?”
Un petit homme, pas plus haut que qu'une fillette de quatre ans, s'élance élégamment à sa rencontre.
“Vous êtes....
-Exact, je suis bien le commandant. Comment? Vous vous étonnez par ma petite taille? Pardi, quel monde étrange! Moi je vous trouve horriblement grand!”
Un sourire moqueur apparaît sur le visage du petit homme, et Shannon se mord la lèvre.
“Alors, vous avez perdu votre langue? Ah, mon hôtesse m'a fait comprendre que vous semblez vous intéresser de près à notre matériel technique.... Si vous venez pour vous rassurer, Monsieur, vous avez frappé à la mauvaise porte.
-Par...don? Je ne comprends pas.
-Dans exactement une heure, trente-cinq minutes et quatre secondes, nous ne serons probablement plus de ce monde.”
Le visage de Shannon blêmit, son poul s'accélère, et ses mains tremblent comme une feuille. Il trouve cependant le courage de demander....
“Pourquoi dites vous cela?
-Comment voulez-vous que je vous l'explique? Des fois, il faut croire que la malchance tourne du mauvais côté....
-Vous....m'avouez, là, à l'instant, que vous allons tous mourir dans plus d'une heure avec le calme et la sérénité que même une statut immobile et souriante ne peut exprimer!
-Oh! Vous m'étonnez, Monsieur O'Ervel, votre discourtoisie me va droit au coeur, croyez-moi. Cependant, voyez-vous, je préférerais passer mes dernières minutes à autre chose que discuter avec vous.
-D'où connaissez-vous mon nom?
-Pardon? Ah, votre nom? Il est inscrit sur votre badge.
Dépité, Shannon observe scrupuleusement les traits de l'homme qui se tient face à lui, debout et persistant, calme et terrifiant. Il n'avait pas de badge à l'arrivée, et le voilà muni d'un badge à présent!
“Vous n'avez pas le droit de cacher cela aux autres passagers.
-Vous avez raison: soyez donc l'heureux élu porteur de l'information.”
Mais à peine eût-il terminé sa phrase, que la porte avait déjà claqué. Shannon se précipite alors dans le compartiment réservé au passagers et s'exclame:
“Nous allons mourir dans un heure, trente-cinq minutes et quatre secondes!”
Un brouhaha général s'installe et des grimaces apparaissent sur les visages des passagers.
Les hôtesses observent la scène effarouchées et dévisagent avec mépris Shannon.
“Gardez votre calme, s'il vous plait! Il est vrai que notre avion connaît des difficultés....
Un petit haut-parleur, impatient, sûr de lui, intervient soudainement.
“Allons, allons, messieurs, mesdames, nous ne sommes point des animaux....je suis celui qui commande ce bateau....que dis-je! Cet avion, et il est vrai que nous allons mourir dans une heure, trente-cinq minutes et quatre secondes....profitez donc du temps qu'il vous reste à vivre!
Un éclair fusille le ciel. Un passager gémit.
“Shannon, shannon! crie Jane, sous le tumulte de la foule enragée.
-Jane, calme-toi, tout va bien se passer!
-Mais enfin, Shannon, quel est ce fou, quel est cet avion....”
Elle sanglote, elle grelotte, et ses mains tremblent avec férocité, mais elle continue tout même à interroger son frère de ses grands yeux noirs.
“Faisons la fêêêête tant qu'y a dla viiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie! Parce que c'est l'air du rock'n roll qui nous le dit!”
L'homme, qui semble complètement saoul, passe devant Jane, les yeux terrifiés.
“Lève-toi donc, ma jolie, que l'on danse, que l'on chante, tant qu'il est encore temps!”
Sous cet air de folie, Jane répond d'un air dégoûté:
“Passez-votre chemin, monsieur!
-Ça roule ma poule, on ira danser au Paradis!”
Dépitée, la jeune femme préfère garder le silence.
Une heure, trente-cinq minutes et quatre secondes s'écoulent.
Rien ne semble s'être produit. Shannon s'apprête à pousser un soupir de soulagement quand.....
“Nous sommes arrivés à destination, Messieurs, Mesdames, veuillez prendre l'ascenceur qui se trouve au fond du couloir de droite de l'arrière de notre avion et appuyer sur le bouton 7.
Bienvenue à Gorland!"
Miinda- Nombre de messages : 103
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Date d'inscription : 07/07/2009
Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
MENTOR
(*) « ça roule ma poule », en créole évolué
Hahaha, tu as bien rebondi sur ce coup-là !
chionosphéréphile
J'ai dû regarder au dico, j'ai appris un mot... que je risque d'oublier à peine endormie :-(
On ne saura donc pas pourquoi tous ces gens vomissent ?!
Filou :-)
(*) « ça roule ma poule », en créole évolué
Hahaha, tu as bien rebondi sur ce coup-là !
chionosphéréphile
J'ai dû regarder au dico, j'ai appris un mot... que je risque d'oublier à peine endormie :-(
On ne saura donc pas pourquoi tous ces gens vomissent ?!
Filou :-)
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
silene82, vous faites bien monter la tension je trouve ; le style d'écriture convient à merveille à l'histoire racontée !
Invité- Invité
Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
SAINT-GEORGES
Vif à souhait, j'ai aimé ce rythme délirant et l'absurdité poussée à fond. Dommage que cela prenne fin trop rapidement avec l'arrivée de la moto qui fait comprendre déjà quelque peu l'intention de fin mais le texte est agréable à lire et c'est une version bien différente de l'avion classique.
Vif à souhait, j'ai aimé ce rythme délirant et l'absurdité poussée à fond. Dommage que cela prenne fin trop rapidement avec l'arrivée de la moto qui fait comprendre déjà quelque peu l'intention de fin mais le texte est agréable à lire et c'est une version bien différente de l'avion classique.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
coline Dé : sympa, enlevé, manque un peu de folie à mon goût.
Invité- Invité
Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
HALICANTE
- Ben, vous savez, si on doit mourir dans cet avion, à mon avis ils ne vont pas nous prévenir…
La répartie de la mort qui tue :-))
J'aime bien cette idée un peu saugrenue de frites :-))
- Ben, vous savez, si on doit mourir dans cet avion, à mon avis ils ne vont pas nous prévenir…
La répartie de la mort qui tue :-))
J'aime bien cette idée un peu saugrenue de frites :-))
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
(je commente la suite plus tard)
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
Miinda : bonne chute, je trouve, mais la narration m'a paru décousue.
"Étonné par le comportement tout à fait distinct de l'hôtesse" : qu'est-ce que c'est, un "comportement distinct".
"Étonné par le comportement tout à fait distinct de l'hôtesse" : qu'est-ce que c'est, un "comportement distinct".
Invité- Invité
Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
Pardon : point d'interrogation à la fin.
Invité- Invité
Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
Socque : une bonne idée et vous la racontez bien en scène. J'ai trouvé que la dernière ligne était de trop, pour moi la dernière phrase de l'hôtesse finissait le récit à merveille.
Halicante : vous m'avez fait sourire, j'ai beaucoup aimé ce naturel dans votre texte, ce petit rien qui devient énorme.
Halicante : vous m'avez fait sourire, j'ai beaucoup aimé ce naturel dans votre texte, ce petit rien qui devient énorme.
Saint Georges- Nombre de messages : 174
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Localisation : Suisse et France
Date d'inscription : 23/06/2009
Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
* vous la racontez bien
* vous la mettez bien en scène
au choix :))
* vous la mettez bien en scène
au choix :))
Saint Georges- Nombre de messages : 174
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Date d'inscription : 23/06/2009
Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
Je ne vais sans doute pas tarder à aller prendre l'avion de mes rêves, mais ne voudrais pas me coucher sans avoir remercié notre maîtresse de cérémonie ; pour tout vous dire, j'ai vraiment eu peur au début de ne rien avoir à dire, je trouvais la contrainte de situation trop contraignante (oui, bon), mais finalement ça a roulé ! Grand merci et à la prochaine.
Invité- Invité
Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
socque a écrit:Ah pardon ! J'ai complètement zappé les contraintes des expressions à caser...
Certes; mais j'ai beaucoup aimé votre texte. Je suis épaté de votre abattage, autant que de vos trouvailles -le grenadier sylphidique, etc...
Bravo!
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 67
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
J'abandonne, j'ai écrit trois lignes alors que d'autres en ont écrit 50 ou 100.
Je suis trop lent pour les exos (sans parler du reste)
Je vous laisse quand même ici mes trois ligne sans avoir pris la peine de vérifier l'orthographe et la grammaire.
Tout comme socque et le talent en moins j'avais pensé à un jeu concours !
Lisbonne, j'ai toujours rêvé d'aller à Lisbonne...
En temps ordinaire je ne joue jamais aux jeux, c'est pour les pauvres ces choses là, les moins que rien qui misent tout sur le hasard en croyant qu'un événement inattendu viendra changer leur vie ! mais ce jour là, allez savoir pourquoi je fis une entorse à mon règlement intérieur !
Je devais sûrement être de bonne humeur, ou peut-être que la voix de cette petite salope m'excita tellement que je ne pus m'empêcher de lui répondre, allez savoir...
_Quelle musique a rendu Mick Jagger célèbre, me demanda-t-elle comme si de rien n'était.
_ Le Rock’n’roll ! que je lui répondis du tac-au-tac comme si répondre à cette question était synonyme de coucher avec cette curieuse.
_ Bravo, vous avez franchi le premier palier de notre jeu concours, maintenant, voici la question subsidiaire : citez une phrase de Jacques Chirac au hasard.
Putain, c'est vraiment trop con les jeux, pourquoi ai-je répondu : "« Ce n'est pas qu'elles se dégonflent, c'est qu'elles font "pschitt", si vous me permettez cette expression ", je n'en sais rien, j'aurais pu rétorquer n'importe quoi d'autre mais cela fut ma réponse.
Quoi qu'il en soit, deux jours plus tard je reçu un billet aller-retour pour deux personnes dans ma boîte aux lettres ; destination : capitale du Portugal.
Lisbonne j'ai toujours rêvé d'aller à Lisbonne...
Les derniers passagers du vol Paris-Lisbonne sont priés de se rendre immédiatement...
Je suis trop lent pour les exos (sans parler du reste)
Je vous laisse quand même ici mes trois ligne sans avoir pris la peine de vérifier l'orthographe et la grammaire.
Tout comme socque et le talent en moins j'avais pensé à un jeu concours !
Lisbonne, j'ai toujours rêvé d'aller à Lisbonne...
En temps ordinaire je ne joue jamais aux jeux, c'est pour les pauvres ces choses là, les moins que rien qui misent tout sur le hasard en croyant qu'un événement inattendu viendra changer leur vie ! mais ce jour là, allez savoir pourquoi je fis une entorse à mon règlement intérieur !
Je devais sûrement être de bonne humeur, ou peut-être que la voix de cette petite salope m'excita tellement que je ne pus m'empêcher de lui répondre, allez savoir...
_Quelle musique a rendu Mick Jagger célèbre, me demanda-t-elle comme si de rien n'était.
_ Le Rock’n’roll ! que je lui répondis du tac-au-tac comme si répondre à cette question était synonyme de coucher avec cette curieuse.
_ Bravo, vous avez franchi le premier palier de notre jeu concours, maintenant, voici la question subsidiaire : citez une phrase de Jacques Chirac au hasard.
Putain, c'est vraiment trop con les jeux, pourquoi ai-je répondu : "« Ce n'est pas qu'elles se dégonflent, c'est qu'elles font "pschitt", si vous me permettez cette expression ", je n'en sais rien, j'aurais pu rétorquer n'importe quoi d'autre mais cela fut ma réponse.
Quoi qu'il en soit, deux jours plus tard je reçu un billet aller-retour pour deux personnes dans ma boîte aux lettres ; destination : capitale du Portugal.
Lisbonne j'ai toujours rêvé d'aller à Lisbonne...
Les derniers passagers du vol Paris-Lisbonne sont priés de se rendre immédiatement...
Peter Pan- Nombre de messages : 3709
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Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
Ca existe des trois quart d'exo ? ;-)
Peter Pan- Nombre de messages : 3709
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Localisation : Pays des rêves et de l'imaginaire
Date d'inscription : 16/04/2009
Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
Aaaahh!! Longtemps que j'avais pas écrit autant n'importe quoi!! Bref, consignes: les Açores et une pirogue. Voici.
à Salvadi Dalòr
« Oh vain de Dieu, il commençait sérieusement à me taper sur le système, ce con-là ! Pourquoi faut toujours que je tombe sur des barges ? Je l’entends encore: « Ouiiii, les Açores sont la partie encore émergée du continent de l’Atlantiiiide, on peut donc y trouver des indiiiices, quand on sait comment chercheeeer ! »
Oh qu’est-ce qu’il était chiant ! Et il me ressort des pyramides dans les Bermudes ou sous le Japon, et des preuves dans l’architecture égyptienne, le livre de Job, je ne sais quoi, et Platon qui disait que… Comment peut-on aller aux Açores pour des motifs aussi stupides ? D’accord, de mon côté j’y vais parce que ma petite cousine m’a demandé de lui ramener un pan de mur de la maison natale de Nelly Furtado, mais bon, c’est sentimental, et puis… Oh merde, voisin de mes deux, je chie à ta santé! P… gnain !! Aaaah toi et ta connerie d’Atlant… »
Mais Bob Byrn-Baez n’eut pas l’occasion d’achever sa phrase. Enfin si, il aurait pu l’achever, mais il préféra se taire en prenant conscience de ce qui se passait en dehors des toilettes de l’avion. Il prêta l’oreille, happant les cris murmurés de deux voix de sexe opposé :
- Nathalie, je crois qu’on a un sérieux problème…
- Oh Josh, c’est terrible ! Est-ce qu’il faut en parler aux passagers ?
- Non, non, cela vaudra mieux. Ils pourraient être catastrophés s’ils apprenaient…
- S’ILS APPRENAIENT QUOI ??? les coupa Bob en hurlant.
Accompagnant son hurlement, il avait remonté son froc à l’arrache d’une main, ôté le verrou de l’autre et ouvert la porte avec le pied. L’avion eut une secousse et le pied restant manqua de faire s’écrouler le tout. Mais Bob Byrn-Baez tint bon. Il le fallait.
- Oh Josh, c’est terrible ! Maintenant un passager le sait !
- Mercie Nathalie, mais ce n’est pas parce que présentement je me sens con que tu dois me considérer comme tel. J’avais remarqué.
- Mais Josh, qu’est-ce qu’on va faire ?
- Je l’ignore Nathalie, je l’ignore.
Bob Byrn-Baez n’aimait pas être ignoré, surtout par des ploucs.
- VOUS ALLEZ RÉPONDRE À MA QUESTION, OUI ? éructa-t-il.
La blonde hôtesse se figea en une stupeur blême, mais l’homme se contenta de lever un sourcil en accent circonflexe.
- Écoutez Monsieur, cela ne vous regarde pas, alors veuillez retourner à vos présentes activités. Ou à votre place, si vous avez fini.
- Non, c’est toi qui va m’écouter, rugit Bob en silence. Tu parles d’un problème, sérieux qui plus est. Okay, très bien, maintenant développez. J’ai le droit de savoir.
- Monsieur écoutez…
- J’ai payé ma place, j’ai le droit de savoir.
- Allons, Monsieur…
- Dépêchez-vous de parler sinon je hurle en majuscules.
- Très bien, vous avez gagné, inutile de passer à l’acte ! Voilà, Nathalie et moi avons mené des études approfondies, et nous avons découvert… que le pilote est une belette.
- Pardon ?
- Oui, une belette. Assistée d’un furet sous acides.
- C’est une plaisanterie ?
- Pas du tout. Nous allons droit à la catastrophe.
Bob Byrn-Baez était perplexe. La blonde avait l’air stupide, mais l’homme semblait sincère. Une belette ? Un furet sous acides ? Cela n’avait aucun sens. Comment réagir à un truc aussi insensé, se dit Bob ? Réponse : dans le sens du poil. Bob mit ses cheveux en bazar et sa chemise hors du pantalon, la déboutonna partiellement au passage, et s’en fut dans les couloirs comme Big Foot à l’affût d’une pastèque. Il bondissait comme un zouave en poussant des mugissements à mi-chemin entre la poule et l’éléphant. Ah, il ne fallait pas prévenir les passagers ! Au moins, ils comprendront qu’il se passe des choses étranges.
Et, pendant que Bob entamait une glissade sur les genoux en hurlant, les index pointés vers le ciel, un bon vieux « Rock’n’roll !! » avec la bave aux lèvres et les yeux exorbités, son étrange voisin se leva de son siège en caquetant avec frénésie :
- Tuaoi ! C’est Tuaoi ! Le prophète avait raison ! Le Grand Cristal lui a mis les sangs sens dessus dessous !
Un autre voisin, un brun moustachu bien peigné, se prit à lui rétorquer :
- Oh, shocking ! Holly mother , what is this strange individu ? Is he un fou ? Crazy ?
Une bonne dame, petit tailleur mauve, cinquante-six ans d’âge, une mouche au visage et un demi-pot de fond de teint, de lui répondre :
- Oui, cela est véritablement scandaleux, il est anormal et même disproportionné d’assister à un tel spectacle, dans une compagnie de l’aviation française qui plus est.
- What ? A french company ? My gosh ! Je me suis planted d’avion ! We go bien to the Canaries ?
- Non, aux Açores !
- Holly shit !
L’homme fit mine de jeter son chapeau à terre, mais comme ledit accessoire n’était déjà pas sur son chef, il ne fit que s’arracher une poignée de cheveux, rugit sous la douleur et commença à sautiller à cloche-pied dans tout le compartiment.
C’est alors qu’un vieil Indien, assis sur un strapontin, tira une pirogue de sous son pagne et entreprit de ramer au nom de toute l’assistance. « Allez, roule ma poule ! » cria Bob Byrn-Baez en sautant à pieds joints dans l’embarcation, tout en ôtant ce qui restait de ses vêtements, jusqu’à se retrouver en caleçon. Un minimum de pudeur, tout de même.
Mais il n’aurait pas du dire ça.
Son cri avait été entendu par tous les poulets qui, dans le compartiment cuisine, attendaient de se faire rôtir la couenne pour accompagner un semblant de purée. Ils réagirent illico, battant de leurs ailes déplumées à l’unisson, et tentèrent de trouver une sortie. Après avoir renversé deux caisses de sodas et un flacon de sauce tartare, ils se ruèrent dans la porte en scandant, dans leur langage de gallinacés, un équivalent de « Geronimo ».
L’Indien, du tac au tac, leur répondit qu’il était un guerrier Pueblo et donc en guerre contre les Apaches. Alors il se saisit de la pirogue pour leur aplatir la tête.
C’était oublier Bob Byrn-Baez, qui se trouvait toujours à la proue en tambourinant contre son thorax. Qu’importe, l’Indien avait de la force. Bob fit donc un vol plané forcé, mais ne toucha pas le sol : l’avion amorçait sa chute. Bob tombait en même temps que l’appareil, et eut pour la première fois depuis le début du voyage l’impression de voler.
« Plus loin, plus haut, des ailes, des ailes », se récitait-il dans sa tête.
Mais il n’allait nulle part ailleurs que vers le bas. Josh prit Nathalie à part et lui chuchota à l’oreille :
- Tu vois, je te l’avais bien dit qu’on courait à la catastrophe.
Et ce n’était pas peu dire : l’Indien, à force de frapper, avait fait un trou dans sa pirogue, duquel dépassait la tête étourdie d’un poulet trop hardi. Le brun moustachu, se déplaçant toujours à cloche-pieds, clamait alors haut et fort :
- Pschitt ! A hole in the bateau ! Pschitt ! A hole in the bateau ! The eau coule du hole of the bateau ! The eau coule du hole of the bateau !
Et c’était vrai, de l’eau s’écoulait de part et d’autre du trou.
- Tuaoi, me voilà ! Nous allons découvrir les mystères perdus de l’Atlantide !
Étrangement, au regard de ce qui se passait à côté, la présence de l’énergumène ne semblait même pas incongrue
- Josh, j’ai peur ! hurla Nathalie sans majuscules, car cela n’en valait tout de même pas le peine.
- Ne t’inquiète pas, j’ai une bouée de sauvetage, lui répondit son acolyte.
Bob Byrn-Baez, impuissant, vit les membres du personnel s’équiper sans lui accorder un regard, et ça il ne pouvait le supporter. Il prit son courage à deux mains sans couvrir son caleçon, bondit comme un marsupilami et sprinta jusqu’à la cabine des commandes. Il ne compta pas les passagers et membres de l’équipage bousculés, car il s’en fichait, la seule chose qui importait c’était de vérifier.
Le pilote était-il, oui ou non, une belette ?
Il fonça et défonça à toute berzingue comme un dératé, comme un forcené, et comprit alors : la vérité, c’est que le pilote n’était pas une belette. Josh c’était trompé. En réalité, il s’agissait d’une loutre. C’est pour cela qu’elle avait besoin d’eau, et faisait plonger tout l’avion. Pas de temps à perdre, Bob assomma l’animal et entreprit de prendre les commandes. Mais son regard s’arrêta sur un petit carnet.
En l’ouvrant, tous ses soupçons se confirmèrent : le carnet rapportait diverses transactions avec une compagnie de pêche menée par des otaries. La loutre avait monté une affaire avec elles, et se chargeait de transporter la cargaison de l’océan au continent, afin de la distribuer à des fouines qui assureraient la vente, sûrement adressée à des blaireaux. Ou des pigeons, peu importe.
Stoppant net ces considérations inutiles, Bob empoigna plusieurs leviers dans l’espoir de redresser l’appareil. Mais il était trop tard : l’eau avait déjà envahi plusieurs compartiments, l’avion était désormais condamné à couler.
En guise de dernière pensée, Bob eût un éclair de lucidité : il avait oublié de tirer la chasse.
à Salvadi Dalòr
« Oh vain de Dieu, il commençait sérieusement à me taper sur le système, ce con-là ! Pourquoi faut toujours que je tombe sur des barges ? Je l’entends encore: « Ouiiii, les Açores sont la partie encore émergée du continent de l’Atlantiiiide, on peut donc y trouver des indiiiices, quand on sait comment chercheeeer ! »
Oh qu’est-ce qu’il était chiant ! Et il me ressort des pyramides dans les Bermudes ou sous le Japon, et des preuves dans l’architecture égyptienne, le livre de Job, je ne sais quoi, et Platon qui disait que… Comment peut-on aller aux Açores pour des motifs aussi stupides ? D’accord, de mon côté j’y vais parce que ma petite cousine m’a demandé de lui ramener un pan de mur de la maison natale de Nelly Furtado, mais bon, c’est sentimental, et puis… Oh merde, voisin de mes deux, je chie à ta santé! P… gnain !! Aaaah toi et ta connerie d’Atlant… »
Mais Bob Byrn-Baez n’eut pas l’occasion d’achever sa phrase. Enfin si, il aurait pu l’achever, mais il préféra se taire en prenant conscience de ce qui se passait en dehors des toilettes de l’avion. Il prêta l’oreille, happant les cris murmurés de deux voix de sexe opposé :
- Nathalie, je crois qu’on a un sérieux problème…
- Oh Josh, c’est terrible ! Est-ce qu’il faut en parler aux passagers ?
- Non, non, cela vaudra mieux. Ils pourraient être catastrophés s’ils apprenaient…
- S’ILS APPRENAIENT QUOI ??? les coupa Bob en hurlant.
Accompagnant son hurlement, il avait remonté son froc à l’arrache d’une main, ôté le verrou de l’autre et ouvert la porte avec le pied. L’avion eut une secousse et le pied restant manqua de faire s’écrouler le tout. Mais Bob Byrn-Baez tint bon. Il le fallait.
- Oh Josh, c’est terrible ! Maintenant un passager le sait !
- Mercie Nathalie, mais ce n’est pas parce que présentement je me sens con que tu dois me considérer comme tel. J’avais remarqué.
- Mais Josh, qu’est-ce qu’on va faire ?
- Je l’ignore Nathalie, je l’ignore.
Bob Byrn-Baez n’aimait pas être ignoré, surtout par des ploucs.
- VOUS ALLEZ RÉPONDRE À MA QUESTION, OUI ? éructa-t-il.
La blonde hôtesse se figea en une stupeur blême, mais l’homme se contenta de lever un sourcil en accent circonflexe.
- Écoutez Monsieur, cela ne vous regarde pas, alors veuillez retourner à vos présentes activités. Ou à votre place, si vous avez fini.
- Non, c’est toi qui va m’écouter, rugit Bob en silence. Tu parles d’un problème, sérieux qui plus est. Okay, très bien, maintenant développez. J’ai le droit de savoir.
- Monsieur écoutez…
- J’ai payé ma place, j’ai le droit de savoir.
- Allons, Monsieur…
- Dépêchez-vous de parler sinon je hurle en majuscules.
- Très bien, vous avez gagné, inutile de passer à l’acte ! Voilà, Nathalie et moi avons mené des études approfondies, et nous avons découvert… que le pilote est une belette.
- Pardon ?
- Oui, une belette. Assistée d’un furet sous acides.
- C’est une plaisanterie ?
- Pas du tout. Nous allons droit à la catastrophe.
Bob Byrn-Baez était perplexe. La blonde avait l’air stupide, mais l’homme semblait sincère. Une belette ? Un furet sous acides ? Cela n’avait aucun sens. Comment réagir à un truc aussi insensé, se dit Bob ? Réponse : dans le sens du poil. Bob mit ses cheveux en bazar et sa chemise hors du pantalon, la déboutonna partiellement au passage, et s’en fut dans les couloirs comme Big Foot à l’affût d’une pastèque. Il bondissait comme un zouave en poussant des mugissements à mi-chemin entre la poule et l’éléphant. Ah, il ne fallait pas prévenir les passagers ! Au moins, ils comprendront qu’il se passe des choses étranges.
Et, pendant que Bob entamait une glissade sur les genoux en hurlant, les index pointés vers le ciel, un bon vieux « Rock’n’roll !! » avec la bave aux lèvres et les yeux exorbités, son étrange voisin se leva de son siège en caquetant avec frénésie :
- Tuaoi ! C’est Tuaoi ! Le prophète avait raison ! Le Grand Cristal lui a mis les sangs sens dessus dessous !
Un autre voisin, un brun moustachu bien peigné, se prit à lui rétorquer :
- Oh, shocking ! Holly mother , what is this strange individu ? Is he un fou ? Crazy ?
Une bonne dame, petit tailleur mauve, cinquante-six ans d’âge, une mouche au visage et un demi-pot de fond de teint, de lui répondre :
- Oui, cela est véritablement scandaleux, il est anormal et même disproportionné d’assister à un tel spectacle, dans une compagnie de l’aviation française qui plus est.
- What ? A french company ? My gosh ! Je me suis planted d’avion ! We go bien to the Canaries ?
- Non, aux Açores !
- Holly shit !
L’homme fit mine de jeter son chapeau à terre, mais comme ledit accessoire n’était déjà pas sur son chef, il ne fit que s’arracher une poignée de cheveux, rugit sous la douleur et commença à sautiller à cloche-pied dans tout le compartiment.
C’est alors qu’un vieil Indien, assis sur un strapontin, tira une pirogue de sous son pagne et entreprit de ramer au nom de toute l’assistance. « Allez, roule ma poule ! » cria Bob Byrn-Baez en sautant à pieds joints dans l’embarcation, tout en ôtant ce qui restait de ses vêtements, jusqu’à se retrouver en caleçon. Un minimum de pudeur, tout de même.
Mais il n’aurait pas du dire ça.
Son cri avait été entendu par tous les poulets qui, dans le compartiment cuisine, attendaient de se faire rôtir la couenne pour accompagner un semblant de purée. Ils réagirent illico, battant de leurs ailes déplumées à l’unisson, et tentèrent de trouver une sortie. Après avoir renversé deux caisses de sodas et un flacon de sauce tartare, ils se ruèrent dans la porte en scandant, dans leur langage de gallinacés, un équivalent de « Geronimo ».
L’Indien, du tac au tac, leur répondit qu’il était un guerrier Pueblo et donc en guerre contre les Apaches. Alors il se saisit de la pirogue pour leur aplatir la tête.
C’était oublier Bob Byrn-Baez, qui se trouvait toujours à la proue en tambourinant contre son thorax. Qu’importe, l’Indien avait de la force. Bob fit donc un vol plané forcé, mais ne toucha pas le sol : l’avion amorçait sa chute. Bob tombait en même temps que l’appareil, et eut pour la première fois depuis le début du voyage l’impression de voler.
« Plus loin, plus haut, des ailes, des ailes », se récitait-il dans sa tête.
Mais il n’allait nulle part ailleurs que vers le bas. Josh prit Nathalie à part et lui chuchota à l’oreille :
- Tu vois, je te l’avais bien dit qu’on courait à la catastrophe.
Et ce n’était pas peu dire : l’Indien, à force de frapper, avait fait un trou dans sa pirogue, duquel dépassait la tête étourdie d’un poulet trop hardi. Le brun moustachu, se déplaçant toujours à cloche-pieds, clamait alors haut et fort :
- Pschitt ! A hole in the bateau ! Pschitt ! A hole in the bateau ! The eau coule du hole of the bateau ! The eau coule du hole of the bateau !
Et c’était vrai, de l’eau s’écoulait de part et d’autre du trou.
- Tuaoi, me voilà ! Nous allons découvrir les mystères perdus de l’Atlantide !
Étrangement, au regard de ce qui se passait à côté, la présence de l’énergumène ne semblait même pas incongrue
- Josh, j’ai peur ! hurla Nathalie sans majuscules, car cela n’en valait tout de même pas le peine.
- Ne t’inquiète pas, j’ai une bouée de sauvetage, lui répondit son acolyte.
Bob Byrn-Baez, impuissant, vit les membres du personnel s’équiper sans lui accorder un regard, et ça il ne pouvait le supporter. Il prit son courage à deux mains sans couvrir son caleçon, bondit comme un marsupilami et sprinta jusqu’à la cabine des commandes. Il ne compta pas les passagers et membres de l’équipage bousculés, car il s’en fichait, la seule chose qui importait c’était de vérifier.
Le pilote était-il, oui ou non, une belette ?
Il fonça et défonça à toute berzingue comme un dératé, comme un forcené, et comprit alors : la vérité, c’est que le pilote n’était pas une belette. Josh c’était trompé. En réalité, il s’agissait d’une loutre. C’est pour cela qu’elle avait besoin d’eau, et faisait plonger tout l’avion. Pas de temps à perdre, Bob assomma l’animal et entreprit de prendre les commandes. Mais son regard s’arrêta sur un petit carnet.
En l’ouvrant, tous ses soupçons se confirmèrent : le carnet rapportait diverses transactions avec une compagnie de pêche menée par des otaries. La loutre avait monté une affaire avec elles, et se chargeait de transporter la cargaison de l’océan au continent, afin de la distribuer à des fouines qui assureraient la vente, sûrement adressée à des blaireaux. Ou des pigeons, peu importe.
Stoppant net ces considérations inutiles, Bob empoigna plusieurs leviers dans l’espoir de redresser l’appareil. Mais il était trop tard : l’eau avait déjà envahi plusieurs compartiments, l’avion était désormais condamné à couler.
En guise de dernière pensée, Bob eût un éclair de lucidité : il avait oublié de tirer la chasse.
Chako Noir- Nombre de messages : 5442
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Localisation : Neverland
Date d'inscription : 08/04/2008
Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
De même pour moi. Lirai demain. Merci. Bonne nuit.socque a écrit:Je ne vais sans doute pas tarder à aller prendre l'avion de mes rêves, mais ne voudrais pas me coucher sans avoir remercié notre maîtresse de cérémonie ; grand merci et à la prochaine.
Chako Noir- Nombre de messages : 5442
Age : 34
Localisation : Neverland
Date d'inscription : 08/04/2008
Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
Vous savez, Peter Pan, vous pouvez prendre votre temps et rendre votre "copie" dans quelques jours... Vous avez commencé, ce serait dommage de nous allécher avec ce début et de sadiquement nous priver de la suite !
Invité- Invité
Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
Séville
Elle avait proposé Séville. Alors, « Va pour Séville, ça roule ma poule !» m’étais-je entendu fanfaronner, un peu surpris comme si c’était un autre qui parlait à ma place. Faut dire qu’il était quatre heures du mat et pas loin de six double whiskies à ma montre et derrière la cravate que je ne portais pas mais quand même. Et nous nous étions retrouvés tout de go dans le petit matin blême à tenter de retrouver où j’avais bien pu garer ma caisse, puis où j’avais bien pu fourrer mes putains de clefs. Et enfin nous avions roulé jusqu’à l’aéroport, du moins le déduis-je du fait que nous nous trouvons présentement à l’intérieur d’une carlingue à 3.000 pieds au-dessus du sol. Destination Séville je présume. Au fait : Pourquoi Séville ? Parce que c’est rock’n roll, m’avait-elle répondu. C’était une réponse comme une autre de la part d’une nana de vingt piges en mini robe à pois et qui se faisait appelé Doris. La faute au rock’n roll, sans aucun doute.
Je ne sais pas trop comment je vais me dépatouiller de cette histoire car, à vrai dire, à l’heure qu’il est, 8h30, je devrais être installé à mon bureau une tasse de café à la main. Et en plus j’ai horreur de l’avion. J’ai peur. C’est viscéral, je suis attaché à la vie comme un cornac à son éléphant. J’ai besoin d’un whisky. Ou d’une main, que quelqu’un me tienne la main. Doris.
Mais, qu’est-ce qu’elle fabrique ? Il y a plus d’un quart d’heure qu’elle se trouve aux toilettes à se refaire une beauté ou à faire pipi ou… Ah ! la voilà.
— Je me faisais du souci. Tu as l’air si pâle, Ça ne va pas ?
— Si si, ça va.
— Tu es malade, tu as vomi. Tu es verte.
— Verte ?
— Oui, je t’assure mais ça te va très bien, c’est… rock’n roll.
— Tu es gentil.
Là, je lui prends la main : c’est la chute.
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exercice en direct : jeudi 9 juillet 2009 à 21 heures
« Putain manquait plus que ça » se lamenta l’agent Osprey, les jambes arquées sur son trône.
« Je savais que les pingouins me feraient chier, mais je ne pensais pas que ce serait littéralement » songea-t-il en se remémorant la suite d’événements qui l’avaient mené jusqu’à cette délicate position :
La disgrâce présidentielle qui l’avait vu exiler en Alaska, la désastreuse érection du camp de Guantanisbeg pour tenir à distance un prétendu front islamiste eskimo, les insultes proférées à ses supérieurs et enfin le steak de pingouin cru, quasiment enfoncé de force au fin fond de son gosier par le chef de la réserve pour fêter son envol.
Un nouveau départ : direction la France, le pays des sacs à main de luxe et des vins capiteux, des fromages puants qui rendent fous les chiens anti-drogues et des…escargots.
MERDE ! Hurla l’agent doublement indisposé.
Il haïssait trois choses : occuper une place de passager dans un avion dont le constructeur et les pilotes n’étaient même pas américains, la nourriture exotique, et les toilettes qui ne font pas pschitt quand on tire la chasse.
Il affichait encore un air dégoutté avec le doigt appuyé sur le bouton lorsqu’il entendit une voix inquiète juste derrière sa porte :
- Je crois qu’on a un sérieux problème… dit un homme sur un ton grave
« Super, ils sont en manque d’escargots ou de grenouilles… », pensa l’agent avec un sourire amer.
- Est-ce qu’on doit en parler aux passagers ? Répondit une voix féminine
« Ils s’en foutent les passagers… », conclut rapidement le mouton noir de la CIA, toujours perdu dans ses pensées.
Toutefois, bien plus conditionné par son entrainement qu’il n’aurait souhaité l’admettre, il tenta de suivre le reste de la conversation…des chuchotements vite perdus dans le bruit des moteurs. Il avait beau coller l’oreille à la porte, rien n’y faisait.
« A se dégouter de savoir parler cinq langues… »
Ouvrant la porte, il vit une hôtesse affolée foncer vers une de ses collègues et aperçut un des membres de l’équipage derrière un rideau.
« Mais…ce type est un pilote » réalisa l’agent.
Les idées, théories et scénarii mille fois répétés lors de sa formation se substituèrent à sa morosité coutumière.
Le plus probable s’achemina de son cerveau vers ses globes oculaires à la vitesse de l’éclair :
Un détournement terroriste, désormais, il en était certain, il les pressentait, les voyait presque
De la soute à bagage jusqu’à la cabine.
Rock’n’roll ! se décida-t-il les poings fermés en sentant monter l’adrénaline.
Le plan était simple : collecte rapide des éléments auprès des témoins, élimination de la menace et pilotage de l’avion par ses mains expertes.
Et il fonça en direction d’une hôtesse de l’air totalement paniquée :
C’est quoi le problème ma poule ? lui lança-il en lui agrippant les épaules : les pilotes ont voulu se réserver les meilleures cuisses ?
Et il arbora un hideux sourire qu’on lui avait affirmé être charmeur.
La réponse, froide et autoritaire, ne sortit jamais des lèvres de la jeune femme :
L’agent lui jetait maintenant un regard noir, intimidant et mauvais tout en affermissant sa prise.
- Où sont les terroristes ? demanda l’agent calmement.
- Les quoi ?
Le pilote et le copilote choisirent ce moment pour ceinturer l’agent Osprey.
Trois secondes plus tard, ils étaient sur le sol, gémissants…
- Je suis venu pour régler le problème ! Où est la menace ?! reprit-il en regardant l’hôtesse
La jeune femme tendit un doigt tremblant en direction de l’avant de l’appareil.
« pas très probant comme information, j’aurais du me douter que les pirates de l’air piloteraient l’avion depuis la cabine de pilotage ».
-ça roule ma poule fit-il à l’hôtesse penchée sur les blessés avec un clin d’œil complice.
Et il se précipita vers l’avant de l’appareil tout en se posant toutefois quelques précieuses questions :
« Détourner un new-york paris…ok…mais un Juneau-Ronchin avec escale par ploucland ? Et pourquoi les pilotes sont-ils libres de leurs mouvements ? Pourquoi les passages sont-ils si tranquilles ? Et si c’était simplement une histoire de frites ? »
Et il arriva ainsi jusqu’à la cabine de pilotage.
Pas de gardes ? Pas de panique chez les passagers, même aux abords immédiats ?
La porte était toutefois fermée…
« Et si ces cons avaient fermé la porte et perdu la clef ? » pensa l’agent en souriant.
Il colla l’oreille à la porte, et n’entendit rien…pas de terroristes.
« Sont si cons ces Français… »
Et il s’élança vers la porte qu’il savait blindée…mais de manufacture française.
Elle s’ouvrit à la volée –n’étant pas fermée- et le cadre de la CIA finit heureusement sa lancée dans un fauteuil.
« Mais qu’est-ce qu’ils sont cons ces français !!! » conclu-t-il tout haut en se massant le nez.
Il s’assit immédiatement aux commandes de l’appareil.
Il était en pilote automatique.
« Mais c’est ça…rien de plus…ces connards de pilotes sont allés baiser de l’hôtesse sur canapés d’escargots… »
Toutefois, attrapant les commandes de l’appareil, il n’arrivait pas à désactiver l’appareil automatique.
« Ok…j’ai compris...là on a vraiment un problème…les terroristes sont ailleurs ».
sur cette sombre pensée, le navigateur de l’avion risqua un coup d’œil furtif à l’intérieur de la cabine.
Ce fut assez pour que l’agent Osprey surprenne son reflet sur le verre de la canine.
« tout va bien mon vieux lui lança-t-il avec un sourire qui se voulait fraternel, je suis pilote moi aussi…allez-vous enfin me dire où sont les salauds qui ont pris le contrôle de… »
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase.
Le membre d’équipage, visiblement effrayé, pointait un écran du doigt.
Sur ce dernier, on pouvait lire :
C’est vrai pauvre con…les Français ne sont pas très intelligents
.
.
.
Les américains non plus visiblement
.
.
.
Cet appareil est sous mon contrôle…nous sommes en route pour le Groenland…
.
.
.
Soyez heureux que je ne dépressurise pas pour me délivrer de mes parasites
- Où sont ces salauds renchérit l’apprenti commando de choc à l’intention du navigateur.
- Il…il n’y en a pas…
- Quoi ?
- C’est…c’est l’appareil…l’IA de l’appareil
- Quoi ? Qu’est-ce que vous me racontez comme connerie ?
- Le pilotage automatique de l’air Bus a été conçu pour être… parfaitement autonome…une malfonction a voulu qu’il comprenne la chose de façon…étrange…nous avons conversé pendant une heure et…
- Et quoi ? quoi ? mais QUOI ?
- Il croit qu’il est femelle et nous emmène au Groenland.
- Mais pour faire QUOI ?
- Il pense s’être accouplé à un Falcon et pense qu’il va pondre.
« Au Groenland » songea l’agent… » Mais pourquoi le Groenland ? ».
« Je savais que les pingouins me feraient chier, mais je ne pensais pas que ce serait littéralement » songea-t-il en se remémorant la suite d’événements qui l’avaient mené jusqu’à cette délicate position :
La disgrâce présidentielle qui l’avait vu exiler en Alaska, la désastreuse érection du camp de Guantanisbeg pour tenir à distance un prétendu front islamiste eskimo, les insultes proférées à ses supérieurs et enfin le steak de pingouin cru, quasiment enfoncé de force au fin fond de son gosier par le chef de la réserve pour fêter son envol.
Un nouveau départ : direction la France, le pays des sacs à main de luxe et des vins capiteux, des fromages puants qui rendent fous les chiens anti-drogues et des…escargots.
MERDE ! Hurla l’agent doublement indisposé.
Il haïssait trois choses : occuper une place de passager dans un avion dont le constructeur et les pilotes n’étaient même pas américains, la nourriture exotique, et les toilettes qui ne font pas pschitt quand on tire la chasse.
Il affichait encore un air dégoutté avec le doigt appuyé sur le bouton lorsqu’il entendit une voix inquiète juste derrière sa porte :
- Je crois qu’on a un sérieux problème… dit un homme sur un ton grave
« Super, ils sont en manque d’escargots ou de grenouilles… », pensa l’agent avec un sourire amer.
- Est-ce qu’on doit en parler aux passagers ? Répondit une voix féminine
« Ils s’en foutent les passagers… », conclut rapidement le mouton noir de la CIA, toujours perdu dans ses pensées.
Toutefois, bien plus conditionné par son entrainement qu’il n’aurait souhaité l’admettre, il tenta de suivre le reste de la conversation…des chuchotements vite perdus dans le bruit des moteurs. Il avait beau coller l’oreille à la porte, rien n’y faisait.
« A se dégouter de savoir parler cinq langues… »
Ouvrant la porte, il vit une hôtesse affolée foncer vers une de ses collègues et aperçut un des membres de l’équipage derrière un rideau.
« Mais…ce type est un pilote » réalisa l’agent.
Les idées, théories et scénarii mille fois répétés lors de sa formation se substituèrent à sa morosité coutumière.
Le plus probable s’achemina de son cerveau vers ses globes oculaires à la vitesse de l’éclair :
Un détournement terroriste, désormais, il en était certain, il les pressentait, les voyait presque
De la soute à bagage jusqu’à la cabine.
Rock’n’roll ! se décida-t-il les poings fermés en sentant monter l’adrénaline.
Le plan était simple : collecte rapide des éléments auprès des témoins, élimination de la menace et pilotage de l’avion par ses mains expertes.
Et il fonça en direction d’une hôtesse de l’air totalement paniquée :
C’est quoi le problème ma poule ? lui lança-il en lui agrippant les épaules : les pilotes ont voulu se réserver les meilleures cuisses ?
Et il arbora un hideux sourire qu’on lui avait affirmé être charmeur.
La réponse, froide et autoritaire, ne sortit jamais des lèvres de la jeune femme :
L’agent lui jetait maintenant un regard noir, intimidant et mauvais tout en affermissant sa prise.
- Où sont les terroristes ? demanda l’agent calmement.
- Les quoi ?
Le pilote et le copilote choisirent ce moment pour ceinturer l’agent Osprey.
Trois secondes plus tard, ils étaient sur le sol, gémissants…
- Je suis venu pour régler le problème ! Où est la menace ?! reprit-il en regardant l’hôtesse
La jeune femme tendit un doigt tremblant en direction de l’avant de l’appareil.
« pas très probant comme information, j’aurais du me douter que les pirates de l’air piloteraient l’avion depuis la cabine de pilotage ».
-ça roule ma poule fit-il à l’hôtesse penchée sur les blessés avec un clin d’œil complice.
Et il se précipita vers l’avant de l’appareil tout en se posant toutefois quelques précieuses questions :
« Détourner un new-york paris…ok…mais un Juneau-Ronchin avec escale par ploucland ? Et pourquoi les pilotes sont-ils libres de leurs mouvements ? Pourquoi les passages sont-ils si tranquilles ? Et si c’était simplement une histoire de frites ? »
Et il arriva ainsi jusqu’à la cabine de pilotage.
Pas de gardes ? Pas de panique chez les passagers, même aux abords immédiats ?
La porte était toutefois fermée…
« Et si ces cons avaient fermé la porte et perdu la clef ? » pensa l’agent en souriant.
Il colla l’oreille à la porte, et n’entendit rien…pas de terroristes.
« Sont si cons ces Français… »
Et il s’élança vers la porte qu’il savait blindée…mais de manufacture française.
Elle s’ouvrit à la volée –n’étant pas fermée- et le cadre de la CIA finit heureusement sa lancée dans un fauteuil.
« Mais qu’est-ce qu’ils sont cons ces français !!! » conclu-t-il tout haut en se massant le nez.
Il s’assit immédiatement aux commandes de l’appareil.
Il était en pilote automatique.
« Mais c’est ça…rien de plus…ces connards de pilotes sont allés baiser de l’hôtesse sur canapés d’escargots… »
Toutefois, attrapant les commandes de l’appareil, il n’arrivait pas à désactiver l’appareil automatique.
« Ok…j’ai compris...là on a vraiment un problème…les terroristes sont ailleurs ».
sur cette sombre pensée, le navigateur de l’avion risqua un coup d’œil furtif à l’intérieur de la cabine.
Ce fut assez pour que l’agent Osprey surprenne son reflet sur le verre de la canine.
« tout va bien mon vieux lui lança-t-il avec un sourire qui se voulait fraternel, je suis pilote moi aussi…allez-vous enfin me dire où sont les salauds qui ont pris le contrôle de… »
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase.
Le membre d’équipage, visiblement effrayé, pointait un écran du doigt.
Sur ce dernier, on pouvait lire :
C’est vrai pauvre con…les Français ne sont pas très intelligents
.
.
.
Les américains non plus visiblement
.
.
.
Cet appareil est sous mon contrôle…nous sommes en route pour le Groenland…
.
.
.
Soyez heureux que je ne dépressurise pas pour me délivrer de mes parasites
- Où sont ces salauds renchérit l’apprenti commando de choc à l’intention du navigateur.
- Il…il n’y en a pas…
- Quoi ?
- C’est…c’est l’appareil…l’IA de l’appareil
- Quoi ? Qu’est-ce que vous me racontez comme connerie ?
- Le pilotage automatique de l’air Bus a été conçu pour être… parfaitement autonome…une malfonction a voulu qu’il comprenne la chose de façon…étrange…nous avons conversé pendant une heure et…
- Et quoi ? quoi ? mais QUOI ?
- Il croit qu’il est femelle et nous emmène au Groenland.
- Mais pour faire QUOI ?
- Il pense s’être accouplé à un Falcon et pense qu’il va pondre.
« Au Groenland » songea l’agent… » Mais pourquoi le Groenland ? ».
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