Sur le chemin du retour

Sur le chemin du retour, il y avait dans l’atmosphère un goût de nostalgie, de regret de ne pas lui avoir dit que je ne reviendrai jamais. Je laissais derrière moi Porto Vecchio, un soleil d’été, un Amour oublié et des fragments de ce que nous avions vécu… éparpillés sur le relief de l'Ospedale, sur les plages de Cala Rossa, Palombaggia, et de Santa Giulia. Fenêtre ouverte, regard perdu dans les vallées du sud de la Corse, j’emprunte la route nationale 198.
Il fait beau, une légère brise de juin vient se faufiler sous ma robe en voile et les cheveux dans le vent, je me sens enfin vivante.
Je n’ai qu’une envie quitter ce magnifique bord de mer en corniche, pour rentrer chez moi, retrouver mon fauteuil, mes livres, et mon jardin aux 129 lys blanc.
On entend dans le fond ,les vagues qui s’enroulent pour venir s’abattre contre les parois de pierres blanches.
Je regarde dehors la mer, le ciel bleu, les quelques oliviers qui me sont offerts et puis ce petit mausolée de pierre.
Je repense alors à ce fameux accident… déjà un an qu’ils sont morts ! Reconstitution de l’histoire à l’envers, je me demande à quoi tu pensais ce soir là.
Différemment, je regarde de nouveau l’extérieur à travers une empreinte effacée …les yeux grands ouverts, je les revois là …étendus dans cette bagnole grise sur la route qui devait les mener à Solenzara. Le soleil dans le dos, j’arrive bientôt à l’entrée de Moriani-plage, c’est ici qu’ils sont décédés…avant midi. Je me rappelle avoir entendu à la radio : « la route RN 198 en direction de Solenzara et d’Aléria est coupée pendant une quinzaine d'heures en raison de crues simultanées qui ont fait deux victimes.
Nous vous conseillons alors de quitter la RN 198 qui est tributaire des cours d'eau torrentiels de la côte orientale.
Une bifurcation sera établie d’ici une heure…. ».
Je les avais quittés le matin vers huit heures, pour aller explorer les alentours.Nous devions nous rejoindre là bas vers 14h dans un petit restaurant provençal affectionné particulièrement par Marc.
Ce matin là, il pleuvait beaucoup, j’étais rentrée à la maison, mais il n’y avait personne. Sur la table de la cuisine, un mot m’y attendait « Laura, nous sommes partis plus tôt, Claire voulait retourner dans ce petit magasin aux chapeaux.
On se rejoint directement sur la grande place… Bisous ».
J’ai souvenir d’avoir souri, car je savais que Claire voulait acheter son Boléro, même si dans une semaine elle devait être à Mexico.
C’est en sortant de ma douche que le téléphone a retentit…
Au début, j’ai pensé qu’elle m’appelait pour me dire qu’elle venait d’acquérir son chef d’œuvre !!! Mais rapidement l’illusion a pris fin dans un bain de sang...
Ça y est ! Il est 15 h30 à ma montre, je viens de passer Moriani- plage et de les quitter encore une fois. Bizarrement, je ne me suis même pas arrêtée pour les saluer… peut être parce que je savais qu’en revenant sur les lieux, j’allais avoir le remord de l’avoir laissé seul sur la plage ce matin.
Lui, le seul survivant de cette histoire.
Et sans doute j’aurais fait demi-tour… Mais non, j’ai continué à rouler pendant 4 heures, sans aucun arrêt avec comme unique pensée celle de rentrer chez moi et de quitter une bonne fois pour toute Porto Vecchio ! Les voitures avaient allumé leurs phares, la lumière blanche que je pouvais percevoir venait sans cesse percuter mon regard sur la route. Je commençais à fatiguer et avoir envie de rêvasser une petite heure. Garée sur un bord de mer, je regardais défiler les voitures avec leurs lumières blanchâtres. Je repensais alors à ce soir- là où tu m’avais embrassé pour la première fois.C’était devant le Phare de la Chiappa, situé au sud-est du golfe de Porto-Vecchio.
Il faisait bon à cette période d’août et dans le ciel on percevait facilement les étoiles.
Nous sommes d’abord allés nous installer sur le sable humide puis nous nous sommes fait bercer par le son émis des vagues.
Envouté par le charme du nouveau, je t’ai suivis jusqu’en haut de ce phare….
Au loin on y voyait les écumes de la mer, les bateaux sortant et entrant et puis ton bras autour de mon cou je n’ai pas su résister à toi.
Vingt une heure, je reprends la route mais ce soir je ne rentrerais pas chez moi…. Il y deux hommes autour de ma voiture, le plus grand appelle au secours, et l’autre est terrifié.

Heure du décès 21h15.

zut, une Anglaise ne va plus nous poster de textes ?
bon, humour morbide, je l'admets ;-)

dis, tu écris quasiment sans erreur désormais ! à part les minuscules fautes d'ortho ou de tournures, on pourrait vraiment croire que c'est ta langue maternelle, chapeau !

(par exemple à la fin : "vingt et une heures")

un beau récit à l'épilogue tout à fait inattendu, ma foi
je me suis laissé embarquer et j'ai été, tristement, surpris

merci à toi

j'ai l'impression que ce texte est passé inaperçu, j'espère que d'autres viendront le commenter, mais tu sais, y a une manif en Bretagne, alors tout le monde regarde vers l'ouest
:-))

Mentor ne t'en fais pas je l'aime bien ton humour
Il me fait sourire à chaque fois!
J'avoue ces derniers temps je poste pas mal, mais j'en profite avant de reprendre les cours...
Merci c'est gentil de l'avoir remarqué

dis, tu écris quasiment sans erreur désormais

j'essaye de m'appliquer)
Je suis agréablement ravie !! que tu aies commenté ce texte car tes remarques sont toujours prises en compte et m'ont beaucoup aidée à progresser, de meme pour celle des autres "participants à VE" (je ne sais pas si c'est comme ça que l'on dit ..."participant")
Merci qui ? Merci VE ^^

En tout cas je te remercie encore pour tes conseils, et pour l'info sur la manif en Bretagne !

Je suis venue lire ce texte à cause (ou grâce au) titre et je découvre après seulement que c'est encore toi qui l'a écrit: tu as su trouver des titres "accrocheurs", du moins pour moi!

J'ai trouvé ce texte plus compliqué que le précédent (le jeudi matin), je n'ai pas du tout accroché avec les premières phrases, j'ai mieux aimé vers le milieu du texte mais la fin ne m'a pas persuadée non plus... J'ai un peu du mal à saisir l'identité de tous les personnages...

J'essayerai de le relire plus tard pour mieux comprendre ce qui m'a échappé à cette première lecture!

Moins d'erreurs, en effet, tu as fait des progrès en langue française. Il reste bien de temps à autre des tournures très scolaires mais ça se modifiera avec l'entraînement ça, pas de soucis.

Un registre romantique comme tu les aimes mais avec tout de même des changements par rapport à d'autres de tes textes. Je préfère comme ceci, l'impression qu'il se passe quelque chose de plus accrocheur.
Attention toutefois, lorsque tu évoques la Corse de ne pas faire trop "guide touristique" ou trop descriptif. Il faut arriver à faire sentir l'ambiance sans trop en dire, sans devoir utiliser trop de détails. Plus facile à dire qu'à faire, je sais bien, surtout dans une autre langue que la sienne, mais ça peut être une bonne occasion de jouer avec le vocabulaire.

Ce n'est pas rien d'arriver à glisser des détails pour donner le ton et installer l'ambiance, je trouve que, en soi, cela montre en bonne maîtrise de la langue, par exemple, ici :
une légère brise de juin vient se faufiler sous ma robe en voile et les cheveux dans le vent, je me sens enfin vivante.

...retrouver mon fauteuil, mes livres, et mon jardin aux 129 lys blanc.

Petit bémol sur ceci :
Différemment, je regarde de nouveau l’extérieur à travers une empreinte effacée …
qui me semble crucial au déroulement de l'histoire mais que je n'ai pas parfaitement compris.