Appel à textes "Poésie" ?
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Re: Appel à textes "Poésie" ?
L'idée est séduisante, Loup.
Cependant, je ne ne peux la concevoir que dans le cadre d'un exo en direct.
Sinon, comment savoir si les auteurs ont suivis les processus indiqués ?
Tu m'objecteras peut-être que peu importe, que seul le résultat compte.
Oui, mais alors à quoi servent ces mises en situations.
Je pense qu'en différé, je ne pourrai m'y contraindre.
Cependant, je ne ne peux la concevoir que dans le cadre d'un exo en direct.
Sinon, comment savoir si les auteurs ont suivis les processus indiqués ?
Tu m'objecteras peut-être que peu importe, que seul le résultat compte.
Oui, mais alors à quoi servent ces mises en situations.
Je pense qu'en différé, je ne pourrai m'y contraindre.
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Appel à textes "Poésie" ?
Pour ma part je conçois assez mal la combinaison poésie-exo en direct. Je crois que je ne saurais pas faire, ayant besoin de temps pour agencer mes mots, cependant je veux bien essayer ...
Re: Appel à textes "Poésie" ?
Roz, endormie ?
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: Appel à textes "Poésie" ?
hello Ba
pour un peu j'aurais pu croire qu'on cherchait à me couper la parole....
mais on dirait bien que ça refonctionne. Bizarre quand même.
heureusement j'ai pris la peine d'un copier/coller
Vous ne vous en tirerez pas comme ça
Hello Arielle
pour un peu j'aurais pu croire qu'on cherchait à me couper la parole....
mais on dirait bien que ça refonctionne. Bizarre quand même.
heureusement j'ai pris la peine d'un copier/coller
Vous ne vous en tirerez pas comme ça
Hello Arielle
Roz-gingembre- Nombre de messages : 1044
Age : 62
Date d'inscription : 14/11/2008
Re: Appel à textes "Poésie" ?
J'ai compris, c'est au niveau du lien qu'il y avait un bug
je disais donc:
Pour rester dans la proposition de Loup tout en laissant un peu plus de liberté de création nous pourrions travailler sur une forme poétique complètement en désuétude qui est la glose.
La glose consiste à broder voire parodier à poème existant pour lui donner un sens nouveau. Ainsi cette "glose à M. Esprit sur le Sonnet de M. Benserade. http://wapedia.mobi/fr/Glose
Un vers du poème ciblé est repris dans chaque nouvelle strophe du nouveau texte.
Nous partirions alors sur un poème existant (pas trop long) qu'il serait intéressant de proposer ici avec un vote si plusieurs propositions afin que nous soyons tous d'accord. Pour un travail moins directif chacun peut aussi choisir son poème de départ.
M'est avis que nous pourrions lire des choses très intéressantes même (et surtout) si nous démarrions d'un poème contemporain.
je disais donc:
Pour rester dans la proposition de Loup tout en laissant un peu plus de liberté de création nous pourrions travailler sur une forme poétique complètement en désuétude qui est la glose.
La glose consiste à broder voire parodier à poème existant pour lui donner un sens nouveau. Ainsi cette "glose à M. Esprit sur le Sonnet de M. Benserade. http://wapedia.mobi/fr/Glose
Un vers du poème ciblé est repris dans chaque nouvelle strophe du nouveau texte.
Nous partirions alors sur un poème existant (pas trop long) qu'il serait intéressant de proposer ici avec un vote si plusieurs propositions afin que nous soyons tous d'accord. Pour un travail moins directif chacun peut aussi choisir son poème de départ.
M'est avis que nous pourrions lire des choses très intéressantes même (et surtout) si nous démarrions d'un poème contemporain.
Roz-gingembre- Nombre de messages : 1044
Age : 62
Date d'inscription : 14/11/2008
Re: Appel à textes "Poésie" ?
Bonne idée proposée par Roz, tout comme les pistes de Loupbleu.
On pourrait par exemple:
- se baser sur ce que propose Roz pour l'exercice en différé, ça donne le temps de réfléchir et de travailler
- choisir une des idées de Loup pour ouvrir un fil genre "Exercice éphémère" en poésie dans lequel chacun viendrait poster un texte en se mettant dans la situation choisie, mais tout le monde ne devrait pas forcément écrire en même temps, ça évite le principe du direct collectif, tout en conservant l'idée de mise en situation.
On pourrait par exemple:
- se baser sur ce que propose Roz pour l'exercice en différé, ça donne le temps de réfléchir et de travailler
- choisir une des idées de Loup pour ouvrir un fil genre "Exercice éphémère" en poésie dans lequel chacun viendrait poster un texte en se mettant dans la situation choisie, mais tout le monde ne devrait pas forcément écrire en même temps, ça évite le principe du direct collectif, tout en conservant l'idée de mise en situation.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Appel à textes "Poésie" ?
Ceci dit, l'idée du conte revisité me paraît intéressante.
Est-ce que ça pourrait se décliner en poésie?
En suivant l'idée de glose soumise par Roz ou bien en suivant plutôt un autre procédé ?
Est-ce que ça pourrait se décliner en poésie?
En suivant l'idée de glose soumise par Roz ou bien en suivant plutôt un autre procédé ?
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Appel à textes "Poésie" ?
J'aime assez cette proposition Roz et pour être plus claire et m'assurer que j'ai bien compris, le dernier vers de chaque quatrain est le poème original. Dans cet exemple ce que est en gras :
Monsieur Esprit, de l'Oratoire,
Vous agissez en homme saint,
De couronner avecque gloire
Job de mille tourmens atteint.
L'ombre de Voiture en fait bruit,
En s'étant enfin résoluë
De vous aller voir cette nuit,
Vous rendra sa douleur connuë.
C'est une assez fâcheuse vûë,
La nuit qu'une Ombre qui se plaint.
Vôtre esprit craint cette venuë,
Et raisonnablement il craint.
Pour l'appaiser, d'un ton fort doux
Dites, j'ay fait une bévûë,
Et je vous conjure à genoux
Que vous n'en soyez point émûë.
Mettez, mettez votre bonnet,
Répondra l'Ombre, & sans berluë
Examinez ce beau Sonnet,
Vous verrez sa misère nuë.
Monsieur Esprit, de l'Oratoire,
Vous agissez en homme saint,
De couronner avecque gloire
Job de mille tourmens atteint.
L'ombre de Voiture en fait bruit,
En s'étant enfin résoluë
De vous aller voir cette nuit,
Vous rendra sa douleur connuë.
C'est une assez fâcheuse vûë,
La nuit qu'une Ombre qui se plaint.
Vôtre esprit craint cette venuë,
Et raisonnablement il craint.
Pour l'appaiser, d'un ton fort doux
Dites, j'ay fait une bévûë,
Et je vous conjure à genoux
Que vous n'en soyez point émûë.
Mettez, mettez votre bonnet,
Répondra l'Ombre, & sans berluë
Examinez ce beau Sonnet,
Vous verrez sa misère nuë.
Re: Appel à textes "Poésie" ?
C'est tout à fait cela; merci Arielle.
Roz-gingembre- Nombre de messages : 1044
Age : 62
Date d'inscription : 14/11/2008
Re: Appel à textes "Poésie" ?
pour moi aussi, ce sera du direct ou ce ne sera pasPili a écrit:Cependant, je ne ne peux la concevoir que dans le cadre d'un exo en direct.
{...]
Je pense qu'en différé, je ne pourrai m'y contraindre.
;-)
Re: Appel à textes "Poésie" ?
On envisage un exercice poétique en direct ou bien un appel à textes différé ?
Les deux ?
Les deux ?
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Appel à textes "Poésie" ?
On peut tenter les deux, effectivement, ce qui satisferait tout le monde ... et motiverait un maximum de bonnes volontés à l'enthousiasme plutôt frileux ;-)
Re: Appel à textes "Poésie" ?
Bonne idée ! Comme ça personne n'aura d'excuse pour ne pas participer :-)
Invité- Invité
Re: Appel à textes "Poésie" ?
D'accord !
Fignolons d'abord l'appel en différé: On utilise l'idée proposée par Roz ?
Fignolons d'abord l'appel en différé: On utilise l'idée proposée par Roz ?
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Appel à textes "Poésie" ?
Hé, hé! Je m'y suis essayée, ce nest pas si simple !
Si on se met d'accord sur un poème commun il faut le choisir très court sinon c'est interminable.
Si on se met d'accord sur un poème commun il faut le choisir très court sinon c'est interminable.
Re: Appel à textes "Poésie" ?
Pourquoi?Arielle a écrit:Hé, hé! Je m'y suis essayée, ce nest pas si simple !
Si on se met d'accord sur un poème commun il faut le choisir très court sinon c'est interminable.
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 67
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Re: Appel à textes "Poésie" ?
Meuh non ! Ce n'était pas mon but, je trouve l'idée excellente mais il faut bien choisir le texte de départ.Easter(Island) a écrit:Oh, tu me fais peur Arielle à dire ça !
Re: Appel à textes "Poésie" ?
J'arrive comme un cheveu sur la soupe : l'idée, c'est de prendre un poème de départ dont on extrait, de chaque strophe, un vers autour duquel on construit sa propre strophe, c'est ça ? Dans ce cas, à partir d'un sonnet on fait un autre sonnet, pas la peine que ce soit plus long... Ou bien faut-il qu'autour de chaque vers du poème d'origine on élabore une strophe ? Le résultat ne risque-t-il pas d'être verbeux ?
Invité- Invité
Re: Appel à textes "Poésie" ?
Parce que:silene82 a écrit:Pourquoi?Arielle a écrit:Hé, hé! Je m'y suis essayée, ce nest pas si simple !
Si on se met d'accord sur un poème commun il faut le choisir très court sinon c'est interminable.
Mais, après tout, on peut faire des strophes plus courtes que celles de l'exemple proposé, voire une phrase sur deux, je ne sais pas si le quatrain est obligatoire et si on doit s'y tenirUn vers du poème ciblé est repris dans chaque nouvelle strophe du nouveau texte.
Re: Appel à textes "Poésie" ?
ta proposition est différente mais me semble plus souple, socque. A vous de décider, moi, je vais casser la crôute ...prendre un poème de départ dont on extrait, de chaque strophe, un vers autour duquel on construit sa propre strophe,
Re: Appel à textes "Poésie" ?
Ma proposition (j'ai choisi ce poème de Malherbe parce qu'il comporte, à mon sens, un des tout plus beaux vers français).
Le truc est vachement long et pompeux, mais justement : chaque strophe comporte plein de vers dont on peut choisir celui qu'on veut, et je propose qu'on se limite à construire un quatrain, voire un distique, à partir de chacun de ces vers. Le côté intéressant pourrait être, à partir de cette chose raide, belligérante et confuse, d'obtenir un poème élégant, direct...
Je complète ma proposition : que chacun se choisisse un poème et l'indique ici, les participants pourront faire leur marché comme qu'ils veulent. Pas forcé que le poème de départ soit classique, d'ailleurs.
Prière pour le Roi Henri le Grand,
allant en Limousin
François de Malherbe
Ô Dieu, dont les bontés de nos larmes touchées
Ont aux vaines fureurs les armes arrachées,
Et rangé l'insolence aux pieds de la raison,
Puisqu'à rien d'imparfait ta louange n'aspire,
Achève ton ouvrage au bien de cet empire,
Et nous rends l'embonpoint comme la guérison.
Nous sommes sous un roi si vaillant et si sage,
Et qui si dignement a fait l'apprentissage
De toutes les vertus propres à commander,
Qu'il semble que cet heur nous impose silence,
Et qu'assurés par lui de toute violence,
Nous n'ayons pas sujet de te rien demander.
Certes quiconque a vu pleuvoir dessus nos têtes
Les funestes éclats des plus grandes tempêtes
Qu'excitèrent jamais deux contraires partis,
Et n'en voit aujourd'hui nulle marque paraître,
En ce miracle seul il peut assez connaître
Quelle force a la main qui nous a garantis.
Mais quoi? de quelque soin qu'incessamment il veille,
Quelque gloire qu'il ait à nulle autre pareille,
Et quelque excès d'amour qu'il porte à notre bien ;
Comme échapperons-nous en des nuits si profondes,
Parmi tant de rochers que lui cachent les ondes,
Si ton entendement ne gouverne le sien ?
Un malheur inconnu glisse parmi les hommes,
Qui les rend ennemis du repos où nous sommes ;
La plupart de leurs vœux tendent au changement ;
Et comme s'ils vivaient des misères publiques,
Pour les renouveler ils font tant de pratiques,
Que qui n'a point de peur n'a point de jugement.
En ce fâcheux état ce qui nous réconforte,
C'est que la bonne cause est toujours la plus forte,
Et qu'un bras si puissant t'ayant pour son appui,
Quand la rébellion plus qu'une hydre féconde
Aurait pour le combattre assemblé tout le monde,
Tout le monde assemblé s'enfuirait devant lui.
Conforme donc, Seigneur, ta grâce à nos pensées,
Ôte-nous ces objets qui des choses passées
Ramènent à nos yeux le triste souvenir ;
Et comme sa valeur, maîtresse de l'orage,
À nous donner la paix a montré son courage,
Fais luire sa prudence à nous l'entretenir.
Il n'a point son espoir au nombre des armées,
Étant bien assuré que ces vaines fumées
N'ajoutent que de l'ombre à nos obscurités ;
L'aide qu'il veut avoir, c'est que tu le conseilles ;
Si tu le fais, Seigneur, il fera des merveilles,
Et vaincra nos souhaits par nos prospérités.
Les fuites des méchants, tant soient-elles secrètes,
Quand il les poursuivra n'auront point de cachettes ;
Aux lieux les plus profonds ils seront éclairés ;
Il verra sans effet leur honte se produire,
Et rendra les desseins qu'ils feront pour lui nuire
Aussitôt confondus comme délibérés.
La rigueur de ses lois, après tant de licence,
Redonnera le coeur à la faible innocence,
Que dedans la misère on faisait envieillir.
À ceux qui l'oppressoient, il ôtera l'audace ;
Et sans distinction de richesse, ou de race,
Tous de peur de la peine auront peur de faillir.
La terreur de son nom rendra nos villes fortes,
On n'en gardera plus ni les murs ni les portes,
Les veilles cesseront aux sommets de nos tours :
Le fer mieux employé cultivera la terre,
Et le peuple qui tremble aux frayeurs de la guerre,
Si ce n'est pour danser n'ouïra plus de tambours.
Loin des mœurs de son siècle il bannira les vices,
L'oisive nonchalance, et les molles délices
Qui nous avaient portés jusqu'aux derniers hasards :
Les vertus reviendront de palmes couronnées,
Et ses justes faveurs aux mérites données
Feront ressusciter l'excellence des arts.
La foi de ses aïeux, ton amour, et ta crainte
Dont il porte dans l'âme une éternelle empreinte,
D'actes de piété ne pourront l'assouvir :
Il étendra ta gloire autant que sa puissance :
Et n'ayant rien si cher que ton obéissance,
Où tu le fais régner il te fera servir.
Tu nous rendras alors nos douces destinées :
Nous ne reverrons plus ces fâcheuses années,
Qui pour les plus heureux n'ont produit que des pleurs :
Toute sorte de biens comblera nos familles,
La moisson de nos champs lassera les faucilles,
Et les fruits passeront la promesse des fleurs.
La fin de tant d'ennuis dont nous fûmes la proie,
Nous ravira les sens de merveille, et de joie ;
Et d'autant que le monde est ainsi composé,
Qu'une bonne fortune en craint une mauvaise,
Ton pouvoir absolu, pour conserver notre aise,
Conservera celui qui nous l'aura causé.
Quand un roi fainéant, la vergogne des princes,
Laissant à ses flatteurs le soin de ses provinces,
Entre les voluptés indignement s'endort,
Quoi que l'on dissimule on n'en fait point d'estime :
Et si la vérité se peut dire sans crime,
C'est avecque plaisir qu'on survit à sa mort.
Mais ce roi, des bons rois l'éternel exemplaire,
Qui de notre salut est l'ange tutélaire,
L'infaillible refuge, et l'assuré secours,
Son extrême douceur ayant dompté l'envie,
De quels jours assez longs peut-il borner sa vie,
Que notre affection ne les juge trop courts ?
Nous voyons les esprits nés à la tyrannie,
Ennuyés de couver leur cruelle manie,
Tourner tous leurs conseils à notre affliction :
Et lisons clairement dedans leur conscience,
Que s'ils tiennent la bride à leur impatience,
Nous n'en sommes tenus qu'à se protection.
Qu'il vive donc, Seigneur, et qu'il nous fasse vivre :
Que de toutes ces peurs nos âmes il délivre :
Et rendant l'univers de son heur étonné,
Ajoute chaque jour quelque nouvelle marque
Au nom qu'il s'est acquis du plus rare monarque,
Que ta bonté propice ait jamais couronné.
Cependant son Dauphin d'une vitesse prompte
Des ans de sa jeunesse accomplira le compte ;
Et suivant de l'honneur les aimables appas,
De faits si renommés ourdira son histoire,
Que ceux qui dedans l'ombre éternellement noire
Ignorent le soleil, ne l'ignoreront pas.
Par sa fatale main qui vengera nos pertes,
L'Espagne pleurera ses provinces désertes,
Ses châteaux abattus, et ses camps déconfits.
Et si de nos discords l'infâme vitupère
A pu la dérober aux victoires du père,
Nous la verrons captive aux triomphes du fils.
Il est temps, ô grand Dieu, que les fléaux de ton ire
Lui fassent confesser qu'en vain elle désire
De voir le monde entier à son empire joint.
La paix en apparence a nos guerres bornées ;
Mais puisque tous nos maux viennent de ces menées,
Nous pouvons nous aimer et ne la haïr point.
Le truc est vachement long et pompeux, mais justement : chaque strophe comporte plein de vers dont on peut choisir celui qu'on veut, et je propose qu'on se limite à construire un quatrain, voire un distique, à partir de chacun de ces vers. Le côté intéressant pourrait être, à partir de cette chose raide, belligérante et confuse, d'obtenir un poème élégant, direct...
Je complète ma proposition : que chacun se choisisse un poème et l'indique ici, les participants pourront faire leur marché comme qu'ils veulent. Pas forcé que le poème de départ soit classique, d'ailleurs.
Prière pour le Roi Henri le Grand,
allant en Limousin
François de Malherbe
Ô Dieu, dont les bontés de nos larmes touchées
Ont aux vaines fureurs les armes arrachées,
Et rangé l'insolence aux pieds de la raison,
Puisqu'à rien d'imparfait ta louange n'aspire,
Achève ton ouvrage au bien de cet empire,
Et nous rends l'embonpoint comme la guérison.
Nous sommes sous un roi si vaillant et si sage,
Et qui si dignement a fait l'apprentissage
De toutes les vertus propres à commander,
Qu'il semble que cet heur nous impose silence,
Et qu'assurés par lui de toute violence,
Nous n'ayons pas sujet de te rien demander.
Certes quiconque a vu pleuvoir dessus nos têtes
Les funestes éclats des plus grandes tempêtes
Qu'excitèrent jamais deux contraires partis,
Et n'en voit aujourd'hui nulle marque paraître,
En ce miracle seul il peut assez connaître
Quelle force a la main qui nous a garantis.
Mais quoi? de quelque soin qu'incessamment il veille,
Quelque gloire qu'il ait à nulle autre pareille,
Et quelque excès d'amour qu'il porte à notre bien ;
Comme échapperons-nous en des nuits si profondes,
Parmi tant de rochers que lui cachent les ondes,
Si ton entendement ne gouverne le sien ?
Un malheur inconnu glisse parmi les hommes,
Qui les rend ennemis du repos où nous sommes ;
La plupart de leurs vœux tendent au changement ;
Et comme s'ils vivaient des misères publiques,
Pour les renouveler ils font tant de pratiques,
Que qui n'a point de peur n'a point de jugement.
En ce fâcheux état ce qui nous réconforte,
C'est que la bonne cause est toujours la plus forte,
Et qu'un bras si puissant t'ayant pour son appui,
Quand la rébellion plus qu'une hydre féconde
Aurait pour le combattre assemblé tout le monde,
Tout le monde assemblé s'enfuirait devant lui.
Conforme donc, Seigneur, ta grâce à nos pensées,
Ôte-nous ces objets qui des choses passées
Ramènent à nos yeux le triste souvenir ;
Et comme sa valeur, maîtresse de l'orage,
À nous donner la paix a montré son courage,
Fais luire sa prudence à nous l'entretenir.
Il n'a point son espoir au nombre des armées,
Étant bien assuré que ces vaines fumées
N'ajoutent que de l'ombre à nos obscurités ;
L'aide qu'il veut avoir, c'est que tu le conseilles ;
Si tu le fais, Seigneur, il fera des merveilles,
Et vaincra nos souhaits par nos prospérités.
Les fuites des méchants, tant soient-elles secrètes,
Quand il les poursuivra n'auront point de cachettes ;
Aux lieux les plus profonds ils seront éclairés ;
Il verra sans effet leur honte se produire,
Et rendra les desseins qu'ils feront pour lui nuire
Aussitôt confondus comme délibérés.
La rigueur de ses lois, après tant de licence,
Redonnera le coeur à la faible innocence,
Que dedans la misère on faisait envieillir.
À ceux qui l'oppressoient, il ôtera l'audace ;
Et sans distinction de richesse, ou de race,
Tous de peur de la peine auront peur de faillir.
La terreur de son nom rendra nos villes fortes,
On n'en gardera plus ni les murs ni les portes,
Les veilles cesseront aux sommets de nos tours :
Le fer mieux employé cultivera la terre,
Et le peuple qui tremble aux frayeurs de la guerre,
Si ce n'est pour danser n'ouïra plus de tambours.
Loin des mœurs de son siècle il bannira les vices,
L'oisive nonchalance, et les molles délices
Qui nous avaient portés jusqu'aux derniers hasards :
Les vertus reviendront de palmes couronnées,
Et ses justes faveurs aux mérites données
Feront ressusciter l'excellence des arts.
La foi de ses aïeux, ton amour, et ta crainte
Dont il porte dans l'âme une éternelle empreinte,
D'actes de piété ne pourront l'assouvir :
Il étendra ta gloire autant que sa puissance :
Et n'ayant rien si cher que ton obéissance,
Où tu le fais régner il te fera servir.
Tu nous rendras alors nos douces destinées :
Nous ne reverrons plus ces fâcheuses années,
Qui pour les plus heureux n'ont produit que des pleurs :
Toute sorte de biens comblera nos familles,
La moisson de nos champs lassera les faucilles,
Et les fruits passeront la promesse des fleurs.
La fin de tant d'ennuis dont nous fûmes la proie,
Nous ravira les sens de merveille, et de joie ;
Et d'autant que le monde est ainsi composé,
Qu'une bonne fortune en craint une mauvaise,
Ton pouvoir absolu, pour conserver notre aise,
Conservera celui qui nous l'aura causé.
Quand un roi fainéant, la vergogne des princes,
Laissant à ses flatteurs le soin de ses provinces,
Entre les voluptés indignement s'endort,
Quoi que l'on dissimule on n'en fait point d'estime :
Et si la vérité se peut dire sans crime,
C'est avecque plaisir qu'on survit à sa mort.
Mais ce roi, des bons rois l'éternel exemplaire,
Qui de notre salut est l'ange tutélaire,
L'infaillible refuge, et l'assuré secours,
Son extrême douceur ayant dompté l'envie,
De quels jours assez longs peut-il borner sa vie,
Que notre affection ne les juge trop courts ?
Nous voyons les esprits nés à la tyrannie,
Ennuyés de couver leur cruelle manie,
Tourner tous leurs conseils à notre affliction :
Et lisons clairement dedans leur conscience,
Que s'ils tiennent la bride à leur impatience,
Nous n'en sommes tenus qu'à se protection.
Qu'il vive donc, Seigneur, et qu'il nous fasse vivre :
Que de toutes ces peurs nos âmes il délivre :
Et rendant l'univers de son heur étonné,
Ajoute chaque jour quelque nouvelle marque
Au nom qu'il s'est acquis du plus rare monarque,
Que ta bonté propice ait jamais couronné.
Cependant son Dauphin d'une vitesse prompte
Des ans de sa jeunesse accomplira le compte ;
Et suivant de l'honneur les aimables appas,
De faits si renommés ourdira son histoire,
Que ceux qui dedans l'ombre éternellement noire
Ignorent le soleil, ne l'ignoreront pas.
Par sa fatale main qui vengera nos pertes,
L'Espagne pleurera ses provinces désertes,
Ses châteaux abattus, et ses camps déconfits.
Et si de nos discords l'infâme vitupère
A pu la dérober aux victoires du père,
Nous la verrons captive aux triomphes du fils.
Il est temps, ô grand Dieu, que les fléaux de ton ire
Lui fassent confesser qu'en vain elle désire
De voir le monde entier à son empire joint.
La paix en apparence a nos guerres bornées ;
Mais puisque tous nos maux viennent de ces menées,
Nous pouvons nous aimer et ne la haïr point.
Invité- Invité
Re: Appel à textes "Poésie" ?
Ouille ! J'ai laissé passer un "coeur". Je bats ma coulpe !
Invité- Invité
Re: Appel à textes "Poésie" ?
Vous remarquerez que je n'ai rien dit...
Peter Pan- Nombre de messages : 3709
Age : 49
Localisation : Pays des rêves et de l'imaginaire
Date d'inscription : 16/04/2009
Re: Appel à textes "Poésie" ?
Eh bien, contrairement à vous, j'avais relu mon copier-coller, et rétabli la ligature sur deux des trois mots la portant dans le texte.
Invité- Invité
Re: Appel à textes "Poésie" ?
Vous lisez trop vite, mais je ne cherche pas à vous titiller, n'en faisons pas tout un fromage...
Peter Pan- Nombre de messages : 3709
Age : 49
Localisation : Pays des rêves et de l'imaginaire
Date d'inscription : 16/04/2009
Re: Appel à textes "Poésie" ?
Il pourrait aussi être possible, à partir du poème proposé par socque, de n'en conserver qu'une partie, si l'ensemble paraît trop long ?
Une autre idée qui me vient serait de carrément réécrire deux ou trois strophes en conservant le sens du texte original mais en y apposant nos mots.
Une autre idée qui me vient serait de carrément réécrire deux ou trois strophes en conservant le sens du texte original mais en y apposant nos mots.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Appel à textes "Poésie" ?
Oui, je crois qu'il faut trouver un texte de départ court et ensuite prendre toutes les libertés avec.
Ma préférence va sur le poème contemporain et le même pour tous.
Des propositions?
Ma préférence va sur le poème contemporain et le même pour tous.
Des propositions?
Roz-gingembre- Nombre de messages : 1044
Age : 62
Date d'inscription : 14/11/2008
Re: Appel à textes "Poésie" ?
n'ayant strictement aucune connaissance en poésie, contemporaine ou ancienne, je ne peux rien proposer !
j'attends donc (im)patiemment
;-)
j'attends donc (im)patiemment
;-)
Re: Appel à textes "Poésie" ?
Poésie contemporaine, j'ai... je vais chercher un peu de mon côté.
Tu as un texte en tête Roz ?
Tu as un texte en tête Roz ?
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Appel à textes "Poésie" ?
Je vous laisse le choix de la poésie.
N'étant pas très au fait de poésie contemporaine, je m'y essaierais bien volontiers à l'occasion de cet exercice.
N'étant pas très au fait de poésie contemporaine, je m'y essaierais bien volontiers à l'occasion de cet exercice.
Re: Appel à textes "Poésie" ?
Je n'ai pas tout compris de la démarche, il me semblait que nous partions d'un conte, puis nous voilà dans des contraintes retour XVème, XVIème siècle dont je ne me sens absolument pas proche.
J'abandonne faute de goût pour la technique dure à mes doigts goutteux.
Bon courage aux artisans de la " toile ".
J'abandonne faute de goût pour la technique dure à mes doigts goutteux.
Bon courage aux artisans de la " toile ".
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: Appel à textes "Poésie" ?
Peu de propositions on dirait, il serait pourtant intéressant qu'il y ait un choix.
Je commence donc par trois poèmes très différentes:
1
Quand je lis
et quelque chose vient
qui m'enlève du livre
en le reprenant
je trouve que les pages
ont suivi
Heather Dohollau - "Le dit des couleurs", Editions Folle Avoine
2
Les
assassins auparavant
l'avaient
conduite au taureau
de leur orgueil.
Gésine
ensuite qu'on surveille
sur les cartes,
puis
bombes
mises bas.
Patricia Castex Menier - "X fois la nuit", Cheyne Editeur
3
Il n'avait donc jamais parlé de ça
alors pourquoi à moi parler de ça
soudain ce soir parler de ça à moi
j'avais rien demandé ce soir j'étais là
seulement il a parlé de ça tais-toi j'ai
crié pas ce soir non pas ce soir
il a dit à toi il faut que je parle de ça
ce soir il souriait comme si de l'avoir
décidé il jouissait déjà mais moi je
n'avais rien demandé tais-toi ai-je dit
il a parlé toute la nuit
Francis Ricard "En un seul souffle", Cheyne Editeur
Ce dernier poème est présenté sous la forme d'un texte justifié
A vos recueils poètes, multiplions les propositions.
Je commence donc par trois poèmes très différentes:
1
Quand je lis
et quelque chose vient
qui m'enlève du livre
en le reprenant
je trouve que les pages
ont suivi
Heather Dohollau - "Le dit des couleurs", Editions Folle Avoine
2
Les
assassins auparavant
l'avaient
conduite au taureau
de leur orgueil.
Gésine
ensuite qu'on surveille
sur les cartes,
puis
bombes
mises bas.
Patricia Castex Menier - "X fois la nuit", Cheyne Editeur
3
Il n'avait donc jamais parlé de ça
alors pourquoi à moi parler de ça
soudain ce soir parler de ça à moi
j'avais rien demandé ce soir j'étais là
seulement il a parlé de ça tais-toi j'ai
crié pas ce soir non pas ce soir
il a dit à toi il faut que je parle de ça
ce soir il souriait comme si de l'avoir
décidé il jouissait déjà mais moi je
n'avais rien demandé tais-toi ai-je dit
il a parlé toute la nuit
Francis Ricard "En un seul souffle", Cheyne Editeur
Ce dernier poème est présenté sous la forme d'un texte justifié
A vos recueils poètes, multiplions les propositions.
Roz-gingembre- Nombre de messages : 1044
Age : 62
Date d'inscription : 14/11/2008
Re: Appel à textes "Poésie" ?
Retouche au célibataire
L'hiver est à ses minuties
La chambre sent le raisin sec
Le soir a troussé la fenêtre
Le paysage happe une pie
Dont l'ombre à coups de bec
Grave le verre sur la table
Daniel Boulanger (Carillon)
Le chat
Je souhaite dans ma maison
Une femme ayant sa raison,
Un chat passant parmi les livres,
Des amis en toute saison
Sans lesquels je ne peux pas vivre.
Guillaume Apollinaire (Le Bestiaire)
L'hiver est à ses minuties
La chambre sent le raisin sec
Le soir a troussé la fenêtre
Le paysage happe une pie
Dont l'ombre à coups de bec
Grave le verre sur la table
Daniel Boulanger (Carillon)
Le chat
Je souhaite dans ma maison
Une femme ayant sa raison,
Un chat passant parmi les livres,
Des amis en toute saison
Sans lesquels je ne peux pas vivre.
Guillaume Apollinaire (Le Bestiaire)
Re: Appel à textes "Poésie" ?
1
Aujourd'hui je n'ai rien fait.
Mais beaucoup de choses se sont faites en moi.
Des oiseaux qui n'existent pas
ont trouvé leur nid.
Des ombres qui peut-être existent
ont rencontré leur corps.
Des paroles qui existent
ont recouvré leur silence.
Ne rien faire
sauve parfois l'équilibre du monde
en obtenant que quelque chose aussi pèse
sur la plateau vide de la balance.
Roberto Juarroz, Treizième Poésie Verticale
2
Le vent court sur les talus
de peur de salir les rues
avec ses prémonitions.
Le vent connaît tout d'avance,
la tristesse et les douleurs,
la guerre et les pénuries.
Et ces lettres déchirantes
laissées contre un mur de ferme
le jour du dernier assaut.
Jean Grosjean, Le Chant du départ in Les Vasistas.
3
Mes mains oublieront
les chemins de chair
pour se souvenir
des gestes caressant le vide
Anne-Marie Derèse, Un pays de miroirs
Aujourd'hui je n'ai rien fait.
Mais beaucoup de choses se sont faites en moi.
Des oiseaux qui n'existent pas
ont trouvé leur nid.
Des ombres qui peut-être existent
ont rencontré leur corps.
Des paroles qui existent
ont recouvré leur silence.
Ne rien faire
sauve parfois l'équilibre du monde
en obtenant que quelque chose aussi pèse
sur la plateau vide de la balance.
Roberto Juarroz, Treizième Poésie Verticale
2
Le vent court sur les talus
de peur de salir les rues
avec ses prémonitions.
Le vent connaît tout d'avance,
la tristesse et les douleurs,
la guerre et les pénuries.
Et ces lettres déchirantes
laissées contre un mur de ferme
le jour du dernier assaut.
Jean Grosjean, Le Chant du départ in Les Vasistas.
3
Mes mains oublieront
les chemins de chair
pour se souvenir
des gestes caressant le vide
Anne-Marie Derèse, Un pays de miroirs
Invité- Invité
Re: Appel à textes "Poésie" ?
Lequel ?socque a écrit:Ma proposition (j'ai choisi ce poème de Malherbe parce qu'il comporte, à mon sens, un des tout plus beaux vers français)
Prière pour le Roi Henri le Grand,
allant en Limousin
François de Malherbe
Ô Dieu, dont les bontés de nos larmes touchées
Ont aux vaines fureurs les armes arrachées,
Et rangé l'insolence aux pieds de la raison,
Puisqu'à rien d'imparfait ta louange n'aspire,
Achève ton ouvrage au bien de cet empire,
Et nous rends l'embonpoint comme la guérison.
Nous sommes sous un roi si vaillant et si sage,
Et qui si dignement a fait l'apprentissage
De toutes les vertus propres à commander,
Qu'il semble que cet heur nous impose silence,
Et qu'assurés par lui de toute violence,
Nous n'ayons pas sujet de te rien demander.
Certes quiconque a vu pleuvoir dessus nos têtes
Les funestes éclats des plus grandes tempêtes
Qu'excitèrent jamais deux contraires partis,
Et n'en voit aujourd'hui nulle marque paraître,
En ce miracle seul il peut assez connaître
Quelle force a la main qui nous a garantis.
Mais quoi? de quelque soin qu'incessamment il veille,
Quelque gloire qu'il ait à nulle autre pareille,
Et quelque excès d'amour qu'il porte à notre bien ;
Comme échapperons-nous en des nuits si profondes,
Parmi tant de rochers que lui cachent les ondes,
Si ton entendement ne gouverne le sien ?
Un malheur inconnu glisse parmi les hommes,
Qui les rend ennemis du repos où nous sommes ;
La plupart de leurs vœux tendent au changement ;
Et comme s'ils vivaient des misères publiques,
Pour les renouveler ils font tant de pratiques,
Que qui n'a point de peur n'a point de jugement.
En ce fâcheux état ce qui nous réconforte,
C'est que la bonne cause est toujours la plus forte,
Et qu'un bras si puissant t'ayant pour son appui,
Quand la rébellion plus qu'une hydre féconde
Aurait pour le combattre assemblé tout le monde,
Tout le monde assemblé s'enfuirait devant lui.
Conforme donc, Seigneur, ta grâce à nos pensées,
Ôte-nous ces objets qui des choses passées
Ramènent à nos yeux le triste souvenir ;
Et comme sa valeur, maîtresse de l'orage,
À nous donner la paix a montré son courage,
Fais luire sa prudence à nous l'entretenir.
Il n'a point son espoir au nombre des armées,
Étant bien assuré que ces vaines fumées
N'ajoutent que de l'ombre à nos obscurités ;
L'aide qu'il veut avoir, c'est que tu le conseilles ;
Si tu le fais, Seigneur, il fera des merveilles,
Et vaincra nos souhaits par nos prospérités.
Les fuites des méchants, tant soient-elles secrètes,
Quand il les poursuivra n'auront point de cachettes ;
Aux lieux les plus profonds ils seront éclairés ;
Il verra sans effet leur honte se produire,
Et rendra les desseins qu'ils feront pour lui nuire
Aussitôt confondus comme délibérés.
La rigueur de ses lois, après tant de licence,
Redonnera le coeur à la faible innocence,
Que dedans la misère on faisait envieillir.
À ceux qui l'oppressoient, il ôtera l'audace ;
Et sans distinction de richesse, ou de race,
Tous de peur de la peine auront peur de faillir.
La terreur de son nom rendra nos villes fortes,
On n'en gardera plus ni les murs ni les portes,
Les veilles cesseront aux sommets de nos tours :
Le fer mieux employé cultivera la terre,
Et le peuple qui tremble aux frayeurs de la guerre,
Si ce n'est pour danser n'ouïra plus de tambours.
Loin des mœurs de son siècle il bannira les vices,
L'oisive nonchalance, et les molles délices
Qui nous avaient portés jusqu'aux derniers hasards :
Les vertus reviendront de palmes couronnées,
Et ses justes faveurs aux mérites données
Feront ressusciter l'excellence des arts.
La foi de ses aïeux, ton amour, et ta crainte
Dont il porte dans l'âme une éternelle empreinte,
D'actes de piété ne pourront l'assouvir :
Il étendra ta gloire autant que sa puissance :
Et n'ayant rien si cher que ton obéissance,
Où tu le fais régner il te fera servir.
Tu nous rendras alors nos douces destinées :
Nous ne reverrons plus ces fâcheuses années,
Qui pour les plus heureux n'ont produit que des pleurs :
Toute sorte de biens comblera nos familles,
La moisson de nos champs lassera les faucilles,
Et les fruits passeront la promesse des fleurs.
La fin de tant d'ennuis dont nous fûmes la proie,
Nous ravira les sens de merveille, et de joie ;
Et d'autant que le monde est ainsi composé,
Qu'une bonne fortune en craint une mauvaise,
Ton pouvoir absolu, pour conserver notre aise,
Conservera celui qui nous l'aura causé.
Quand un roi fainéant, la vergogne des princes,
Laissant à ses flatteurs le soin de ses provinces,
Entre les voluptés indignement s'endort,
Quoi que l'on dissimule on n'en fait point d'estime :
Et si la vérité se peut dire sans crime,
C'est avecque plaisir qu'on survit à sa mort.
Mais ce roi, des bons rois l'éternel exemplaire,
Qui de notre salut est l'ange tutélaire,
L'infaillible refuge, et l'assuré secours,
Son extrême douceur ayant dompté l'envie,
De quels jours assez longs peut-il borner sa vie,
Que notre affection ne les juge trop courts ?
Nous voyons les esprits nés à la tyrannie,
Ennuyés de couver leur cruelle manie,
Tourner tous leurs conseils à notre affliction :
Et lisons clairement dedans leur conscience,
Que s'ils tiennent la bride à leur impatience,
Nous n'en sommes tenus qu'à se protection.
Qu'il vive donc, Seigneur, et qu'il nous fasse vivre :
Que de toutes ces peurs nos âmes il délivre :
Et rendant l'univers de son heur étonné,
Ajoute chaque jour quelque nouvelle marque
Au nom qu'il s'est acquis du plus rare monarque,
Que ta bonté propice ait jamais couronné.
Cependant son Dauphin d'une vitesse prompte
Des ans de sa jeunesse accomplira le compte ;
Et suivant de l'honneur les aimables appas,
De faits si renommés ourdira son histoire,
Que ceux qui dedans l'ombre éternellement noire
Ignorent le soleil, ne l'ignoreront pas.
Par sa fatale main qui vengera nos pertes,
L'Espagne pleurera ses provinces désertes,
Ses châteaux abattus, et ses camps déconfits.
Et si de nos discords l'infâme vitupère
A pu la dérober aux victoires du père,
Nous la verrons captive aux triomphes du fils.
Il est temps, ô grand Dieu, que les fléaux de ton ire
Lui fassent confesser qu'en vain elle désire
De voir le monde entier à son empire joint.
La paix en apparence a nos guerres bornées ;
Mais puisque tous nos maux viennent de ces menées,
Nous pouvons nous aimer et ne la haïr point.[/quote]
Plotine- Nombre de messages : 1962
Age : 82
Date d'inscription : 01/08/2009
Re: Appel à textes "Poésie" ?
moi j'ai rien compris
et si je continue à pas comprendre, je ferai même pas l'exo en direct
faudrait quand même pas se prendre le chou
et si je continue à pas comprendre, je ferai même pas l'exo en direct
faudrait quand même pas se prendre le chou
Re: Appel à textes "Poésie" ?
Il y en aura un et même plusieurs, mais rien avant lundi en ce qui me concerne, pas vraiment le temps...Roz-gingembre a écrit:Peu de propositions on dirait, il serait pourtant intéressant qu'il y ait un choix.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Appel à textes "Poésie" ?
Je propose donc le vote pour le choix du poème dans la journée de mardi.
Le principe sera donc de gloser, c'est à dire d'utiliser chaque vers ou chaque ligne du poème selectionné pour produire un autre texte qui peut, ou en détourner le sens ou le parodier.
Il est encore temps de proposer vos textes:
Pour le moment :
Choix 1 : Prière pour le Roi Henri le Grand, allant en Limousin
Choix 2 : Heather Holloheau
Choix 3 : Patricia Castex
Choix 4 : Francis Ricard
Choix 5 : Retouche au célibataire
Choix 6 : Le chat
Choix 7 :Treizième Poésie Verticale
Choix 8 : Jean Grosjean
Choix 9 : Anne-Marie Derèse
Le principe sera donc de gloser, c'est à dire d'utiliser chaque vers ou chaque ligne du poème selectionné pour produire un autre texte qui peut, ou en détourner le sens ou le parodier.
Il est encore temps de proposer vos textes:
Pour le moment :
Choix 1 : Prière pour le Roi Henri le Grand, allant en Limousin
Choix 2 : Heather Holloheau
Choix 3 : Patricia Castex
Choix 4 : Francis Ricard
Choix 5 : Retouche au célibataire
Choix 6 : Le chat
Choix 7 :Treizième Poésie Verticale
Choix 8 : Jean Grosjean
Choix 9 : Anne-Marie Derèse
Roz-gingembre- Nombre de messages : 1044
Age : 62
Date d'inscription : 14/11/2008
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