théâtre

Il y a ses feuilles séchées. Il y a ce bois ternis, ses photos déchirées, cette humidité dans l’air. Comme par enchantement, il se réveille au milieu de ses joies d’enfance.
Qu’il est bon de se souvenir.
Le vent effleure ses cheveux, soulève les pages de ce livre qu’il tient négligemment entre ses doigts fins.
Son corps désarticulé se balance au rythme d’un souffle chaud lui caressant le dos.
Les cordes à linge sont sacrément usées par le temps. Suspendues au dessus de lui. Après toutes ses années, d’absence, d’errance, le revoilà, lui, au point de départ.
Là où tout a commencé. Assis sur cette balançoire.
Les rires saccadés, les champs à perte de vue, les grains de blé parsemé entre les coquelicots (miroitant).
Il a été abandonné.
Les roses qui jadis arpentaient le mur ont fané.
Il les revoit ; tous les souvenirs remontent directement jusqu’à sa gorge nouée sans passer par le cœur.
Les canetons sous les tuiles, les potions magiques faites à partir du pollen des fleurs, les aiguilles de pins dans les cheveux et l’odeur du gâteau caramélisé. Rien n’a changé. Le théâtre de sa vie défile scène par scène.
C’est presque intact : c’est fou même avec le temps qui passe rien ne lui échappe.
Le décor autour a changé. Lui non.
Cette même carapace de bois lui colle à la peau.
Comme si le temps s’était arrêté et l’avait laissé au détour d’un chemin.
Comme s’il ne restait que lui pour conter ses jours passés à aimer, à douter, à pleurer, à morfler. Ce livre entre ses mains n’est nul autre que celui de la marionnette. C’est entre ses doigts qu’il recrée la vie qui autrefois animait tout son corps. Et qui maintenant a cessé de l’habiter.

Il y a un aspect nostalgique dans ces quelques lignes qui est plutôt bien rendu. L'écriture est soignée mais je n'ai pas réussi pour autant à vraiment m'immerger dans ce texte; c'est comme si tu posais une atmosphère, quelques bribes de vie et que tu ne savais pas trop quoi en faire.
Et puis l'image de la balançoire, je la regrette un peu; elle est trop souvent associée, dans l'imaginaire collectif (cinéma, littérature), au souvenir de l'enfance et je crois que tu aurais pu trouver autre chose.

Ca me plait, ce théatre, cette enfance non amidonnée dans les souvenirs tout faits. Il y a un petit vent léger qui souffle sur ton texte, des images qui touchent comme, j'ignore pourquoi, cette vieille corde à linge usée. Hélàs, quelques ratés dans ce film que tu nous envoies: ces constantes références à la mémoire du personnage, les "il se souvient", "il les revoit", "tous ces souvenirs", "rien n'a changé",... on sait qu'il s'agit d'une plongée dans le passé, le fait que ce soit répété m'a un peu gênée. Un peu d'abstraction sur la fin, aussi, mais beaucoup moins gênante, elle.
Dans l'ensemble, j'ai beaucoup aimé l'atmosphère de ce texte, faible et fort à la fois.

ouais !
du mya sans détour !
moi j'aime bien

En fait, il y a deux mondes dans ce texte. Le premier est beau, naïf même, doux, rêveur, innocent. Le second, lui, est tout l’inverse.

Pourquoi ? Est-ce que le symbole de la vieillesse, de la mort, doit toujours être synonyme de malheur, de souffrance ? Est-ce que chaque brin d’herbe se fane vraiment en vieillissant ?

Non, bien sur. Le temps coule et nous passons d’après Lamartine. Mais, la beauté, elle, la vie et tout se qui fait son charme ne change pas !

Grandir, c’est l’inconnu, et c’est difficile, oui. Mais, le bonheur qu’on a vécu dans notre enfance s’efface-t-il vraiment en grandissant ? Non, au contraire, il s’élargit, ça en devient une base sur laquelle se tenir pour vivre de mieux qu’on peut !

Alors, je me demande : cet être qui est là, se balançant lentement au rythme du vent, sans aucun espoir en lui, sans plus aucun rêve non plus, juste perdu dans le souvenir de son enfance, comment en est-il arrivé là ?

Ça, c’est la question à laquelle tu devrais répondre ! Si tu ne le fais pas, alors je considèrerai ce texte comme un stéréotype sans originalité, pauvre et inintéressant ! Si tu y réponds par une suite, alors, tu auras tout mon mérite et tu auras réellement fait quelque chose de bon, beau et originale !

Puis, après tout, ije ne peux pas dire que mon enfance ait été des plus belles… Alors, t’imagines si tu me dis que ça ne va qu’en empirant ?

Autant me tuer tout de suite… ;-)

Pour le style, par contre, je le trouve très bien, très fluide, bravo !

(Oups ! Posté trop vite ! Pas relu ! Bourré de fautes ! Trop tard ! Désolé ! Bye !)

Une belle ambiance, un ton grave et posé, une nostalgie teintée de désillusion et de pessimisme. Tout cela est très bien. Dommage qu'autant de bons éléments se retrouvent ainsi mêlés, mélangés, parfois maladroitement, dans un texte faisant preuve de peu d'originalité. L'image de la balançoire qui ne surpend plus personne, les répétitions trop lourdes de "il pense, il se souvient, etc), le besoin d'en faire trop sur le poids du temps et du désespoir.
Pour une fois, justement, j'aurais aimé que tu sois plus elliptique, que tu n'en dises pas autant (tu en dis trop dans ton texte, or un départ, une mort, un silence... ce sont des choses qui vivent bien mieux quand on ne les explique pas, parce que les explications sont rarement satisfaisantes et c'est le cas ici).
Quoi qu'il en soit, de manière générale, je préfère ce texte-ci à d'autres que tu nous as proposés, je le trouve plus mûr.

Je suis directement entrée dans ce texte, j'ai trouvé tout ça bien rendu, et j'ai aimé l'image de la balançoire, même si pas plus originale que ça, je trouve que ça file toujours une claque. Et puis l'histoire des potions... ça rappelle des souvenirs à pas mal de lecteurs je pense. Donc, immergée dedans, puis vient : c’est fou même avec le temps qui passe rien ne lui échappe. et là je trouve qu'il y a une rupture de style, je décroche, et les dernières lignes me paraissent très communes, sans grand intérêt, il aurait fallu dire avec originalité pour finir en beauté.