En paix avec toi
+2
Plotine
pierrot
6 participants
Page 1 sur 1
En paix avec toi
En paix avec toi
Je t’ai menti, mon fils.
Mais il le fallait bien et je sais qu’avec les années tu comprendras.
Trois jours et pratiquement trois nuits que tu me veillais dans cet hôpital. Goutte à goutte ma douleur s’apaisait et ma vie s’endormait. Pourtant les paupières fermées, je te caressais des yeux et je voyais bien, tu sais, que les tiens ne pouvaient s’empêcher de s’évader de cette chambre baignée d’une pénombre sans fin par ses volets mis- clos.
.J’en étais chagriné pour toi mon enfant. Il fallait que tu sortes, que tu respires, que tu embrasses tes petits, que tu dormes toute une bonne nuit avec ton épouse chérie.
J’ai insisté, tu as hésité, je me suis un peu entêté et tu m’as cédé « encore une fois » as-tu souligné en un sourire si complice. Quand il fut l’heure pour toi de partir, nous nous sommes embrassés avec beaucoup de tendresse et d’émotion à peine voilée en nous souhaitant banalement une bonne nuit.
Vois-tu, c’est ainsi que je voulais que tu me gardes en mémoire et t’emmener avec moi en souvenance.
Je t’ai veillé avec affection et attention trois jours durant et je ne me suis évadé qu’une nuit, une courte nuit, pour embrasser mes enfants, ma femme et respirer la vie.
Oui, j’avais besoin de fuir un instant ce monde carcéral de l’hôpital, j’étouffais et m’y perdais dans ce temps ralenti.
Pourtant je voulais résolument t’accompagner à ce dernier bout du chemin, au dernier instant de je ne sais quoi en fait.
Par espoir déraisonnable de cet ultime échange pour enfin tout se dire ? Se dire quoi d’ailleurs que l’un et l’autre ne sache déjà au fond de lui ? Mais n’y avait-il pas aussi un désir inavoué de compenser un acte perdu ? A la mort de mon père, je n’avais déjà pas su être la et je dormais enfantinement de l’autre côté de la cloison, trop épuisé de sommeil.
Tu m’avais menti, déjà ! Tu t’en souviens, n’est-ce-pas ?
« Va donc dormir un peu, moi je veille et je t’appellerai si… »
A cette aube qui n’annonçait pas un commencement, tu m’as réveillé très doucement et affectueusement en chuchotant « Il faut que tu viennes. C’est fini » t’empressant d’ajouter aussitôt pour m’effacer toute culpabilité : « C’est allé très vite, tu sais. Il s’en est allé comme ça, sans souffrir. Il n’a rien dit »
Et moi, bien sûr, je n’ai jamais su la vérité.
Un homme averti… j’aurais du pourtant me méfier cette fois ! Et bien tu m’as encore piégé. Tu m’as encore menti.
Mais l’âge m’ayant rattrapé, j’ai enfin compris tu sais et je ne t’en veux plus. Sagesse et amour sont parfois dans le mensonge. Oui tu m’as bien eu ! Comme toujours par le sentiment, me connaissant trop par cœur, comme toute maman.
Mais de cela non plus je ne t’en veux pas.
Tiens, aujourd’hui, affectueusement j’en souri !
D’ailleurs, je ne t’ai menti qu’un tout petit peu, mon fils, car la nuit sera effectivement calme. Enfin !
J’attends la visite de mon médecin avec qui j’ai fait un pacte voilà déjà un bon moment.
Il m’a promis de m’aider et de faire cesser mes souffrances devenues vaines quand je lui dirai « ça suffit ».
Et vois–tu, ce soir, pour moi d’abord mais pour toi aussi, ça suffit.
Je n’attends plus que l’apaisement, je l’attends sereinement et avec soulagement.
Tôt demain matin l’hôpital te téléphonera pour te prévenir que c’est fini.
Ils te diront que je suis parti très vite et sans souffrir. Et tu sais: C’est cela qu’il est important que tu retiennes. Pendant ce temps tu auras repris dans ton lit quelques forces qui te seront bien nécessaires car cette épreuve n’est pour toi pas encore tout à fait finie.
Oui j’ai été tendrement piégé.
Le coup du médecin, je l’avais deviné à travers quelques mots entre vous.
Mais que dire et que faire ? D’autant qu’au fond de moi je te comprenais et plus encore je t’approuvais.
Quand le téléphone a sonné au petit matin, avant même de décrocher je savais, bien sûr, et je savais aussi que tu m’avais menti et je savais donc que tu m’avais rendu complice de votre pacte.
Oui j’ai eu une petite honte de ma faiblesse de ne t’avoir pas veillé jusqu’à ce terme là.
Mais en vieillissant j’ai compris que pour l’amour l’un de l’autre il fallait qu’il en soit ainsi et je nous ai pardonné.
Je t’ai menti, c’est vrai et tu n’as donc à justifier d’aucun remord mon fils.
Mais j’ai besoin que tu me pardonnes.
Parce qu’une maman est aussi une femme, n’a-t-elle pas le droit de mourir comme elle le désire ? Après avoir consacré sa vie à ses enfants, cet ultime instant ne lui appartient- t’il pas ? Ne peut-elle rester seule avec elle-même ? Enfin seule ?
J’ai compris maman, j’ai enfin compris, et je suis en paix avec toi.
J’ai été près de toi quand nous pouvions être ensemble, et c’était bien.
Tu m’as écarté à ta façon et tu as eu raison quand tu as voulu être seule, seule avec ta maladie pour lui régler son compte et tu as bien fait.
D’ailleurs, je peux bien t’en faire la confidence, je crois- non j’en suis sûr- qu’un jour, si j’ai le choix, je ferai comme toi.
Maman, je t’embrasse.
Je t’ai menti, mon fils.
Mais il le fallait bien et je sais qu’avec les années tu comprendras.
Trois jours et pratiquement trois nuits que tu me veillais dans cet hôpital. Goutte à goutte ma douleur s’apaisait et ma vie s’endormait. Pourtant les paupières fermées, je te caressais des yeux et je voyais bien, tu sais, que les tiens ne pouvaient s’empêcher de s’évader de cette chambre baignée d’une pénombre sans fin par ses volets mis- clos.
.J’en étais chagriné pour toi mon enfant. Il fallait que tu sortes, que tu respires, que tu embrasses tes petits, que tu dormes toute une bonne nuit avec ton épouse chérie.
J’ai insisté, tu as hésité, je me suis un peu entêté et tu m’as cédé « encore une fois » as-tu souligné en un sourire si complice. Quand il fut l’heure pour toi de partir, nous nous sommes embrassés avec beaucoup de tendresse et d’émotion à peine voilée en nous souhaitant banalement une bonne nuit.
Vois-tu, c’est ainsi que je voulais que tu me gardes en mémoire et t’emmener avec moi en souvenance.
Je t’ai veillé avec affection et attention trois jours durant et je ne me suis évadé qu’une nuit, une courte nuit, pour embrasser mes enfants, ma femme et respirer la vie.
Oui, j’avais besoin de fuir un instant ce monde carcéral de l’hôpital, j’étouffais et m’y perdais dans ce temps ralenti.
Pourtant je voulais résolument t’accompagner à ce dernier bout du chemin, au dernier instant de je ne sais quoi en fait.
Par espoir déraisonnable de cet ultime échange pour enfin tout se dire ? Se dire quoi d’ailleurs que l’un et l’autre ne sache déjà au fond de lui ? Mais n’y avait-il pas aussi un désir inavoué de compenser un acte perdu ? A la mort de mon père, je n’avais déjà pas su être la et je dormais enfantinement de l’autre côté de la cloison, trop épuisé de sommeil.
Tu m’avais menti, déjà ! Tu t’en souviens, n’est-ce-pas ?
« Va donc dormir un peu, moi je veille et je t’appellerai si… »
A cette aube qui n’annonçait pas un commencement, tu m’as réveillé très doucement et affectueusement en chuchotant « Il faut que tu viennes. C’est fini » t’empressant d’ajouter aussitôt pour m’effacer toute culpabilité : « C’est allé très vite, tu sais. Il s’en est allé comme ça, sans souffrir. Il n’a rien dit »
Et moi, bien sûr, je n’ai jamais su la vérité.
Un homme averti… j’aurais du pourtant me méfier cette fois ! Et bien tu m’as encore piégé. Tu m’as encore menti.
Mais l’âge m’ayant rattrapé, j’ai enfin compris tu sais et je ne t’en veux plus. Sagesse et amour sont parfois dans le mensonge. Oui tu m’as bien eu ! Comme toujours par le sentiment, me connaissant trop par cœur, comme toute maman.
Mais de cela non plus je ne t’en veux pas.
Tiens, aujourd’hui, affectueusement j’en souri !
D’ailleurs, je ne t’ai menti qu’un tout petit peu, mon fils, car la nuit sera effectivement calme. Enfin !
J’attends la visite de mon médecin avec qui j’ai fait un pacte voilà déjà un bon moment.
Il m’a promis de m’aider et de faire cesser mes souffrances devenues vaines quand je lui dirai « ça suffit ».
Et vois–tu, ce soir, pour moi d’abord mais pour toi aussi, ça suffit.
Je n’attends plus que l’apaisement, je l’attends sereinement et avec soulagement.
Tôt demain matin l’hôpital te téléphonera pour te prévenir que c’est fini.
Ils te diront que je suis parti très vite et sans souffrir. Et tu sais: C’est cela qu’il est important que tu retiennes. Pendant ce temps tu auras repris dans ton lit quelques forces qui te seront bien nécessaires car cette épreuve n’est pour toi pas encore tout à fait finie.
Oui j’ai été tendrement piégé.
Le coup du médecin, je l’avais deviné à travers quelques mots entre vous.
Mais que dire et que faire ? D’autant qu’au fond de moi je te comprenais et plus encore je t’approuvais.
Quand le téléphone a sonné au petit matin, avant même de décrocher je savais, bien sûr, et je savais aussi que tu m’avais menti et je savais donc que tu m’avais rendu complice de votre pacte.
Oui j’ai eu une petite honte de ma faiblesse de ne t’avoir pas veillé jusqu’à ce terme là.
Mais en vieillissant j’ai compris que pour l’amour l’un de l’autre il fallait qu’il en soit ainsi et je nous ai pardonné.
Je t’ai menti, c’est vrai et tu n’as donc à justifier d’aucun remord mon fils.
Mais j’ai besoin que tu me pardonnes.
Parce qu’une maman est aussi une femme, n’a-t-elle pas le droit de mourir comme elle le désire ? Après avoir consacré sa vie à ses enfants, cet ultime instant ne lui appartient- t’il pas ? Ne peut-elle rester seule avec elle-même ? Enfin seule ?
J’ai compris maman, j’ai enfin compris, et je suis en paix avec toi.
J’ai été près de toi quand nous pouvions être ensemble, et c’était bien.
Tu m’as écarté à ta façon et tu as eu raison quand tu as voulu être seule, seule avec ta maladie pour lui régler son compte et tu as bien fait.
D’ailleurs, je peux bien t’en faire la confidence, je crois- non j’en suis sûr- qu’un jour, si j’ai le choix, je ferai comme toi.
Maman, je t’embrasse.
Re: En paix avec toi
Quel sujet difficile à traiter, Pierrot !
Je trouve que l'idée du dialogue est bonne, en tout cas elle me plaît. J'aime cette façon dont aucun des deux protagonistes n'est dupe des intentions de l'autre mais continue à jouer le jeu parce que c'est important à ce moment précis. J'aime la grande retenue dont le texte ne se défait jamais.
Je dois confesser avoir toutefois pataugé à la première lecture à cause d'un problème d'accord au tout début, qui m'a induite en erreur :
J’en étais chagriné pour toi mon enfant.
Je t’ai veillé avec affection et attention trois jours durant
et cette phrase n'a fait que renforcer la confusion, j'ia un instant perdu le fil :
A la mort de mon père, je n’avais déjà pas su être la
C'est à la fin, avec le mot "maman" que tout s'est éclairé.
Je trouve que l'idée du dialogue est bonne, en tout cas elle me plaît. J'aime cette façon dont aucun des deux protagonistes n'est dupe des intentions de l'autre mais continue à jouer le jeu parce que c'est important à ce moment précis. J'aime la grande retenue dont le texte ne se défait jamais.
Je dois confesser avoir toutefois pataugé à la première lecture à cause d'un problème d'accord au tout début, qui m'a induite en erreur :
J’en étais chagriné pour toi mon enfant.
Je t’ai veillé avec affection et attention trois jours durant
et cette phrase n'a fait que renforcer la confusion, j'ia un instant perdu le fil :
A la mort de mon père, je n’avais déjà pas su être la
C'est à la fin, avec le mot "maman" que tout s'est éclairé.
Invité- Invité
Re: En paix avec toi
Moi aussi, j'ai dû relire du début.
Mais sinon, quel beau texte. Très pudique, plein de tendresse.
Je crois que c'est mieux de mourir seul. Même sans que ce soit volontaire comme ici, souvent les gens meurent alors qu'on vient juste de les quitter, parfois pour seulement une heure.
Mais sinon, quel beau texte. Très pudique, plein de tendresse.
Je crois que c'est mieux de mourir seul. Même sans que ce soit volontaire comme ici, souvent les gens meurent alors qu'on vient juste de les quitter, parfois pour seulement une heure.
Plotine- Nombre de messages : 1962
Age : 82
Date d'inscription : 01/08/2009
Re: En paix avec toi
J’en étais chagrinée pour toi mon enfant.
je me suis un peu entêtée
Je t’ai veillée avec affection
Se dire quoi d’ailleurs que l’un et l’autre ne sachent déjà au fond de lui ?
A la mort de mon père, je n’avais déjà pas su être là
j’aurais dû pourtant me méfier cette fois !
Tiens, aujourd’hui, affectueusement j’en souris !
Ils te diront que je suis partie très vite et sans souffrir.
Oui j’ai eu une petite honte de ma faiblesse de ne t’avoir pas veillée jusqu’à ce terme là.
Je t’ai menti, c’est vrai et tu n’as donc à justifier d’aucun remords mon fils.
Après avoir consacré sa vie à ses enfants, cet ultime instant ne lui appartient- t-il pas ?
je me suis un peu entêtée
Je t’ai veillée avec affection
Se dire quoi d’ailleurs que l’un et l’autre ne sachent déjà au fond de lui ?
A la mort de mon père, je n’avais déjà pas su être là
j’aurais dû pourtant me méfier cette fois !
Tiens, aujourd’hui, affectueusement j’en souris !
Ils te diront que je suis partie très vite et sans souffrir.
Oui j’ai eu une petite honte de ma faiblesse de ne t’avoir pas veillée jusqu’à ce terme là.
Je t’ai menti, c’est vrai et tu n’as donc à justifier d’aucun remords mon fils.
Après avoir consacré sa vie à ses enfants, cet ultime instant ne lui appartient- t-il pas ?
Invité- Invité
Re: En paix avec toi
Comme Easter(Island), l'erreur d'accord au début m'a gênée, elle crée une confusion entre mère et père, ce qui embrouille ensuite quand le fils se rappelle la mort de son père. Moi aussi j'aime le traitement pudique de ce sujet difficile, mais je trouve que le texte se répète et s'étale par trop, qu'il tourne plusieurs fois autour de la même idée et patine, ce qui réintroduit un pathos à mon avis malvenu dans ce texte sobre au départ.
Mes remarques :
« je me suis un peu entêtée »
« je n’avais déjà pas su être là »
« j’aurais dû pourtant me méfier »
« Eh bien tu m’as encore piégé »
« affectueusement j’en souris »
« Ils te diront que je suis partie (c’est bien la mère dont on parle ?) très vite »
« ne t’avoir pas veillée jusqu’à ce terme-là »
« tu n’as donc à justifier d’aucun remords »
« cet ultime instant ne lui appartient-il (et non « appartient- t’il ») pas »
Mes remarques :
« je me suis un peu entêtée »
« je n’avais déjà pas su être là »
« j’aurais dû pourtant me méfier »
« Eh bien tu m’as encore piégé »
« affectueusement j’en souris »
« Ils te diront que je suis partie (c’est bien la mère dont on parle ?) très vite »
« ne t’avoir pas veillée jusqu’à ce terme-là »
« tu n’as donc à justifier d’aucun remords »
« cet ultime instant ne lui appartient-il (et non « appartient- t’il ») pas »
Invité- Invité
Re: En paix avec toi
oh oui, c'est idiot cette erreur d'accord qui se prolonge ensuite. Ce n'est pas faute de me relire pourtant. Merci donc à vous d'être mes correcteurs. Mais que c'est un peu frustrant de voir son travail ainsi écorné par une étourderie.
< Pierrot, ce serait bien de répondre si possible ici :
https://vosecrits.1fr1.net/forum-vos-ecrits-prose-f1/reponses-aux-commentaires-prose-t5329-120.htm#179606
histoire de pas conserver votre texte en haut de page au détriment de ceux des autres.
Merci de votre compréhension.
La Modération >
.
< Pierrot, ce serait bien de répondre si possible ici :
https://vosecrits.1fr1.net/forum-vos-ecrits-prose-f1/reponses-aux-commentaires-prose-t5329-120.htm#179606
histoire de pas conserver votre texte en haut de page au détriment de ceux des autres.
Merci de votre compréhension.
La Modération >
.
Re: En paix avec toi
Oui, la confusion du début m'a frappé aussi,d'autant plus que le "je t'ai menti mon fils" me semblant d'emblée venir d'un père à son fils.
Le sujet est plus que grave, son traitement impeccablement sobre et teinté de respect.
Le sujet est plus que grave, son traitement impeccablement sobre et teinté de respect.
boc21fr- Nombre de messages : 4770
Age : 54
Localisation : Grugeons, ville de culture...de vin rouge et de moutarde
Date d'inscription : 03/01/2008
Re: En paix avec toi
C'est bien écrit, c'est fort aussi.
J'ai toujours du mal à émettre un commentaire sur ce genre de textes à cause de ce qui se dit et qui interdit qu'on y touche.
Cette conversation montre bien comme il peut être parfois difficile de se comprendre, même pour des très proches.
J'ai toujours du mal à émettre un commentaire sur ce genre de textes à cause de ce qui se dit et qui interdit qu'on y touche.
Cette conversation montre bien comme il peut être parfois difficile de se comprendre, même pour des très proches.
Roz-gingembre- Nombre de messages : 1044
Age : 62
Date d'inscription : 14/11/2008
Re: En paix avec toi
Quelle belle tendresse! Il y a plus d'esprit chrétien dans ce souci l'un de l'autre que dans bien des sermons.
Les quelques maladresses relevées n'enlèvent rien à son timbre empreint de véracité et à la délicatesse des préoccupations manifestées.
Le ton est sobre et sans affectation, comme il convient en pareil cas.
Il est vraisemblable qu'à vingt ans, j'aurais ricané avec hauteur, ne croyant pas que les mères soient mortelles. Maintenant que je sais qu'elles le sont, mes yeux se mouillent.
Les quelques maladresses relevées n'enlèvent rien à son timbre empreint de véracité et à la délicatesse des préoccupations manifestées.
Le ton est sobre et sans affectation, comme il convient en pareil cas.
Il est vraisemblable qu'à vingt ans, j'aurais ricané avec hauteur, ne croyant pas que les mères soient mortelles. Maintenant que je sais qu'elles le sont, mes yeux se mouillent.
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 67
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Re: En paix avec toi
Tu as une très belle sensibilité, et des choses à dire, ne nous en prive pas, et sens-toi rassuré: ton écriture est belle, parce qu'elle part du cœur. Même si la mode est au cynisme et à la raillerie, il y a nombre de lecteurs qui seront touchés par ce que tu dis, dans cette justesse simple et sans affectation. Continue.
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 67
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Re: En paix avec toi
Pendant longtemps, très souvent, encore maintenant, je me suis surprise à imaginer les dialogues que j'avais avec ma mère lorsque les médecins nous ont demandé si et que mon père et moi avons dit oui. Au-delà du sentiment de culpabilité, il y avait la douleur d'un choix irréversible et surtout, ce qu'elle pouvait penser à ce moment-là.
Sans pour autant dire que ton texte m'apporte une réponse, il me permet d'envisager tout cela autrement, presque plus légèrement. Sur ce point, il me plaît, je le trouve sensible.
Mais en même temps, je dois avouer, toute émotion mise à part que je le trouve de ci de là un brin emprunté. Mais peut-être est-ce à mettre sur le compte de la peur qui se saisit de nous au moment de franchir le pas, ça paralyse tout de même un peu.
Sans pour autant dire que ton texte m'apporte une réponse, il me permet d'envisager tout cela autrement, presque plus légèrement. Sur ce point, il me plaît, je le trouve sensible.
Mais en même temps, je dois avouer, toute émotion mise à part que je le trouve de ci de là un brin emprunté. Mais peut-être est-ce à mettre sur le compte de la peur qui se saisit de nous au moment de franchir le pas, ça paralyse tout de même un peu.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum