Le loup

Des lucioles voltigent, des étincelles brillent, un loup sort le museau des broussailles. La démarche est lente, le regard féroce, et furtif. Ses déhanchements lisses se faufilent entre les hautes herbes, sa progression est lente et monotone. Des reflets blancs éclaboussent le vert de ses yeux, remplis de détermination. Il sait que sa proie est déjà condamnée. Après avoir pénétré dans le sous-bois, il s'arrête, et attend. Engourdi par le froid, le caribou rejette de la vapeur d'eau par les naseaux, l'atmosphère glacée se dépose sur les arbres en tâches blanches mouchetées d'écorce. Il oscille lentement, humant les fleurs, se secoue parfois pour faire tomber la neige, et le loup attend. Tapi, il observe, savoure, se délecte des muscles qui remuent, il sent presque le craquement que cette texture aura sous ses canines, il se repaît par avance du bain de sang qu'il répandra sur la neige. Dans ses oreilles résonnent déjà les braiements désespérés du caribou, piégé dans les broussailles,trop massif pour des acrobaties dans la toundra, il égratignera son beau pelage velours, trébuchera sur des bosses invisibles sous la neige, il glissera, cherchant l'aurée de la fôret. Le ruminant aurait une chance de prendre le prédateur de vitesse en terrain vierge, ses muscles puissants le propulseraient hors de portée de la mort. Mais la lucarne de lumière est trop éloignée, ses yeux rouleront, cherchant désespérément à s'accrocher au ciel. Il finira sa vie dans un désordre innomable, les pattes écorchées, entremêlées. Couché dans une neige empourprée, il sera sale, de sang et de sueur, quelques feuilles maladives oubliées par l'automne se mêleront à ses poils, rompant l'harmonie soyeuse qui lui confère sa majesté et son honneur. L'univers a commencé dans le chaos, et il finira pour le caribou dans le même état désordonné, toutes les particules voleront dans l'air alentours, les poussières aspirées, et repoussées par son souffle haletant. Pour le loup, en revanche, tout est simple, limpide, prévu. Il s'élance, et le caribou se sauve, empruntant des routes depuis bien longtemps connues du prédateur. Il plane, ses pattes effleurent à peine la neige, il évite avec souplesse les épines des fleurs et les branches séchées qui prétendent résister à l'hiver. Il est un éclair noir dans la blancheur matinale, les obstacles sont prévus, vus, évités, contournés, enjambés, esquivés. Les fins muscles dorsaux s'agitent faiblement, comme des cordes de piano, pour maintenir l'équilibre, mais ils jouent une musique infaillible, et fatale. Au paroxysme de la symphonie, les griffes jaillissent, et se campent proprement dans la terre, pour propulser le loup vers le flanc du caribou.

C'est vraiment très bien écrit même si ça ne m'emballe pas plus que ça. Est-ce un passage d'un texte plus long ?

C'est bien écrit, je suis d'accord, mais est-ce que les loups ne chassent pas en meute, s'appliquant à épuiser leur proie (surtout un truc aussi gros qu'un caribou), à la harceler, la mordre aux pattes, jusqu'à ce qu'elle tombe ? J'ai eu l'impression de lire la description de la chasse d'un léopard, ou d'un guépard, non d'un loup.

Quelques erreurs de langue :
"l'atmosphère glacée se dépose sur les arbres en taches (une tache est une souillure, une tâche un boulot à faire) blanches"
"cherchant l'orée de la forêt"
"un désordre innommable"
"toutes les particules voleront dans l'air alentours
"toutes les particules voleront dans l'air alentour (et non "alentours")"

Bonsoir rafalo,

je viens seulement d'entamer la lecture de votre texte et j'ai de suite butté sur la répétition rapprochée de "lente dans ce passage :

La démarche est lente, le regard féroce, et furtif. Ses déhanchements lisses se faufilent entre les hautes herbes, sa progression est lente et monotone

Bon, je ne me formalise pas, je continue la lecture...

Il oscille lentement

décidément ! je poursuis quand même !

Il et étrange ce texte, on y découvre par exemple que le caribou à "un honneur". Il y a aussi quelques phrases surprenantes comme :

il se repaît par avance du bain de sang qu'il répandra sur la neige

se repaître de quelque chose de répandu, c'est difficile.
Le langage est répétitif, notamment la thématique du muscle m'a un peu agacée. Cependant, j'aime ce texte, il est vibrant, exotique. En partant d'une chasse d'un canidé, j'arrive dans un espèce de merveilleux où le loup n'est plus sur d'être un loup et le caribou un maitre en musculation.

Ça y est, j'ai tout lu ; ce n'est pas que je sois spécialement long (quoi que !), mais mon FAI déconne plein pot en ce moment, déconnexions sur déconnections ! c'est sûrement ça qu'on appelle la French Connection !

Enfin bref... ce texte est sympathique, mais il me manque personnellement quelques images pour complètement avoir l'impression de lire un reportage du National Geographic...

désolée : je n'ai pas vraiment accroché. Peut-être un peu trop cliché "docu animalier" ou trop "papier glacé" . Je ne sais pas, je n'y crois pas ....donc, pas pour moi.

C'est le côté exotique du texte que j'ai apprécié. Ca change de ce qu'on lit d'habitude.
Pour la forme, je trouve ça bien écrit, pour le fond, c'est sympa.
Avis positif, en somme.

Texte bien mené avec toutefois quelques incohérences de taille déjà relevées par mes prédécesseurs.
Le loup solitaire n'est déjà pas très courant sauf pour les exclus, donc condamnés et peu vaillants, mais le caribou lui est toujours en troupeau.

Il oscille lentement, humant les fleurs... Attention, neige et fleurs ne font pas bon ménage. Si neige il y a, c'est du lichen dont ils se repaissent.

quelques feuilles maladives oubliées par l'automne se mêleront à ses poils impossible de voir les feuilles maladives si neige il y a.
Tu parles de toundra. Si l'action se déroule au nord du Canada comme le laisse supposer la présence du caribou (puisque c'est le seul endroit parcouru par ce type de cervidés. Ailleurs, il est appelé renne), il n'y a pas de feuillus. Les fameuses épinettes y sont légion. Mais je peux me tromper Yoshitérù, mon voyageur, ne connais pas cette partie du monde.

... les griffes jaillissent, ... non, non, car non rétractiles.

et se campent proprement dans la terre, non,non, la neige.

Oups j'ai oublié le premier mot :
tes lucioles voltigent...
alors il ne peut pas y avoir de neige.

Désolée, mais je n'ai pas accroché. J'ai trouvé l'ensemble un peu lourd (peut-être l'absence de paragraphe, ou bien l'aspect très descriptif. Je ne me suis pas retrouvée catapulté à la chasse mais suis bêtement restée sur ma chaise devant mon écran...

J'aime beaucoup le final du texte. Pas certaine qu'un loup sans sa meute chasserait une proie aussi imposante, mais je ne suis pas assez calée sur le sujet pour discuter le bout de gras. Mon œil a juste buté sur le côté compact du texte, sa mise en page. Il est court et mériterait un peu d'aération.

Je trouve le récit cohérent, puisque le loup que vous décrivez en milieu polaire ne peut-être que le Loup arctique.
Il aime certes vivre en meute, mais la nourriture est si rare que le nombre de cette dernière se doit d'être aussi réduit que possible.
Il n'est pas rare que les loups blanc se retrouvent solitaires, à chasser de petites proies, et affamés à tenter s'assaillir une proie plus imposante...
Pour les fleurs je ne sais pas...je demanderai à mon botaniste que je vois demain (enfin dans quelques heures...)

J'ai vu mon ami botaniste :
Les fleurs existent bien même sous ce climat rude, mais elles se trouvent sous la neige, protégées du gel.
Pour que le loup les hume, il faut qu'il les "découvre" de son museau... ;o)

Il est assez félin ce loup. Impression accentuée par la lente description de ses mouvement, par la progression à pas feutrés du récit. Cela crée une atmopshère particulière qui pourrait presque faire oublier la narration répétitive de l'ensemble.
J'aime la poésie qui se dégage de ces lignes et ce voyage auquel elles nous invitent, même si l'écriture demeure perfectible.